Songes d'une nuit d'enfer - Marie Pierre Nadal - E-Book

Songes d'une nuit d'enfer E-Book

Marie-Pierre Nadal

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Beschreibung

JOHANNA
Quand la peur devient haine, Quand la souffrance devient force, le bien alors devient le mal.

 
DERRIERE LA PORTE
« Les monstres existent, maman ?
— non, chérie, ils n’existent pas. »
Je crois ce que je vois, mais ce que je vois, personne n’y croit.

 
ROUGE OCEAN
Lorsque le sordide s’invite au voyage, la croisière cesse de s’amuser, et la mort prend alors la barre.

 
PANIQUE
La peur diminue la raison, La panique la réduit à néant.


Quatre nouvelles qui couperont votre souffle, avant de vous voir frémir devant une porte, naviguer en eaux troubles, et hurler à la pleine lune. Qui pourrait en sortir indemne ?


À PROPOS DE L'AUTEURE


Artiste Photographe et ancienne journaliste, je me forme à l’étude des psychopathologies et à la criminologie.
Durant les longues journées laissées libres par un cancer, je décide de me mettre à l’écriture de cette étonnante aventure qu’est la maladie, avec l’humour pour arme complémentaire aux thérapies.
CANCER ASCENDANT CHIMIO voit le jour en 2015.
Inconditionnelle du cinéma noir, je tente, par la suite, l’exercice du récit policier. J’ai pu ainsi appliquer mes connaissances en psychologie criminelle.
Au fil des lignes et contre toute attente, j’ai glissé dans un tourbillon qui m’a menée tout droit vers le roman horrifique. La voie du thriller était tracée.
Découverte hasardeuse et belle surprise comme seule la vie sait vous en apporter.

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Marie-P. NADAL

Songes d’une nuit d’enfer

Recueil

de

Nouvelles

Je souhaiterais dédicacer ce petit recueil à Paul et Marie-Claude. Un frère, une sœur, deux amis.

JOHANNA

Johanna était différente. Jeune fille de seize ans, des cheveux raides tombant sur ses reins, des yeux noirs toujours tristes et un sourire absent.

Introvertie, elle était la risée de ses camarades de classe qui ne se privaient pas de déverser leur animosité sur elle, la malmenant dès qu’une occasion s’y prêtait.

Les moqueries quasi quotidiennes, enflaient, au fil des semaines sombres, le sac déjà pesant d’un mal-être adolescent. La jeune fille s’éteignait de jour en jour, accumulant une rancune teintée de colère et de haine. 

Ce matin, il y avait cours de natation. La jeune adolescente avait une horreur viscérale de la piscine. Se mettre en maillot était déjà une épreuve, et l’eau n’était pas vraiment son élément. L’ambiance, l’odeur de chlore, tout l’angoissait. Les autres en avaient conscience et s’en amusaient.

L’une de ces autres se prénommait Monica, la plus populaire de la bande, qui attisait l’esprit de ses complices plus qu’amies, pour infliger les pires humiliations aux plus fragiles.

Monica, le monstre qu’elle redoutait le plus tel un cauchemar sans réveil, se tenait droite, la toisait et se moquait d’elle, restée à l’écart comme à son habitude.

Le professeur encouragea son élève apeurée, insista pour qu’elle monte sur le perchoir et saute enfin, comme l’exercice l’exigeait. Philip Delaunay était un jeune homme blond aux yeux émeraude. Il était si doux, si gentil avec elle. Son regard la rendait fébrile.

L’amour qu’elle lui portait lui donna le courage de grimper le long de l’échelle. Sans qu’elle s’en aperçoive, Monica la suivit.

Enfin debout sur la planche, Johanna s’approcha lentement de son bord et stoppa net, paralysée par la hauteur qui la séparait de l’eau si hostile à ses yeux.

Monica s’avança et d’un rire presque inhumain, la poussa dans le vide.

Le plongeon surprit la jeune fille qui coula à pic. Le professeur, stupéfait par la scène, n’hésita pas à plonger à son tour.

De retour sur le sol dur et froid de la piscine, Johanna ouvrit les yeux. Le jeune homme aux cheveux d’or était penché sur son visage, l’eau ruisselant sur ses joues telle une eau bénite.

— Ça va aller ? lui demanda le beau prince.

La naufragée lui sourit, imaginant le bellâtre ponctuant son sauvetage d’un baiser langoureux. Il n’en fut rien, bien évidemment.

Elle acquiesça d’un hochement de tête. Il l’aida à se relever et la pria d’aller se reposer dans les vestiaires.

Assise sur un banc devant la succession de casiers métalliques, elle pensait. Elle rêvait à cet homme qui venait de lui sauver la vie. L’amour l’envahit comme une brume légère.

