Un Monde de Femme - Sophie Richard-Lanneyrie - E-Book

Un Monde de Femme E-Book

Sophie Richard-Lanneyrie

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Beschreibung

Ce roman, humoristique et de science fiction, conte l'histoire d'un monde aseptisé, peuplé exclusivement de femmes qui se reproduisent par insémination artificielle en éliminant tout sexe masculin. Ce monde est gouverné par la Reine Impéria. Des couples de l'Ancien Monde sont toutefois conservés dans le zoo ouvert au public. A la suite d'une erreur de manipulation lors de sa fécondation, l'héroïne, Océane, se retrouve enceinte d'un enfant mâle. Elle refuse d'avorter. Pour sauver sa vie et celle de son enfant, elle se voit contrainte de s'enfuir du Monde de Femme. A partir de ce moment, commence, pour Océane, une aventure qui lui fera découvrir un monde inconnu d'elle, la mènera sur les traces de ses origines, lui fera rencontrer l'amour. et chamboulera l'organisation bien réglé du Monde de Femme.

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Seitenzahl: 170

Veröffentlichungsjahr: 2022

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Ouvrages de Sophie Richard-Lanneyrie

Aux Éditions BOD :

Romans et Nouvelles

Les Contes de Sophie

Un Monde de Femme

Les aventures d’Odilon

Le trésor du Pirate

La fille du Vent

Les apprentis anges gardiens

Essais

Les grandes histoires de la mythologie.

Une histoire de la communication au travers de la création et de la

transformation de l’espace public.

La vie et l’histoire des Salons des XVIIème et XVIIIème siècles.

Aux éditions Le Génie :

Livres de cours et d’exercices

Histoire et Théorie de la communication : bagage culturel et pratique

pour l’analyse critique

Les Clés du Marketing

Exercices de Marketing

Dictionnaire du Marketing

Les Clés du marketing International

Exercices de marketing international

Annales d’Étude de Cas BTS Communication Pochette F1, F2 et Étude

de cas BTS Communication (Directrice de Collection)

12 cas de communication d’entreprise (théorie, méthodologie et pratique)

Essai (Collection Les mini-génies)

L’E-marketing

Le mobile-marketing

La délocalisation

La PNL

Le Coaching

Sous le pseudonyme de Sophie Chalandry

Contes féériques et extraordinaires.

Nouvelles policières et mystérieuses.

Contes maritimes et bucoliques.

Contact auteur : [email protected]

Site Internet : http://sophie-richardlanneyrie.fr

Blog : http://sophierichardlanneyrie.overblog.com/

Sommaire

CHAPITRE 1

CHAPITRE 2

CHAPITRE 3

CHAPITRE 4

CHAPITRE 5

CHAPITRE 6

CHAPITRE 7

CHAPITRE 8

CHAPITRE 9

CHAPITRE 10

CHAPITRE 11

CHAPITRE 12

CHAPITRE 13

CHAPITRE 14

CHAPITRE 15

CHAPITRE 16

CHAPITRE 17

CHAPITRE 18

CHAPITRE 19

CHAPITRE 20

CHAPITRE 21

CHAPITRE 22

CHAPITRE 23

CHAPITRE 24

CHAPITRE 25

CHAPITRE 26

CHAPITRE 27

CHAPITRE 28

CHAPITRE 29

CHAPITRE 30

CHAPITRE 31

CHAPITRE 32

CHAPITRE 33

CHAPITRE 34

CHAPITRE 35

CHAPITRE 36

CHAPITRE 37

CHAPITRE 38

CHAPITRE 39

CHAPITRE 1

Les yeux rivés sur l’écran du téléviseur accroché sur le mur, Océane regardait, avec une grande attention le programme qui était diffusé.

- Tu devrais venir voir ! lança-t-elle à son amie qui préparait le dîner dans la cuisine, c’est époustouflant !

Dans l’encadrement de la porte, Lydie apparue portant à la main un plateau-repas rempli de victuailles. Elle était vêtue d’une courte robe verte et sa chevelure blonde était terminée par une longue queue de cheval.

