Les Contes de Sophie - Sophie Richard-Lanneyrie - E-Book

Les Contes de Sophie E-Book

Sophie Richard-Lanneyrie

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Beschreibung

Il était une fois, des contes de fées, à lire, en famille, autour d'un feu de bois, pour vous évader et rêver. Des histoires, de pure imagination, virevoltantes et drôles, étranges et humoristiques qui vous emporteront dans des mondes imaginaires et extraordinaires, peuplés de rêves et de mystères. Des histoires qui vous transporteront avec Zérina, capable d'entendre ce qui n'est pas dit, avec Violaine, entrainée dans une fabuleuse aventure en ouvrant son cadeau de Noël, avec Mélanie qui apprend à voir les choses autrement en découvrant les oeuvres d'art. Vibrer, aussi, avec la fable "le lynchage" qui vous montre que rien n'est acquis et que tout peut basculer d'un jour à l'autre. Suivez Germaine qui franchit le cap de son dernier voyage. Riez avec le récit, cocasse, de "l'héritier". Laissez-vous emporter par le suspens qui règne dans cette ville mystérieuse où rien ne se passe comme prévu et où les gens ne sont pas ce qu'ils paraissent être. Frémissez avec l'histoire de Maggi aux prises avec les démons de sa mémoire. Attendrissez-vous devant Gipsy, le petit teckel, si affectueux. Egarez-vous avec Robert, le garde forestier, dans sa forêt enchantée, peuplée d'amour et de lutins. Enrichissez-vous de la morale de la fable du berger et de l'agriculteur. Enquêtez aux côtés d'Albon et devenez justicier le temps d'un conte en résolvant un mystérieux vol de bijoux. Emerveillez-vous et laissez-vous emporter par la magie de ces contes féériques. Lisez ces fables merveilleuses, mystérieuses et touchantes, peuplées de tendresse, de bonheur et d'amour.

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Seitenzahl: 137

Veröffentlichungsjahr: 2022

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Ouvrages de Sophie Richard-Lanneyrie

Aux Éditions BOD :

Romans et Nouvelles

Les Contes de Sophie

Un Monde de Femme

Les aventures d’Odilon

Le trésor du Pirate

La fille du Vent

Les apprentis anges gardiens

Essais

Les grandes histoires de la mythologie.

Une histoire de la communication au travers de la création et de la transformation de l’espace public.

La vie et l’histoire des Salons des XVIIème et XVIIIème siècles.

Aux éditions Le Génie :

Livres de cours et exercices

Histoire et Théorie de la communication : bagage culturel et pratique

pour l’analyse critique

Les Clés du Marketing

Exercices de Marketing

Dictionnaire du Marketing

Les Clés du marketing International

Exercices de marketing international

Annales d’Étude de Cas BTS Communication Pochette F1, F2 et Étude de cas BTS Communication (Directrice de Collection)

12 cas de communication d’entreprise (théorie, méthodologie et pratique)

Essai (Collection Les mini-génies)

L’E-marketing

Le mobile-marketing

La délocalisation

La PNL

Le Coaching

Sous le pseudonyme de Sophie Chalandry

Contes féériques et extraordinaires.

Nouvelles policières et mystérieuses.

Contes maritimes et bucoliques.

Contact auteur : [email protected]

Site Internet : http://sophie-richardlanneyrie.fr

Blog : http://sophierichardlanneyrie.overblog.com/

Table des matières

Zérina à l’oreille en or

Un musée qui dort

Gipsy, le petit teckel

Robert, le garde forestier et les lutins de la forêt enchantée

Une ville mystérieuse

Le dictionnaire

Le lynchage

Le repos éternel

Le berger et l’agriculteur

L’héritier

Le passage

Albon et le vol de bijoux

Zérina à l’oreille en or

Il était une fois, une jeune fille nommée Zérina. Elle vivait dans un petit village au milieu d’une forêt.

Elle était souriante et toujours guillerette et fredonnait, à chaque instant, des sons enivrants et doux qui charmaient ceux qu’elle croisait.

Elle vivait avec ses parents. Son père, bûcheron, un homme solide au regard de braise et sa mère, lavandière, dont Zérina tenait ses longs cheveux blonds bouclés, lui avaient donné tant d’amour que son cœur débordait d’affection.

Chaque jour qui passait, Zérina répandait autour d’elle tout cet amour pour donner un peu de chaleur aux gens et leur apporter du bonheur.

Les gens l’aimaient, Zérina, du moins le croyait-elle, et souvent il la hélait à son passage.

- « Eh Zérina, ça va t’y bien aujourd’hui ?»

Elle leur répondait le sourire aux lèvres : « oh ! Que oui ! », avec un geste généreux de la main et gambadait sur son chemin.

Personne ne restait indifférent devant Zérina. C’était un peu comme si un fluide magique émanait d’elle à son passage. Ce nuage bienfaisant enveloppait ceux qu’elle croisait et ils se sentaient alors remplis de joie et de bonheur.

