Retour vers l'amour - Nelly Topscher - E-Book

Retour vers l'amour E-Book

Nelly Topscher

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Beschreibung

L'histoire d'amour d'Alexis et Marjorie

Alexis, la quarantaine, drague un soir une jeune et jolie femme au regard triste dans un bar. Réceptive, ils vont passer la nuit ensemble. Alexis lui laissera au petit matin sa carte avec l’espoir secret de la revoir. De son côté, entre peur et envie, Marjorie mettra du temps à oser donner une suite à cette aventure d’un soir, tenant enfin la promesse faite à son défunt mari. Une fois les doutes passés, Alexis et Marjorie ne se quitteront plus. La jeune femme se reconstruira auprès de cet homme rassurant. Mais la vie leur réservera des surprises qui les marqueront et les bousculeront dans la force de leurs sentiments.

Découvrez une romance passionnante, et plongez au coeur du destin de deux amants dont l'amour sera mis à l'épreuve par les surprises de la vie !

EXTRAIT

— Alors tu l’expliques comment ? Même le toubib ne trouve aucune explication scientifique.
Alexis ne rétorqua pas, mais n’était pas du tout convaincu. Jacob lui parla de tout ce qu’il savait sur la vie après la mort.
— Explique-moi alors pourquoi s’ils en ont la possibilité mes parents ne sont jamais venus me voir, ou pourquoi Maxime a laissé Marjorie s’enfoncer au point de vouloir se tuer ? Opposa Alexis agacé par ce qu’il définissait comme des élucubrations.
— À chaque fois, nous avons trouvé Marjorie à temps et si ce qu’elle m’a dit est vrai Antoine a débarqué chez toi au bon moment.
— Parce que Antoine m’a vu très mal ce jour-là et que l’absence de réponse de Marjorie nous a affolés, donc logiquement, nous nous sommes inquiétés. Tout cela n’a rien à voir avec un esprit qui guide ou je ne sais pas trop quoi !

À PROPOS DE L'AUTEUR

Agée de 44 ans, Nelly Topscher a trois passions dans la vie : l’écriture, la lecture et le droit. Après une longue pause pour construire sa vie professionnelle et privée, elle a eu envie de reprendre l’écriture en participant à des concours de nouvelles. Et l’addiction qu’est l’écriture est revenue et, cette fois, ne la quittera plus ! Elle a ressorti ses très nombreuses notes et ses vieux manuscrits de ses tiroirs avec l’envie de véritablement leur donner vie.

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Retour vers l’amour

 

 

TOPSCHER Nelly

 

Romance

Éditions « Arts En Mots »

Illustration graphique : © Flora Duboc

 

Chapitre 1

 

La journée touchait à sa fin. Les cinq personnes présentes dans le bureau émirent un soupir de soulagement en même temps. Ce réflexe de ceux qui ont beaucoup travaillé les fit beaucoup rire. Ils se dépêchèrent de ranger leurs bureaux et discutèrent encore un peu avant de réunir leurs affaires dans un même geste. Décidément ils ne formaient qu’un malgré leurs personnalités différentes.

Le quadragénaire regarda partir son équipe toujours avec une pointe de regret alors qu’il savait bien qu’ils les reverraient le lendemain matin. La journée avait été des plus éreintantes et ils n’avaient tous qu’un désir : rentrer chez eux. Ils avaient beaucoup de grosses affaires en cours et ne comptaient plus leurs heures supplémentaires. Il se dit que, contrairement aux autres, lui n’avait personne à rejoindre.

Il soupira et décida de marcher un peu dans la fraîcheur de ce début janvier avant de regagner sa tanière. Il réfléchit au bilan de ses quarante printemps. Il avait la carrière à laquelle il avait rêvé depuis sa plus tendre enfance. Il avait fait le choix de l’ambition au sacrifice de sa vie personnelle. Son métier était son sacerdoce. Celui qu’il avait choisi et qu’il ne regrettait absolument pas. Il avait toujours été fait pour être flic, même si aujourd’hui il se sentait parfois bien seul.

Alexis remonta le col de son blouson en cuir et se dirigea finalement vers un bar-hôtel cosy où il avait ses habitudes. Il n’avait pas véritablement envie de rentrer chez lui ce soir-là. Il salua le patron et s’installa au bar. Les deux hommes échangèrent quelques mots. Avec le temps, ils avaient sympathisé sans pour autant devenir amis.

Alexis se retourna et observa les rares clients dans la salle, cadres pour la plupart. Deux femmes étaient seules, mais son regard fut attiré par celle du fond, bien pensive devant son verre vide. Il la détailla rapidement et la jugea à son goût. Il commanda au patron un second verre, récupéra le sien et se dirigea vers la table. À défaut de se stabiliser dans sa vie privée, il papillonnait et n’était jamais contre une aventure d’un soir.