Elle fit quelques pas et déposa le plateau et son contenu sur la table basse devant le canapé où Océane était installée.

- Tu regardes encore cette émission de télé-réalité, fit Lydie en jetant un regard détaché au poste de télévision

- Ce n’est pas une émission de télé-réalité, répartit Océane, c’est bien plus que cela : c’est un véritable documentaire !

Tous les jours, aux environs de 18 heures, Océane attendait avec une grande impatience, le reportage diffusé sur la chaîne unique « Extase ».

Il s’agissait d’une émission intitulée « Plonger dans l’origine des civilisations » qui retraçait l’évolution des êtres disparus qui avaient appartenu, un temps, à l’« ancien monde ».

Le volet de l’émission du jour portait sur le « Verger des saveurs », un immense jardin botanique et zoologique dont la ville s’enorgueillissait et où certaines espèces étaient conservées grâce à un procédé de reproduction tenu secret.

Le sujet que regardait Océane était plus spécifiquement consacré aux 5 derniers spécimens de couples d’humains hétérosexuels (un par continent) que possédait le zoo dans sa ménagerie.

- Je ne comprends pas que tu regardes ce genre d’émission dit Lydie sur un ton de mépris. Je ne vois pas ce qui peut t’intéresser dans cet étalage de corps nus immondes !

- Ce ne sont pas des corps nus immondes comme tu dis, rétorqua Océane. ces hommes et ces femmes font partie de notre héritage commun. Ce sont nos ancêtres, Lydie ! D’une certaine façon, ce sont d’eux que nous descendons ! Regarde celui-là par exemple, il est beau n’est-ce pas ? Il s’appelle XN12 !

- Beau ! Mais Océane, ces gens sont tous poilus ! Bah ! Nous ne sommes tout de même pas des singes ! Tous ces poils, quelle horreur !

- Moi je trouve ça plutôt sexy ! Ces poils leur donnent un côté mâle rassurant. Tu ne trouves pas ?

Lydie ne répondit pas.

- Ces êtres existaient avant que notre civilisation n’apparaisse, continua Océane. Les conserver en vie et leur permettre de se reproduire, c’est un peu comme conserver un morceau de notre histoire !

- Notre histoire ! Mais on nous rabâche à longueur de journée que notre histoire commence avec nous et que c’est nous qui façonnons l’avenir !

D’ailleurs, je ne vois pas comment des mâles et des femelles enfermées dans des cages dans un zoo pourraient nous renseigner sur ce que nous étions il y a…des dizaines d’années ! Tandis que les fossiles…

- Tu n’y es pas. Ces bêtes ont été enfermées alors qu’elles étaient enfants. Elles sont issues de l’ « ancien monde », celui où les bêtes vivaient en couple et où il existait encore des mâles. C’était bien avant la prise du pouvoir par la déesse Imperia qui a exterminé tous les couples à l’exception de ces cinq spécimens de couples qui nous restent et qui sont exposés dans ce zoo ! Le producteur de l’émission a eu l’idée de prélever deux des cinq couples et de les placer dans un appartement comme le nôtre afin d’étudier leur façon de vivre. C’est étonnant !

- C’est bien ce que je dis, c’est une émission de télé-réalité !

Lydie s’éloigna en haussant les épaules et, avant d’entrer dans la cuisine, se retourna et lança.

- Je te rappelle que nous avons du monde à dîner ce soir et que c’est ton tour de mettre la table !

Océane éluda la remarque de son amie et se replongea attentivement dans l’écoute de l’émission.

Océane, la brune aux cheveux courts et Lydie, la blonde aux cheveux mi-longs souvent tirés en queue de cheval, étaient sensiblement de même taille. Elles se connaissaient depuis le début de leurs études. Étant toutes deux célibataires, et comme il était de bon ton de ne pas vivre seul, elles avaient décidé de partager, provisoirement, l’appartement d’Océane, ce qui leur permettait de travailler ensemble sur certaines matières qu’elles avaient en commun.

