Pestilence - Respirez si vous osez - Brian L. Porter - E-Book

Pestilence - Respirez si vous osez E-Book

Brian L. Porter

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Beschreibung

Respirez... si vous osez.

Campagne anglaise, 1958. Le village idyllique d'Olney St. Mary s'était maintenu dans son environnement paisible pendant plus de 900 ans.

Jusqu'au jour où deux adolescents sont frappés par une mystérieuse maladie. Le docteur Hilary Newton, nouvellement arrivée, soupçonne une grippe banale d'être à l'origine de leur maladie. Très vite, le docteur et les habitants d'Olney St. Mary sont plongés dans un cauchemar, alors que la maladie ravage la population locale. Bien que les médecins utilisent les derniers médicaments disponibles, le nombre de morts ne cesse d'augmenter.

Quelqu'un connaît la raison de l'épidémie qui a frappé le cœur du village, mais les médecins peuvent-ils découvrir la vérité avant qu'il ne soit trop tard, ou vont-ils rejoindre la liste croissante des noms qui apparaissent sur le registre des morts d'Olney St. Mary?

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PESTILENCE

RESPIREZ SI VOUS OSEZ

BRIAN L. PORTER

TRADUCTION PARLUDIVINE HANNEQUIN

© Brian L. Porter, 2020

Conception de la mise en page © Next Chapter, 2021

Publié en 2021 par Next Chapter

Couverture illustrée par CoverMint

Ceci est une œuvre de fiction. Les noms, personnages, lieux et situations décrits dans ce livre sont purement imaginaires : toute ressemblance avec des personnages ou des événements existant ou ayant existé n’est que pure coïncidence.

Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite ou transmise sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit, électronique ou mécanique, y compris la photocopie, l’enregistrement, ou par tout système de stockage et de récupération d’informations, sans la permission de l’auteur.

TABLE DES MATIÈRES

Remerciements

Introduction

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10

Chapitre 11

Chapitre 12

Chapitre 13

Chapitre 14

Chapitre 15

Chapitre 16

Chapitre 17

Chapitre 18

Chapitre 19

Chapitre 20

Chapitre 21

Chapitre 22

Chapitre 23

Chapitre 24

Chapitre 25

Chapitre 26

Chapitre 27

Chapitre 28

Chapitre 29

Chapitre 30

Chapitre 31

Chapitre 32

Chapitre 33

Chapitre 34

Chapitre 35

Chapitre 36

Chapitre 37

Chapitre 38

Chapitre 39

Chapitre 40

Chapitre 41

Chapitre 42

Chapitre 43

Chapitre 44

Chapitre 45

Chapitre 46

Chapitre 47

Épilogue

Cher lecteur

À propos de l'auteur

Ce travail est dédié à la mémoire de ma mère, Enid Ann Porter (1914 - 2004). Son amour et son soutien ne m'ont jamais fait défaut, et à ma femme Juliet, qui fournit ces denrées dans notre vie quotidienne ensemble.

REMERCIEMENTS

Pestilence a été initialement publié en janvier 2010. Récemment, l'éditeur d'origine du livre a malheureusement cessé ses activités et le livre s'est retrouvé seul et sans ressources dans le vaste monde, avec ma trilogie Jack l'Éventreur, également publiée par la même société. La majorité de mes livres ayant été publiés depuis cette époque par Next Chapter (anciennement Creativia), j'ai contacté Miika Hanilla de Next Chapter, qui a été ravi d'accepter que Pestilence et ma trilogie Jack l'Éventreur soient publiés par Next Chapter. Je lui dois donc un grand merci pour avoir publié cette nouvelle édition améliorée de Pestilence, avec lasuperbe nouvelle couverture, qui la différencie facilement de l'original.

Mes remerciements vont également à ma chercheuse et correctrice, Debbie Poole, qui a travaillé d'arrache-pied pour parcourir et vérifier le manuscrit original, page par page, et éliminer quelques erreurs qui s'étaient glissées dans l'édition originale du livre. C'est une tâche longue et difficile qui exige une attention méticuleuse aux détails, et je ne saurais trop la remercier pour ses efforts à cet égard.

Comme d'habitude, je dois remercier ma chère épouse, Juliet, qui a fait preuve d'une patience inouïe pendant que je travaillais à la mise à jour du livre, qui semble avoir une signification particulière alors que le monde se trouve actuellement aux prises avec la pandémie mortelle du coronavirus. À ceux qui ont lu l'édition originale de Pestilence, j'espère que vous apprécierez cette nouvelle édition mise à jour, et à ceux qui découvrent le livre pour la première fois, je souhaite la même chose.

INTRODUCTION

La campagne anglaise n'est jamais aussi bien représentée que par la beauté des nombreux petits villages et hameaux qui se trouvent au milieu de ses terres agricoles. Ces villages, dont beaucoup remontent à l'époque de Guillaume le Conquérant ou à des époques antérieures, forment cette colonne vertébrale extraordinairement spéciale de l'"Anglicité" de la campagne. Dans de nombreux cas, ils n'ont pas été affectés par le progrès et n'ont pas changé au fil des ans. Ces îlots de paix au sein d'une économie par ailleurs frénétiquement industrialisée et axée sur l'industrie lourde rappellent souvent une époque où la vie était vécue à un rythme plus lent, où les voisins pouvaient laisser leur porte ouverte sans craindre d'être cambriolés, où tout le monde se connaissait et où la communauté prenait soin d'elle-même et des autres comme si le village lui-même était une entité vivante.

Cependant, il arrive parfois qu'un événement vienne bouleverser et perturber l'équilibre immuable de ces lieux idylliques. Qu'il s'agisse d'un incendie, d'une inondation ou de la peste, il va sans dire que lorsqu'un tel bouleversement survient, la vie dans ces havres de beauté et de tranquillité peut ne plus jamais être tout à fait la même.

Ce qui suit est l'histoire d'un de ces villages et de l'un de ces bouleversements. Nous devons donc faire un bref voyage dans le temps, jusqu'en 1958, à l'époque où tout a commencé, où la mort portait un nouveau manteau, suivait un nouveau chemin et où la terreur d'une époque révolue s'étendait pour glacer le cœur de ceux qui croisaient son chemin.