Sentant sa présence, la cliente leva son regard noisette et triste vers lui.

— Je peux m’asseoir ? demanda Alexis doucement.

— Si je vous dis non, vous partez ?

— Pas sûr ! répondit-il du tac au tac, amusé

Elle lui fit signe de la tête de prendre place. Alexis ne se fit pas prier. Il s’assit et lui tendit un verre. Elle le remercia et sonda l’homme en face d’elle. Grand, cheveux bruns courts et aux yeux bleu très clair, il était très attirant. Marjorie esquissa un sourire engageant.

— Je préfère votre sourire à vos yeux tristes.

— Disons que mon moral n’est pas très haut en ce moment.

— Je peux donc essayer de vous changer les idées.

— Essayez toujours.

Alexis lui offrit son plus beau sourire, séducteur. Il appréciait cette joute verbale. Ils commencèrent à parler de tout et de rien, faisant doucement connaissance.

— Tu ne sembles pas être mariée Marjorie ? lança Alexis. Elle ne portait pas d’alliance, mais il savait que ce détail ne voulait rien dire. Il cherchait juste à s’en assurer. Il évitait de manière générale les femmes mariées, ne souhaitant pas s’attirer d’ennuis.

— Ni mariée ni célibataire !

Alexis fronça les sourcils, un peu perdu et de plus en plus attiré par le côté mystérieux de cette jolie blonde. Marjorie prenait également plaisir à ce jeu de questions-réponses. Il était charmeur, mais n’en surjouait pas, ce qui plut à la jeune femme.

— En instance de divorce alors ?

— Veuve depuis presque quatre ans !

Marjorie apprécia le petit effet de sa réponse sur son compagnon de bar.

— Je... Enfin tu es si jeune ! fit-il maladroit. Il se sentait mal à l’aise tout à coup.

— J’ai trente et un ans et je pense qu’il n’y a pas d’âge pour être veuve.

— Oui. Je suis désolé. Je ne voulais pas… Je me sens idiot ! avoua-t-il franchement mal à l’aise.

— T’inquiète, ça va. Et toi dans quelle catégorie dois-je te mettre ?

— Célibataire. Disons que mon job n’aide pas pour fonder une famille.

— Ton métier de flic tu veux dire ? balança-t-elle en souriant. Alexis se redressa vivement sur sa chaise, surpris.

— Comment as-tu deviné ?

— Avec toutes les questions que tu poses ! Puis, pour être honnête, mon père était flic lui aussi. Je vous sens à cent lieues !

Alexis partagea alors longuement sa passion pour son métier. Elle lui parla de ses fonctions de juriste d’entreprise. Lui-même de formation juridique, ils échangèrent un peu sur le sujet.

— Et ton mari il faisait quoi ?

— Militaire. Il avait la même passion pour son métier que toi et ça l’a tué.

Alexis se contenta de hocher la tête. La tristesse voila à nouveau le regard noisette de Marjorie. Il changea de sujet et se fit amusant pour la divertir. Il craqua sur son rire cristallin. Marjorie passait un bon moment avec lui, mais avait deviné, quand il l’avait abordée, qu’il ne cherchait pas qu’à discuter. Elle-même n’était pas contre s’amuser un peu.

— Et si nous en venions aux choses sérieuses. Tu n’es pas venu m’aborder juste pour discuter !

— Je prends aussi plaisir à échanger avec toi.

— Nous pourrions aussi prendre une autre forme de plaisir !

Alexis sourit très agréablement surpris de l’initiative de la jeune femme qui était passée de la tristesse aux rires, tout en se faisant féline en quelques minutes.

— Chez toi, chez moi ? répondit-il aguicheur, rentrant dans le jeu pour lequel il l’avait accosté.

— Ici !

Le couple se leva et Alexis demanda une chambre au patron. Ce dernier fut un brin étonné. Le policier était un habitué du bar, il l’avait vu à plusieurs reprises draguer et repartir avec une femme à son bras, mais c’était la première fois qu’il testait une des chambres à l’étage.

La chambre était des plus agréables et spacieuse. Marjorie prit les devants, déstabilisant complètement le flic. Il était habitué à mener la danse, pas à se faire dominer. Il se laissa faire comprenant que Marjorie aussi s’adonnait aux aventures sans lendemain. Il en eut la certitude quand ce fût elle qui sortit un préservatif. Il sourit conquis et se laissa porter. D’une main la jeune femme le poussa sur le lit. Il la caressa alors qu’elle était sur lui s’attardant sur sa poitrine généreuse. Elle ne tarda pas à gémir. Elle en avait autant qu’envie de lui. Leur étreinte fut passionnée presque violente, échange de corps à corps en quête de plaisir. Alexis ressentit comme un réflexe de survie en sa maîtresse. Sa jouissance était presque animale, dénuée de tout affect. Jouir pour se sentir vivante. Même s’il ne regretta pas ce rapport, il lui laissa un goût amer.