Puis, au fil des années, le provisoire devint définitif et les deux amies continuaient à cohabiter depuis 4 ans.

Le petit appartement de trois pièces d’Océane était situé dans un quartier calme, un peu en retrait du « quartier des devoirs » appelé ainsi en raison de la tâche que chaque femme, à l’issue de ses études, devait accomplir pour la société en échange de quoi celle-ci lui octroyait, gracieusement, le gîte et le couvert tout au long de sa vie.

Océane et Lydie, tout comme la plupart de leurs congénères, étudiaient dans le Centre Universitaire d’Apprentissage des Civilisations (CUAC) : Océane était étudiante en master d’anthropologie et Lydie en master de paléontologie.

Leurs études leur avaient permis de connaître un autre monde, l’« ancien monde », bien différent de celui dans lequel elles vivaient. Elles avaient ainsi appris, au cours de leur apprentissage que, depuis de nombreuses décennies, les êtres masculins avaient progressivement disparu de la surface du globe et que seules les femmes avaient subsisté. Les progrès de la science leur permettaient de mettre, seules, des enfants femelles au monde afin de perpétuer leur espèce, des arrêtés ministériels interdisant aux femmes de donner naissance à des enfants mâles.

L’émission permettait à Océane d’en apprendre davantage sur les êtres de sexes masculins ce qui lui serait fort utile pour l’exposé qu’elle devait faire la semaine suivante dans le cadre de son cours sur les lignées humaines et le comportement des êtres humains de l’« ancien monde ».

L’émission abordait maintenant la technique de reproduction des primates par copulation. Océane posa la branche de céleri qu’elle grignotait sur le plateau, sortit son carnet et commença à prendre des notes. Mais Lydie l’interrompit en se plaçant entre le poste de télévision et la table basse, les mains sur les hanches.

- Océane, il va bientôt être 19 heures ! Voilà près d’une heure que tu te "légumes" devant ce poste et nos amies arrivent à 20 heures ! Nous ne serons jamais prêtes à temps.

- Ne t’angoisse pas pour des bêtises, Lydie ! répondit Océane en se ballottant d’une fesse sur l’autre pour tenter d’apercevoir l’écran que son amie lui cachait, l’émission est bientôt terminée et tout de suite après je t’aide à préparer le dîner et à mettre la table. Je te le promets. Mais par pitié, écarte-toi, je voudrais voir la fin de l’émission

- Et c’est encore moi qui vais être de corvée pour préparer le repas !

Lydie, exaspérée, leva les bras en l’air et les yeux vers le ciel et retourna agacée dans la cuisine.

Sur l’écran, quelques images montraient des hommes et des femmes enlacés puis, le générique fut lancé. L’émission était terminée.

Océane posa son bloc, éteignit le poste en tapant deux fois dans ses mains et rejoignit son amie dans la cuisine.

CHAPITRE 2

Dans la cuisine, Océane trouva Lydie en train de couper, minutieusement, des rondelles de tomates et de concombre qu’elle mettait ensuite dans un grand saladier.

- Tu prépares ta fameuse salade Lydie !

- Coupe les poivrons qui sont à coté en fines lamelles et joins les à la préparation dans le saladier, dit simplement Lydie en guise de réponse

Océane s’exécuta.

- Cette émission est vraiment intéressante, tu sais Lydie et j’apprends des choses passionnantes

- Ah oui, lesquelles par exemple ? ironisa Lydie

Océane ne releva pas la réflexion de son amie.

- Sais-tu pourquoi les hommes ont disparu de notre planète ?

- Non

Lydie réfléchit quelques instants.

- Je crois qu’ils ont été exterminés. Ou bien ils sont morts d’une épidémie. Je ne sais plus

- Dans le documentaire tout à l’heure, on expliquait que, dans l’ancien monde, les hommes et les femmes avaient coutume de se reproduire de façon bestiale : ils copulaient, je crois ou quelque chose comme cela

- Copu…quoi ? Qu’est-ce que cela veut dire ?

- Je ne sais pas, je crois que cela s’apparente à ce que font les bêtes au zoo ou à quelque chose d’approchant.

