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"Transmissions" est une œuvre autobiographique dans laquelle l’auteur vous invite à explorer les méandres de sa vie, ses convictions idéologiques et son approche artistique. Avec une sincérité touchante, il dévoile réflexions, poèmes et contes, ouvrant les portes d’un univers riche et captivant. La musique, fil conducteur omniprésent, résonne à travers chaque page, insufflant une harmonie vibrante à ses écrits. Des acrostiches finement élaborés témoignent de son ingéniosité créative. À la croisée de la poésie, de la philosophie et de l’imaginaire, cet ouvrage offre une plongée dans l’esprit d’un artiste en quête perpétuelle de beauté et d’authenticité.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Jean-Pierre Spano, à travers ses œuvres, exprime sa vision du monde et les nombreuses réflexions qui le traversent. Auteur prolifique, il a publié plusieurs ouvrages aux éditions Le Lys Bleu, dont Mes 77 pensées citées et J’ai écrit et ils ont lu. Ses écrits, empreints de profondeur philosophique et d’interrogations existentielles, invitent à une exploration intellectuelle.
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Seitenzahl: 81
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Jean-Pierre Spano
Transmissions
© Lys Bleu Éditions – Jean-Pierre Spano
ISBN : 979-10-422-5163-5
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Dans ce livre, j’ai tenu à vous parler de ma vie, de ma pensée philosophique, de mes poèmes, de mes contes imaginaires, de ma passion musicale et, en dessert, de quelques acrostiches de ma création, spécialement pour vous.
Tout cela, dans un seul livre.
J’espère que vous passerez un bon moment de lecture.
C’est parti : un, deux, trois, lisez !
L’auteur
Cet ouvrage est l’itinéraire d’un homme qui voulait se prouver à lui-même qu’il était meilleur que ce que pas mal de personnes pensaient de lui, c’est-à-dire un homme simple, courageux.
J’ai essayé de montrer aux yeux du monde entier qu’être handicapé n’était pas forcément un obstacle et que cela pouvait aussi être un atout. Il a toujours été important pour moi de faire voir aux personnes qui n’étaient pas handicapées que tout est possible avec de l’envie, de la volonté, car le pire obstacle, c’est d’abord nous-mêmes et ensuite l’environnement qui nous entoure.
Il faut d’abord se demander ce que nous sommes réellement, que voudrait-on devenir, comment faire pour y arriver, avec quels moyens et se dire tout le temps : « Je vais y arriver. »
Je suis né le 19 août 1963 à l’hôpital de l’Hôtel Dieu à Lyon 2, ma mère m’a accouché dans des conditions déplorables.
C’était en quelque sorte une vraie boucherie.
Une infirmière apparemment pressée de me voir sortir, car ayant marre de voir ma pauvre mère gémir et se plaindre de douleur, m’a extirpé sauvagement en me déboîtant les deux épaules. Cela n’arrangeait rien par rapport à mon handicap de malformation dû, je crois, à une anesthésie que ma maman avait subie avant de se faire opérer d’une hernie, sans savoir qu’elle était enceinte de moi.
Je précise, je suis né par le siège, c’est-à-dire que je suis sorti par les pieds.
J’ai dû être réanimé deux fois et mis en couveuse, afin de reprendre mes esprits.
On m’a plâtré tout le haut du corps pour essayer de me remettre en place les deux épaules, ce qui n’a pas été très facile pour moi, car je faisais pas mal de bronchites à cause du plâtre.
Mes pauvres parents, désemparés de me voir comme ça, ne savaient pas vraiment comment faire pour se sortir d’une telle situation.
Alors, quelques personnes, voyant leur situation, n’ont pas hésité à venir leur prêter main-forte en leur conseillant de m’emmener à l’hôpital de Gien. Un hôpital qui se trouvait sur la presqu’île de Gien, où il y avait des malades qui souffraient de malformation et qui étaient là-bas pour essayer d’en sortir mieux qu’à leur entrée.
Je me souviens que mon père me disait : « Quand j’ai vu dans quels états étaient certaines personnes dans cet hôpital, je me suis senti soulagé, car à côté d’eux tu n’avais pas grand-chose, mon fils. »
À vrai dire, je n’ai pas trop souvenance de mon séjour à l’hôpital, car tout ce que je sais, je l’ai appris de mon père.
J’ai dû subir pas mal d’opérations des deux mains et des deux pieds et rester pas mal de temps plâtré.
Mes parents ne pouvaient pas venir souvent me rendre visite. Mais dès qu’ils pouvaient, ils venaient me voir, car c’était difficile pour eux de se déplacer. Mon père n’avait pas son permis de conduire et je me trouvais à plus de 500 kilomètres de Lyon. Ce n’était pas évident pour eux. Alors, de temps en temps, ils arrivaient à se faire accompagner et là, on pouvait se voir enfin.
J’ai dû commencer à marcher, à environ 4 ou 5 ans, en apprenant à me déplacer avec un déambulateur et en voyant ma petite sœur, Marie-Carmel, qui commençait juste à marcher. Pris de jalousie, j’ai jeté mon déambulateur et inconsciemment, grâce à elle, j’ai commencé à marcher à mon tour, tout seul moi aussi.