NOTE DE L'AUTEUR

Le moment de la publication de cette édition de Pestilence est une pure coïncidence avec le fait que le monde est actuellement en proie à la pandémie mondiale de coronavirus. Des centaines de milliers de personnes ont succombé à cette terrible maladie et il y a certainement des similitudes entre la réalité et la fiction telles qu'elles sont présentées dans une faible mesure dans ce livre. Certains dans mon entourage ont presque qualifié ce livre de prophétique, puisqu'il a été écrit plus de dix ans avant la pandémie actuelle. Toute similitude entre les événements fictifs relatés dans ces pages n'est que pure coïncidence, même si l'on ne peut nier que les sentiments et les émotions des habitants de ma ville fictive d'Olney St. Mary reflètent sans aucun doute de manière effrayante la réalité telle qu'elle est relatée dans la presse nationale et internationale, alors que nous regardons les horreurs de la réalité se dérouler. Si ce livre porte un message, c'est tout simplement... Restez en sécurité et bonne lecture !

CHAPITRE1

Le village pittoresque et paisible d'Olney St. Mary s'était maintenu dans son cadre rural pendant près de neuf cents ans. Situé dans la campagne tranquille du Kent, entouré de vastes étendues de champs de houblon pour la production de la bière destinée à étancher mille soifs, il avait veillé sur le défilé des siècles, pratiquement épargné par le temps. Ses habitants avaient toujours pris soin de leur village, isolé comme il l'était par son environnement pastoral. L'agglomération la plus proche était le minuscule hameau de Bywater, à quelques quarante kilomètres à l'est, la ville la plus proche, Ashford, se trouvant à près de soixante-cinq kilomètres. La côte se trouvait au sud, à une distance d'un peu plus de soixante-dix kilomètres à vol d'oiseau.

Le village avait été un bastion Royaliste pendant les jours lointains de la Guerre Civile Anglaise, lorsque Cromwell avait, pendant une brève période de l'histoire, établi son Commonwealth puritain dans le royaume d'Angleterre. Pour autant que l'on sache, cependant, aucune bataille ou même escarmouche légère n'avait eu lieu dans un rayon de quatre-vingts kilomètres autour du village.

Des siècles plus tard, un mémorial avait été érigé pour commémorer et rappeler la vie des quinze hommes du village qui s'était sacrifié pour leur pays pendant la Grande conflagration mondiale de 1914-1918.

Plus tard, au cours de la Seconde Guerre Mondiale, Olney avait été témoin d'un combat aérien pendant la bataille d'Angleterre. Un Messerschmitt Bf110 avait été abattu par un Spitfire dans le ciel du village et s'était écrasé en flammes juste au-delà de la limite nord d'Olney, dans un champ appartenant à M. Simon Parkes. L'avion escortait une formation de bombardiers allemands Heinkel en route pour Londres, et les habitants avaient poussé de grands cris de joie en voyant l'avion s'écraser. L'exaltation de ceux qui étaient arrivés sur les lieux fut rapidement tempérée lorsqu'ils devinrent les témoins des luttes infructueuses des deux malheureux membres de l'équipage qui tentaient désespérément de s'échapper du bûcher en feu qu'était devenu leur avion. Les restes de l'équipage allemand furent ensuite enterrés avec le respect et la révérence qui leur étaient dus dans le cimetière de l'église Sainte-Marie. Allemands ou non, ils avaient été des êtres humains, et les habitants d'Olney étaient des gens décents, craignant Dieu, qui n'avaient plus rien à reprocher à leurs ennemis tombés au combat. Après tout, les morts ne pouvaient pas leur faire de mal, n'est-ce pas ? Par la suite, le village resta relativement épargné par la sauvagerie de la guerre, bien que le rationnement ait fait des ravages dans les commerces locaux, et après la guerre, vingt autres noms furent ajoutés au monument aux morts local. Les fils d'Olney St. Mary s'étaient une fois de plus tenus fièrement et avaient tout donné pour le Roi et le Pays.

Alors que les années cinquante voyaient le monde entrer dans une nouvelle ère relativement paisible, le village retrouvait son air de tranquillité, et peu de choses pouvaient être décrites comme dignes d'intérêt dans le village d'Olney. Les restes du Messerschmitt de la Luftwaffe qui s'était écrasé avaient été retirés du champ de Parkes par la Royal Air Force à la fin des hostilités, pour être exposés dans un musée, et le champ avait été vendu au conseil paroissial, où il avait été transformé en terrain de jeu pour les enfants du village. Les années cinquante annonçaient la nouvelle ère de consommation, avec les machines à laver, les téléviseurs et les voitures à moteur qui devenaient la norme, plutôt que d'être l'apanage des riches ou des classes moyennes. Le travail était abondant, et bien que petite, Olney St. Mary prospérait. La majorité de sa population active était impliquée dans l'une des deux principales industries locales : l'agriculture ou la fabrication de tonneaux. Une équipe de tonneliers fabriquait encore des tonneaux à la main pour l'industrie brassicole selon les méthodes établies des siècles plus tôt. En effet, il y aurait peu de différence entre un tonneau fabriqué à Olney au vingtième siècle et un produit à l'époque du Parlement de Cromwell.

La petite école, l'église et le pub local, The Beekeepers Arms, étaient les points centraux de la vie du village, et le garage de Sam Bradley était le seul endroit où les habitants pouvaient se procurer des voitures, des tracteurs et des pièces détachées pour les deux. Il avait également la seule pompe à essence à des kilomètres à la ronde, les bénéfices de la vente de cette essence faisant de Bradley l'un des hommes les plus riches d'Olney.

Bradley avait été dispensé du service militaire parce qu'il était né avec un pied bot, ce qui ne l'avait pas empêché de devenir un grand et beau jeune homme qui n'avait aucun problème dans ses relations avec le sexe opposé. Il s'était marié pendant la guerre et sa femme Emily avait donné naissance à leur premier enfant, un fils, en 1944. David Bradley tenait de son père ; c'était un beau garçon, plus grand que la plupart de ses contemporains, et l'enfant semblait toujours heureux, le sourire semblant peint sur son visage joyeux. Deux ans plus tard, une fille suivit, que le couple nomma Christine, et pour les Bradley, la vie était belle. Les affaires de Sam prospéraient et les enfants étaient tous deux en bonne santé et forts, et populaires parmi les autres enfants du village.

