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Elsa et ses amis partent pour une nouvelle mission d'État "secret-défense", mais cette fois-ci dans les tourbières d'Irlande du Nord, classées "reserves naturelles protégées". Quelques personnes sont décédées dans ce secteur, piquées par des insectes apparemment très dangereux. Dans cette situation inédite, la population, inquiète, exigera-t-elle un retour à l'utilisation des pesticides afin d'éradiquer ces insectes tueurs ? Mais ces animaux volants, sont-ils réels ou bien issus d'une technologie de pointe et manipulés par des personnes mal intentionnées et dans ce cas, pourquoi ? L'équipe réussira-t-elle sa mission, élucider l'énigme avec les moyens de haute technologie à leur disposition, mais aussi avec l'aide de Norbert, le chat futé d'Elsa, bien réel, lui, et de Jojo, le faucon pèlerin de Midori ? Cet essai, conte philosophique, pose la question de la liberté d'action de chaque individu et du rôle des gouvernements pour maintenir la démocratie, par la mise en oeuvre de la vertu. Est-il possible de construire un monde meilleur ? Rose et Carl Landepirol.
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Seitenzahl: 101
Veröffentlichungsjahr: 2020
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CHAPITRE I : AUX ORIGINES
CHAPITRE II : LE DÉPART
CHAPITRE III : LA DROSÉRA
CHAPITRE IV : LE CERF VOLANT
CHAPITRE V : LES TOURBIÈRES
CHAPITRE VI : L’HÔTEL DU GOLF
CHAPITRE VII : L’ARAIGNÉE
CHAPITRE VIII : LE CHANT DE LA CORNEMUSE
CHAPITRE IX : LE FAUCON PÈLERIN
CHAPITRE X : LA POURSUITE
CHAPITRE XI : LE MONDE DES ÉTATS
CHAPITRE XII : RETOUR AUX MUREAUX
Assise à son bureau d’étude, Elsa s’interrogeait.
Comment avait-elle projeté son avenir sur dix voire quinze ans, dans les années 2020 ? Aujourd’hui fin 2035, comment rêver un futur et se projeter dans les années 2050 et plus ?
Elsa se dit qu’elle allait faire un retour sur le futur. C’est à dire retrouver ce passé dans lequel elle avait imaginé son avenir, celui où elle vivait maintenant.
Elsa se souvint de 2020, sa vie étudiante venait de basculer dans l’inconnu. Une épidémie menaçait le monde entier : la CoVid-19. Elle avait 15 ans, ce jour-là, le 29 mars 2020 et se retrouvait à ne pas pouvoir fêter son anniversaire avec ses amis -es. Ses parents eux-mêmes étaient pris dans la spirale du travail, à la fois en télétravail ou en déplacement.
Tout le monde y allait avec son petit diapason : c’est la faute à… y-a qu’à…. Et les décisions étatiques tombaient en fonction des avancées scientifiques chaotiques.
En fait, personne ne savait quand ce nouveau virus s’arrêterait. Parfois, les virus restent pendant des centaines d’années puis disparaissent, parfois ils disparaissent tout de suite et personne ne sait pourquoi. Même pour les chercheurs, cela reste une énigme à résoudre.
À partir du mois de mars 2020, ses parents décidèrent de lui faire donner des cours de mathématiques. Les cours scolaires ne suffisaient pas à la compréhension des notions. Pourtant Elsa avait de bonnes capacités en physique–chimie et en sciences de la Vie.
Elsa revit cet instant où sa professeure de mathématiques arriva chez elle ; Elle avait exigé une distance de 2 mètres pour les cours. Ses parents s’absentèrent pour leur travail et laissèrent le salon à disposition pour les cours de maths.
La salle était bien éclairée par une grande baie vitrée. Les plafonds hauts soulignaient un espace de vie confortable. La porte ouverte donnait sur le jardin verdoyant.
Sa professeure, une femme d’une soixantaine d’année se présenta : « Bonjour Elsa ? Je suis Louisette. Je te laisse choisir la couleur du cahier sur lequel nous allons travailler. » Elles s’installèrent… deux heures passèrent. Elsa fut surprise d’entendre la sonnerie annonçant la fin du cours. Elle n’avait pas vu le temps passer. « Très bien, lui dit Louisette. Nous allons continuer ainsi pour préparer ton avenir. »
Elsa regarda Louisette.
Elsa avait envie de jouer et de retrouver ses amis-es ; pourquoi prendre des cours de maths ? Il n’y avait plus d’école !
Son regard reflétait l’interrogation des jeunes de son âge : « Quel avenir ? Celui de la fleur sous cloche, avec les pétales de rose, qui tombent un à un ? »
Louisette avait vu le dessin d’Elsa dans son cahier d’école. Louisette avait compris et lui avait dit alors :
« C’est ce que tu vas rêver aujourd’hui qui créera ton avenir. Il convient de le rêver meilleur qu’aujourd’hui et de décider comment y parvenir. Peu importe le passé. Ce qui se passe au présent, ce sont tes projets.
