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Place publique est une fresque sociale dont la trame épouse les controverses contemporaines de la société française, avec son actualité déchirée et son combat de valeurs à fleur de peau. Tandis que des personnages aussi dérangeants qu’invisibles y surgissent et mettent en relief l’évolution de la société, d’autres passent et observent. Ceux-ci sont les spectateurs de cette jungle chaotique, de ses stigmates, de ses hystéries. Anonymes et indifférents, ils y écoulent leurs vies en consommateurs de médias.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Pierre Théobald aime observer les grands écarts du monde, ceux qui séparent les humains, ceux qui font le débat public. De tout cela, il en fait une poésie, un jeu de mots et de musicalités, pour provoquer la réflexion sur notre rôle dans la société et son devenir.
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Seitenzahl: 30
Veröffentlichungsjahr: 2022
Pierre Théobald
Place publique
Recueil
© Le Lys Bleu Éditions – Pierre Théobald
ISBN : 979-10-377-5681-7
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Réseaux du vide social,
où l’insignifiant coule en fontaine
pour vies sans intime.
Ils sont le barnum
du grand cirque numérique !
Réseaux des pulsions marginales,
devenus décharges de haines
pour courageux anonymes.
Voici la foule hargneuse,
qui harcèle en numérique !
Réseaux du contrôle social,
où s’anime la censure souterraine
d’intérêts anonymes.
C’est la peur mise en scène,
l’hallali des crieurs numériques !
On entre en enjambant le haut parapet,
comme on passe une frontière
entre un monde et son avers rejeté.
C’est un passage connu de l’interdit.
Pas d’étrangers en cette ville mosaïque :
c’est une enclave de contre vie.
L’anarchie de leurs empilements
est l’architecture de cette oasis crasse
et son festival du pire logement.
Des bambins sales et des enfants à vélo
sont regardés par des femmes bavardes :
la vie en scène, la vie au réchaud.
Et leurs abris sous bâches plastiques
prennent vagues en tôles ondulées,
pour former leurs cabanes métalliques.
Des lumières bleues viendra l’incertain
et pour cette rue des cabanes, l’exode :
les porte-voix reprendront le terrain.
Ici ou là coulent leurs plaies
En cônes enroulés
Leur haché vert à apaiser
S’inhale en cautère herbacé
Ici ou là coulent leurs plaies
Contre un mur ou bien cachés
Fondre la came en suc troublé
Et par la veine les panser
En silence regards concentrés
Ô bonbon Eden à avaler
Chimie d’instants colorés
Tout éteindre et s’envoler
Dans leurs armures kevlar
Gazeuses et motos volantes
Bâtons raides en accessoire
Voici l’interminable attente
Des hommes bleus et noirs
Bouteilles volantes et pavés
Munitions de fin de cortège
À l’heure du bloc constitué
La manif’ empire en siège
Casques et faces masqués
Place publique place au gaz
Les vitrines sous la masse
Éclats pillages et embrases
Jusqu’à la mise en nasse
Radical tendance kamikaze
Sur leurs couches sordides, les yeux vides, le corps mou,
elles sont des pantins vivants, secoués par des sexes fous,
prenant leurs chairs flasques, comme des viandes saoules.
Ici, impasse du glauque, on reçoit ces clients du moins cher.
Vendues au quart d’heure, abattant la cadence régulière,
ces femmes en stabulation sont propriétés de taulières,
livrées hagardes et camées, à des pénétrants déchaînés
avides de passes sacrifiées à la traîne de rideaux élimés.
Mises à cet abattage, ces femmes bestiaux du sexe payé
sont oubliées en ces cloaques et consommées en animal.
Elles y crèveront d’épuisement : cet antre est leur sort final.
En État de liberté
je refuse tout déséquilibre
qui réduirait ma vie libre.
Dire et écrire à mon gré
est le droit de libre expression,
qui garantit mon opinion.
Aller ou venir, ce droit privé
ne regarde aucun uniforme :
je veux mes propres normes.
En citoyen à égalité,