Portées de rimes : la musique des mots - Anne Dalle-Spiroglou - E-Book

Portées de rimes : la musique des mots E-Book

Anne Dalle-Spiroglou

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Beschreibung

"Portées de rimes : la musique des mots" est une invitation au voyage. Poème après poème, le rêve et la réalité s’entremêlent, déclinant la vie dans sa beauté et sa laideur, dans sa douceur et sa dureté, dans sa force et sa fragilité. Les mots composent une mélodie qui vagabonde dans la tête, dans le cœur, faisant surgir des émotions sans cesse renouvelées.


À PROPOS DE L'AUTRICE

Anne Dalle-Spiroglou est constamment animée par le désir de mettre en mots les rencontres qu’elle fait, les lieux qu’elle découvre, tout ce qui la touche et la fait vibrer. Son aspiration profonde est de partager l’essence de ses expériences à travers ses écrits. Après son roman "D’une vie à l’autre", elle nous plonge dans l’univers magique et merveilleux de la poésie.

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Seitenzahl: 34

Veröffentlichungsjahr: 2024

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Anne Dalle-Spiroglou

Portées de rimes :

la musique des mots

Recueil

© Lys Bleu Éditions – Anne Dalle-Spiroglou

ISBN : 979-10-422-2066-2

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Oublier… retenir…

À mon père

Oublier…

La chevauchée du temps qui s’attarde et puis passe.

Les instants de la vie qui murmurent, s’effacent.

Le poids de la mémoire, nostalgie tenace.

Et tous ces souvenirs envahissant l’espace.

Retenir…

Tes gestes, ton visage ridé par les années.

Tes mains, belles et fines, riches de ton passé

D’artiste et de créateur d’espaces habités.

Ton sourire apaisant, promesse d’éternité.

Oublier…

Ton silence pesant qui hurle dans ma tête.

Ta pudeur dans l’amour jouant les trouble-fête.

Ton regard qui se perd dans l’ailleurs qui entête.

Ton souffle maladroit qui cesse et se répète.

Retenir…

Nos trop rares échanges, où nous osions les mots.

Cette enfant que j’ai été, accrochée à ton dos,

Découvrant les montagnes et la passion du beau,

Apprentie de ce désir d’aller toujours plus haut.

Oublier…

Ton absence égoïste quand maman est partie.

Ma souffrance, mes peurs et mon errance infinies.

Ma colère envers toi, mes trop dits et mes non-dits.

Ce trop-plein de regrets qui écœure et qui ternit.

Retenir…

Nos doigts entrelacés dans les longs poils de mon chien,

Avec qui tu dansais pour un oui ou pour un rien.

Le goût du sel de la mer au grand large et au loin,

Quand nous nagions ensemble dans un bleu qui étreint.

Oublier…

Cet appel en pleine nuit m’annonçant ton départ.

Ce grand trou noir dans ma vie, ce vide, ce trop tard.

Les jours et puis les nuits, les autres et leurs regards,

Qui voulant consoler dérangent par trop d’égards.

Retenir…

Que là-haut, dans le ciel, tu joues dans la Lumière

Le jazz des galaxies, mystique et éphémère.

Que tu fais des claquettes sur la voûte étoilée,

Avec ta partenaire, maman, la bien aimée.

Mots, maux d’amour de D. à J.

La magie du galop dans le cœur des étoiles

Permet de te rejoindre en soulevant le voile.

Dans le ciel de mes rêves, dans le creux de mes reins,

Je m’offre l’illusion de caresser tes mains.

Homme cheval, beau centaure aux multiples talents,

Tu m’as enseigné l’amour dans le rire et le sang.

Chevaucher l’absolu et pleurer des souvenirs

Tatoués sur ma peau nue pour n’en jamais partir,

Voilà ma vérité, amputée de ton être,

Mais si riche et grandie au-delà du paraître.

L’oubli n’a pas de prises sur les amants comblés.

L’éternité s’épelle en syllabes rythmées.

Le cheval noir, ton allié, ton frère et ton mentor,

Avance dans la nuée, tel un Pégase en or.

Je le perçois debout et fier de marquer le pas

De ce que tu étais, tu es et tu seras.

Je t’ai accompagné au bout de l’impossible,

Dans le noir, dans la peur, dans la folie qui cible

Chaque instant de souffrance comme une proie perdue

Espérant le répit d’une mort trop attendue.

Ta présence au-delà des cellules qui pleurent,

M’a toujours éclairée, en tout lieu, à toute heure.

Tu es resté debout, affaibli, mais tout-puissant

Menant, tel un guerrier, la bataille du temps.

Les grands arbres t’accueillaient, écorce contre peau,

Leur sève te transformant de guerrier en héros.

Le soleil réchauffait ton corps, ton cœur, ton âme,

Parenthèses volées dans le huis clos du drame.

La musique berçait cette vie sauvage en toi,

Notes de rencontres, d’extases et de joies.