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Un rêve vieux de plus de cinquante ans qui se réalise ! Un repas pris en Lorraine, une discution avec un nouveau copain qui habite Pommard depuis peu et me voici, nous voici, mon épouse et moi candidats pour couper le raisin au domaine Michel REBOURGEON. Une belle aventure, une magnifique expérience et une suprême rencontre avec Delphine et sa famille. La saga REBOURGEON Du plaisir avant et après la journée, mais de la sueur, surtout quand la canicule sévit. Vous entrerez au rendez vous du plaisir en un lieu qui fleure bon le pinot noir !
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Seitenzahl: 96
Veröffentlichungsjahr: 2024
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AVANT - PROPOS
AVERTISSEMENT
ALEA JACTA EST
POMMARD
SAMEDI 9
NOS PREMIERS COUPS D’ÉPINETTE
LA TABLE
DIMANCHE 10
LUNDI 11
MARDI 12
MERCREDI 13
JEUDI 14
VENDREDI 15
SAMEDI 16
MON PANTHÉON BOURGUIGNON
PLUS TARD EN ÎLE-DE-FRANCE,
REMERCIEMENTS
ANNEXE
LES MENUS
THE END
ÉPILOGUE
Tout vient à point…
Le récit de notre première vendange, et quelle expérience ! Pour une première fois, commencer à Pommard, quel privilège, quelle chance. D’autres ont eu des débuts moins glorieux. Mon épouse et moi découvrons un domaine niché dans ce charmant village bourguignon, remarquable à bien des égards.
La taille de ce modeste village avec seulement 449 âmes réparties sur 10 km2 est surprenante ! J’imaginais une localité plus imposante, en accord avec sa renommée. Pour un Francilien, c’est un choc ! Imaginez, ce petit bourg ne possède aucune banque, pas de supérette, aucun feu rouge. Il y a seulement une boulangerie, une boucherie-charcuterie, un glacier/chocolatier (excellent), deux restaurants, deux pizzerias, et deux bars à vins (qui ne sont pas très animés !). Pour les nuits animées, mieux vaut chercher ailleurs !
Pourquoi « Pommard 78 » ? C’est simple : le nom du lieu – Pommard. Ensuite, pourquoi 78 ? Que les connaisseurs me pardonnent, ce majestueux millésime 1978, je ne l’ai jamais goûté, trois fois hélas. Non, 78 fait référence à mon âge, celui de ma première et unique vendange.
2023
Restera malheureusement comme l’année de la grande honte !
Champagne : 4 morts
Beaujolais : 2 morts
D’autres succomberont plus tard aux conséquences de leurs conditions de travail et d’hébergement déplorables. Ils ne figureront ni dans les statistiques, ni dans les faits divers des journaux français, ni dans la presse de leur pays d’origine ; l’anonymat est garanti pour toute la filière.
Voici des vins millésimés 2023 qui ne trouveront plus leur place dans ma cave. Que valent 6 vies pour des vignerons ? Qui sont ces vignerons qui ternissent l’image de toute une profession ?
La température en ce début de septembre frôle les 34 degrés, voire plus, sous abri !
De pat
Faire travailler des personnes dans de telles conditions ne peut être qualifié que de pratique inhumaine, de pratique d’inhumains !
Ces vins de 2023 du Champenois et du Beaujolais auront un goût de pourriture, dépourvu de noblesse, de cendres, de vomissures, de mort ; quelle abomination ! POUAH !
Mais auront-ils une pensée pour leurs morts lorsque viendra ce fameux jeudi de novembre ? Lorsqu’ils sabreront la première bouteille de ce 2023 en Champagne devant des invités triés sur le volet du Who’s Who ? J’en doute.
Heureusement, nos vendanges se dérouleront sur un domaine respectueux des coupeurs, porteurs et trieurs. Nous avons été privilégiés à bien des égards.
MERCI AU DOMAINE
Merci à celle et ceux qui nous ont accueillis avec chaleur, respect, gentillesse et simplicité
Domaine Michel REBOURGEON
7, Place de l’EUROPE
21630 POMMARD
Tél. : 06 03 52 42 32
TOUT VIENT À BIEN À QUI SAIT...
Nos ancêtres auraient volontiers écrit :
« Omnibus ora certa est et tempus suum cuilibet caepto sub caelis. »
Il y a pour tout un moment fixé et chaque entreprise a son temps marqué sous les cieux.