Le jeune David passait la plupart de son temps en compagnie de son meilleur ami Evan Parkes, son aîné d'un an. Evan était le petit-fils de Simon Parkes et vivait avec ses grands-parents à la ferme. Le père d'Evan, Michael, avait été l'un des malheureux fils d'Olney qui avait péri en combattant pour son pays pendant la conflagration de la Seconde Guerre Mondiale, abattu par un tir de mortier ennemi alors qu'il jouait son rôle dans la bataille pour libérer la France du joug de la tyrannie d'Hitler. Le nom de Michael était l'un des vingt noms fraîchement gravés sur le monument aux morts lorsque la paix revint en Europe et dans le monde. Deirdre, la mère d'Evan, qui n'avait jamais été une femme très forte, était tombée enceinte d'Evan pendant l'une des dernières permissions de son mari et Michael était mort au combat jamais sans avoir vu son fils. Deirdre avait trouvé la vie insupportable après l'annonce de la mort de son mari, et elle mourut en 1946 de ce que les habitants décrivirent les uns aux autres comme un cœur brisé. En fait, Deirdre avait contracté une grippe virale, et son corps n'avait pas pu faire face aux ravages de la maladie, laissant ainsi son jeune fils aux soins de ses grands-parents Simon et Ellen Parkes.

David et Evan jouaient ensemble presque tous les jours et étaient si souvent ensemble qu'un visiteur lambda aurait pu les prendre pour des frères. Football, cricket, jeux de faire-semblant, de cow-boys et d'Indiens, l'imagination des deux jeunes garçons les entraîna sur des montagnes russes tout au long de leur enfance. Ils devinrent deux des enfants les plus populaires de la petite école du village, où leur institutrice, Eileen Devenish, était toujours ravie de leur travail scolaire et de leur bonne conduite. Lorsqu'ils atteignirent l'adolescence, leur éducation devint la responsabilité de M. Eric Padley, qui enseignait aux enfants d'Olney en âge de fréquenter l'école secondaire. Les deux garçons continuaient à être les meilleurs amis du monde et à exceller dans leurs études.

À mesure que les garçons et leurs pairs atteignaient l'âge adulte, la vie à Olney se déroulait de manière idyllique pour ceux qui avaient la chance de vivre en son sein.

En 1958, le calme habituel d'Olney fut perturbé par la mort du médecin généraliste du village, le docteur Harold Meddings, à l'âge de soixante-dix ans. Meddings était le médecin du village depuis aussi longtemps que la plupart des gens pouvaient s'en souvenir et tout le bourg se déplaça pour assister à ses funérailles dans la petite église. Le service était dirigé par Timothy Grafton, le pasteur de St Mary. Trois semaines après les funérailles, le nouveau médecin arriva pour reprendre les fonctions du défunt Meddings. Envoyée à la demande du conseil paroissial, par l'autorité sanitaire locale basée à Ashford, l'arrivée du docteur Hilary Newton fit jaser à Olney dès son premier jour dans le village. Le docteur Newton était jeune, de sexe féminin et jolie, une combinaison qui ne manquera pas de faire grincer quelques dents dans ce village jusqu'alors très calme. Avec ses longs cheveux coiffés à la manière de la pin-up des films des années quarante Veronica Lake, le nouveau docteur devint instantanément l'objet de nombreux béguins d'écoliers, sans compter qu'elle faisait monter la tension artérielle de la plupart des adultes d'Olney. De nombreux habitants âgés du village firent des commentaires peu élogieux sur la nomination d'une femme comme nouveau médecin et, pendant de nombreuses semaines, le cabinet d'Hilary Newton fut marqué par une nette absence des patients âgés qui constituaient la majeure partie de la clientèle régulière du vieux docteur Meddings. La jeune médecin fut douloureusement consciente qu'elle aurait fort à faire pour gagner le respect et la confiance de ses nouveaux patients. Le temps jouerait bien sûr un rôle, car un jour ou l'autre, même les résidents âgés d'Olney auraient besoin des soins d'un médecin qualifié. Ils ne pourraient pas se soigner éternellement avec de l'aspirine et des remèdes de grand-mère.

Malheureusement pour la nouvelle titulaire du poste de médecin généraliste d'Olney St. Mary, le temps pressait. Ses services et ses connaissances médicales étaient sur le point d'être mis à l'épreuve et elle allait devoir travailler plus que durement si elle ne voulait pas faillir !

CHAPITRE2

Le premier signe des problèmes à venir à Olney St. Mary apparut lors d'un appel téléphonique de Sam Bradley au nouveau médecin, un mardi soir ensoleillé. Hilary Newton était en train de ranger les dernières fiches de ses patients après une soirée particulièrement calme. Deux maux de gorge, une grossesse récemment diagnostiquée et un dos douloureux constituaient la somme totale des appels reçus ce jour-là dans le cadre de sa formation médicale.

Elle tendit la main pour soulever le combiné du téléphone, sans se rendre compte que cet appel allait changer la vie de tous les habitants du village.

— Docteur Newton, dit-elle à son interlocuteur encore inconnu.

— Docteur, nous ne nous sommes pas encore rencontrés, mais je m'appelle Bradley, Sam Bradley. Je possède le garage dans le village.

— Je sais qui vous êtes, M. Bradley. Je vous ai déjà vu et quelqu'un m'a dit qui vous étiez au cas où j'aurais besoin de faire réparer ma voiture à l'avenir. Que puis-je faire pour vous ?

— C'est mon fils docteur, le jeune David. Il est rentré de l'école en se plaignant de ne pas se sentir bien et il semble avoir de la température. Il se plaint d'avoir froid malgré sa chaleur corporelle, il tousse beaucoup et semble avoir le souffle court.

— Hmm, on dirait qu'il pourrait avoir une bonne grippe, M. Bradley. Écoutez, gardez-le au chaud et donnez-lui beaucoup de liquide à boire. Je viendrai le voir dans quelques minutes. Je dois seulement terminer quelques petites choses ici au cabinet et j'arrive tout de suite. Vous vivez dans la maison derrière le garage, n'est-ce pas ?

— C'est exact Docteur, et merci.

— Ne vous inquiétez pas, M. Bradley. Je suis sûr que David ira très bien.

Cinq minutes plus tard, Hilary Newton prenait son incontournable "trousse de médecin" noire, ferma la porte du cabinet et se mit au volant de sa Ford Prefect. La petite voiture beige n'était pas aussi imposante que la vieille Austin Princess que Meddings avait conduite, mais elle lui convenait. Bien qu'il n'y ait que huit cents mètres entre le cabinet et la maison Bradley, elle pensait qu'il serait plus professionnel de se présenter à la consultation en voiture plutôt qu'à pied.

Sam Bradley l'accueillie à la porte de son domicile. Sa femme Emily, expliqua-t-il, était à l'étage, assise avec David dans sa chambre. Bradley l'informa que depuis quelques minutes, David avait commencé à se plaindre de douleurs dans les muscles de ses bras et de ses jambes, et qu'il se sentait faible. Hilary demanda à l'homme de la conduire à la chambre de son fils.

