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"Toujours debout II – Re - Écueil de Poésie – Mon combat" célèbre la passion, l’affection et rend hommage au corps féminin. Il est composé de textes et d’illustrations qui évoquent une quête inlassable du bonheur et de l’amour. Tout cela en contraste avec les douleurs et les souffrances d’un homme confronté à l’évolution implacable de sa maladie et à la lente érosion de ses capacités neurologiques.
À PROPOS DES AUTEURS
Xavier Boulanger écrit des poèmes depuis l’enfance. Porteur d’un handicap depuis toujours, il n’a pris conscience de sa nature génétique et dégénérative qu’après l’avoir transmis à sa fille désormais adolescente. Ce passionné de photographie est en outre auteur de "Over the rainbow", "Société des Écrivains – 2004 ; Toujours Debout, Presse de la Charité – 2020 et Ta Cerise sur mon gâteau, Le Lys Bleu Éditions – 2022. /
Olivia Gros, amie de
Xavier Boulanger et férue de dessin ainsi que de peinture, illustre les textes selon l’inspiration qu’ils lui procurent. Ses croquis ont contribué au rayonnement de ce recueil.
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Seitenzahl: 57
Veröffentlichungsjahr: 2024
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Xavier Boulanger & Olivia Gros
Toujours debout II
Re - Écueil de Poésie
Mon combat
© Lys Bleu Éditions – Xavier Boulanger& Olivia Gros
ISBN : 979-10-422-1646-7
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Pour G. Ch. Janine Arnould.
Pour Mme le juge Rothhut Clémence
(qui paradoxalement n’en a jamais eu de clémence)
et à tous ces « charognards » (vêtus de noir)
qui osent prétendre rendre la justice.
Pourcelles (néologisme féminin pluriel de pourceau)
que je ne pourrais jamais aimer.
Pour ma fille Ambre,
dont le sourire illumine, malgré tout, les restes de ma vie.
Pour Soline Van Den Eynde, et cette voix si réconfortante.
À la mémoire de Guy Berwald, prof de français,
parti bien trop tôt.
Intituler « Mon combat » est une provocation. Mais il est fondamental pour moi de faire passer un message : ma vie est un combat permanent.
Mes différences, et je n’aborde pas « pudiquement » le handicap de cette manière, ont fait de moi ce guerrier qui ne se repose jamais. Ce n’est pas faute de vouloir, mais la « vie » me l’interdit. La pudeur est l’une des premières choses que j’ai perdues. Dire, montrer, faire voir, ont été, sont encore des nécessités dans cette société qui aime à cacher, à ne rien dire. Je crois qu’on ne choisit pas qui on est. J’ai failli écrire « qui on naît ». Accepter ma nature est une étape aussi indispensable que d’accepter la nature des choses.
Paradoxalement, je n’accepte rien. Pas même ma dépendance croissante et le déclin inexorable de mes capacités physiques, liés à l’évolution de ma maladie. Mon capital d’indignation n’est que croissant, lui. Renoncer à mes combats, serait comme si on m’interdisait d’être ce que je suis, et c’est inacceptable. La seule à avoir pu « un peu » modérer tout cela est partie. Et je doute qu’une autre ne se présente avant longtemps. Un défi sans commune mesure à qui voudra tenter l’aventure. Je me retrouve face à cette société, qui évidemment, ne peut pas me plaire telle qu’elle est, avec l’impossibilité de l’intégrer parce qu’elle ne peut pas et ne veut pas m’intégrer.
Voir et entendre à longueur de discours prétendre à une égalité, à une fraternité, et à une solidarité, me donne la nausée. Ces prétentions hypocrites me rendent malade, quand « en toute transparence », ces gens qui composent notre société font exactement le contraire.
La répartition des richesses (ou devrait-on dire, de la précarité) n’a jamais été aussi inégale qu’aujourd’hui. Même du temps de l’esclavage, on leur donnait de quoi bouffer ! Ça n’est plus le cas.