Au lever du jour et au coucher du soleil, Zérina aimait s’asseoir sur le perron devant la chaumière de ses parents et, un merle posé sur ses genoux, elle regardait les reflets moirés du jour qui se reflétaient dans le ciel étoilé.

Pourtant, un matin, alors qu’elle se levait, il lui sembla qu’elle entendait moins de son oreille gauche. Elle n’y prêta pas attention sur le moment et partit vaquer à ses occupations journalières qui consistaient à aller chercher de l’eau du puits pour donner à boire aux animaux, chèvres et moutons qui broutaient dans l’herbe, à donner à manger aux poules et à aller rejoindre son père aux champs pour cueillir des fleurs dont elle confectionnait de jolis bouquets qu’elle vendait au marché le dimanche.

Au fil de la journée, sa surdité s’accentua jusqu’à devenir totale quand arriva le soir. Ses parents s’en inquiétèrent et restèrent perplexes et inquiets devant un phénomène qu’ils jugeaient inexplicable et incompréhensible. Ils décidèrent, dès le lendemain, de l’envoyer en ville pour voir le mage qui pourrait peut-être l’aider et lui dire de quel mal elle souffrait.

C’est ainsi que le lendemain matin, de bonne heure, Zérina se mit en route pour la ville. Sur son passage, les petits animaux des bois venaient lui dire : "bonjour !", et ils l’accompagnaient un bout de chemin.

Elle ne fut pas longue, ainsi soutenue, à atteindre l’orée de la ville et se rendit directement chez le mage.

Celui-ci l’ausculta méticuleusement puis lui demanda de s’allonger sur le sol. Zérina s’exécuta.

- « Ce n’est pas grave Zérina », lui dit le mage. « Je vais glisser de la poudre d’or dans ton oreille et il n’y paraîtra plus ».

Le magicien sortit de sa poche une bourse dans laquelle il entra sa main. Quand il la ressortit, celle-ci contenait de la poudre d’or comme autant de grains de sable qui étincelaient et cliquetaient. Il versa doucement le contenu de sa main dans l’oreille de Zérina ce qui la chatouilla.

- « Voilà » dit-il une fois l’opération terminée. « Dans quelques instants, tu seras guérie. Tu retrouveras l’usage de ton ouïe et tu entendras à nouveau ».

En effet, déjà, il semblait à Zérina qu’elle recouvrait l’ouïe de son oreille gauche.

- « Oh, merci, grand mage ! » s’exclama-t-elle avant de s’agenouiller, comme le voulait la coutume, sur un genou et de fléchir la tête en signe de déférence.

Cela fait, elle regagna la sortie et reprit le chemin de son village.

Elle respirait l’allégresse et était encore plus gaie que d’habitude. Il lui semblait qu’elle renaissait.

Tout à ses pensées, elle ne fit pas attention au jeune homme qu’elle croisa sur la longue route qui séparait la forêt de la ville. Celui-ci s’arrêta et se retourna en sa direction frappée par sa beauté. Il se permit de la héler.

- « Mademoiselle… ! » lança-t-il d’une voix douce mais sur un ton assez fort pour qu’elle l’entende.

- « Oui… ? » répondit Zérina en se retournant surprise.

Le jeune parut troublé et se mit soudain à perdre ses moyens. Il bégaya.

- « Oh…euh…Je…pouvez-vous me dire si je suis bien sur le chemin de la ville ? » réussit-il à demander, décontenancé.

- « Absolument » répondit gentiment Zérina. « Continuer tout droit vous y êtes presque ».

- « Malheureusement sans vous… » osa-t-il « Il me semble que vous vous en éloignez »

- « Et oui » fit Zérina malicieusement. « Je rentre dans mon village. Bonne route ».

Et Zérina continua son chemin sans remarquer que le jeune ne la quitta des yeux que lorsqu’elle ne fut qu’un point noir à l’horizon de sa vue.

Arrivée aux abords de son village, Zérina croisa deux amis qui se reposaient le dos contre un arbre.

- « Alors Zérina, on a été en ville ? »

- « Oui, mais me revoilà maintenant », répondit-elle gaiement sans leur dire le motif de son passage en ville.

À peine avait-elle le dos tourné qu’elle entendit l’un d’eux murmurer :

- « Évidemment, elle n’a que cela à faire ».

Elle se retourna croyant qu’ils lui adressaient la parole. Mais ils lui firent de grands sourires innocents.

Zérina se dit qu’elle avait dû mal entendre et poursuivit sa route.

Un peu plus loin, près du puits où elle venait chercher de l’eau, elle vit une vieille dame qui peinait à remonter son seau.

Zérina se précipita.

- « Attendez, brave dame » lui dit-elle, « je vais vous aider ».

Et joignant le geste à la parole, Zérina sortit le seau et le posa sur le rebord du puits.

- « Tu es bonne Zérina », lui dit la vieille femme. « Je t’ai toujours connue comme ça, tu as un cœur en or ».

- « Pas seulement le cœur ! » rétorqua Zérina énigmatique. Puis elle enchaina : « Je vais vous accompagner jusque chez vous, ce seau est bien trop lourd pour vous ».