Plus tard, il regarda Marjorie dormir à ses côtés. Cette aventure était différente de toutes les autres. Son visage était redevenu triste dans son sommeil. Il lui caressa la joue tendrement. Malgré son attitude pleine d’assurance, la jeune femme n’était que souffrance. Alexis sombra dans le sommeil, mais se réveilla très vite. Sa maîtresse dormait encore. Il se leva sans bruit et contempla un peu les lumières de la capitale à travers la fenêtre. Il hésita et se décida. Il griffonna quelques mots derrière sa carte de visite qu’il laissa sur la table de chevet. Il quitta alors la chambre sans un bruit pour rentrer chez lui se changer avant de repartir au commissariat.

Au petit matin, Marjorie s’éveilla en sursaut. Comme à chaque fois qu’elle jouait à ce jeu-là, elle s’écroula en pleurs au fond du grand lit froid. Elle sourit quand même à travers ses larmes. D’habitude c’est elle qui partait en pleine nuit. Pas cette fois. Elle aperçut la carte. Alexis avait barré son numéro professionnel pour faire apparaître son numéro personnel. « Rappelle-moi si tu veux » avait-il écrit simplement. Marjorie soupira en proie à une tristesse infinie. Elle se leva et rangea la carte dans son portefeuille. Elle regarda la photo qu’il contenait. Celle de son mari décédé. Elle se rappela sa promesse. Qu’elle ne pouvait pas tenir. Qu’elle se défendait d’honorer encore. Elle frôla la photo de ses doigts et se remit à pleurer.

— Je n’y arrive pas sans toi Maxime ! murmura-t-elle. Elle resta là, hagarde, un moment puis se secoua. Elle devait repartir vers son quotidien, son boulot. Vers cette routine qu’elle s’imposait pour éviter de trop penser. Quotidien qui la rassurait autant qu’il l’effrayait. En cours de journée, elle se surprit à penser à son amant de la nuit. Cependant, elle savait que le moment serait mal choisi de donner suite à cette aventure.

De son côté Alexis n’arrivait pas à se concentrer sur son boulot. Toutes ses pensées allaient vers Marjorie. Elle l’intriguait beaucoup. Leur étreinte avait été distincte de toutes celles qu’il avait eues jusqu’à présent. D’habitude il oubliait aussi vite sa partenaire. Cette fois, malgré ses efforts de concentration il revenait sans cesse dans cette chambre d’hôtel.

— Alex, j’apprécierais que tu m’écoutes. Ça m’évitera de me répéter encore ! lança un de ses collègues qui le tenait au courant d’une affaire de vol avec violence. Même s’il faisait partie désormais du personnel d’encadrement, il était toujours resté un collègue amical qu’on pouvait taquiner. Le commandant de police sourit penaud.

— Excuse je suis fatigué. Tu disais quoi ?

— Faut donc que je répète !

Les trois autres membres de l’équipe éclatèrent de rire et laissèrent le lieutenant répéter pour la troisième fois. Alexis fit un effort de concentration avec son collègue puis le reste de la journée.

— Tu attends un appel important ? demanda Antoine alors qu’ils se retrouvaient tous les deux en fin de journée.

— Non. Pourquoi ?

— Explique — moi alors pourquoi tu vérifies ton portable toutes les cinq minutes ?

Alexis sourit à son collègue. Avec le temps, ils étaient aussi devenus amis et ils se connaissaient bien.

— Je te raconterai s’il y a quelque chose à dire. Promis.

— Hum ! ça sent la fille à plein nez !

Alexis ne démentit pas, ni ne confirma. Il boucla son dossier et rentra chez lui, déçu de voir que Marjorie n’avait pas rappelé. Il savait bien que les règles des aventures sans lendemain étaient justement une absence de rappel. Il avait juste espéré que cette fois tout serait différent.

 

 

Chapitre 2

 

Les semaines passèrent et chacun repartit à sa routine se donnant à fond dans son métier respectif. En ce milieu de journée de fin février, Alexis était à son bureau plongé dans la rédaction d’un rapport fastidieux. Il détestait l’administratif, mais savait que c’était aussi un passage obligé de son métier. Ces heures perdues à faire des rapports le mettaient généralement de très mauvaise humeur. Le téléphone de son bureau retentit, ce qui agaça considérablement le flic.

— Commandant Lefèvre, il y a une dame pour vous à l’accueil ! fit la secrétaire d’une petite voix. Elle ne souhaitait pas s’attirer les foudres du commandant qui avait spécifié qu’il ne désirait pas été dérangé.

— Je n’ai convoqué personne, Agnès.

— J’ai effectivement vérifié votre agenda, mais elle insiste pour vous voir.

— J’arrive en espérant qu’elle ne me fasse pas perdre mon temps !

