Ici Vichy le Pays du dieu Borvo - Lucette Terrenoire - E-Book

Ici Vichy le Pays du dieu Borvo E-Book

Lucette Terrenoire

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Beschreibung

Ce livre est un Plaidoyer - à travers un échange de courriers et mails avec les ministères et élus locaux, pour la restauration des zones humides terrestres et pour la création d'un Parc National zone humide notoire en Bourbonnais - Val d'Allier. C'est un appel à la protection des écosystèmes liés à l'eau et aux rivières (RIOS), à la protection de notre santé par la dépollution des sols et à la protection de la biodiversité. Il s'appuie sur les lois sur l'eau, l'environnement et sur la science. Contient des illustrations au crayon de papier , représentation de Vichy et de certaines espèces à protéger.

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Seitenzahl: 113

Veröffentlichungsjahr: 2023

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Sommaire

Préface

Introduction

Année: 2020

Année: 2016

Année: 2017

Année: 2018

Année: 2019

Année: 2020

Année: 2021

Année: 2022

Année: 2023

Préface

Depuis toujours je suis restée curieuse des interactions entre les uns et les autres et je me suis interrogée sur l’espace, l’environnement et l’eau.

En tant qu’essayiste, artiste et rêveuse, je porterai la parole des naïfs et je donnerai un point de vue étayé par des références bibliographiques.

Je reprendrai aujourd’hui la phrase de Kant :

« Aie le courage de ton propre entendement »

Je reprendrai aussi ici, la parole de ceux qui, depuis les années 1970, ont porté à la connaissance de chacun le rôle essentiel de la dynamique fluviale de la rivière Allier ; merci à Gaston Pic, à François Terrasson, à Christian Guinard, à la L.P.O. (Ligue pour la Protection des Oiseaux), … ainsi qu’à ceux qui ont repris le flambeau dont la belle association « Allier, rivière sauvage ». D’autres ont aussi été animés par la préservation des bocages, de leurs lieux enchanteurs, certains d’entre-eux ont apprécié les conférences organisées par le bureau de l’association Parc National zone humide en Bourbonnais et de notre Comité Scientifique.

Que chacun en soit remercié.

La publication du 6ème rapport du GIEC nous oblige à réfléchir individuellement et ensemble sur nos responsabilités pour protéger le Grand Cycle de l’eau.

Un état des lieux publié dans la revue Nature vient d’améliorer la compréhension et les estimations des flux du cycle du carbone ; les auteurs de l’INRAé ont rassemblé des données sur les écosystèmes fluviaux. Ils souhaitent créer un système d’observation global des rivières RIOS.

« Les Rios serviraient d’outil de diagnostic pour prendre le « pouls » des rivières en temps réel et pour intervenir en cas de problème. Les rivières sont à l’image de notre système sanguin. Elles doivent fonctionner pour éviter de paralyser le système entier. » explique Tom Blattin, co-auteur et responsable du Laboratoire de recherche en écosystèmes fluviaux (River) de Lausanne.

En mai 2020 Mr Philippe Grandcolas, CNRS Sorbonne, interrogé en commission, cite un rapport de l’IPBES (Plateforme Intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) …/…

« Une carte de cet Institut montre que les risques d’émergence des maladies sont directement corrélés au changement d’usage des terres.

Les épisodes de déforestation sont superposables aux épidémies, par exemple Ébola.

Cependant corrélation, ne signifie pas causalité.

Ce n’est pas le changement d’usage des terres qui est la cause.

Le danger est engendré par une proximité plus grande de la population et des animaux réservoirs des agents infectieux, ceci en raison de la destruction de leurs habitats. »

Ces deux articles rejoignent notre sujet d’aujourd’hui sur l’environnement et l’eau.

Lucette Terrenoire

Introduction

Ici Vichy, le Pays du dieu Borvo. La nature se révoltera.

Le Dieu Borvo, dieu des sources jaillissantes, donna son nom au Bourbonnais.

Un soir à l’Opéra, un musicien très âgé, témoigna : « Lorsque nous venions jouer en plein air face à l’Opéra de Vichy dans ma jeunesse, les musiciens se faisaient piquer par des moustiques et mordre par des libellules. Depuis la construction du barrage ce n’est plus le cas. Le brouillard aussi a disparu… »

Il venait peut-être sans le savoir de parler de biodiversité et de ce qui avait fait le charme et la légende de Vichy, de son thermalisme, de ce qui avait porté Vichy à obtenir son Label Unesco.

Il annonçait en même temps son déclin ; le changement des sols. La volonté d’installer une sorte de ville balnéaire avec des palmiers et des bambous, des plages au bord de l’eau, des terres agricoles au lieu de prairies verdoyantes, préfigurait la modification du climat.

Tout comme la préparation d’un plat, la modification de la cuisson ou d’un ingrédient donne de la saveur ou de la fadeur, ici, le changement des sols annonçait, la disparition possible des brumes ouatées dont parlait Émile Guillaumin, dans « la vie d’un simple », la disparition de ce qui avait donné naissance aux légendes dans le Forez, de ces rivières volantes lorsque la pluie avait imprégné les sols et que l’eau s’échappait des feuillus dans le ciel. De cette lumière si spéciale, lorsque l’humidité de la rosée s’élève sous la force du soleil levant et donne ces couleurs dégradées de vert et de bleu.