L’Ecclesiate (chapitre III, verset 1).
Personnellement, je préfère la formule païenne de Rabelais :
« Tout vient à point, à qui “peult” attendre. »
Voilà plus d’un demi-siècle que j’en rêve
Pourquoi tant d’hésitations ? Par manque d’un désir profond, par crainte de ne pas être à la hauteur du défi ? Par absence d’opportunités ? Peut-être à cause de la concurrence des étudiants et des étudiantes ?
J’ai procrastiné !
Mais comme cela arrive souvent, la chance s’est présentée en fin de soirée, alors que chacun exprimait ses regrets et donnait son avis sur le vin dégusté !
Invité par ma voisine, une Lorraine, je dînais en compagnie de son frère, de passage dans la région pour quelques jours. Après m’avoir écouté attentivement, il m’a dit
« Je viens de m’installer à Pommard, où j’ai rencontré un vigneron sympathique. Nous avons discuté des vendanges et de la difficulté à trouver des coupeurs et des porteurs pour la saison. Si tu es intéressé, je peux te mettre en contact avec lui. Il recherche du personnel pour début septembre. Je te donnerai sa réponse dès que je serai de retour chez moi à Pommard. Je suis encore en Lorraine pour quelques jours avant de rentrer. »
Nous avons scellé notre accord autour d’un verre de vendange tardive ; un pinot gris millésimé ! C’était début août.
Peu de temps après, ma voisine m’a dit : « Gégé, tu devrais appeler mon frère ; voici son numéro. »
Le temps avait passé, et l’idée de le rappeler me trottait dans la tête.
J’ai finalement pris mon téléphone, et quelle joie lorsque j’ai appris que je pouvais venir en Bourgogne ! J’ai dû fournir plusieurs documents et renseignements administratifs me concernant. Et puis, on m’a posé une question inattendue : « As-tu pensé aux papiers pour ton épouse ? »
Je me suis empressé d’informer mon épouse, restée en Île-de-France, de cette excellente nouvelle.
Après avoir rapidement rassemblé les documents nécessaires, une autre surprise m’attendait : « Tu as oublié les papiers pour ton épouse. »
Vite, j’ai informé mon épouse qui avait décidé de m’accompagner pour découvrir la région, avec un programme bien établi : visiter le Château de Pommard (malheureusement en réfection), revisiter les admirables Hospices de Beaune, avec leurs toits recouverts de tuiles polychromes qui brillent au soleil à toute heure de la journée, visiter la moutarderie Fallot, flâner dans les rues de Beaune, etc.
Le départ, initialement prévu pour le 4 septembre, a été repoussé au vendredi 8.
Les DYS1… le TDAH2, vous privent d’une chronologie parfaite. Je ne peux pas garantir avoir vendangé exactement le jour indiqué dans la parcelle décrite. Cependant, tout se retrouve au fil des pages. À vous de reconstituer le puzzle !
DYS : Dyslexie, dysorthographie, dyspraxie, et j’en oublie peut-être
TDAH : Trouble du Déficit de l’Attention avec Hyperactivité.
1 Les troubles appelés troubles DYS sont des troubles cognitifs spécifiques : ils affectent une ou plusieurs fonctions cognitives telles que la perception, l’attention, la mémoire ou le langage… Ce sont des troubles du neuro-développement.
2 Trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité de l’enfant (TDAH) Le trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est défini par l’association, selon des modalités variables, d’un déficit attentionnel, d’une hyperactivité motrice et d’une impulsivité.
La chaleur nous accompagne tout au long du trajet, nous contraignant même à ne pas dépasser les 110 km/h en Île-de-France, en raison de la pollution.
Quatre heures plus tard, nous arrivons à Pommard, l’aventure commence
Nous retrouvons Pégo, qui nous héberge pour une semaine, ainsi que son fidèle compagnon à quatre pattes, Voyou, un sympathique Border Collie noir et blanc. Après avoir déchargé nos affaires et garé la voiture, malgré les difficultés à trouver une place, nous nous rendons devant le chai situé à quelques pas seulement de notre lieu de résidence. Là, nous croisons la propriétaire du domaine.
Après nous avoir salués, elle nous dit nous avoir reconnus grâce aux photos de nos cartes d’identité. Elle nous souhaite la bienvenue et nous invite aimablement à nous présenter au même endroit le lendemain à 6 h 30 pour signer nos contrats.