Alexis raccrocha assez vivement son téléphone et se leva très mécontent de ce dérangement. Il descendit rapidement l’étage qui le séparait de l’accueil. Agnès fit un signe au policier pour désigner la femme, de dos, qui lisait une plaquette d’information.

— Vous vouliez me voir ? fit Alexis, vraiment peu aimable derrière elle. Marjorie se retourna lentement, amusée d’entendre l’agacement dans voix de son ancien amant.

— Salut commandant Lefèvre !

Alexis marqua un temps d’arrêt, mais sourit aussitôt.

— Quelle surprise ! Je ne pensais pas que tu me recontacterais ! dit-il vraiment étonné et très heureux de la revoir. Il oublia tout énervement, en se plongeant dans les prunelles de la jeune femme.

— Moi non plus pour être totalement franche. Plusieurs fois j’ai voulu composer ton numéro, mais je n’y suis jamais parvenue.

Alexis appréciait la totale franchise de la jeune femme. Il remarqua que son regard était encore plus triste que lors de leur soirée au bar. D’instinct, il sut qu’elle avait dû avoir des moments difficiles depuis leur nuit ensemble.

— Tu es venue vérifier si j’étais un vrai flic ! taquina-t-il pour essayer de la détendre.

— Je n’avais aucun doute là-dessus. Je suis venue surtout pour voir si tu souhaitais toujours me revoir.

C’est avec une joie non dissimulée qu’il la rassura sur ce point et l’invita à dîner après sa journée. Marjorie lui promit donc de repasser le chercher deux heures plus tard et rendit le policier à son travail. Il remonta de très bonne humeur. Il se remit et finit à son rapport en sifflotant. Il croisa Antoine dans le couloir alors qu’il s’apprêtait à partir.

— Qu’est-ce qu’il t’arrive, tu es souffrant ?

— Non je vais très bien.

— Mais réalises-tu que tu pars à l’heure ?

Alexis sourit bon joueur face à l’ironie dans la voix de son ami. Il était toujours le premier arrivé et dernier parti depuis des années. Il pouvait comprendre que son départ ce jour-là surprenne.

— J’ai un rencart.

— Avec la jolie blonde avec qui tu parlais toute à l’heure en bas ?

— Bon sang les nouvelles vont vite ! réagit Alexis sans animosité. Il savait que tout allait vite dans ce commissariat. Il était apprécié de tous, même dans ses coups de sang. Toujours correct et respectueux tous ses collègues voulaient le meilleur pour lui. Beaucoup d’ailleurs ne comprenaient pas pourquoi il était encore célibataire.

Les deux collègues se taquinèrent un peu et Alexis fila retrouver Marjorie qui l’attendait devant le bâtiment. Le flic entraîna la jeune femme vers un restaurant tranquille qu’il connaissait bien. Ils discutèrent comme deux vieux amis. Au fur et à mesure du dîner, Marjorie retrouva un vrai sourire et se détendit en la compagnie du policier. Ils sortirent du restaurant sans avoir envie de se quitter.

— Je te propose un dernier verre chez moi ? tenta-t-il.

Marjorie accepta d’un regard silencieux. Alexis lui sourit et l’attira doucement vers lui. Il chercha ses lèvres et lui donna un baiser des plus tendres. Ils surent tous les deux à cet instant qu’ils ne seraient pas qu’amants de passage. Ils réalisèrent aussi sans se l’avouer que tout semblait être une évidence entre eux.

Le policier n’habitait pas loin de son lieu de travail. Ils s’y rendirent donc à pied. Alexis lui ouvrit la porte de sa tanière. Marjorie trouva l’appartement immense pour un célibataire endurci. Il lui expliqua qu’il avait hérité de l’appartement familial à la mort de ses parents dans un accident de voiture quelques années plus tôt. Elle lui raconta avoir elle-même perdu son père d’un cancer et avoir dû placer sa mère atteinte de la maladie d’Alzheimer. Il réalisa alors que sa conquête n’avait pas dû avoir une vie facile avec tous ces deuils. Ils échangèrent un peu sur leurs vies respectives. Marjorie était en confiance et trouver une oreille attentive lui fit beaucoup de bien. Alors qu’il lui préparait un verre, Marjorie se dirigea vers le vivarium de la salle à manger. Elle frissonna s’attendant à voir un serpent, animal qu’elle détestait, mais fut déçue, car elle ne vit rien du tout.

— Tu as un vivarium vide ? demanda-t-elle intriguée en continuant à chercher un animal à travers la vitre.

— Regarde bien il n’est pas vide ! dit Alexis en lui désignant une grande feuille.

Marjorie sourit en trouvant enfin le caméléon caché dans sa verdure.

— Tu aimes les NAC ?

— Pas particulièrement. Bébert est le cadeau d’anniversaire que j’ai reçu en décembre de mon équipe pour mes 40 ans.

— Pourquoi un caméléon ?