Le cours terminé, les autres jeunes filles pénétrèrent dans le vestiaire. Monica vint à sa rencontre, affichant un sourire suffisant et malsain. Johanna baissa la tête comme si elle accusait une faute impardonnable.

— Regardez-moi ça ! cracha la vipère. Mademoiselle est amoureuse. T’aurais voulu qu’il te fasse autre chose, hein ? Mais t’es trop laide, ma pauvre ! Qui voudrait de toi ? T’es maigre et moche.

Ces mots percutèrent les armoires. Les rires fusaient, et les moqueries continuaient sur le même ton.

— Elle en a perdu sa langue ! continua Monica. T’aurais bien aimé la fourrer dans sa bouche, hein ?

Les rires redoublèrent.

Les cheveux noirs tombant sur son visage fermé, Johanna leva les yeux. Sa tête bougea à peine, ses lèvres étaient pincées pour retenir un cri. Son regard était empli d’une haine bouillonnante qui ne demandait qu’à jaillir sur le visage de sa tortionnaire.

Cette dernière ressentit la tension qui transpirait de sa victime désignée. La jeune fille, déroutée et visiblement effrayée, retourna auprès de ses amies, sans mot dire.

— On s’en va, ordonna-t-elle, une fois à leur hauteur.

*****

La Saint-Valentin affichait ses cœurs et autres chocolats à offrir à son ou sa bien-aimée. L’ambiance était au beau fixe, engluée de miel et de bons sentiments.

Monica n’y échappait pas. Elle venait de rejoindre son ami sur le terrain de foot où il avait préparé des friandises pour deux. Ils étaient seuls, libres de laisser leurs âmes s’exprimer à volonté.

Seuls ? Pas autant qu’ils l’auraient souhaité.

Johanna les observait, dissimulée sous les gradins. Elle pensait à son prof de sport, petit prince aux yeux verts. Son esprit l’emporta dans un tourbillon de visions chimériques où tous les rêves devenaient réalité. Elle pouvait se donner à lui sans retenue, laissant les quolibets aux malheureux solitaires.

La fin d’après-midi annonçait une belle soirée. Monica quitta pour un temps son ami qui se dirigea vers l’opposé du stade. La jeune fille s’approcha des gradins et passa devant son bouc émissaire sans la voir. Cette dernière émergea de sa rêverie et entreprit de sortir de sa cachette.

Monica se tourna et la remarqua. Elle était vêtue de noir de la tête au pied, un manteau recouvrant son corps dans sa totalité, arborant un visage presque déformé par la haine.

— C’est toi ? Qu’est-ce que tu fais ici ? cracha l’ignominie. Sûrement pas ce que tout le monde fait un jour de Saint-Valentin. Je suppose que t’as personne. Moi, je rentre chez moi me préparer pour passer la plus belle soirée de l’année. Je vais couper par la forêt, j’irai plus vite. Salut !

Malgré ses paroles tranchantes, sa voix reflétait une certaine crainte. Johanna ne répondit pas, la suivant de plus près dans un silence lourd de rancœur. 

— Mais qu’est-ce que tu veux ? s’inquiéta Monica, pressant le pas.

Sa question s’envola tel un voile dans le vent et ne rebondit sur aucune réponse. La jeune femme jusqu’ici moqueuse et condescendante céda à la panique. Elle accéléra le pas pour courir et pénétrer dans la forêt. Sa poursuivante, toujours à ses talons, restait silencieuse.

Monica trébucha sur la racine d’un arbre géant et tomba, face contre terre. Elle se tourna et resta sur le dos, ne pouvant plus bouger, figée d’effroi.

La jeune brune se tenait debout.

— Dégage ! Fous-moi la paix ! hurla Monica avec l’énergie du désespoir.

Johanna s’approcha jusqu’à ses pieds. Ses yeux étaient vides de toute âme. Seule la rage s’y reflétait.

La jeune fille leva son bras et fondit sur sa victime, un couteau de cuisine en main. L’agresseur n’était désormais plus le même. La force venait de changer de camp.

L’arme pénétra à plusieurs reprises, dans l’épaule, le bassin, le visage.

Johanna se releva. À ses pieds s’étalait un corps sans vie, presque haché, illustration d’une amertume longtemps retenue et enfin libérée.

La jeune fille contempla son œuvre comme un artiste vérifie s’il a bien tout exprimé dans son art.

Elle rebroussa chemin en direction de la ville, dans un état hypnotique. Elle sourit de satisfaction et de soulagement. Elle venait d’apposer le point final d’un mauvais roman dont elle avait été l’héroïne malheureuse.

*****

La nuit étendait son ombre dans le calme et les joies lointaines.

Le professeur de sport préparait les cadeaux pour son épouse qui n’allait pas tarder.