Le jeune David Bradley avait l'air mal en point ! Pour le docteur, il était évident que le garçon était mal à l'aise à cause des douleurs dont il se plaignait. Il semblait essayer de soulever du lit ses bras et ses jambes endoloris, comme si le contact avec le matelas mou était en soi une cause d'agonie pour le garçon.

— Voilà le docteur, David, tu vas bientôt te sentir mieux, mon garçon, lui dit sa mère pour le consoler.

Avec un peu d'embonpoint et une chevelure châtain terne qui avait désespérément besoin d'une permanente, Emily Bradley semblait sur le point de fondre en larmes. Son fils était malade, et elle arborait le regard inquiet et anxieux des mères du monde entier lorsqu'elles pensaient que leur enfant courrait un danger d'une source inconnue.

Allant au chevet du garçon, Hilary plaça un thermomètre sous sa langue avec sa main droite tout en plaçant sa main gauche sur son front. Elle eut à peine à attendre que le mercure monte dans le thermomètre pour constater que le garçon avait une forte fièvre. Lorsqu'elle retira le thermomètre et lut, elle fut consternée de constater que la température du garçon était de presque trente-neuf degrés. C'était un jeune homme vraiment très malade. David frissonnait malgré sa température.

— J'ai vraiment froid, docteur, dit-il en serrant les dents. J'ai mal partout.

— Ne t'inquiète pas David. On va bientôt te guérir.

— C'est la grippe alors, docteur ? demanda la mère du garçon.

— Très probablement, Mme Bradley. Je vais donner à David quelque chose pour faire baisser sa température et vous devrez vous assurer qu'il boit beaucoup de liquide pour éviter la déshydratation.

Elle donna une petite quantité de comprimés blancs à la mère du garçon.

— Panadol, dit le médecin. Ils contiennent du paracétamol, un nouveau médicament qui aide à faire baisser la fièvre. David est assez grand pour en prendre. Donnez-lui deux comprimés maintenant, deux autres au coucher, et la même dose à son réveil le matin. Je reviendrai le voir demain. Essayez de le garder calme, Mme Bradley. Vous pouvez essayer d'essuyer son front avec une serviette humide et fraîche pour soulager les symptômes de la fièvre.

— Bien, Docteur et merci. Tu vois David, c'est juste une bonne grippe. Tu seras sur pied dès que les comprimés du docteur feront effet. N'est-ce pas, docteur ?

— Espérons simplement que David se sente mieux quand je viendrai le voir demain.

Alors qu'elle était sur le point de quitter la maison, Sam Bradley s'approcha d'elle et lui a demanda :

— Comment avez-vous dit que ces pilules s'appelaient, docteur ?

— Elles contiennent du Paracétamol, M. Bradley. C'est relativement nouveau et cela a été introduit il y a trois ans. Il a été testé cliniquement et croyez-moi, il est beaucoup plus doux pour l'estomac que l'aspirine, qui peut causer toutes sortes de problèmes chez quelqu'un d'aussi jeune que David.

— Bien, c'est vous le docteur. Je dois dire que nous n'avons pas l'habitude de toutes ces choses nouvelles dans cette partie du monde, Docteur Newton."

— C'est un simple anti-douleur M. Bradley, ce qu'on appelle un analgésique. C'est aussi le meilleur médicament sur le marché pour aider à réduire sa température. Je vous promets que ça ne fera aucun mal à David. Maintenant, pourquoi n'allez-vous pas voir votre fils ? Vous et votre femme devriez-vous relayer pour rester avec lui toute la nuit, juste au cas où sa température monterait encore. Si c'est le cas, vous devez me faire venir immédiatement, compris ?

Sam Bradley semblait apaisé par les paroles du médecin et se permit de se détendre un peu.

— Bien alors, si vous êtes sûre Docteur. Nous pouvons vous appeler à tout moment si son état s'aggrave ?

— À tout moment, M. Bradley, je le pense. Maintenant, je vous souhaite bonne nuit. Comme je l'ai dit, je reviendrai voir David demain matin, juste après l'opération.

— Oui, d'accord. Bonne nuit, Docteur Newton.

Il fallut moins de cinq minutes à Hilary pour faire les huit cents mètres qui la séparaient de son domicile. Pendant ces minutes, elle réfléchit à l'état de son dernier patient. Elle n'avait aucun doute sur le fait que David Bradley était malade. Qu'il s'agisse de la grippe, elle en était raisonnablement sûre, même si elle avait le terrible sentiment d'assister à la manifestation d'une nouvelle souche du virus mortel. La grippe avait été responsable de millions de morts à travers l'histoire de l'humanité et le virus de la grippe avait développé une étrange capacité à muter de temps en temps, développant des armes biologiques nouvelles et plus puissantes dans sa guerre globale contre la race humaine. Hilary savait que si c'était effectivement une nouvelle souche qui avait trouvé son chemin jusqu'à Olney, alors elle aurait besoin d'une aide extérieure. Bien sûr, elle savait aussi qu'il était encore tôt et que la dernière chose à faire était de paniquer. Demain était un autre jour, et elle verrait comment irait David Bradley dès que son opération du matin serait terminée.

Alors qu'elle déverrouillait sa porte d'entrée et la poussait, elle entendit la sonnerie incessante du téléphone à l'intérieur.

S'empressant de répondre au cas où ce serait Sam Bradley qui lui annoncerait une hausse soudaine de la température de David, elle arracha le téléphone de son socle.

— Allô ?

— C'est le docteur ? demanda une voix anxieuse et inconnue.

— Oui, c'est le Docteur Newton. Qui est à l'appareil, s'il vous plaît ?

— Docteur Newton. C'est Simon Parkes de la ferme Birtles. Pouvez-vous venir voir mon petit-fils tout de suite, s'il vous plaît, Docteur ? Il est très malade, il est bouillant et frissonne en même temps et...

— C'est bon, Mr Parkes. Écoutez, gardez-le au chaud et je serai là dans quelques minutes. Je viens de voir le petit Bradley et il a les mêmes symptômes. Je pense qu'il s'agit d'un cas de grippe. Je suis sûr que ça a l'air bien pire que ça ne l'est vraiment. Ne vous inquiétez pas, s'il vous plaît, je ne serai pas longue.

— David Bradley ? demanda le fermier. Lui et Evan sont les meilleurs amis, Docteur. Pensez-vous qu'ils ont tous les deux attrapé le même virus ?

— J'en saurai plus quand je serai là-bas, Mr. Parkes. Maintenant, si on peut raccrocher ?