— Il paraît que comme eux je sais me fondre dans la masse !

— Ton équipe t’apprécie dirait-on.

— Ton père avait dû te le dire. Nous formons une grande famille comme à l’armée.

Il regretta aussitôt la dernière partie de sa phrase. Marjorie perdit son sourire instantanément. Elle délaissa le vivarium et alla s’asseoir. Elle but une gorgée d’alcool. Le flic l’observa attentivement. Elle se battait comme une diablesse pour ne pas retomber dans sa mélancolie. Il s’assit à ses côtés et la regarda en silence. C’est elle qui le rompit la première.

— Veux-tu savoir pourquoi je ne t’ai pas rappelé plus tôt ?

— Seulement si tu veux me le dire, Marjorie.

La jeune femme quitta sa veste et remonta sa manche, comme si le geste pouvait lui donner le courage. Le regard toujours affûté du flic remarqua les anciennes traces blanches sur les poignets de sa compagne.

— J’ai vraiment adoré le moment que nous avons passé ensemble en janvier. Notre discussion et notre étreinte. Quand j’ai vu que tu avais laissé ta carte de visite j’ai crevé d’envie de te rappeler le soir même. Mais cela faisait aussi exactement quatre ans que Maxime était décédé et je n’ai pas pu. Je me suis mise en arrêt maladie et je suis partie un peu me mettre au vert.

— Et tu vas mieux ?

— Il y a des moments plus difficiles que d’autres, mais je gère.

Alexis tendit sa main vers celle de Marjorie et lui caressa les légères cicatrices.

— Il fut un temps où tu n’as pas géré pas vrai ? Raconte-moi.

Marjorie lui raconta alors que Maxime était tombé en Afghanistan. Un snipper l’avait descendu alors qu’il mettait un enfant en sécurité. Elle lui narra que l’armée avait eu le temps de le rapatrier à l’hôpital du Val de Grâce. Qu’elle avait pu voir son mari une dernière fois alors que les médecins ne donnaient aucun espoir. La jeune femme étouffa un sanglot en se remémorant ses douloureux moments. Alexis lui serra la main fortement.

— Continue Marjorie. Je pense que tu as besoin d’en parler.

— Il m’a fait promettre de ne pas le laisser souffrir plus longtemps et de refaire ma vie. Il est tombé dans le coma vingt minutes après.

— Et ? poussa doucement Alexis, présageant la suite du récit.

— J’ai demandé aux médecins de tout débrancher et j’ai attendu. Ça n’a pas duré très longtemps.

Alexis imagina l’horreur de la situation et s’enquit de savoir si elle avait été soutenue. Maxime n’étant pas en bon terme avec sa famille qui habitait au Canada, personne n’avait jugeait bon de venir. Ses propres parents étant déjà malades, elle n’avait pu compter que sur son meilleur ami.

— Et l’armée ? interrogea Alexis

— À part lui décerner une médaille à titre posthume, on va dire que la grande muette s’est montrée bien discrète. Nous nous étions mariés jeunes. On venait de fêter nos huit de mariage. Je n’avais connu que lui. L’avantage c’est que comme il était régulièrement absent, je savais me gérer seule. Ce que je ne suis pas arrivée à supporter c’est son absence, le manque. Un soir, je me suis enivrée et j’ai décidé de me couper les veines. C’est mon meilleur ami, qui voyant que je ne répondais pas comme tous les soirs, est intervenu à temps. Je ne voulais pas vraiment mourir, je voulais...

Elle ne parvint pas à terminer sa phrase et se mit à pleurer en proie à un torrent d’émotion et de souvenirs.

— Tu voulais arrêter de ressentir son absence, finit Alexis en la prenant contre lui. Elle pleura très longtemps. Alexis la laissa épancher sa souffrance. Il avait le cœur lourd d’avoir entendu ses confidences, mais était content qu’elle l’ait choisi pour confident. Marjorie sécha ses larmes. La jeune femme s’excusa d’avoir plombé la soirée. Elle se sentait bien avec lui et tout était sorti très facilement.

— Ça m’a fait du bien de te parler. Pour beaucoup je dois tourner la page. Mais il me manque, ce n’est pas croyable. Il y a eu aussi, quelques mois après, le décès de mon père, ce qui a sûrement rendu les choses bien plus difficiles, même si c’est le deuil de Maxime que j’ai le plus de mal à gérer.

— Celui qui ne le vit ne pas peut pas savoir.

— C’est certain. J’ai renoué avec des aventures pour ne pas m’attacher. Je sais que j’ai fait une autre promesse à Maxime, mais j’ai peur.

— Il te faut prendre ton temps, fit le flic, réalisant que quatre ans de veuvage c’était peu pour remiser au rang des souvenirs une union qu’il jugeait très heureuse, à la manière dont Marjorie en parlait.

Marjorie se noya dans le regard bleu perçant du flic.