- Et en quoi cela est-il intéressant ?

- Mais enfin Lydie, il n’y a pas que les fossiles dans la vie, fit Océane en référence aux études de paléontologie de son amie.

- Peut-être, mais au moins un fossile c’est propre ! rétorque Lydie

- Mais grâce aux fossiles tu peux connaître l’évolution de nos ancêtres rétorqua Océane

- Oh toi et tes ancêtres ! Ne peux-tu te mettre une fois pour toutes dans la tête que nous vivons dans un monde neuf et que nos ancêtres n’existent pas ! Nous sommes la première race d’êtres purs ! Nous n’avons pas d’ancêtre ! Les êtres qui ont vécu avant nous n’appartiennent pas à la même lignée. Nous n’avons pas le même patrimoine génétique

- C’est ce que l’on veut nous faire croire, en effet.

Mais…

- Que vas-tu encore inventer ? Océane tu as déjà été rappelée à l’ordre plusieurs fois par nos professeurs. Tu as une tournure de pensée contraire aux bonnes mœurs.

- Et que sont les bonnes mœurs ? Sont-ce celles que l’on nous apprend ?

- Mais tout le monde se plie à ces mœurs, pourquoi serais-tu différente des autres ? s’insurgea Lydie

- Je ne sais pas Lydie, reconnut Océane. Je ne pense pas comme tout le monde. Je vois bien que je suis différente. J’ai besoin de voir au-delà des apparences, de ce qu’on nous montre. J’ai besoin de rechercher les vérités cachées. J’ai l’impression que l’on ne nous dit pas tout. Je suis toujours insatisfaite.

Il me manque, quelque chose, mais je ne pourrais dire quoi.

- Passe-moi les courgettes, lança Lydie agacée. Je te connais, mais tu vas finir par avoir des problèmes.

Je dis ça pour toi Océane, pour ton bien. Il faut te reprendre. Regarde nos amies, tu avais réussi à en convaincre certaines et puis…un jour, elles ont disparu, on ne les a plus jamais revues.

Un silence pesant tomba sur les 2 jeunes filles.

- Oui je sais. Je m’en veux beaucoup. Mais pourquoi les a-t-on punies, elles, alors que c’était moi la fautive ?

- Je ne sais pas fit Lydie avec une moue dubitative

Les deux amies continuèrent à éplucher, en silence, les légumes posés sur la table lorsqu’une voie désincarnée, lisse et calme, se fit entendre, semblant sortir des murs.

Ainsi, chaque jour, plusieurs fois par jour, à heure fixe, la voix d’Imperia résonnait dans les demeures, répétant les mêmes mots, les mêmes phrases.

- « Bonjour les enfants »

- C’est l’heure de notre émission quotidienne, dit Lydie avec excitation. Moi, je préfère cela à ton reportage télé !

- Chacun ses goûts, répondit Océane en continuant d’éplucher les poireaux et la mangue issue de l’agriculture biologique que son amie lui avait glissée devant elle, mais ton haut-parleur n’a pas d’image

- Les images, on se les fait dans la tête, Océane. Chut !

La voix d’Impéria qui émanait du haut-parleur situé dans le mur de la cuisine continua :

- « Je voulais vous dire, mes enfants, combien je suis fière de vous. Vous êtes ma récompense. Votre vie exemplaire est source de joie pour moi. Nous comptons mille naissances de plus cette année.

J’espère encore doubler ce chiffre l’année prochaine.

Il faut toujours voir plus grand ! C’est vous qui façonnez notre avenir à toutes ! Le bonheur est dans notre monde de femmes ! Notre monde de femmes est Le Bonheur ! Soyez heureuses ! »

- C’est sa phrase favorite. Imperia la répète tous les jours ! fit remarquer Lydie

- Si ça continue on va toutes devenir des mères porteuses, genre couveuse professionnelle à façonner les bébés ! lança Océane sur un ton sarcastique

- Océane ! Tu ne devrais pas parler ainsi. Les murs ont des oreilles, tu sais bien.

