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Rêveuse, consciente, insoumise, intime ou teintée d'humour, la poésie a plusieurs visages, et il serait présomptueux de la définir. Cependant, elle reste l'art de s'exprimer. Quel que soit le thème, quelle que soit l'amorce, quelle que soit la forme. Ce recueil présente un travail diversifié, et se termine par une nouvelle. Illustrations de l'auteur.
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Seitenzahl: 37
Veröffentlichungsjahr: 2022
Toi
Octopus
Le lac
Cheval
Que tu sois
La cage
Cartes
Un violon
Un petit poème
L’ours
Les enfants de la nuit
La route
Les amants
Le chemin
Un matin
Et si
Autres poèmes
Nous vivons ensemble
Le blanc
La petite fille
Il aurait fallu
Peu importe
Monsieur Chagrin
Comme
La louve
Un chien
Comme un fou
Le pigeon
Les machines
Que
Dans un jardin
Le danseur
Nous pensions
Le chameau
Belle histoire
Le léopard
L’homme
Sous-bois
L’hiver
Hollandaise
La neige
Nulle
La baigneuse
Un petit pas
Les loups
Le pacte du diable
Le poème est enfant conçu au plus obscur de la nuit, à qui le poète a donné sa propre existence, consciente et inconsciente.
Pierre Seghers
À chaque fois
Je croyais te trouver
À chaque fois
Tu allais vers un ailleurs
Me laissant le parfum
De ton jupon.
Tu partais
Avec entre les jambes
Le sang ruisselant
De ton enfant inachevé.
J’assemblais ses membres
Je cherchais
Le sourire de la naissance
Les cris des poumons
Dans tes empreintes.
Je me souviens
De ces rejetons
Dont les sons résonnaient
Sans cesse
Dans les rues du songe.
Même si le silence
Absorbait l’extérieur
Ce qui était palpable.
Aussi
Dans les bruits des villes
Quand l’acier
Les roues et les moteurs
Venaient frôler
Les plages des trottoirs.
Ils étaient là
Comme des oiseaux perchés
Sur mes falaises.
De nos nuits
Que reste-t-il ?
Toi
Qui venais dans mes prisons
Me caresser le torse
En minaudant.
Et la sueur de nos ébats
Tapissait les murs.
De nos nuits
Que reste-t-il ?
Toi
Ce fantôme
Qui as enfanté
Des monstres.
Avec
Tes épaules nues
Devant les fenêtres
Avec
Ta bouche
Comme une rivière sans fin.
Il reste
Une veste cousue de lumières
Accrochée dans le placard
De la mémoire.
Une morsure
Qui déploie ses ailes
Dans la paume de l’insomnie.
Faudra-t-il recommencer ?
Autour de mon cou
Comme une écharpe
Ses tentacules fouillaient
Le vent de la nuit.
Le vent semait des lumières
Dans les champs de l’obscurité.
Sur ses ventouses
Des fragments d’éclats
Venaient susurrer
Aux oreilles de mes pas.
Et quand moissonnait
La faux du ciel
Des gerbes serrées
Entre ses huit bras.
Octopus
Tu changeais souvent ta couleur
Mais la peur n’était pas en cause.
Octopus
Les sentiments
Comme une palette
Où venaient boire
Tes pinceaux.
Dans ta tanière
Jonchée de coquilles vides
Nous mangions les crabes
De la félicité.
Même si les gueules de l’obscurité
Aiguisaient leurs dents.
Octopus
Tu le savais mieux que moi
Il suffisait d’une brèche
Une toute petite trouée
Pour retrouver la liberté.
Octopus
Ta peau
Contre la mienne
Nous embrassions l’espace.
Ton bec coupait les nuages
Et l’inspiration se déshabillait
Dénouant ses cheveux.
Quand le lac
A les yeux bleus
Les flaques sont en courroux
La bouche sèche
Elles cherchent partout
Un arrosoir
Une fontaine.
Quand le lac
A les yeux bleus
Le soleil cligne de l’œil
Étend sa crinière
Sur la surface liquide
Et les arbres
Ouvrent leurs paupières
Dans la quiétude.
Quand le lac
A les yeux bleus
Les plages bronzent
Dénudant leurs épaules
Et leurs seins.
Quand le lac
A les yeux bleus
Au sortir des prisons
De la pluie et du vent
Les oiseaux sautillent
De branche en branche
Et s’envolent
Dans leur chant.
Quand le lac
A les yeux bleus
La végétation est amoureuse
Sa robe à fleurs
Laisse pressentir
La fougue de ses reins.
Quand le lac
A les yeux bleus
Les corps s’élancent
Dans les ondes.
La liberté vient pondre
Des œufs de toutes les couleurs
Dans la tête
Et sous les aisselles des nageurs.
Quand le lac
A les yeux bleus
Le mouvement des membres
Crie sa joie
Sous le toit du ciel.
Quand le lac
A les yeux bleus
Plus rien n’a d’importance
Sauf le fait
D’être vraiment vivant.
Cheval
Sans selle
Et sans rênes
Mâchant l’herbe verte
De la rosée.
Les coups d’éperons sur tes flancs
Et la cravache sur ta croupe
Ne sont plus
Que de vieux souvenirs.
Cheval nu
Avec la liberté de ta crinière.
Cheval
Tu n’es pas Arion