— Je vais continuer à être franche avec toi, Alexis. J’aime ta compagnie et je suis bien avec toi. Mais j’ignore totalement si je vais y arriver.

— Je partage ce sentiment de bien-être en ta compagnie. Quand je t’ai abordé en janvier, j’ai espéré que ça serait différent. Et c’est avec cet espoir que je t’ai laissé mon numéro. Après, moi-même je ne peux rien te garantir. Mais j’ai envie d’essayer.

Leur échange de regards fut très intense. L’alchimie se faisait, mais tous les deux en avaient peur à ce moment précis. Cependant tous les deux avaient l’espoir que leur attirance ne serait pas celle d’une nuit unique.

Elle chercha à savoir s’il avait déjà vécu en couple. Il lui répondit franchement qu’il avait tenté l’aventure quelques années auparavant, qu’ils avaient tenus un an. Il lui narra que sa compagne d’alors n’avait pas supporté les contraintes de son travail et lui avait demandé de choisir entre elle et son métier. Il avait tranché dans le vif et choisi. Il comprit qu’avec Marjorie il ne connaîtrait pas ce genre d’ultimatum. Elle avait connu bien pire avec l’armée et les absences de longue durée de son mari. Elle gérerait facilement des horaires de dément qu’Alexis pouvait avoir. L’un comme l’autre sentait bien à leur façon de parler qu’ils avaient l’espoir que leur relation ne soit pas qu’un feu de paille.

Marjorie approcha son visage de celui du flic. Ils s’embrassèrent avec une émotion toute nouvelle. Les confidences les avaient rapprochées. La tendresse se fit rapidement passion. Alexis la prit par la main et l’entraîna vers sa chambre cherchant son assentiment dans ses yeux noisette. Tout comme au mois de janvier, Marjorie se fit très vite entreprenante. Alexis lui bloqua les mains doucement.

— Laisse-moi t’aimer comme tu le mérites, ma colombe, lui murmura-t-il à l’oreille. Marjorie hésita un peu, mais se laissa faire. Elle devait aussi renouer avec le fait d’être le centre de tous les égards de la part d’un homme. Remettre en berne cet étendard de femme libérée qu’elle avait levé pour ne plus s’attacher.

Alexis la déshabilla très lentement, la découvrant tel un bijou. Il prit lui aussi plaisir à redevenir un amant attentionné. Même s’il prenait toujours soin de ses maîtresses il n’y mettait jamais aucune réelle affection. Ce qui n’était pas le cas avec la jeune femme qu’il tenait ce soir-là dans ses bras. Tout était différent et presque naturel qu’ils s’en trouvèrent troublés.

Nus, ils accédèrent au lit. Alexis enivra sa compagne de caresses qu’il multiplia à l’infini. Il la rendit folle de plaisir quand sa langue taquina son petit bouton et trouva le chemin de son intimité. Marjorie s’était détendue même s’il sentait encore une infime résistance en elle. Il la titilla encore longuement s’amusant avec son corps. Le plaisir de sa compagne passait avant le sien. Il lui essuya avec tendresse les larmes qui pointaient au bord de ses prunelles. Il sut que cet instant n’était pas simple pour elle. Ils ne vivaient pas un coup d’un soir. Cette relation devenait bien plus intense que les aventures qu’elle avait pu avoir. Il chercha une quelconque interdiction dans ses yeux. Il ne la trouva pas et s’immisça alors en elle. Elle se cambra pour l’attirer encore plus profond en elle. Il la sentit alors totalement sienne. L’orgasme les cueillit tous les deux les laissant épuisés et comblés.

Quand Alexis se réveilla un peu plus tard, il trouva la place à côté de lui vide, mais encore chaude. Il sut donc que Marjorie était encore chez lui, qu’elle n’était pas partie en pleine nuit. Il tendit l’oreille et la devina sous la douche. Il patienta un peu puis décida de la rejoindre trouvant le temps un peu long. Il pénétra dans la pièce embuée, sans bruit souhaitant la surprendre. Mais toutes ses pensées coquines volèrent en éclats quand il la trouva en pleurs, recroquevillée dans la cabine. La vision qu’elle lui offrit alors brisa le cœur du commandant de police. Il ferma rapidement le robinet et lui tendit la main pour l’aider à se relever. Elle résista mauvaise et le rejeta dans un geste brusque.

— Lève-toi ! ordonna-t-il froidement. Il devait la faire réagir pressentant la crise de nerfs refoulée. Marjorie leva la tête vers lui et accepta sa main tendue qui l’aida à se relever. Le flic l’enveloppa dans un drap de bain alors qu’elle pleurait toujours et l’entrain doucement vers le salon. La jeune femme pleura longuement, dévastée par des sentiments contradictoires.

— C’est dur Alexis ! fit-elle une fois calmée et en le regardant tristement.