- Oui je le sais, mais qu’ils m’entendent les murs ! Ce n’est pas parce qu’ils ont des oreilles qu’ils vont m’empêcher de penser !

Lydie versa sur la salade un assaisonnement de son invention.

- Moi je songe à avoir un enfant, dit fièrement Lydie. Je vais avoir bientôt l’âge, tu sais.

Océane leva les yeux sur son amie.

- Mais toi… ?!

- Quoi moi ! je serai trop vieille bientôt, n’est-ce pas ? Vingt-cinq ans dans quelques mois, la date limite pour avoir son premier enfant ! C’est comme pour les gélules alimentaires ! Passée la date, on est avarié ! Une honte pour la société

- Il nous faut toutes avoir des enfants, tu le sais bien dit calmement Lydie. Et plus nous en avons, plus la société nous récompense pour nos efforts.

- Et bien moi je n’aurai pas d’enfant !

- Mais tu ne peux pas dire cela ! Océane ! Tu as reçu une convocation pour te rendre au Centre de Fécondation Féminine (CFF). Tu dois y aller !

- Oh, mais j’irai et je leur dirai que je ne veux pas d’enfant !

- Alors tu serais condamnée à effectuer des tâches d’intérêt général, les mains dans les ordures ou quelque chose dans le genre. Et tes études ? À quoi te serviront tes études ?

- Et si je suis mère d’une marmaille de mioches, à quoi me serviront mes études ?

- Mais ce n’est pas toi qui les élèves, ces gamines, les Centres d’Apprentissage s’en chargent très bien.

Tu sais bien qu’il ne faut pas que l’on développe de sentiment maternel, nous n’en avons pas le droit.

Cela fait partie de l’ancien monde

- Tout ce qui était bien fait partie de l’ancien monde !

La sonnerie de la porte retentit, d’un gazouillis mélodieux. Lydie posa son couteau et alla ouvrir laissant Océane, seule, dans la cuisine finissant de touiller la salade.

CHAPITRE 3

- Primevère ! Tu es la première. Entre, je t’en prie, dit Lydie en s’effaçant pour laisser entrer la jeune fille qui se tenait sur le palier.

- Sois heureuse, ma chérie ! déclara Primevère

- Sois heureuse Primevère !

Primevère portait un uniforme beige en vigueur dans la société pour les jeunes filles trop jeunes pour avoir un enfant, c'est-à-dire moins de vingt ans. Mais Primevère y avait ajouté un magnifique chapeau bleu qui rappelait la couleur de ses yeux pers.

- Je ne suis pas trop en avance j’espère ?

- Mais pas du tout, rassura Lydie en apercevant une jeune fille derrière Primevère

- Je me suis permis de venir avec Marguerite, fit Primevère en se retournant. Je sais que cela ne vous dérangera pas.

- Mais non, tu es la bienvenue Marguerite. Entrez toutes les deux, nous n’allons tout de même pas rester sur le pas de la porte toute la soirée !

Les deux jeunes filles sourirent et entrèrent.

Marguerite portait le même uniforme beige que Primevère, mais elle avait complété son vêtement par un foulard rouge orangé qui s’assortissait très bien avec sa chevelure auburn.

- Vous habitez un bien beau quartier ! Votre appartement est bien mieux placé que le nôtre. Vous êtes entourées de verdure et d’arbres chatoyants où s’ébattent gaiement des multitudes d’oiseaux de toutes sortes ! s’exclama Primevère avec ravissement.

- C’est vrai que l’on a de la chance ! admit Lydie

- Et vos immeubles sont de petites hauteurs, pas plus de cinq étages à ce que j’ai vu ?

- En effet, le nôtre en a six, mais la tendance du quartier est de ne pas dépasser cinq étages. Mais il a la même forme cube blanc que le vôtre !

