Pluralité - Pierre Rive - E-Book

Pluralité E-Book

Pierre Rive

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Beschreibung

Avec presque rien, on ne sait pas où l'on va ni quand ça s'arrêtera. Mais le plus important, ce sont ces moments intenses entre le début et la fin, comme une femme irradie par le rayonnement de son sourire la tristesse du temps. Ainsi va cette dame que l'on nomme "Poésie" . N'essayez pas de l'enfermer, elle vous rira au nez. N'essayez pas de la séduire, un jour où l'autre, elle vous mènera à ses jardins. Quant à la "pluralité ": poèmes agrestes, poèmes subséquents, Nadine, le pêcheur...Des univers se succèdent. Illustrations de l'auteur. Réédition de la publication 2023.

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Seitenzahl: 33

Veröffentlichungsjahr: 2023

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La poésie est le journal d'un animal marin qui vit sur terre et qui voudrait voler.

Carl Sandburg

Table des matières

Poèmes agrestes

Le couple

Printemps

Dans le verger

Ursus

Le sanglier

Le hérisson

Le renard

La chouette

Le corbeau

Tempête

Après

Quiétude

Proue

Poèmes subséquents

C’était un temps

Téméraire

Souvenir

Jamais

Les cloches

Bicyclettes

Mer agitée

Mer calme

Plume

Le ravin

Sa source

Plonge !

Encore

Sans

Le lit

Squelette

Belle Lisa

Pas...

Nadine

Le pêcheur

Le banc

L’été

Les alevins

J’attends

Dérive

Souvenance

Maroc

Chefchaouen

Ketama

Fez

Casablanca

Marrakech

Essaouira

Taghazout

La vallée du Paradis

Tiznit

Déjà !

Vers Malaga

Poèmes agrestes

Le couple

Le feu ronronnait

Soufflant sur la cendre

Brindilles et bûches

Vinrent le raviver.

Le feu se frotta les yeux

Étira ses bras

Et sentit une chaleur intense

Sur le torse.

Les flammes amoureuses

Oscillèrent et caressèrent

Les pierres de la cheminée.

Le trou se mit à fumer

Embrassant un ciel gris.

Des nuages lourds

Avaient installé leur camp

Et étendaient leurs linges

Au-dessus des toitures.

Sur la cuisinière

L’eau se mit à bouillir

S’agrippant au fer de la casserole

Ondulant du ventre

Telle une danseuse orientale.

Quelques pincées de sel

Vinrent s’y mélanger

Pour y accueillir le repas du soir.

Les volets résignés

Devant les lances de l’obscurité

Baissèrent la tête

Et brisèrent leurs armes.

Comme des mollusques

Ils s’enfermèrent dans leur coquille.

Les fenêtres aux pupilles dilatées

Regardaient le feu grandir, grandir

En s’essuyant le front.

La nappe à fleurs était dressée

Et respirait la sève de ses dessins.

Avec couteaux et fourchettes

Elle attendait les mains de ses hôtes

Tandis qu’un félin

Miaulait sa détresse

Les narines emplies

D’odeurs alléchantes.

Le fauteuil tapotait ses doigts

Sur le cuir de ses accoudoirs

Et la couleur ambre d’un whisky

Contrastait avec le ventre terne

D’une table basse.

Sur les joues des murs

Folâtraient des ombres

Et deux crochets cafardeux

S’ennuyaient d’un fusil.

La porte s’ouvrit

Et l’homme entra.

Il avait la nuit dans les yeux :

Les mystères des buissons

La nudité de la terre

Les plumages des chouettes

La blancheur des lunes

Le scintillement des étoiles.

Il avait le jour dans les yeux :

Le soleil ardent des collines

Les empreintes des bêtes

L’eau vive des rivières

La chevelure des arbres

Les nuances des couleurs.

Il avait dans le cœur

Le chant du vent

Les déraisons de la pluie

Les débordements des lumières.

Et cet univers

C’était pour la femme

Aux cheveux sauvages

La femme aux tabliers

Tachés du sang de l’amour.

La femme aux épaules gracieuses

Et aux seins fermes.

Le chien s’ébroua

L’écume de ses babines

Lâchait encore les embruns

De ses courses folles

Parmi les herbes.

Son pelage chantait la boue

Les effluves de la végétation

Et l’eau de la liberté.

L’homme accrocha son fusil.

Le fauteuil lui sourit

Lui tendit les bras.

L’homme resta debout

Lui caressa le dos

Huma son whisky

Et il but à petites gorgées

En souriant à la femme.

Le feu avait pris de l’ampleur

Les ombres dansaient

Et tapissaient les murs.

La faim vint aux lèvres du couple

Ils se mirent à table.

La musique du silence

Caressait leur visage

Le temps n’avait plus d’horloge.

Le désir était là

Comme une flamme attisée

Par leur regard.

Même si le feu de la cheminée

Avait perdu de son ardeur

Même si les murs presque nus

Cherchaient des vêtements.

La barque du lit

Naviguait en eau calme

Mais bientôt la houle

Fit balancer la coque

Et les poissons enchantés

Vinrent encourager l’élan

Des deux corps enfiévrés.

Quand la femme reçut la semence

Elle vit

La blancheur des lunes

Le scintillement des étoiles

Le soleil ardent des collines