— Oh oui, désolé Docteur. Nous vous attendons.

Le trajet jusqu'à la ferme Birtles prit un peu plus de temps que celui jusqu'au garage. Il fallut à Hilary Newton près de dix minutes pour atteindre le portail de la ferme, et trois minutes de plus pour se frayer lentement un chemin sur la longue allée de terre qui menait à la ferme. Simon Parkes attendait sur la marche qui menait à sa maison quand Hilary arrêta sa Ford Prefect et descendit de la voiture.

Les minutes qui suivirent furent une quasi-répétition de sa précédente visite chez les Bradley. Ellen Parkes était d'une autre trempe qu'Emily Bradley. Peut-être qu'étant la femme d'un fermier et habituée aux maladies occasionnelles des animaux de la ferme, elle était un peu plus endurcie et capable de faire face à la maladie de son petit-fils.

— Bien, Docteur, qu'en pensez-vous ? demanda-t-elle après qu'Hilary ait passé cinq minutes à examiner de près le jeune Evan Parkes.

— Je ne peux pas l'affirmer, Mme Parkes, mais je pense que c'est la grippe. Il présente les mêmes symptômes que David Bradley et votre mari dit qu'ils sont meilleurs amis. Ils ont pu attraper le virus de la grippe par la même source s'ils ont passé beaucoup de temps ensemble récemment.

— Beaucoup de temps ensemble ? Ces deux garçons sont pratiquement inséparables Docteur, ils l'ont toujours été.

— Cela expliquerait certainement qu'ils aient été touchés par le virus en même temps, Mme Parkes. Maintenant, je vais vous donner quelques comprimés qui devraient aider à faire baisser la température d'Evan et à soulager ses douleurs musculaires. Je rappellerai pour le voir demain matin, dès que je serai retourné voir le petit Bradley. Ne vous inquiétez pas, Evan sera bientôt sur pied.

Ellen Parkes acquiesça d'un hochement de tête et se tourna vers son petit-fils.

— Merci Docteur. Maintenant, sois un bon garçon et fais ce que le docteur te dit, Evan. Tu dois te reposer et prendre les comprimés qu'elle t'a prescrits.

— Oui, Nan, dit le garçon.

Sa voix semblait très faible et il était évident qu'il avait du mal à parler, peut-être à cause de la douleur dans sa gorge.

En s'enfonçant dans un fauteuil chez elle peu après, Hilary Newton leva les yeux vers l'horloge sur le mur. Il était vingt-deux heures. Entre les deux visites à domicile, elle avait passé trois heures à s'occuper de ses deux jeunes patients. Elle était épuisée après une longue journée, et maintenant elle était prête pour une boisson chaude avant d'aller au lit.

Après une tasse de chocolat chaud, Hilary Newton monta dans la salle de bains, où elle se lava et enfila sa nuisette rose préférée, accrochée à un crochet derrière la porte, avant de passer dans sa chambre. Allongée dans son lit, elle se demanda si elle n'avait pas manqué quelque chose qui aurait pu l'aider dans son diagnostic des deux jeunes garçons ce soir-là. Dans ses dernières secondes de réflexion, avant d'être envahie par la couverture sombre et bienvenue du sommeil, Hilary décida qu'elle avait fait tout ce qu'elle pouvait pour eux. Si c'était la grippe, et elle était relativement certaine de son diagnostic, alors elle était réconfortée par la pensée que la maladie était admirablement traitable. La science médicale avait progressé à pas de géant depuis la pandémie de grippe de 1918 qui avait balayé le monde comme l'un des quatre cavaliers de l'apocalypse, laissant des millions de morts dans son sillage. Non, les deux garçons seraient bientôt sur pied et de nouveau opérationnels. Elle en était sûre.

Les événements qui allaient suivre au cours des jours suivants allaient prouver qu'Hilary Newton avait catastrophiquement et tragiquement tort.

CHAPITRE3

Hilary se leva à six heures du matin. Sa nuit n'ayant pas été perturbée par d'autres appels téléphoniques, elle supposa que les deux garçons qu'elle avait soignés la nuit précédente allaient mieux, ou du moins que leurs symptômes n'avaient pas empiré pendant les heures d'obscurité. Elle se lava les cheveux et fut reconnaissante d'avoir acheté le nouveau sèche-cheveux électrique dans un grand magasin d'Ashford avant de déménager à Olney. Le magasin général d'Olney St. Mary, le seul établissement de vente au détail du village, à l'exception d'un petit kiosque à journaux situé à côté du garage de Bradley, ne proposait pas ce genre de luxe. Le sèche-cheveux était bruyant mais efficace, et ses cheveux furent secs en quelques minutes.

En bas, elle remplit la bouilloire et la plaça sur la plaque à gaz de la cuisine. Pendant qu'elle chauffait, elle prépara son bol habituel de cornflakes, saupoudrés de sucre. Elle s'assit à la table de son petit déjeuner et avait presque terminé les cornflakes lorsque la bouilloire commença à siffler joyeusement sur la cuisinière pour l'informer que l'eau bouillait. Hilary versa l'eau bouillante sur les feuilles de thé qui attendaient au fond de la théière, et deux minutes plus tard, elle se versa une délicieuse tasse de son thé préféré du matin.

Elle remonta à l'étage dans sa chambre, s'arrêtant suffisamment longtemps sur le palier pour jeter un coup d'œil dans sa chambre d'amis, qui servait actuellement de dépôt pour ses affaires non encore déballées, toujours rangées dans des cartons sur le sol. La chambre contenait également le reste des objets ayant appartenu à feu le Dr Meddings. Ils seraient récupérés par sa nièce à une date dans un avenir proche, du moins c'était ce qu'on avait dit à Hilary. Elle nota mentalement de commencer à trier ses affaires très bientôt. Elle n'avait pas encore totalement personnalisé le cottage qui abritait son cabinet. Il était de taille convenable, avec deux chambres, une cuisine et trois salons au rez-de-chaussée, dont l'un servait de salle d'attente et l'autre de salle de consultation, qui contenait tout l'attirail médical associé au lieu de travail d'un médecin, jusqu'au squelette suspendu à un cadre métallique dans un coin de la pièce. Hilary avait remarqué que le squelette était positionné de telle sorte qu'il semblait "regarder" le tableau des tests oculaires qui était fixé au mur juste en face de son emplacement. Plus que tout, le loyer du cabinet médical était bon marché pour l'époque, à peine cinq livres par semaine, et Hilary n'avait été que trop heureuse d'accepter le poste de médecin généraliste dans le village d'Olney. Quel meilleur endroit pour commencer sa carrière solo de médecin généraliste ?