Le Pays du dieu Borvo, dieu des sources jaillissantes, s’assèche, fragilisé, il peut être dévasté par une crue centennale. Le Thermalisme et les chevaux qui ont fait sa renommée commencent à décliner. Quelques grondements se font parfois entendre dans les Combrailles, tremblements de terre auxquels personne ne fait attention, parce qu’encore faibles, ces signaux semblent insignifiants… pourtant l’eau, les sols, tout bouge. Les volcans proches ne sont pas éteints.

Dans ce livre : Ici Vichy, le Pays du dieu Borvo

Il s’agit ici de reprendre la pensée de Montesquieu :

« Le peuple qui a la souveraine puissance doit faire par lui-même tout ce qu’il peut bien faire ; et ce qu’il ne peut pas bien faire, il faut qu’il le fasse faire par ses ministres. »

Témoignage, comprenant les courriers envoyés aux élus – nationaux, régionaux, locaux – pour les éduquer à la nature, pour leur faire comprendre que les gouvernements n’agissent que sur les conséquences, pas sur les causes. L’adaptation est un leurre, les insectes ne régulent pas leur température au-delà de 2 degrés, ils meurent.

Ainsi, les gouvernants ne prennent pas en compte :

Le système terre – la destruction des habitats et la disparition des zones humides terrestres – (sans doute une des premières causes du dérèglement climatique), l’artificialisation, le mauvais usage des sols, avec les engrais, les pesticides, les herbicides, l’extension des surfaces uniformes, l’exploitation minière avec ses produits chimiques et ses déchets.

Le système air – en raison des cultures et sylvicultures linéaires, qui créaient des courants d’air à force centrifuge, provoquant ainsi l’asséchement des sols, des pluies diluviennes, des tornades, des grêlons – alors que les futaies irrégulières provoquent des vents ascendants, avec une force centripète qui permet à l’humidité de redescendre dans les sols tout en assurant une légère évapotranspiration.

Le système eau – sous forme de gaz et d’humidité, sous forme solide avec les glaciers ou les grêlons, sous forme liquide, telle que la pluie, les torrents, les ruisseaux. L’eau en mouvement fait bouger la tectonique des plaques. L’eau pénètre dans le sous-sol et peut rejoindre le magma.

Le système feu – les orages, les tremblements de terre, séismes, éboulements, les volcans, le pôle magnétique –

Inutile de faire des plans pour la protection de l’environnement, lorsque le Gouvernement a voulu faire appliquer le ZAN, le zéro artificialisation nette, les élus de tous bords après l’avoir voté en 2019, sont montés au créneau pour refuser le ZAN en 2022 ; prétextant la difficulté à l’appliquer, celui-ci a été étalé sur dix ans.

« On ne pourra plus faire de logements, de commerces, d’usines, ont-ils imploré »

Les élus pensent d’abord à l’économie, pas au dérèglement climatique : « On ne veut pas emmerder les français, disent-ils ».

Les éléments de langage s’appuient sur le GIEC (groupement intergouvernemental d’experts sur le climat) en raison des propositions de résolution par l’économie et non sur l’IPBES (Plateforme Intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) qui, donne des propositions de résolution par les solutions fondées sur la nature.

Année 2020

Les amis, la famille, tous viennent de fêter le 1er de l’An 2020.

La France vit paisiblement au rythme de sa vie publique démocratique.

La Recherche publie des écrits qu’un nombre infime d’élus lisent. La Science sans conscience appartient au monde de la vie publique. La vie publique, celle qui produit des lois, celle qui compte, qui compte, qui compte …

Un petit frisson avait traversé l’Assemblée Nationale lorsqu’un député de Jouanacaera avait rappelé en décembre 2019 à cette Haute Assemblée, qu’en France-Afrique, les élus étaient menacés voire tués. Il tentait d’expliquer à ce monde assis sur de confortables coussins en velours que le monde allait changer de paradigme, qu’il fallait trembler, que la vie de chacun était menacée… il donnait l’exemple des virus de la Dengue, Zika ou du Chikungunya, disant qu’aucun vaccin ou médicament n’existait pour soigner ces maladies et que si ces virus venaient à déferler sur l’Hexagone, alors des solutions rapides seraient trouvées ; il ajouta « cela apporte un discrédit ». Certains l’ont écouté avec compassion et d’autres ont ignoré son alerte : « cela va être terrible » En disant cela, sa voix tremblait.

L’Assemblée Nationale en avait entendu d’autres. Chaque député, de l’opposition ou de la majorité, sachant faire son théâtre lors des séances publiques, l’annonce d’un drame supplémentaire faisait partie de l’agora. Ils étaient là pour interpeller sous toutes les formes théâtrales dramatiques, tragiques ou comiques. La vie courante n’appartenait qu’aux populations qui se trouvaient en dehors de l’hémicycle. Ici, chacun jouait son rôle pour lequel il s’était destiné.

