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À travers ce premier recueil, l'auteure nous partage l'évolution de son chantier émotionnel. Elle nous offre quelques fragments de ses romances, ses angoisses, ses passions ses questionnements mais aussi de ses joies. Ce livre aborde des sujets tels que l'amour, l'anxiété, la sexualité, le corps, la famille et la nature. "À quoi bon nager à la surface, quand on peut respirer plus fort au coeur de nos torrents ?"
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Seitenzahl: 44
Veröffentlichungsjahr: 2022
« Je bois mes torrents,
J’en oublie la survie. »
Odezenne, Pablo.
Sommaire
Contemplation
Cœur, corps, âme
Frissons
Racines
Mots
Quand j’étais petite Papa disait que je deviendrais végétarienne Maman me voyait devenir écrivaine Papy pensait que j’épouserais un pâtissier.
Aujourd’hui, Un bol de salade à la main Je publie mon premier recueil En attendant Celui qui viendra ajouter Une note sucrée à mon cœur
Se faire arroser de chaque goutte
De beauté : Fleurir de splendeur.
Il est 18h passées, les rues s’emplissent de monde. Sur les routes se dessinent d’innombrables lignées de véhicules, les gens sont à l’arrêt, prêts à rentrer chez eux. Il pleut. Le clapotis des gouttes d’eau joue une mélodie étonnante, créant un certain contraste dans le brouhaha de la métropole. On croirait presque que le rythme doux de l’eau contre le bitume essaie d’adoucir, de bercer tous ces individus tendus et stressés dans ce trop-plein de mouvements. Il pleut. Le ciel est gris, et étonnamment aujourd’hui j’ai moins de nuages dans la tête, ça s’éclaircit peu à peu.
Je sors du tram, les voitures roulent de tous les côtés, je ne sais où poser mon regard. Il pleut. J’ouvre mon parapluie. Je le referme aussitôt. Je crois qu’aujourd’hui, je préfère recevoir ce qui me tombe dessus, sentir le froid léger du déferlement du ciel sur ma peau, ce ciel qui décide, lui aussi, de relâcher ce qui pèse trop. Je retire mes lunettes, le monde paraît bien plus flou tout à coup, bien que rien ne soit jamais tellement clair quand on y pense. J’aime faire cela parfois : regarder le monde de ma vraie vision, sans amélioration, n’être face qu’à ma propre réalité, et la trouver toujours aussi belle de cette façon, sans artifices. Il pleut. Je suis à deux pas de la maison. Mes cheveux sont légèrement humides, ils dansent en duo avec la brise récemment effleurée. Je respire l’air frais, j’admire le paysage, je me laisse porter par l’instabilité de la météo. Il pleut. J’arrive devant l’immeuble, je m’arrête un moment, j’écris avant que ma pensée ne m’échappe. Je capture l’instant, l’un de ces instants uniques. Il pleut ; dehors, dedans. Il pleut. Tout me coule dessus, je chavire. Mais je crois que la dérive est plutôt douce. Je rentre à la maison, là-bas, il ne pleut pas, je suis à l’abri du monde. Il est 18h passées, les gens sont rentrés à leur domicile, d’autres rejoignent des amis dans des bars. J’espère pour eux qu’il n’y pleut pas, qu’il fait bon vivre.
Un rayon de soleil a éclairé mon cœur au courant d’un réveil matinal. La chaleur lumineuse traversant la transparence des fenêtres est venue réchauffer mon corps, encore reposé de la veille. Nous étions dimanche, et la journée s’annonçait douce.
Était-ce son regard qui brillait
Ce soir-là
Ou simplement le reflet
De chacune des étoiles
Disposées au-dessus de nos têtes ?
Aujourd’hui, je suis rentrée dans cette chambre, je me suis entourée de ces quatre murs enfermant l’une des plus riches périodes de ma vie. Je me suis couchée dans mon lit, et comme je l’ai toujours fait, toute mon adolescence, j’ai regardé mon plafond, mes posters, mes affiches, mes mots écrits à la craie. Tout était là, figé dans le temps. C’est comme si les murs étaient capables d’absorber les instants, comme si chaque fois que je posais un pied sur ce parquet froid, les murs recrachaient tout. Comme si chaque respiration dans cette pièce était une tornade de souvenirs. Qu’est-ce que cette chambre est riche, remplie, débordante et froide à la fois. Elle est comme une partie de moi, restée figée et seule. Mais ce qui me fascine grandement, c’est ce lien entre elle et moi, ce lien inconnu des autres. Le pas d’un autre dans cette chambre ne lui évoquerait que le simple fait qu’elle est mienne, mon pas à moi, lui, évoque le fait qu’elle est tout ce que je suis devenue, qu’elle est un bout immense de ma vie. J’ai tout vécu ici, mon enfance, mes jeux, mes premiers rires, mes premiers pleurs, mes premiers questionnements, mes premières angoisses, mes premières peurs, mes premiers amours, mes premières fois, mes premières passions, mes premières cuites, mon premier chagrin d’amour, mon premier confinement, ma grande solitude. C’est notre coin, à elle et moi. Je l’ai vu évoluer, se transformer. Les murs ont été repeint au fil des années, les meubles changés, déplacés. Et pourtant tout y est, derrière la peinture, sous le parquet, sur chaque poussière dans l’air. Tout y est. Des années de ma vie, des journées, mais surtout des nuits entières à rêver que les étoiles viennent transpercer le plafond, pour me faire briller dans l’obscurité de mes pensées.
Alors que chacun des corps
Aux alentours s’assoupit,
Mon esprit lui s’éveille.
Comme si la contemplation
Des vivants endormis,
Était le moteur de la vie
De mes pensées.
J’aime contempler le vide de la nuit Qui vient s’écouler Et faire déborder le trop plein du cœur.
Ce que j’observe s’habille parfois
De l’image de ma pensée
Aujourd’hui,
Les paysages sont étincelants
Ils ont la lumière de tes yeux.
Il y a,
Tous ces paysages qui défilent,
Toute cette végétation
Que l’on observe.
Toutes ces graines
Qui se plantent en nous.