Pendant que le soleil continue de briller intensément au-dessus de nos têtes, notre ami nous fait faire le tour du village. Nous découvrons les murets qui bordent et délimitent les vignes, ainsi que les différentes propriétés et les « climats », une appellation typiquement bourguignonne ! Une vaste étendue verte et luisante s’étale à nos pieds, à peine agitée par une légère brise descendue d’une petite hauteur.
À perte de vue, la couleur verte s’étend jusqu’à l’horizon, ponctuée ici et là par des îlots émergeant de la mer de feuillage : une chapelle, un abri de pierres ajustées comme nos bories, des toitures, un semblant de bosquets, des murets entrelacés ou enchevêtrés qui délimitent les parcelles et balisent nos chemins qui privent nos yeux d’une vue plus immense encore.
Ce flot de feuilles campées sur leurs sarments se rue à l’assaut d’une belle croupe rebondie, arborant fièrement une couronne d’arbres. En y prêtant davantage attention, je distingue de petites silhouettes noires s’activant au milieu des flots émeraude.
« Ce sont les vendangeurs », m’informe Pégo. Pauvres d’eux, obligés de travailler sous le soleil de plomb, triant le raisin, dont les grains se ramollissent avec la canicule ! Ensuite, entassés dans les seaux et les caisses, ils vont commencer à fermenter et à laisser échapper leur jus ! Le même procédé s’applique aux raisins noirs, qui nécessitent une attention particulière
Dans le « Sud », de plus en plus de vendanges se pratiquent avant le lever du soleil, voire de nuit, un peu comme pour l’Eiswein.
Pommard semble posé au milieu de la vigne, telle une île pour les naufragés venus de terres lointaines, ses cinq lobes principaux rappelant autant de petits coeurs formés par une feuille de vigne.
Les spécialistes qui snobent et dédaignent la poésie parlent de feuilles alternes, pétiolées, palmilobées, bien loin de la simple feuille de vigne portée par une Ève qu’aurait appréciée Bacchus, l’hédoniste !
Notre surprise est grande lorsque nous voyons des véhicules de toutes sortes rouler à vive allure dans les rues étroites du village, alors que nous achevons notre promenade de reconnaissance de Pommard. Nous croisons de nombreux tracteurs avec leurs remorques chargées de caisses plastiques bicolores, des enjambeurs tractant des tapis mécaniques destinés à remonter les grappes de raisin vers les pressoirs, les égrappoirs, etc.
L’agitation règne partout, la lutte contre le temps ayant débuté depuis quelques jours. L’impondérable ; la pluie est annoncée pour les jours à venir. Il est impératif de vendanger rapidement pour éviter de passer des journées à regarder l’eau du ciel tomber.
La fin de la journée arrive plus vite que prévu. Heureusement, par prudence, par instinct, nous avons réservé une table pour le dîner avant de partir. J’ai pris l’habitude d’inviter mon épouse au restaurant le premier et le dernier jour de nos sorties, pour la dispenser de cuisine, de vaisselle et du ménage après le repas ! Des vacances pour tout le monde. Autant commencer par une bonne impression, demain arrivera assez vite.
Inquiets ? Pas vraiment. Notre ami nous avait assuré que tout se passerait bien avec ces mots : « vous verrez, c’est cool ! »
Après une superbe soirée sous un auvent au château3*, où nous avons dégusté des produits maison, bio à souhait – à réserver aux bons mangeurs ! – dessert, vins, ambiance, tout était parfait. Nous avons échangé avec nos hôtes qui ont répondu à toutes nos questions de manière franche et souriante.
De retour au lit vers vingt-trois heures. Le match d’ouverture de la Coupe du Monde entre la France et les All Blacks ? Forfait !
J’ai pratiqué ce sport avec délectation, avec enthousiasme. J’ai même essayé de l’inculquer aux jeunes de l’école de rugby de Senlis, et j’ai joué quelques matchs avec les « pot'âgés ». Mais mon tendon d’Achille a sifflé la fin du match après sa rupture.
Les coupes reviennent tous les quatre ans, mais qui peut dire si les bons moments reviendront, eux ?
Le sommeil ne se fait pas attendre ; entre le voyage et notre festin, nous sombrons doucement.
Cinq heures, notre réveil-matin nous arrache quelques grognements : déjà ?
3 Château de CHAUDENAY, 71 150. Chez ARMAND (HEITZ) 06 60 21 90 13