— Dis-moi ce que tu ressens ?

— J’ai adoré cette nuit. Mais j’ai l’impression d’avoir trahi mon mari alors que je sais que c’est ce qu’il voudrait. Je sais vraiment plus où j’en suis.

Elle se remit à pleurer complètement perdue dans le chaos de ses émotions. Alexis lui releva doucement la tête d’un doigt sous le menton. Il ancra ses yeux bleus dans celle de la jeune femme qui ne cessait de pleurer.

— Voilà ce que l’on va faire. Tu vas profiter du déplacement à Lille dont tu m’as parlé pour réfléchir. Dis-toi juste que je serai là à ton retour. Que tu me choisisses comme simple ami ou que tu décides de me donner un autre statut.

— Merci d’être aussi compréhensif. Nous pouvons quand même nous téléphoner sur ma semaine dans le Nord ?

Si elle avait besoin de réfléchir, Marjorie n’avait pas envie de couper le lien qui s’établissait avec le flic. Il sourit ravi.

— Je ne demande pas mieux que de t’avoir au téléphone, mais encore faut-il que tu me donnes ton numéro.

Elle rectifia son oubli et ils durent très vite se laisser pour repartir travailler chacun de leur côté. Alexis arriva le cœur léger et plein d’espoir au commissariat, tandis que de son côté Marjorie vivait le dilemme qui pourrait la conduire vers une nouvelle vie.

 

Chapitre 3

 

Marjorie avait donc fait son choix. Elle avait opté pour tenter une relation avec Alexis. Il la laissait avancer à son rythme respectant ses silences et étant toujours là quand elle le rappelait. Au fil des semaines, des mois, Marjorie prenait confiance en elle et s’épanouissait dans sa nouvelle relation. Le policier la découvrait par petite touche, mais cette histoire le changeait tellement de ce qu’il avait connu, qu’il s’était piqué au jeu du mystère qui entourait sa belle. Elle l’avait invité à un vernissage dans la galerie d’art tenu par son meilleur ami et dans laquelle elle avait des parts. C’était aussi pour elle l’occasion d’officialiser sa relation vis-à-vis de cet ami très protecteur. Le seul qu’elle ait jamais eu.

Alexis avait été surpris du côté artiste de sa compagne. C’était un milieu totalement inconnu pour lui. Il comprit aussi que rencontrer Jacob serait une nouvelle étape à franchir dans leur relation. Il se doutait aussi à travers les confidences de Marjorie sur cet ami qu’il allait être testé sur son sérieux vis-à-vis de la jeune femme. De son côté, Alexis avait un peu parlé de Marjorie à Antoine, mais ne lui avait pas encore officiellement présenté. Les quatre membres de son équipe avaient compris que leur chef était amoureux et tous étaient heureux pour lui.

En cette journée de mai, le couple avait décidé de se retrouver le vendredi soir et de passer tout le week-end ensemble. Alexis prit l’appel de sa compagne alors qu’il prenait un café avec ses collègues avant de retourner mener un interrogatoire d’un gardé à vue depuis le matin.

— Oui... OK on fait comme ça. A toute à l’heure, ma colombe !

À peine eut-il fini sa phrase qu’il s’en mordit aussitôt les doigts. Quatre paires d’yeux se posèrent sur le commandant, bientôt suivi par des imitations plus ou moins réussies du roucoulement d’une colombe.

— Que vous pouvez être cons ! lâcha Alexis, amusé malgré tout.

Il régnait très souvent une très bonne humeur dans leur équipe. Alexis était convaincu dans sa façon de manager que c’était un gage d’efficacité. Et il n’était pas le dernier à les taquiner d’habitude.

— Tu nous la présentes quand ton oiseau rare ? demanda Solène

— Ouais Solène a raison. La voir pourrait concourir à la cohésion d’équipe ! renchérit Matthieu. Antoine et Farid ne disaient rien, mais n’en pensaient pas moins.

— Dites plutôt que vous êtes curieux ! râla faussement leur chef.

— Peut être un peu, mais on a surtout envie de voir ce que peut donner un couple formé par un caméléon et une colombe.

Alexis soupira et leva les mains en signe de capitulation alors que les autres se tordaient de rire.

— Celui ou celle qui restera après 18 h la verra peut-être.

— Alors tu peux nous ajouter des heures sup, car on va tous rester ! fit Farid

— Tu peux t’asseoir sur tes heures mon vieux ! Bon maintenant on revient à notre gardé à vue.

À nouveau concentrés, ils se remirent au boulot. Alexis savait que ces moments de délire étaient importants pour eux tous et que le sérieux reprenait vite le dessus.

— S’il te plaît Alex, je peux cette fois avoir le rôle de la méchante ! quémanda Solène en refermant son dossier et en fixa son chef du regard, pleine d’espoir.