- Notre immeuble est situé plus prêt du quartier des affaires et il est plus haut, neuf étages et certains en ont même dix ! Cela nous cache la vue, déplora Marguerite

- Pour ce qu’il y a à voir autour de notre résidence : nous n’avons pas autant de verdure, tout juste un petit jardin où je vais courir le matin et un petit lac où l’on élève des cygnes, précisa Primevère

- Nous, en revanche, nous n’avons pas de lac ! fit remarquer Lydie. J’aimerais avoir un lac où admirer les cygnes. C’est si majestueux un cygne !

- Mais rien ne vaut le gazouillement des oiseaux ! rétorqua Primevère

- Faites une demande pour avoir un appartement dans notre quartier, suggéra Lydie

- Nous l’avons fait, mais tu sais bien que les appartements sont alloués en fonction de nos mérites.

Et nous ne sommes qu’en licence. Il nous faut encore attendre pour que notre demande soit prise en considération !

- Cela est bien long, reconnut Marguerite Sur un geste de Lydie, les deux jeunes filles entrèrent dans la salle de séjour ou Océane les attendait en mettant rapidement la table.

- Soyez heureuses les filles ! lança Océane de l’autre bout de la table une fourchette à la main

- Sois heureuse, Océane ! répondirent en chœur Primevère et Marguerite

- Comme c’est joli chez vous ! Vous êtes meublées avec beaucoup de goût ! s’exclama Marguerite

- La décoratrice c’est Lydie, fit remarquer Océane. C’est elle qu’il faut féliciter.

La sonnerie de la porte d’entrée retentit à nouveau et cette fois ce fut Océane qui s’éclipsa pour aller ouvrir.

- Entre Fleur, sois heureuse !

Fleur portait un uniforme jaune paille rehaussé d’une veste en laine orangée, le jaune paille étant l’uniforme des jeunes Mamans.

- Sois heureuse, Océane ! Je me suis permis d’amener Tulipe avec moi.

- Tu as bien fait ! Comme tu as grandi ! s’exclama Océane en observant la petite fille qui s’agrippait au jupon de sa Maman. Tu es plus belle de jour en jour !

La petite fille sourit.

- C’est qu’elle va avoir bientôt cinq ans ! fit remarquer sa mère

- Déjà cinq ans ! Le temps passe bien vite.

- Comment te portes-tu ? demanda Lydie à Fleur

- Ma foi pas trop mal.

Alors qu’Océane s’apprêtait à refermer la porte, une jeune fille aux cheveux ébène, vêtue d’un uniforme gris, arrivait en courant.

- Je suis en retard pardonne-moi, fit celle-ci tout essoufflée. J’ai été retenue à mon cours sur la biodiversité.

- Tu n’es pas en retard, Hiverna, vous êtes toutes pratiquement arrivées en même temps ! Sois heureuse !

- Oui c’est ça, toi aussi, fit Hiverna nerveusement en entrant.

Elles allèrent rejoindre les autres dans la salle à manger. Hiverna salua tout le monde d’un bref signe de tête et alla s’asseoir dans le fauteuil situé en face du canapé.

Sur un signe d’Océane, Fleur et Tulipe prirent place sur le grand fauteuil à côté du canapé où Primevère et Marguerite s’étaient installées. Lydie et Océane s’assirent dans des fauteuils situés de chaque côté, en face, du canapé.

- Vous prendrez bien une petite collation ? demanda Lydie à la cantonade.

- Chouette idée ! répondit Primevère. Je meurs de faim, je n’ai mangé qu’une pomme à midi et c’est peu.

Que nous avez-vous préparé de bon ?

Devant elles étaient disposés des plateaux comportant un assortiment de carottes, concombres, tomates cerises, branches de céleris, amandes vertes et olives. Une grande carafe contenait un jus de légumes spécialement préparé pour l’occasion.

- Encore une de tes spécialités Lydie, demanda Primevère

- Un essai en effet. Juste un essai. J’aimerais avoir votre avis.

- Et bien, je vais te le donner. Sers m’en un peu

Primevère trempa ses lèvres dans le breuvage frais et sirupeux que Lydie venait de lui servir.

- Miam…Délicieux ! un vrai nectar ! Tu as des dons culinaires certains Lydie. Que n’en fais-tu pas ton métier !

Lydie sourit