Dans sa chambre, elle s'habilla pour la journée à venir. Sachant qu'elle allait bientôt visiter la ferme Birtles, elle décida de renoncer à sa tenue formelle habituelle pour l'opération du matin. Laissant sa robe et sa veste sur leurs cintres dans l'armoire, elle choisit à la place un pull polo beige et un pantalon beige et compléta l'ensemble avec un cardigan brun pâle. Elle sortit du fond de son armoire une paire de bottes vertes à talon, encore inutilisées. Elle les mettrait à la ferme. Elle appliqua un soupçon de fard à paupières et de rouge à lèvres et vérifia son apparence dans le miroir qui se trouvait sur un support pivotant sur la coiffeuse. C'était parti !

L'opération du matin commença à huit heures et demie, et quand Hilary jeta un coup d'œil dans la salle d'attente, elle constata qu'elle n'avait que deux patients qui attendaient de profiter de ses services professionnels. Mme Eileen Docherty, soixante-dix ans, était venue voir Hilary la semaine précédente. Elle avait sans doute besoin d'être rassurée sur le fait que son arthrite n'était pas sur le point de la conduire à une mort soudaine. La deuxième personne qui attendait était aussi âgée que Mme Docherty, mais Hilary ne la connaissait pas. Elle découvrirait bientôt son nom, bien sûr, une fois que la consultation aurait commencé.

Hilary hocha la tête, lança un joyeux "Bonjour" à ses patientes et traversa la salle d'attente pour entrer dans son cabinet. Elle fut à peine assise sur sa chaise derrière le vieux bureau en acajou que le téléphone commença son infernal tintement.

— Docteur Newton, répondit-elle.

— C'est Sam Bradley, Docteur Newton. Je sais que vous avez dit que vous appelleriez après votre opération mais je pense que vous devriez venir maintenant si possible.

— David est-il plus mal en point, M. Bradley ?

— Oui, docteur. Il semblait aller bien toute la nuit, et puis ce matin, il a commencé à se plaindre que les douleurs dans ses muscles empiraient. Il ne peut s'empêcher de frissonner, bien que son corps soit rouge et chaud au toucher, et il a développé une toux qui donne l'impression que ses poumons sont pleins de liquide. Nous sommes très inquiets ; pouvez-vous venir immédiatement ? Sa mère est folle d'inquiétude.

Ce n'était pas seulement la mère, pensa Hilary. Elle pouvait sentir la peur de l'homme en l'écoutant décrire les symptômes du garçon.

— J'arrive tout de suite, M. Bradley. Dites à votre femme de ne pas paniquer. Je suis sûr que David sera bientôt stabilisé. Il se peut que la fièvre soit sur le point de tomber, un seuil critique après lequel sa température commencera à baisser et il commencera à se rétablir.

Au moment même où elle prononçait ces mots, Hilary craignait de s'être trompée dans son diagnostic initial du jeune David Bradley, mais si c'était le cas, quelle pouvait être la cause de ses symptômes ? Il avait montré tous les signes classiques d'une mauvaise grippe la nuit précédente, mais la toux et les sons étranges provenant de ses poumons l'inquiétaient plus qu'elle n'osait le dire au père du garçon.

— D'accord, Docteur, et merci, dit le garagiste en raccrochant le téléphone.

Qu'il lui fasse confiance ou non, Hilary ne pouvait pas en être sûr, mais Sam Bradley savait qu'à ce moment précis, Hilary Newton était la seule option qui s'offrait à lui dans ses efforts pour rétablir la santé de son fils.

— Je suis désolée mesdames, mais je dois partir pour répondre à une urgence. Puis-je vous demander de revenir et d'assister à la consultation du soir ?

Les deux vieilles dames dans la salle d'attente regardèrent avec effroi Hilary entrer dans la pièce avec son sac noir à la main.

— Mais, et mon arthrite ? demanda la vieille Mme Docherty, Et Mme Henshaw ici présente a de terribles problèmes avec ses varices.

Au moins Hilary connaissait maintenant le nom de la patiente mystère.

— Écoutez mesdames, je suis vraiment désolé, mais je dois m'occuper d'un jeune garçon très malade et je dois partir, maintenant ! Revenez plus tard, s'il vous plaît.

Hilary Newton ne se retourna pas en sortant de la salle. Elle savait qu'elle avait probablement causé des dommages irréparables à sa relation avec deux de ses patientes âgées, mais les varices et l'arthrite pouvaient attendre. À la voix de son père lors de l'appel, les problèmes de David Bradley ne pouvaient pas attendre. Après son départ, les deux vieilles dames restèrent assises dans la salle d'attente pendant quelques minutes avant de se lever pour partir. Rien de tel ne leur était jamais arrivé auparavant. Eileen Docherty fit remarquer à son amie de toujours Polly Henshaw que :

— Cela ne serait jamais arrivé s'ils nous avaient envoyé un homme pour remplacer le Docteur Meddings. On ne peut pas faire confiance à ces jeunes filles pour être aussi professionnelles qu'un homme, c'est ce que je dis.

— Tout à fait exact, Eileen. Qui a jamais laissé les femmes devenir médecins de toute façon ? La médecine est un travail d'homme, voilà ce que c'est. Tant pis pour le foutu Service National de Santé.

Il échappait aux deux femmes qu'elles partageaient le même sexe que la jeune femme qu'elles avaient tant l'intention de dénigrer. Il était vrai qu'elles auraient probablement répondu "C'est différent", si on les avait pressées à ce sujet ; telle était la mentalité de leur génération.

Alors que les deux femmes descendaient la rue en direction de leurs maisons respectives, Eileen Docherty cria à son amie au moment où elles se séparèrent.

— C'était la guerre, Polly, c'est pour ça. Pas assez d'hommes, alors ils ont laissé ces filles faire un peu de formation et maintenant elles peuvent s'appeler des médecins.

Son amie acquiesça et fit un signe de la main, et les deux femmes furent bientôt rentrées dans leurs confortables maisons, à infuser du thé et à se lamenter sur le fait qu'elles devaient gérer une femme médecin à Olney St. Mary.

Lorsqu'elle arriva à la maison des Bradley, Hilary fut directement conduite à la chambre de David par son père à l'air inquiet. Un seul regard sur le patient suffit à Hilary pour savoir qu'elle avait affaire à un jeune homme terriblement malade. Des gouttes de sueur perlaient sur son front, et le garçon frissonnait comme s'il était glacé jusqu'aux os. Lorsqu'elle prit sa température, elle constata qu'elle avait augmenté d'un degré par rapport à la nuit précédente, mais ce qui inquiétait le plus Hilary, c'était la toux. C'était comme son père l'avait décrit au téléphone. Le garçon avait développé une toux "liquide" qui indiquait une congestion pulmonaire massive.