Dans le même temps, le Président de la République entonnait une petite musique de mobilisation des armées et que l’Europe devrait envisager d’organiser une armée européenne.

Dans la vie des Français tout semblait calme ; chacun vaquait à son travail, ses activités, ses loisirs. La classe moyenne, celle autour de laquelle s’organisait la vie publique, comptait aussi son argent pour ses prochaines vacances :

« Quelles seraient les prochaines destinations ? Où aller avec les enfants ? D’autres comptaient pour la construction de leur maison ou pour son aménagement : sur quel terrain ? Avec quel architecte ? Où mettre la piscine ? Où mettre les garages ? »

Les extrêmes s’ennuyaient. Les très riches ne savaient plus comment dépenser leur argent entre le jet privé, les voyages entre copains de la même génération, les mépris, les railleries pour les classes inférieures, les conversations sur les belles toilettes, l’immobilier et les investissements à réaliser ou ceux qu’ils avaient glorieusement conquis.

Les petites classes s’ennuyaient aussi ; impossible de se déplacer. Il fallait compter, compter, compter pour manger, s’habiller et se loger. Impossible d’inviter des amis à manger. Il n’y avait pas d’argent.

Les scientifiques cogitaient, chacun dans son domaine de prédilection. Ainsi, ceux qui s’occupaient des sciences de la vie et de la terre annonçaient la fin de l’holocène et prévoyaient l’entrée dans l’anthropocène. Les gouvernants occultèrent l’IPBES qui alertait sur les soubresauts de la terre et sur les événements extrêmes qui n’étaient pas forcément tous « naturels », expliquant que l’homme en était, en partie, responsable.

Le GIEC, un groupe intergouvernemental d’experts sur le climat, avait réussi à émerger et à se faire discrètement entendre par les gouvernements, qui se penchant sur la question du climat se posèrent la question sur les conséquences et abordèrent le point de vue économique :

« Comment allait-on produire de nouvelles technologies ou instruments techniques pour nous sortir de ce dilemme ? »

La nature n’existait pas à leurs yeux. Elle ne servait que de décor. Ainsi, ils avaient la croyance que l’on pouvait mettre n’importe quelle espèce, n’importe où : des bambous, des eucalyptus, des oliviers, des palmiers, près des piscines privées, dans des jardins, en France donnaient un air de vacances. Des pelouses ou des sols dallés, goudronnés donnaient une sensation de propre et d’une hygiène de vie à toutes épreuves.

Seulement en détruisant les écosystèmes locaux qui le protègent, l’Homme met en danger sa propre vie.

Des animaux de compagnie toilettés et parfumés donnaient l’impression d’aimer les animaux et l’on refusait de penser, que pour manger, d’autres animaux allaient être tués.

La vie était bisounours… les nounours de l’enfance gâtée en ville avaient désolidarisé les urbains de la vie à la campagne. D’ailleurs, lorsqu’ils allaient en week-end dans la ruralité, c’était pour dormir et pas pour entendre le chant du coq ou le braiement de l’âne : « Sûr en rentrant chez eux, ils déposeraient une plainte pour avoir étaient dérangés par le bruit dans leur maison secondaire. Ils voyaient bien comment ces paysans vivaient comme de vrais sauvages avec leurs bêtes toutes bouseuses, qui sentaient le fumier ; ils braillaient après elles en revenant des prés … Eux savaient vivre en paix et en harmonie : ils avaient fait couper le marronnier, le cerisier, le poirier, le noyer, cela prenait trop de place et les racines allaient gêner pour installer leur beau gazon qu’ils allaient pouvoir tondre toute l’après-midi en plein soleil afin ensuite, de se détendre auprès de leur piscine et d’inviter les amis à un barbecue.

Ainsi, le monde tournait dans ce modèle prêt à craquer.

L’économie dictait sa loi dans les pays occidentaux et l’autoritarisme d’État dans les autres.

Fin Mars 2020, le Président de la République annonçait « Nous sommes en guerre… contre un virus. »

Et pendant ce temps … Moi, Lucette, je passai à l’action et j’écrivais, j’écrivais, j’écrivais… Où ? À qui ? Pourquoi ? Comment ? Quoi ?

Des manifestes, des lettres, des conférences, des plaidoyers.

Depuis ma petite maison entourée de végétation sauvage dans un centre-ville. J’écrivais à des élus au niveau local et gouvernemental.

J’écrivais des lettres puis des livres, une suite de mots pour dire que la nature se révolterait.

Continuer la lecture de ce livre vous engage dans cette aventure pour la défense des zones humides, du Grand Cycle de l’eau et de ce que j’ai écrit entre 2016 et 2023.

Année 2016

Je suis petite, brune, avec des lunettes, je suis déjà sur la soixantaine passée. Je marche à petits pas et pose généralement un petit sac sur mon avant-bras gauche. Je m’habille et me coiffe simplement. Je n’ai aucun maquillage ou de fantaisie sur moi. Je me déplace rarement à pied et prends ma vielle voiture que j’ai achetée, moins chère parce que cabossée, pour aller donner des cours de soutien individuel à des élèves de collège ou de lycée.