Un amour aux temps gallo-romains - Christine Virbel Alonso - E-Book

Un amour aux temps gallo-romains E-Book

Christine Virbel Alonso

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Beschreibung

Un peu plus de trente ans après la Guerre des Gaules, dans une bourgade appelée Salera Briva (Salbris), le petit-fils d'un forgeron gaulois ayant combattu les armées de César va tomber amoureux de la fille d'un riche marchand romain. Ce dernier espère surtout trouver un mari bien placé socialement pour sa fille. L'histoire se terminera-t-elle par un mariage d'amour ou par un mariage d'intérêt ?

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Seitenzahl: 108

Veröffentlichungsjahr: 2024

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S.O.S. Écureuils

(tome 1)

S.O.S. Abeilles : Inès s’en m(i)êle !

(tome 2)

Moineau sans abri : Inès piaffe d’impatience

(tome 3)

À ma divine Inès et au talentueux Magnus de cette histoire qui a bien dû exister.

Les membres de la famille gauloise

(Les Gaulois sont des Celtes)

Arios : forgeron, né à Salera Briva(1) en 72 avant J-C.

Vénitouta : cheffe de famille et femme d’Arios née en 70 avant J-C à Salera Briva.

Cengolatius : bronzier, fils d’Arios et de Vénitouta, né à Salera Briva en 50 avant J-C.

Aresagia, femme de Cengolatius, née en 48 avant J-C à Avara(2).

Appia, fille d’Arios et de Vénitouta, née à Salera Briva en 49 avant J-C.

Magnus : orfèvre, fils de Cengolatius et d’Aresagia, né à Salera Briva en 32 avant J-C.

Cernos : petit frère de Magnus, né en 20 avant J-C à Salera Briva.

(1) Salbris

(2) Avara en Celte puis Virsionis en latin : Vierzon

Les membres de la famille romaine

Cuadru Quintus : riche marchand spécialisé dans l’import-export, né à Rome en 47 avant J-C, venu s’installer à Salera Briva pour commercer depuis les nouveaux territoires de l’Empire romain.

Histia : femme de Cuadru Quintus, née à Antium sur la mer Tyrrhénienne au Sud de Rome en 45 avant J-C.

Inesa : fille de Cuadru Quintus et d’Histia, née à Massalia4 en 30 avant J-C.

Servus Aegyptus : esclave égyptien arrivé à Rome à l’âge de 4 ans en 47 avant J-C.