Alexis sourit à la jeune femme. Il s’était battu pour l’avoir dans son équipe et ne le regrettait absolument pas. Elle était la plus jeune de la bande, mais il lui trouvait un énorme potentiel. D’abord peu emballés, les trois autres l’avaient vite intégrée et sa touche féminine les aidait souvent dans certaines affaires.

— On peut toujours essayer, mais ne le soit pas trop sinon Farid va avoir peur ce soir ! balança-t-il naturel.

Les deux flics en face de lui se raidirent. Alexis rigola tenant sa petite vengeance suite aux plaisanteries de ses collègues et amis.

— Merde ! nous pensions avoir été discrets ! s’embrouilla Farid mal à l’aise en regardant Antoine et Mathieu au courant de leur nouvelle histoire, mais qui s’étaient tus. Solène baissa les yeux, soudain tendue. Alexis jubila un peu de les voir aussi mal à l’aise, mais les rassura. Il n’y voyait rien à redire tant que leur travail ne s’en ressentait pas.

La tension retomba chez les amoureux. Leur supérieur était toujours très attentif à tout et rien ne lui échappait. Il veillait sur son équipe comme un père et souvent il se disait que c’est pour cela que les résultats étaient là. Alexis briefa alors la jeune policière sur ce qu’il attendait d’elle puis regarda Matthieu.

— Tu iras après Solène. Tu joueras le compréhensif, le gentil quoi ! Je clôturerai le bal.

Leur boulot de flic reprit le dessus et plus personne ne pensa à leurs amours respectives. La garde à vue ne se passa pas comme ils l’avaient espéré et c’est Alexis qui décida de s’y coller les dernières heures.

C’est donc naturellement Antoine qui accueillit Marjorie à son arrivée. Le policier accrocha instantanément avec la petite amie de son collègue. Il la fit entrer dans le grand bureau où toute l’équipe se trouvait. Alexis avait son bureau à part, juste à côté, mais les autres partageaient le même. Marjorie reçut un accueil plutôt amical même s’ils mouraient tous de lui poser des questions sur son couple avec Alexis.

Antoine lui offrit un siège et s’excusa de devoir finir de voir quelques détails avec son équipe sur une affaire de vol avec violence.

— Bon sang, Antoine ne me dit pas que ce truc tout moche est le tableau volé ? s’écria Matthieu. Il montra à l’assistance un tableau qui ressemblait, pour lui, à des lés de tapisserie accolés les uns à côté des autres. Les autres regardèrent la photo avec un air aussi dubitatif que le sien. Marjorie observa les policiers en ayant beaucoup de mal à étouffer son rire face à leurs mines ahuries.

— Si je peux me permettre, cette œuvre vient d’un des artistes les plus réputés du moment en Art contemporain ! lança-t-elle doucement ne voulant pas trop s’imposer dans ce bureau et dans ce milieu qui n’étaient pas les siens. Même si elle y avait baigné avec son père, elle n’était pas une des leurs.

— Vous plaisantez ? fit Solène médusée en jetant un œil à la photo représentant le tableau.

— Pas du tout ! Cette gamme-là oscille entre 5600 € et 10 000 € sur le marché actuel, répondit Marjorie sérieusement.

— Qui pourrait agresser une personne pour une telle horreur ?

— Certains marchands d’art sont réputés pour être capables de tout pour faire une bonne affaire.

Alexis était revenu dans la pièce sans bruit comme à son habitude. Il avait assisté au dernier échange en souriant. Il enlaça sa compagne qui sursauta.

— Tu m’as fait peur ! râla-t-elle en le frappant alors qu’il riait fier de son coup.

— Vous allez devoir vous y habituer, Marjorie. Il fait le coup à tout le monde ! avoua Farid. Son chef avait l’habitude de surprendre son monde, ce qui lui avait valu son surnom de caméléon. Il était toujours là où on l’attendait le moins et passer partout sans se faire remarquer.

Alexis passa le bras autour de la taille de la jeune femme, mais évita de l’embrasser pour ne pas s’attirer encore une fois les quolibets de son équipe.

— Ils t’ont bien traité ? s’enquit le commandant se méfiant toujours un peu de leur humour pas très fin. Marjorie le rassura d’un sourire.

— Tu ne nous avais pas dit que ton amoureuse était spécialiste en art contemporain ? fit Antoine.

— Je l’ai découvert il y a peu moi aussi. Elle m’embarque d’ailleurs à un vernissage demain soir.

— Et ben si c’est aussi moche que ça je te plains, mon vieux ! fit Matthieu en montrant à nouveau la photo qu’il avait dans son dossier. Marjorie pouffa devant leur moue sceptique. La jeune femme admit volontiers que tout n’était pas forcement à son goût, mais leur rappela gentiment que cela restait tout de même de l’Art.

Elle leur communiqua quelques adresses de sites consacrés à ce type d’œuvre pour les aider dans leur dossier.