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Avec presque rien, on ne sait pas où l'on va ni quand ça s'arrêtera. Mais le plus important, ce sont ces moments intenses entre le début et la fin, comme une femme irradie par le rayonnement de son sourire la tristesse du temps. Ainsi va cette dame que l'on nomme "Poésie" . N'essayez pas de l'enfermer, elle vous rira au nez. N'essayez pas de la séduire, un jour où l'autre, elle vous mènera à ses jardins. Quant à la "pluralité ": poèmes agrestes, poèmes subséquents, Nadine, le pêcheur...Des univers se succèdent. Illustrations de l'auteur. Réédition de la publication 2023.
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Seitenzahl: 33
Veröffentlichungsjahr: 2023
La poésie est le journal d'un animal marin qui vit sur terre et qui voudrait voler.
Carl Sandburg
Poèmes agrestes
Le couple
Printemps
Dans le verger
Ursus
Le sanglier
Le hérisson
Le renard
La chouette
Le corbeau
Tempête
Après
Quiétude
Proue
Poèmes subséquents
C’était un temps
Téméraire
Souvenir
Jamais
Les cloches
Bicyclettes
Mer agitée
Mer calme
Plume
Le ravin
Sa source
Plonge !
Encore
Sans
Le lit
Squelette
Belle Lisa
Pas...
Nadine
Le pêcheur
Le banc
L’été
Les alevins
J’attends
Dérive
Souvenance
Maroc
Chefchaouen
Ketama
Fez
Casablanca
Marrakech
Essaouira
Taghazout
La vallée du Paradis
Tiznit
Déjà !
Vers Malaga
Le feu ronronnait
Soufflant sur la cendre
Brindilles et bûches
Vinrent le raviver.
Le feu se frotta les yeux
Étira ses bras
Et sentit une chaleur intense
Sur le torse.
Les flammes amoureuses
Oscillèrent et caressèrent
Les pierres de la cheminée.
Le trou se mit à fumer
Embrassant un ciel gris.
Des nuages lourds
Avaient installé leur camp
Et étendaient leurs linges
Au-dessus des toitures.
Sur la cuisinière
L’eau se mit à bouillir
S’agrippant au fer de la casserole
Ondulant du ventre
Telle une danseuse orientale.
Quelques pincées de sel
Vinrent s’y mélanger
Pour y accueillir le repas du soir.
Les volets résignés
Devant les lances de l’obscurité
Baissèrent la tête
Et brisèrent leurs armes.
Comme des mollusques
Ils s’enfermèrent dans leur coquille.
Les fenêtres aux pupilles dilatées
Regardaient le feu grandir, grandir
En s’essuyant le front.
La nappe à fleurs était dressée
Et respirait la sève de ses dessins.
Avec couteaux et fourchettes
Elle attendait les mains de ses hôtes
Tandis qu’un félin
Miaulait sa détresse
Les narines emplies
D’odeurs alléchantes.
Le fauteuil tapotait ses doigts
Sur le cuir de ses accoudoirs
Et la couleur ambre d’un whisky
Contrastait avec le ventre terne
D’une table basse.
Sur les joues des murs
Folâtraient des ombres
Et deux crochets cafardeux
S’ennuyaient d’un fusil.
La porte s’ouvrit
Et l’homme entra.
Il avait la nuit dans les yeux :
Les mystères des buissons
La nudité de la terre
Les plumages des chouettes
La blancheur des lunes
Le scintillement des étoiles.
Il avait le jour dans les yeux :
Le soleil ardent des collines
Les empreintes des bêtes
L’eau vive des rivières
La chevelure des arbres
Les nuances des couleurs.
Il avait dans le cœur
Le chant du vent
Les déraisons de la pluie
Les débordements des lumières.
Et cet univers
C’était pour la femme
Aux cheveux sauvages
La femme aux tabliers
Tachés du sang de l’amour.
La femme aux épaules gracieuses
Et aux seins fermes.
Le chien s’ébroua
L’écume de ses babines
Lâchait encore les embruns
De ses courses folles
Parmi les herbes.
Son pelage chantait la boue
Les effluves de la végétation
Et l’eau de la liberté.
L’homme accrocha son fusil.
Le fauteuil lui sourit
Lui tendit les bras.
L’homme resta debout
Lui caressa le dos
Huma son whisky
Et il but à petites gorgées
En souriant à la femme.
Le feu avait pris de l’ampleur
Les ombres dansaient
Et tapissaient les murs.
La faim vint aux lèvres du couple
Ils se mirent à table.
La musique du silence
Caressait leur visage
Le temps n’avait plus d’horloge.
Le désir était là
Comme une flamme attisée
Par leur regard.
Même si le feu de la cheminée
Avait perdu de son ardeur
Même si les murs presque nus
Cherchaient des vêtements.
La barque du lit
Naviguait en eau calme
Mais bientôt la houle
Fit balancer la coque
Et les poissons enchantés
Vinrent encourager l’élan
Des deux corps enfiévrés.
Quand la femme reçut la semence
Elle vit
La blancheur des lunes
Le scintillement des étoiles
Le soleil ardent des collines