Il n’y a pas une classe sociale qui ne fait pas de l’optimisation fiscale, son sport favori. Comme écrivait Daniel Balavoine il y a plus de trente ans : « Il ne suffit pas d’être pauvre pour être honnête ». Et paradoxalement, tous, y compris des chefs d’entreprises financièrement « à l’abri » depuis longtemps, réclament des primes, des subventions de toutes sortes, afin de travailler et de contribuer à notre pays. Et cela ne choque personne. Je ne suis pas un spécialiste du fonctionnement des finances de notre état, mais il me semble d’une évidence comptable que l’argent de ces subventions… vient de nos impôts versés. Qu’il est donc impossible de prendre d’un côté, sans donner de l’autre. Où passe l’argent ?
Qu’on me comprenne bien : il ne m’appartient pas, et je n’ai jamais souhaité me positionner en « donneur de leçon ». J’ai renoncé à pouvoir changer les gens depuis longtemps. J’ai simplement, dans ma position, le privilège de voir « les choses de loin » dans une relative et peu précaire sécurité. En tout cas, jusqu’au retour prévisible des pseudos nazillons au pouvoir (2025 ?).
La société m’exclut de manière quasi permanente, dans les faits, dans les actes. À chacun de mes projets, ou de mes tentatives de projets, celle-ci me renvoie, quasi instantanément, à « ma place », en me répondant, dans une violence inouïe « Non, tu ne peux pas, tu es handicapé ». Il m’a fallu plus de quinze ans, de lutte quotidienne, pour « encaisser » cette réponse primaire, oserais-je même « primate » et passer au-delà. Une majorité de gens répondent de cette manière, car ils ont été, ils sont encore parfois « conditionnés » à répondre comme ça.
Le pire pour moi est de me retrouver face à certains qui osent penser « que je me sers de mon handicap ». Cette pensée, cette possibilité me donne l’envie de leur couper une jambe, juste pour voir, qu’ils essaient sans. Ça vous paraît violent ? C’est normal, ça l’est.
Mais l’expression « se servir de son handicap » n’a aucun sens.
Évidemment, « je me sers de mon handicap » au même titre qu’un artiste peintre se sert d’une couleur, ou d’un pinceau, d’un couteau ou qu’un valide se sert de ses mains. Je ne l’ai pas choisi, ce handicap fait partie de moi au même titre que « tout le reste de mon corps ». Je vois ce reproche comme une absurdité, du « validisme » primaire comme dit une amie (si j’en ai encore).
Étant anticapitaliste, je ne peux pas « être rentable ». Ma religion me l’interdit. Et d’un côté, ma société me l’interdit. Leur rentabilité passe par la vision très primaire de rapporter financièrement plus que ce qu’on lui coûte.
C’est impossible dans mon cas. Le salaire que je pourrais espérer dans ma situation est trois à quatre fois inférieur à ce que je coûte quotidiennement. Mes frais médicaux ont explosé depuis dix ans. Uriner le café que je viens de boire coûte quatre fois le prix dudit café (les sondes urinaires sont chères…). Donc j’ai cessé cette « course » depuis longtemps. Il me semble inutile de poursuivre un combat perdu d’avance. Tant qu’à choquer, j’ai presque envie de vous écrire que « je n’ai plus le temps de travailler ». Ce n’est pas faute d’avoir essayé. Quand j’ai occupé un poste d’hôte de caisse dans une enseigne bien connue, on était « venu me chercher » pour y bosser. On a même tenté de m’y présenter « en vitrine » comme un exemple d’intégration. Ils ont osé… Moi, exemple d’intégration ? Les mêmes me licenciaient pour « faute grave » deux ans et demi plus tard par ce que j’avais douze euros en trop dans ma caisse, un dimanche précédant Noël, sur trois mille euros de caisse.
Cherchez l’erreur, une entreprise capitaliste me vire par ce que je lui aie laissé « mes pourboires ».