4 Marseille

Sommaire

Les membres de la famille gauloise

Les membres de la famille romaine

Chapitre 1: Un travail important à finir

Chapitre 2: Mère, fille et bru* pour diriger la famille

Chapitre 3: Une nouvelle cliente pour Magnus

Chapitre 4: Savoir ce qui est le plus important

Chapitre 5: À trois sur un lit pour dîner

Chapitre 6: Un secours inattendu

Chapitre 7: Une soirée révélatrice

Chapitre 8: Des lendemains prometteurs

Chapitre 9: Ne pas vendre la peau de l’ours…

Chapitre 10: L’avenir n’est pas encore écrit

Chapitre 11: Honnête envers soi-même et sincère avec les autres

Chapitre 12: L’amour, toujours l’amour

Épilogue

Chapitre 1Un travail important à finir

Le coq du poulailler familial commençait à chanter quand Magnus sortit de la maison. En ce petit matin de début juin, l’air était doux et embaumait l’herbe mouillée par la rosée. Magnus s’était levé un peu plus tôt que d’habitude car il devait terminer un bijou incrusté de corail pour un client romain qui passerait dans l’après-midi. À dix-sept ans, le jeune homme avait déjà dix ans d’expérience dans le métier d’orfèvre et sa réputation dépassait largement les limites de Salera Briva5 où il habitait avec sa famille. C’est son père, Cengolatius, qui lui avait conseillé de choisir ce métier lorsque Magnus était devenu un homme, à six ans, et qu’il l’avait pris en apprentissage dans son atelier de bronzier. Cengolatius avait tout d’abord montré à son fils ses réalisations : des clefs, faciles à tenir en main pour un petit garçon de cet âge, et des cruches pour la cervoise que l’on buvait chaque jour à la maison. Il lui avait aussi montré les oenochoés, des pichets bombés au col resserré utilisés par les Romains pour puiser dans une grande vasque du vin coupé à l’eau salée que l’on versait ensuite dans des coupes. Le vin était déjà connu des tribus gauloises grâce aux échanges commerciaux qui existaient depuis des siècles, d’abord avec les Grecs puis avec les Romains. Mais couper le vin avec de l’eau salée au lieu de le boire pur était devenu un signe distinctif chez les riches Gaulois qui trouvaient très chic de reprendre des habitudes romaines. Cengolatius fabriquait des oenochoés depuis deux années, grâce à la petite forge installée dans son atelier. Pour intéresser son fils, le bronzier avait donc bien fait les choses et quand il avait vu les yeux du garçonnet s’écarquiller devant le travail délicat des objets qu’il lui montrait, il lui avait demandé s’il voulait savoir comment il les fabriquait. Magnus avait acquiescé immédiatement. Cengolatius lui avait alors expliqué les étapes de la fabrication. Bien-sûr, le garçonnet n’avait pas le droit de toucher à la forge, car c’était trop dangereux. Mais dès les premières semaines de son apprentissage, Cengolatius demanda à son fils d’exécuter des petites tâches et il s’aperçut que Magnus était très doué et pouvait composer des dessins très fins sur les moules dans lesquels il faisait couler l’alliage. A la fin de son apprentissage, un an plus tard, Magnus connaissait toutes les étapes de la fabrication et pouvait réaliser presque toutes les pièces fabriquées par son père. En guise de cadeau signifiant la fin de la formation du garçon, Cengolatius lui avait proposé de décorer comme il le souhaitait toute une ligne d’objets de table. Magnus avait fait, comme on dit, un véritable « travail d’orfèvre ». Les pièces s’étaient vendues comme des petits pains et les clients demandaient si de nouveaux services de table seraient prochainement disponibles ! Cengolatius comprit alors que son fils avait de l’or dans les mains et lui proposa de s’associer à lui en se spécialisant dans la fabrication des objets les plus délicats et aussi de bijoux. Magnus pourrait chauffer seul les métaux précieux sur un minuscule feu, sans risque. Pour des objets plus imposants, Cengolatius pourrait les couler sur sa forge et les vendre à un prix modique à son fils. Ainsi, Magnus s’était lancé dans la fabrication de bracelets torsadés et de torques, ces imposants colliers souvent terminés par deux boules lisses ou décorées. Il en fabriquait de simples en fer, pour les clients peu fortunés mais désireux de paraître à leur avantage lors de fêtes ou de mariages. Magnus s’arrangeait pour les tresser finement et s’il ne les ornait pas, il pratiquait des petits trous tout autour de chaque boule pour donner un style plus travaillé et donc plus noble à l’objet. Pour les clients très fortunés, le jeune homme pouvait réaliser des bijoux en or, parfois ornés de façon un peu trop ostentatoire à son goût comme lorsqu’un commerçant gaulois particulièrement fier de sa réussite lui avait commandé un torque sur lequel devaient ressortir des pointes de lances (arrondies pour ne pas se blesser) en alternance avec des formes tarabiscotées et plates ! L’ensemble était lourd, peu harmonieux et très cher. Le client avait été enchanté du résultat car tout le monde comprenait en voyant ce bijou que son propriétaire n’avait pas regardé à la dépense pour le faire fabriquer. C’est donc qu’il pouvait se le permettre !

- J’aime bien les lances mais pas les espèces de nuages aplatis, avait déclaré Arios, le grand-père de Magnus, venu voir les réalisations de son petit-fils dans son atelier. Arios était forgeron et tout le monde le craignait un peu à Salera, sauf sa femme Vénitouta. Il faut dire que l’homme était très impressionnant avec ses muscles d’airain, sa voix d’ogre et une force de taureau. Sa forge près de la rivière était énorme et crachait le feu jour et nuit. Arios y frappait les métaux avec une masse aussi lourde que la massue du demi-dieu Hercule, dans un bruit et une chaleur d’enfer. Le forgeron avait fait la guerre lorsque Jules César avait envahi le territoire celte situé entre la mer et les Alpes, qu’il avait appelé la Gaule, trente-sept ans auparavant. Arios allait à la bataille torse nu, ne craignant personne. On lui avait décerné un torque d’or en signe de reconnaissance de sa bravoure qu’il avait porté lors des batailles suivantes pour impressionner les ennemis et servir de modèle aux autres combattants des Bituriges, nom de sa tribu. Mais après plusieurs combats, son chef lui avait expliqué qu’il serait dorénavant plus utile à la forge que sur le champ de bataille, car les armes étaient aussi importantes que le courage et il en fallait beaucoup. Têtu et voulant montrer sa vaillance, Arios avait encore participé à plusieurs combats avant de retourner à sa forge. La guerre s’était ensuite déplacée plus loin vers le Nord. Il avait alors travaillé jour et nuit pour fabriquer des épées pour les autres clans gaulois, pour les Carnutes notamment, dont il disait pourtant qu’ils étaient « de sacrés crâneurs6 » ! Enfin, la guerre avait cessé. Les Romains, vainqueurs, n’avaient cependant pas imposé tant de changements que cela dans la vie des gens, alors les Gaulois les avaient acceptés, trouvant leur intérêt à commercer avec eux. Des Romains vivaient donc dans le village ou dans de grandes propriétés agricoles, les villas, fournissant des denrées alimentaires en abondance aux villages alentour. De leur côté, les Romains appréciaient les tissus aux couleurs vives des Gaulois dont les fils étaient teints avant d’être tissés, contrairement aux étoffes romaines, ce qui permettait de créer des habits avec des motifs variés. Ils admiraient également les inventions gauloises, comme la moissonneuse, poussée par un âne, ou la brouette qu’ils leur achetaient en grandes quantités pour les revendre en Italie et dans les autres provinces de la République puis de l’Empire.