C’est toi qui dirige ta vie et toi seule qui construit ton avenir. Fixe-toi un objectif et suis-le autant que tu peux.
Si c’est nécessaire de modifier en cours de route, tu modifies. Rien n’est jamais tracé définitivement. Tout change.
Avant, tu étais un petit bébé et maintenant tu es une jeune fille. Tu ne resteras pas une jeune fille. Tu changeras obligatoirement. Que veux-tu faire plus tard ? »
Elsa avait répondu spontanément : « Pilote d’avion. - Alors tu as besoin de mathématiques, à bientôt. »
Et ainsi, Elsa continua les cours de mathématiques pendant les trois années suivantes. Des années plus tard, en 2027, Elsa discutait encore avec Louisette et elles se voyaient une fois par an pour parler des cours de physique à l’Université de Saclay.
De nombreux bouleversements étaient arrivés entre 2021 et 2025 en France. Le stress hydrique avait fait avancer le sable dans le Midi de la France. Les inondations et petits séismes avaient modifié le paysage Alpin ainsi que celui de l’Auvergne Rhône-Alpes. Les terres méditerranéennes étaient devenues incultivables et il fallait les restaurer.
Quelques avancées en 2021, comme les plantations de haie, qui selon les conseils de l’Union Internationale de la Conservation de la Nature pouvaient réduire les catastrophes naturelles, sans pour autant les stopper vraiment.
Enfin quelques protections éparses, classement R.A.M.S.A.R. de zones humides, pour plaire à des touristes plus que pour une protection forte ; aussi des tourbières furent achetées par des associations, pour faire des animations de terrain.
Les organisateurs aménageaient les lieux pour les rendre « propres ».
Les tourbières étaient jusqu’à présent, laissées à elles-mêmes. Pendant cette période, en raison des sécheresses continues, elles s’étaient recouvertes de petits arbres qui limitaient les pertes par évaporation, de l’eau fossile. Les aménagements pour « faire propre » allaient provoquer une évaporation plus importante de l’eau enfermée depuis des millénaires sous la tourbe et accélérer l’asséchement des tourbières.
Les associations environnementales soumises au diktat des subventions avaient profité de la manne sur les zones humides, oubliant les conseils scientifiques sur l’ensauvagement.
Déjà de 2000 à 2020, refusant de suivre les conseillers scientifiques, les responsables des conservatoires avaient priorisé le leurre du « propre » en supprimant les ripisylves ou les embâcles sur la rivière Allier.
Le manque d’embâcles avait empêché les sédiments de s’accumuler au fond de la rivière, le lit se creusait ; il fallait déplacer les captages d’eau potable.
Ainsi, fin novembre 2020, les actions contre le dérèglement climatique stagnaient. Aucune mesure n’avait été prise pour dépolluer les sols. Les trois années de sécheresse avaient augmenté les pénuries d’eau. L’arrière-saison affichait une douceur inhabituelle. Les plantes, comme les trèfles, les pâquerettes, les roses, fleurissaient pour le plus grand plaisir des promeneurs et des ignorants. Elles annonçaient une probable fin de vie, par épuisement.
Puis en 2025, après avoir subi des vents d’une extrême violence, la partie Ouest Bretonne de la France, en agriculture intensive, se retrouvait avec de l’eau impropre à la consommation. L’eau de mer, retraitée, avait fourni une partie de l’eau qui manquait.
Cependant des espaces végétalisés assuraient des lieux de vie plus conviviaux, respectueux des distances. Cela avait créé une nouvelle dynamique sociale et la modification des habitats avaient aidé à faire régresser l’apparition de virus émergents1, comme la CoVid-19, directement liée aux écosystèmes perturbés par l’Homme. La zéro artificialisation nette des sols avait permis de reconquérir des terres et d’améliorer la qualité de l’air.
Enfin, la volonté politique s’était tournée vers l’hydrogène et de façon moins volontariste sur la dépollution des sols.
Quelques éruptions volcaniques avaient fini par amener un léger refroidissement, ainsi que le retour de l’eau douce, par remontée magmatique.
Par obligation les hommes avaient beaucoup appris sur les écosystèmes.
Bien sûr le bilan humain durant ces années avait été lourd dans cette période historique. Les décès étaient élevés en raison des pollutions et des modifications du climat : cancers, zoonoses, CoVid-19.
Les tensions géopolitiques avaient atteint leur paroxysme, soit en raison des catastrophes naturelles, soit en raison des guerres.
En 2027, choqué et assagi, chacun s’occupait à déblayer, à reconstruire et plus aucun pays ne parlait d’imposer sa vision du monde.
Alors âgée de 22 ans et jeune étudiante en master physique avec une spécialité dans le domaine spatial, Elsa avait obtenu son stage de fin de Master II.
De nature enthousiaste et tournée vers les étoiles, elle avait rencontré son maître de stage par l’intermédiaire du directeur de la revue Ciel et Avenir.