— Regardez, Docteur.

La mère du garçon tendit une serviette à Hilary. Elle pouvait voir des taches de sang dessus.

— Il a commencé à tousser il y a quelques minutes, et il dit qu'il se sent étourdi.

La jeune médecin était maintenant sérieusement inquiète pour son patient. La détérioration rapide de son état indiquait à Hilary que le garçon souffrait de quelque chose de plus grave que la grippe, bien qu'elle se sentît incapable de comprendre ce que cela pouvait être à ce moment-là. Elle pouvait écarter la bronchite, la pneumonie et toute une série d'autres maladies ou infections affectant les poumons et les voies bronchiques, car ses symptômes étaient bien plus radicaux que ceux de ces maladies. C'était très bien d'être capable d'éliminer ce qui ne pouvait pas être, mais cela ne l'aidait pas à diagnostiquer la véritable nature de la maladie du jeune David Bradley.

Alors qu'elle le regardait, il devint évident que la respiration du garçon était de plus en plus laborieuse. Il toussa à nouveau, et le sang éclaboussa les draps. Hilary devait réfléchir rapidement. Ses options étaient extrêmement limitées. Devait-elle continuer à traiter le garçon "à l'aveugle" dans l'espoir de découvrir la cause de sa maladie et d'appliquer un remède, ou devait-elle appeler une ambulance et faire admettre David à l'hôpital d'Ashford, à 60 km de là ? Là, au moins, les médecins pourraient effectuer les tests cliniques et pathologiques nécessaires pour déterminer la nature de la maladie de David.

— Puis-je utiliser votre téléphone, M. Bradley ? demanda-t-elle. J'aimerais parler à quelqu'un de l'hôpital d'Ashford pour savoir si nous devons faire admettre David pour des examens.

— Vous pensez vraiment que c'est nécessaire, Docteur, de le faire admettre à l'hôpital ?

— C'est peut-être ce qu'il y a de mieux pour David, M. Bradley, et jusqu'à ce que je sois absolument certaine de ce à quoi nous avons affaire ici, je préfère ne pas prendre de risques avec la santé de votre fils.

Emily Bradley, assise sur une chaise à côté du lit de son fils, regarda son mari d'un air implorant.

— Sam, laisse le docteur l'envoyer à l'hôpital si elle pense que c'est mieux. Nous voulons juste que David se rétablisse, n'est-ce pas, mon fils ?

Elle adressa ses derniers mots au jeune David en lui serrant la main de façon rassurante.

David semblait presque trop faible pour parler, et se contenta de hocher faiblement la tête vers sa mère.

— Faites ce que vous pensez nécessaire, Docteur, dit Bradley.

Cinq minutes plus tard, Hilary fut mise en relation avec le docteur Paul Trent, consultant et spécialiste des maladies respiratoires à l'hôpital général d'Ashford.

— Je n'aime pas ça, Hilary, dit Trent, qui connaissait Hilary depuis l'époque où elle était médecin interne à l'hôpital, après avoir entendu la description complète des symptômes de David Bradley.

— Cela semble trop virulent et bien trop rapide dans son attaque physique sur le système du garçon pour être un simple cas de grippe. Écoutez, je vais faire en sorte qu'une ambulance se rende à Olney St. Mary tout de suite. Préparez le garçon, et nous l'admettrons pour des tests approfondis afin de déterminer la cause de cette maladie.

— J'ai oublié de mentionner que j'ai un deuxième cas, Paul.

— Quoi ?

— Oui, un autre garçon, âge similaire, les deux patients sont meilleurs amis, rarement séparés apparemment. Je vais lui rendre visite dès que j'aurai pu soulager un peu David. J'espère que son état ne s'est pas détérioré pendant la nuit.

— Écoutez Hilary, quoi que ce soit, je pense que vous devriez préparer les parents de l'autre garçon aussi. Dites-leur que nous pourrions avoir besoin de faire transférer leur fils ici à Ashford avec l'autre garçon. Les parents du second patient ont-ils un téléphone ?

— Oui, et ce sont les grands-parents en fait.

— Très bien. Voici ce que je veux que vous fassiez. Si le deuxième garçon est aussi mal en point que le premier lorsque vous arrivez, vous appelez la maison Bradley et leur dites de diriger l'ambulance vers l'endroit où se trouve le deuxième patient. Je m'assurerai que l'équipe de l'ambulance sache qu'elle pourrait avoir un deuxième ramassage à faire.

— Merci Paul, j'apprécie votre aide.

— Ce n'est rien, Hilary. S'il y a quelque chose de mauvais dans l'air autour de votre pittoresque petit village, nous ferions mieux de le découvrir et de nous en occuper le plus tôt possible, vous ne croyez pas ?

— Bien sûr. Je ne veux pas commencer à perdre des patients alors que je viens à peine de m'installer au village, n'est-ce pas ?

— Exactement. Maintenant, allez vous occuper de vos patients, docteur. Je vais mettre cette ambulance en route vers vous.

— D'accord, Paul. Comme je l'ai dit, merci.

Evan Parkes était dans un état bien pire que David Bradley quand Hilary arriva à la ferme. Il lui fallut moins d'une minute pour décider que lui aussi devait être envoyé à l'hôpital d'Ashford. Elle utilisa le téléphone des Parkes pour appeler la maison des Bradley et demanda à Sam Bradley de diriger l'équipe d'ambulanciers vers la ferme Birtles après avoir chargé David dans l'ambulance.

Deux heures plus tard, Hilary fit signe à l'ambulance de quitter la ferme avec ses deux jeunes patients à bord. Elle espérait que Paul Trent ne mettrait pas trop de temps à isoler et à identifier la cause de la maladie des deux garçons. Malheureusement, les événements étaient sur le point de prendre une mauvaise tournure.

Lorsque le téléphone sonna dans son bureau quatre-vingt-dix minutes plus tard, elle se précipita pour répondre, pensant qu'il s'agissait du docteur Trent avec un premier rapport sur l'arrivée des garçons à l'hôpital. C'était bien Trent au téléphone, mais les nouvelles qu'il avait à lui annoncer étaient les pires possibles.