On sonna à la porte.

Tout heureux, il laissa là rubans et paquets pour aller ouvrir. Il se demandait bien qui lui rendait visite en ce début de soirée. Son amoureuse avait ses clés, elle n’aurait pas sonné.

Une forme noire se dessinait à travers la vitre de l’entrée. Il se dirigea vers l’objet de sa curiosité aiguisée.

Le jeune professeur tira la porte et sa surprise fut totale. Son élève se tenait face à lui, souriant comme jamais, les yeux pétillants d’un plaisir non dissimulé, tant elle était heureuse du cadeau qu’elle allait lui offrir.

Il ne put qu’ouvrir une bouche béante avant de lancer un cri d’horreur.

Johanna lui tendait ses mains ensanglantées contenant un cœur encore tout chaud.

DERRIERE LA PORTE

Quoi de plus terrifiant qu’une porte fermée ? Qu’y a-t-il derrière que l’imagination ne peut retenir ?

Judith se posait la question, les yeux cachés sous sa couette.

« Les monstres existent, maman ? 

— Non, ma chérie, ils n’existent pas »

Les adultes mentent toujours lorsqu’ils ont peur.

Salem. Charmante ville du Massachusetts, parfumée de légendes nourries d’une histoire sinistrement mouvementée, ravivaient parfois les feux de l’angoisse par son passé relaté aux touristes avides de sensations.

Cependant, loin de ses turpitudes d’un autre âge, l’endroit respirait la tranquillité et l’esprit jovial d’une petite ville.

*****

La nuit étirait ses heures. La maison dormait, éclairée par la lune qui déposait ses rayons en caresses apaisantes.

Judith était dans son lit, entourée de peluches de toutes espèces, s’efforçant de chercher un sommeil qu’elle ne trouvait pas. 

Cette petite fille de huit ans songeait à son père qu’elle venait de perdre dans un accident de la route. La vie avait été cruelle pour la fillette, la laissant seule avec sa maman qui faisait de son mieux pour cacher ses larmes. Le manque et la culpabilité touchaient l’innocence de l’enfant. Elle était triste à la fois pour son père et pour le fardeau de porter en elle la peine visible de sa mère.

L’accident avait en définitive détruit trois vies dont deux subsistaient encore, engluées dans le voile épais de la tristesse.

La maison était de taille moyenne, mais le vide laissé par le départ du père semblait la rendre immense.

La chambre de Judith était à elle seule un château de contes de fées miniature. D’un rose pâle, elle abritait poupées et autres peluches de toutes les couleurs, sagement rangées sur des étagères, ou assises sur deux fauteuils d’enfant. Le lit n’était pas en reste, car recouvert d’un large choix d’amis synthétiques à poil long, pour certains. Judith adorait les peluches, et ces dernières le lui rendaient bien, par leur douceur et la chaleur de leur regard vitré. Jusqu’au drame, chaque jour était une part de bonheur, chaque nuit apportait ses doux rêves.

Mais ce soir, quelque chose clochait. Elle ne sut s’expliquer l’angoisse qui grandissait en elle. La maison était pourtant calme, et dehors, rien ni personne dans la rue pour déclencher un tel mal-être.

Elle eut le pressentiment d’un péril imminent. Cet indéfinissable ressenti qu’ont certaines personnes sans pouvoir l’expliquer.

N’osant pas se lever pour appuyer sur l’interrupteur situé à l’entrée de la chambre, c’est à la seule lueur de la veilleuse posée sur la table de chevet qu’elle scanna la pièce de ses yeux verts. Rien ne présageait d’un quelconque danger.

Son anxiété s’accrut pourtant. Elle perçut un léger bruit provenant du placard. Quelque chose tentait de sortir sans y parvenir. La porte, alors fermée, semblait s’entrebâiller sans pour autant s’ouvrir complètement, comme bloquée.

Judith se cacha sous la couette. La crainte se fit effroi.

Un coup violent fut alors assené contre le mur, suivi d’un tremblotement de la porte. La chose allait surgir.

La fillette, à présent terrorisée, sortit la tête de ses couvertures et poussa un hurlement.

Danna ouvrit la porte de la chambre, alluma et pénétra en panique.

Elle chercha sa fille sur le lit, mais ne la trouva pas. Elle cria son nom sans réponse.

La mère de famille ouvrit alors la fenêtre pour constater le calme de la rue.

Un sentiment de panique la prit soudain. Son souffle s’accéléra, son cerveau se vida de toute raison. Les yeux écarquillés comme pour saisir une once de réponse, elle resta là sans pouvoir comprendre ce qu’il se passait.

Une petite main se montra sous le lit. Danna s’agenouilla et souleva la couette pour laisser apparaître sa fille, figée par la terreur.