Au fil des ans, les nouveaux venus romains s’étaient intégrés à la communauté gauloise et lui avaient aussi fait découvrir de nouvelles denrées, comme l’huile d’olive déjà consommée sur la côte Méditerranéenne avant la conquête de Jules César, grâce au commerce international. Les Romains avaient aussi montré aux Gaulois comment ils fabriquaient des maisons en pierre au toit de tuiles et ces derniers, pragmatiques, s’accordaient à dire que ces maisons dureraient des siècles, alors que les maisons de bois au toit de chaume gauloises devaient être renforcées après quelques années seulement.

Même si la nouveauté ne lui faisait pas peur, Arios avait décidé de rester fidèle à la cervoise et au saindoux, pour honorer les traditions celtes ancestrales, surtout lorsqu’il avait vu des Romains porter des torques à leur tour, pour honorer leurs propres soldats ou pour en faire un ornement de luxe. En revanche, le fils d’Arios, Cengolatius, influencé toute son enfance par les moeurs romaines, appréciait ouvertement les denrées et le style de vie des conquérants, notamment les bains. Afin de faciliter les échanges commerciaux et les actes administratifs, il avait romanisé son prénom, passant de Escegolatius à Cengolatius. Pour Magnus, né sous l’Empire romain qui donnait dorénavant la nationalité romaine à ses sujets même hors d’Italie, le vin, l’huile ou les bains ne constituaient plus de nouveautés. Ils faisaient partie de sa vie depuis toujours. Le jeune homme portait d’ailleurs un prénom romain, ce qui lui semblait tout à fait normal. Il respectait les origines de ses parents et de ses grand-parents, mais lui était romain et parfaitement intégré.

En ce matin de juin, Magnus ne pensait pas à tout cela en entrant dans son atelier. Il avait un travail à finir et voulait que le résultat soit parfait. Une fois le bijou terminé et la vente réalisée, il pourrait se permettre de réfléchir à de nouvelles parures ou à de nouveaux accessoires comme de luxueuses fibules, des broches servant à tenir les vêtements, qui plairaient aussi bien aux riches Gaulois qu’aux Romains fortunés. Magnus se concentra donc sur sa tâche et il venait de mettre un point final à son bijou lorsque son petit frère de cinq ans, Cernos, déboula dans l’atelier.

- Maman dit que tu dois venir manger, Magnus.

- J’ai justement fini. Mais dis-moi, Cernos, lorsque je suis parti travailler ce matin, tu dormais encore, n’est-ce pas ?

- Oui Magnus.

- Tu me vois donc pour la première fois aujourd’hui.

Oui Magnus

, répondit le garçonnet qui commençait à comprendre où son grand frère voulait en venir et baissait déjà les yeux.

- On ne t’a donc pas appris la politesse ?

- Si Magnus.

- Alors que dit-on quand on voit une personne pour la première fois de la journée ?

- On dit bonjour.

- Exactement. Alors, j’attends.

Salvé Magnus

, prononça Cernos à voix basse.

Salvé Cernos

, répondit Magnus.

Et comme ce dernier ne voulait pas vraiment gronder son petit frère, maintenant que celui-ci lui avait dit bonjour, Magnus s’écria :

- On fait la course ? Le premier arrivé aura un verre de vin ce midi !

Retrouvant sa gaité naturelle, le petit garçon se mit à courir comme un fou pour arriver le premier à la maison. Celleci se trouvait à quelques mètres seulement des ateliers et de la rivière en suivant la voie romaine7. Magnus resta derrière son petit frère volontairement pour le laisser gagner.

5 Salbris

6