— Hilary, je suis désolé, dit-il, mais Even Parkes est mort dans l'ambulance en venant ici. David Bradley s'accroche, mais je dois vous prévenir, ça ne s'annonce pas bien pour lui non plus. Je dois travailler rapidement pour essayer de découvrir ce que c'est, alors s'il vous plaît, je dois y aller. Je vous appellerai quand j'aurai plus de nouvelles.

— Oui, d'accord Paul. Merci.

Hilary parla dans le combiné, mais Trent était déjà parti.

Elle resta assise sur sa chaise pendant plus de vingt minutes, incapable de comprendre ce qui s'était passé. Deux jeunes garçons, en bonne santé et en pleine forme jusqu'à il y a quelques jours, avaient soudainement été terrassés par quelque chose qu'elle n'avait pas pu identifier ou traiter. Maintenant, l'un était mort et l'autre proche de la mort si les mots de Trent étaient exacts.

Finalement, Hilary Newton se leva et prit une profonde inspiration. Qu'elle le veuille ou non, et sans réelle idée de ce qu'elle allait dire, elle se dirigea vers la porte. Elle avait une visite terrible et non désirée à faire.

CHAPITRE4

— Mais je croyais que vous aviez dit que ce n'était qu'une grippe, s'écria Ellen Parkes, dont l'acceptation stoïque de la maladie d'Evan s'était totalement envolée avec la nouvelle de la mort de son petit-fils.

Son mari se tenait à ses côtés, un bras autour de sa femme et une expression de choc gravé sur ses traits robustes. Hilary s'était rendue directement chez eux après avoir reçu le coup de téléphone de Paul Trent et il n'y avait pas eu de moyen facile pour informer le couple que leur petit-fils bien-aimé était mort pendant le transport vers l'hôpital. Maintenant, elle devait faire face aux conséquences du chagrin que sa nouvelle avait généré.

— C'est ce que j'ai pensé au départ, Mme Parkes, et il se peut que ce soit la grippe.

— Je ne pensais pas que des gens en mouraient encore, dit Simon Parkes, parlant très calmement.

— La plupart du temps, ce n'est pas le cas, M. Parkes, mais certaines souches du virus de la grippe sont plus virulentes que d'autres, et nous découvrons seulement maintenant que de nouvelles variantes évoluent en permanence. On ne sait pas si ça pourrait être l'une d'entre elles. Nous en saurons plus quand les médecins d'Ashford auront pu faire des tests sur David Bradley et sur...

— Sur le corps d'Evan ? C'est ce que vous alliez dire, n'est-ce pas, docteur ?

— Oui, Mr. Parkes. Je crains qu'il ne soit nécessaire de procéder à un examen post-mortem. C'est la loi dans le cas d'une mort soudaine et inexpliquée. Sans cela, les médecins ne peuvent pas délivrer de certificat de décès, voyez-vous.

Ellen Parkes sanglota de façon presque incontrôlable. Hilary se rendit compte que cette femme avait perdu son fils et sa belle-fille dans les ravages de la guerre, et que maintenant leur héritage, leur fils, lui avait également été arraché par une maladie encore inconnue qui l'avait frappé si soudainement. Elle ressentait une énorme sympathie pour Ellen et son mari, en plus d'un lourd fardeau de responsabilité pour ce qui était arrivé à Evan.

Avait-elle manqué quelque chose dans son diagnostic initial ? Aurait-elle pu être plus approfondie dans son évaluation de son état ? Aurait-elle dû savoir ce dont souffrait le garçon ? Toutes ces questions lui trottaient dans la tête tandis qu'elle essayait de trouver les mots justes pour consoler le couple en deuil, si tant est qu'il y eut des "mots justes" à utiliser en de telles occasions.

— Il était si jeune, si en forme.

Cela venait de Simon Parkes.

— Il avait tout pour vivre, docteur, ajouta sa femme.

— Je sais, dit Hilary à voix basse, en essayant de garder le couple aussi calme que possible. Je sais aussi qu'il n'y a rien que je puisse dire pour l'instant qui puisse vous aider, mais l'important est d'essayer de trouver ce qui a causé cette chose affreuse à Evan et au pauvre David, et d'espérer que nous pourrons trouver un moyen d'empêcher que cela n'arrive à quelqu'un d'autre.

Simon Parkes était prêt à parler, mais à ce moment-là, Hilary remarqua qu'un frisson parcourait son corps, comme si l'émotion était trop forte pour sa façade impassible habituelle. Il avait beau être un fermier robuste et dur, il était humain après tout. Luttant contre les larmes qui avaient soudainement jailli de ses yeux, il fit de son mieux pour répondre aux derniers mots d'Hilary.

— Nous savons que vous avez raison, Docteur, mais quoi que ce soit qui ait tué notre Evan, le découvrir ne le ramènera pas, n'est-ce pas ? Je suis désolé que David souffre aussi, ne vous méprenez pas, mais je ne peux pas penser à autre chose qu'à Evan en ce moment, et ma femme non plus. Si ça ne vous dérange pas, je pense qu'on préférerait que vous partiez maintenant. Nous aimerions être seuls.

— Oui, s'il vous plaît Docteur, nous ne vous en voulons pas. Vous avez fait de votre mieux, je le sais, mais ce n'était pas suffisant, n'est-ce pas ?

Les mots d'Ellen Parkes frappèrent profondément le cœur d'Hilary. Ce n'était pas suffisant, n'est-ce pas ?

Elle ne pouvait pas trouver de réponse appropriée à cette accusation chargée de chagrin, même si elle se rendit compte que ce n'était pas méchant. Ce qu'elle avait appris très vite sur ces gens de la campagne, c'était qu'ils parlaient à peu près comme ils pensaient et que la diplomatie était souvent un concept étranger à leur mentalité. Non, Ellen Parkes n'avait pas été blessante dans ses remarques, elle avait simplement dit la vérité selon sa façon de voir les choses.

— Bon, eh bien, je vais y aller, dit Hilary après une pause. Je vous contacterai dès que l'hôpital me donnera des nouvelles des résultats des tests.

— Les résultats de l'autopsie, vous voulez dire le docteur ? demanda Simon Parkes.

— Eh bien, oui.

— J'aurais dû l'accompagner dans l'ambulance, sanglota Ellen alors que son mari raccompagnait Hilary à la porte.

Alors qu'elle parcourait les quelques mètres qui la séparaient de sa voiture, elle se retourna pour voir le fermier enlacer dans ses grands et forts bras sa femme en sanglots, et d'après le mouvement de ses épaules, il était clair qu'il avait attendu qu'Hilary ait quitté la maison pour laisser ses propres vannes émotionnelles s'ouvrirent.