Réfrénant la colère mêlée à l’effroi, Danna se calma, trop heureuse qu’un malheur supposé ne soit finalement qu’un cauchemar mal géré.

— Ma chérie ! Mais que fais-tu là-dessous, et que t’arrive-t-il ?

Elle aida la fillette à sortir de sa cachette et la prit dans ses bras. L’enfant sanglotait et la serrait comme si sa vie en dépendait.

— Il y a un monstre dans la penderie, maman, il est dans la penderie !

La jeune femme se dirigea vers le placard à nouveau fermé.

L’enfant hurla de ne pas s’approcher, mais sa mère n’y prêta aucune attention. Elle tira sur la poignée et ouvrit d’un coup sec. La petite se réfugia au creux de son cou pour ne pas voir ce qui se terrait dans le noir de sa penderie.

— Tu vois ? Il n’y a rien d’autre que tes vêtements, mon cœur.

La fillette, confiante, n’argumenta pas, pensant finalement à un mauvais rêve.

La nuit se termina dans le lit de maman contre laquelle elle se blottit pour oublier la noirceur de ses songes.

*****

Hélas, une nuit en suivant une autre, il fallut bien retrouver sa chambre.

Judith l’avait fouillée maintes fois pour s’assurer qu’elle y était bien seule. Les jouets lui souriaient autant que la veille. Elle avait d’ailleurs joué avec eux dès le sortir de l’école, jusqu’au dîner.

L’heure avançait vers la nuit et maman vint la border comme chaque soir.

— Reste avec moi s’il te plaît, supplia l’enfant.

Mais sa mère ne lâcha rien et refusa, d’une voix douce et rassurante.

— Il n’y a rien, mon amour. Et je ne suis pas loin, tu sais ! On va laisser la porte du placard ouverte, pour que tu te rendes compte qu’il n’y a aucun monstre.

La fillette acquiesça sans grande conviction, mais sourit à sa mère pour donner le change. 

Cette dernière l’embrassa tendrement sur le front et ouvrit largement la porte de la penderie avant de sortir. Elle laissa son enfant sous la bienveillante lueur de la veilleuse.

Judith s’endormit.

La nuit était promesse de calme. Une pluie légère s’était invitée, et les nuages invisibles se mêlaient au bleu sombre d’une paix nocturne.

Le clapotis des gouttes sur les vitres garnissait les minutes qui s’égrenaient vers l’aube, et rythmait les rêves de la fillette, emmitouflée sous sa couette.

Un éclair déchira l’horizon, garantie future d’un calme interrompu.

La porte du placard était comme Danna l’avait laissée. Grande ouverte. Judith se tourna dans son petit lit alors que deux yeux jaunes apparurent dans le noir de l’armoire.

Les éclairs se firent plus nombreux, suivis des grondements rapprochés du tonnerre. L’orage était imminent. Le ciel allait dessécher ses cumulus dans un court instant.

Un coup de tonnerre réveilla Danna. Elle regarda l’heure qui s’affichait sur son réveil. 3 h 35. Un verre d’eau après un détour par les toilettes et elle regagnerait son lit.

Judith s’agitait dans le sien. L’orage qui grondait n’y était pas pour rien. Elle finit par se réveiller à son tour. Les yeux mi-clos, elle bâilla à s’en déboîter la mâchoire.

La petite fille regarda le placard, machinalement. Tout était tel que l’avait laissé sa mère.

Toutefois, une angoisse monta le long de son échine, qui était moins du fait de l’orage que de ce qui s’imprégnait dans l’ambiance lourde de la chambre, comme si une onde néfaste annonçait l’arrivée d’un malheur.

Un éclair plus puissant que les autres dévoila ce qui se tapissait depuis quelques jours. La chose surgit alors et se jeta sur la petite fille qui hurla. Son cri aigu ricocha sur les murs roses.

Maman laissa son verre s’éparpiller sur le sol froid de la cuisine. Elle se précipita dans la chambre de sa fille qu’elle trouva prostrée.

Danna la prit dans ses bras et constata une morsure conséquente sur son épaule. Elle se détacha de sa propre emprise et l’examina plus largement.

Judith pleurait, criait, tout en regardant sa mère.

⸺ Il a voulu me manger, cria-t-elle entre deux spasmes.

⸺ Qu’est-ce que c’était ? Tu l’as vu ? Où est-il ?

⸺ Un monstre ! C’était un gros monstre poilu, ses dents étaient longues et ses yeux étaient jaunes. C’est quoi, maman ? Pourquoi il voulait me manger ? Je lui ai rien fait, moi ! Il est reparti je sais pas où, j’avais fermé les yeux.

⸺ Les pleurs redoublèrent. Danna serra sa fille contre sa poitrine et pleura avec elle, sans comprendre, totalement abasourdie.