Le directeur de la revue comprit tout de suite que cette jeune femme brune, aux cheveux courts et passionnée du ciel avait de grandes capacités ; il lui proposa de réaliser son rêve avec un stage de six mois, aux Mureaux.
Elsa fut missionnée pour prendre un bus réservé aux employés des Mureaux.
Elle habitait chez les amis de ses parents, dans une chambre de bonne dans le 11ème arrondissement, 16 rue Beaurepaire. Elle prendrait le bus sur la Place de la République dans Paris afin d’aller avec l’ensemble du personnel, aux Mureaux.
Pendant son stage elle serait rémunérée.
Quelques jours plus tard, Elsa arriva dans l’ancienne Aérospatiale des Mureaux. Certes, ce lieu mythique se trouvait dans une banlieue de mauvaise réputation. Cependant le bus entrait directement dans la cour et il n’y avait aucun danger pour rejoindre les bureaux. Elsa ne pouvait s’empêcher de jubiler. Elle était enfin dans ce lieu où s’étaient construits les lanceurs pour la fameuse fusée Ariane V et Ariane
VI.
Elsa se rappelait le jour où ses parents lui racontèrent l’origine de son prénom : Elsa. L, venait du nombre quantique azimutal. Ce nombre est lié à l’excentricité de l’ellipse, la trajectoire sur laquelle l’électron a la probabilité la plus grande de se trouver. E.S.A. venait de la Station Européenne Aérospatiale ; et enfin Elsa, c’était aussi le prénom d’Elsa Triolet.
Quelque part, ses parents avaient participé à sa passion.
Elsa se rappela les mots de Louisette :
« C’est toi qui construis ton avenir. Peu importe le passé. » et il est vrai que « peu importe le passé, c’est dans le présent que l’avenir existe. »
Son avenir en 2027, allait se créer aux Mureaux.
Son directeur de recherche l’accueillit dans son bureau, lui proposa de visiter les lieux et de rencontrer les personnes avec qui elle travaillerait sur son Master, ainsi qu’un certain Fred, étudiant comme elle, un fort en mathématiques et en physique.
Ils allèrent ainsi de bureaux en bureaux. Les personnes allaient et venaient à leurs occupations parlant un langage incompréhensible pour Elsa ; elle écoutait, observait.
Enfin après avoir parcouru de haut en bas par l’escalier et par les couloirs le premier bâtiment, le directeur la conduisit dans un autre bâtiment : celui de l’assemblage des fusées. Pour terminer, il lui fit rencontrer les personnes de la sûreté intérieure.
Ils étaient occupés à prendre leurs cafés et discutaient peinture, plantes qui poussent plus vite si on leur parle…
Un étudiant américain Otneil était avec eux. Il souriait d’un large sourire et donnait confiance à toute personne. Sa bonne humeur semblait contagieuse ; chacun y allait de son anecdote. La nouvelle arrivante étant présentée à l’équipe, Otneil déclara :
« Vous verrez à ma prochaine fête, je suis sûre qu’Elsa sera présente. »
« Quelle fête, demanda Elsa ? - Une fête chez Otneil ! Cela ne se refuse pas ! » répondirent-ils tous en cœur.
Après ces différentes rencontres, Elsa suivit le directeur pour signer son accord de stage et son accord pour garder le secret- défense, sur toutes les informations qu’elle serait amenée à connaître. Elsa signa le « secret-défense » avec plaisir.
En 2030, Elsa devint astrophysicienne et chercheuse avec des missions « secretdéfense » qu’elle avait obtenues par son passage aux Mureaux.
Elle avait accompli de petites missions pendant cinq ans, puis enfin celle dans l’I.S.S. la plus importante en août 2035 (livre : Les amis d’Elsa 2035 - Édition Bod)2
1 « Les virus émergents », J-F. Saluzzo et al., éditions IRD, 2004. « Vie et mort des épidémies », P. Debré et J-P. Gonzalez, éditions Odile Jacob, 2013.
2 Le livre est écrit fin 2020. Les personnages sont fictifs et les événements sont des trajectoires de sciencefiction.
Elsa, toujours plongée dans ses pensées, entendit son téléphone sonner.
« Vous devez vous rendre immédiatement sur Paris, puis aux Mureaux. Nous vous expliquerons votre mission à votre arrivée. Il vous faudra remplir votre attestation d’autorisation de déplacement spécifique. »
Cette annonce, elle l’attendait et la redoutait. C’était une mission « secretdéfense » et les dernières nouvelles étaient sombres. Il y avait à nouveau des risques de conflits.
Malgré cet ordre de départ immédiat, Elsa encore prise dans son passé, l’ordre de remplir une attestation d’autorisation de déplacement lui rappela soudain ce jour du 30 Octobre 2020, pendant l’épisode CoVid-19, elle avait alors quinze ans et demi.
La décision venait de tomber à nouveau. Interdiction de se déplacer sans autorisation.