À l’hôpital de Gien, j’y suis resté trois ans, de 2 ans à 5 ans. Avant, j’étais pris en charge à l’hôpital de l’Hôtel-Dieu, là où je suis né. Donc, j’ai eu une enfance loin de tout et une vie pas très drôle en somme.
Tout au long de ma vie en grandissant, j’ai énormément souffert de cette période, car je n’avais pas vraiment les bases d’un enfant ayant grandi normalement.
Au début de ma scolarité en Cours Préparatoires, j’ai eu beaucoup de mal à m’adapter au monde extérieur.
C’était nouveau pour moi, j’avais du mal à communiquer avec les autres et je me renfermais sur moi-même, car je ne sais pas pourquoi, à quelques moments, je ressentais des angoisses et peurs et j’étais incapable de me les expliquer.
Ces angoisses me prenaient et me paralysaient tout le corps.
Puis, petit à petit, j’ai commencé à me faire quelques copains, avec qui je commençais à apprendre à savoir vivre en groupe. J’essayais en somme d’être un peu plus sociable.
J’ai fait toute ma scolarité à l’école primaire à l’école Sainte-Thérèse de La Plaine.
J’avoue que je n’étais pas trop assidu en classe et que je passais beaucoup de temps à rêvasser et les professeurs me le faisaient souvent remarquer.
Je passais aussi mon temps à griffonner des poèmes sur le coin d’un papier. Un jour, je me suis fait prendre en flagrant délit, par mon professeur de CM2 et il me confisqua le cahier où j’avais écrit quelques poèmes et les avait gardés précieusement pour lui en souvenir de moi. Et quand, plus de vingt ans après, je le croisai par hasard, il me le reparla et on partit en riant tous les deux de ces souvenirs mémorables.
Le vrai gros problème que j’ai dû subir aussi, c’est le regard des autres et le fait que certains gamins de mon âge étaient sans cesse en train de se moquer de moi. Tout au long de mon existence, je l’ai traîné comme un boulet. Jusqu’à l’âge de 35 ans, on va dire, j’étais très complexé par mon physique et cela m’a porté pas mal préjudice auprès des jeunes filles qui ne comprenaient pas pourquoi je les fuyais.
Ce n’était pas parce que je ne les aimais pas, mais c’était que je me sentais mal à l’aise en pensant que j’avais un physique différent des autres. J’avais honte, en somme, de ce que j’étais.
Plus je grandissais et plus, je ne sais pas pourquoi, ressurgissaient en moi ces angoisses de peur que je n’arrivais pas à contrôler. J’étais obligé de me cacher pour pleurer un bon coup avant de retrouver mes esprits.
Arrivé à l’âge de mes 12 ans, je rentrais au collège et pour la première année, je me trouvais dans une classe mixte, car à l’école primaire où j’étais, il n’y avait que des garçons.
J’ai pu faire connaissance avec des filles et je ne sais pas pourquoi, cette année-là, je me suis senti bien, car je parlais plus aux filles, qu’aux garçons.
Cela rendait même jaloux quelques copains à moi qui ne comprenaient pas pourquoi les filles venaient plus vers moi que vers eux. Mais cela restait, dans l’ensemble, bon enfant et je leur disais qu’il fallait être gentil avec les filles et surtout les faire rire, car elles aimaient bien ça.
J’ai passé ma 6e et ma 5e au collège les Battières et je me suis retrouvé au collège Charcot où j’ai effectué ma 4e.
Cette année au collège Charcot, à vrai dire, a été l’une des plus belles années de ma vie.
En fait, c’est l’année où je suis sorti pour la première fois avec une fille.
J’étais tellement timide et cette fille me plaisait tellement, qu’elle a dû le sentir. Moi de mon côté, je n’osais pas lui dire que je l’aimais et que je ne sais, par quelle magie, elle me demanda : « Tu m’aimes ? » À cette question, je lui répondis : « Oui, je t’aime. » De là, tout est parti et c’est même elle qui a pris l’initiative de m’embrasser en premier.
J’avoue que pour la première fois, j’étais toute chose et que j’étais un peu maladroit au départ, mais après, ça allait mieux.
L’année d’après, je rentrais en LEP (Lycée d’Enseignement Professionnel) Jacquard à Oullins pour essayer de passer un C.A.P. de vente en habillement et accessoires.
Ce fut aussi l’une de mes plus belles années. La seule erreur que j’ai pu faire, cette année-là, c’est que je ne pensais qu’à draguer les nanas, à rigoler et faire le pitre, au lieu d’étudier. Du coup, je me suis fait virer en fin d’année.
Je me suis trouvé ainsi, par obligation, à entrer dans la vie active : je venais d’avoir 16 ans.
Vu que l’école était obligatoire jusqu’à 16 ans, on m’a dit gentiment : « Monsieur Spano, vu que vous avez passé votre temps à ne rien faire de votre première année, ici, nous vous renvoyons à la vie active. »
Mon pauvre père était désemparé en me disant : « Qu’est-ce que je vais pouvoir faire de toi, maintenant, tu peux me le dire ? »
Mon père avait pris rendez-vous avec une assistante sociale pour voir s’il y avait une solution pour moi, afin que je ne reste pas ici, à rien faire.
L’assistante sociale nous a conseillé d’aller à la COTOREP : un organisme qui s’occupe du reclassement des personnes handicapées.
Nous y sommes allés et mon père a dû remplir un dossier pour une demande de stage dans un centre pour personnes handicapées.