Elles passèrent devant des hommes attablés sur la terrasse du café du village. L’un d’eux lança à l’autre sur leur passage :

- « Qu’elle fayotte ! Elle peut bien aider tout le monde comme ça. Elle n’est pas fatiguée, elle ! ».

Zérina se retourna. Les deux hommes se turent et baissèrent la tête en regardant leur verre.

Elle raccompagna la vieille dame jusque chez elle, mais elle était troublée.

- « Cela se pouvait-il qu’elle entende des choses qu’elle n’entendait pas auparavant ? » se demanda-t-elle. « Cela avait-il un rapport avec la poudre d’or que le magicien avait versé dans son oreille ? »

Elle ne pouvait pas encore répondre à la question, mais cela la rendit perplexe quelque temps. D’autant plus que les jours passaient et Zérina prit conscience d’un étrange phénomène : selon qu’elle écoutait les choses de son oreille droite ou de son oreille gauche, il lui semblait qu’elle entendait les choses différemment.

Ainsi, avec son oreille droite, elle entendait les choses comme avant. Mais avec son oreille gauche, elle arrivait à percevoir des choses qu’elle n’entendait pas auparavant que les gens pensaient ou qu’ils exprimaient tout bas, en messe basse, pour ne pas qu’elle entende ce qu’ils disaient.

Cela ne pouvait plus durer. La situation devint vite invivable pour Zérina qui décida de retourner voir le mage pour avoir une explication.

Celui-ci l’observa longuement, mais ne l’examina pas. Après un long silence, il lui dit :

- « Zérina, je te connais depuis ton plus jeune âge. Tu es belle et sincère. Et ta gentillesse n’a d’égale que ton intelligence. Mais tu vois les choses et les gens à travers un philtre d’amour et tu enjolives tout à ta guise. Tu entends ce que tu veux entendre. Pourquoi ne serait-ce pas ton oreille gauche qui entend juste et la droite qui entend faux ? La poudre d’or que j’ai versée dans ton oreille à des vertus magiques : c’est en quelque sorte une poudre de vérité. Médite mes paroles. Ce qui t’arrive est une chance. Tu as le pouvoir de voir derrière les apparences. C’est un don du ciel. Et tu le mérites ».

Zérina ne sut que répondre. Et, songeuse, elle reprit la grande route qui mène à son village. Un jeune homme passa à ses côtés. Il lui sembla l’avoir déjà vu. Il l’aborda.

- « Vous me reconnaissez ? » lui demanda-t-il.

- « Je crois…mais…je ne sais pas où je vous ai vu… ».

- « Nous nous sommes croisés l’autre jour et vous me sembliez plus gaie qu’aujourd’hui ».

- « C’est qu’alors j’étais insouciante… »

Zérina aurait aimé se confier à cet inconnu, mais elle s’arrêta net. Comment pouvait-elle être sûre de sa sincérité. Elle se demanda alors dans quelle oreille il lui avait parlé : c’était la gauche ! Zérina en était très heureuse. Alors il était sincère sinon elle l’aurait su.

Ils s’assirent, au bord du chemin, près d’une petite rivière et Zérina se mit à raconter, au jeune homme, l’étrange mésaventure qu’elle était en train de vivre.

À la grande surprise de Zérina, le jeune ne considérait pas du tout ce don comme une mésaventure, mais, bien au contraire, il estimait, tout comme le mage, que c’était une réelle chance qui lui avait été donnée d’entendre la vérité.

C’est alors qu’il lui confia qu’il était le Prince de la ville voisine et qu’un tel don lui serait bien utile pour faire le tri entre ses courtisans sincères et ceux qui ne l’étaient pas

Il l’invita à lui rendre une visite de courtoisie pour l’aider à y voir plus clair afin de savoir à qui il pouvait faire réellement confiance.

Zérina accepta tout de suite : le jeune homme était beau, riche et…il lui plaisait beaucoup, elle devait bien se l’avouer.

Ainsi, lorsqu’elle arriva dans la ville du Prince, elle ne fut pas longue à éliminer les courtisans les moins sincères et le palais rayonna bientôt de ses chants mélodieux.

Après quelques jours, le Prince fut charmé par tant de gaieté et de gentillesse. Il lui demanda de l’épouser et Zérina accepta.

Si un jour vous passez non loin de ce palais et qu’un son mélodieux vous enivre : approchez-vous, vous verrez Zérina entourée de ses nombreux enfants et vous repartirez la joie au cœur et l’esprit rempli de bonheur.

Un musée qui dort

Il faisait nuit noire dans la grande salle. Le froid s'infiltrait, peu à peu, dans les plus sombres recoins.

Dehors, il laissait des traces de givre et de buée sur les frêles carreaux du Palais.

Mélanie ne dormait pas. Tout autour d'elle, le silence imprégnait le gigantesque bâtiment qui la faisait tant rêver.

Un silence glacial qui contrastait avec la chaleur du feu de bois crépitant non loin de là.

Depuis longtemps, Mélanie rêvait de visiter le Musée, des galeries entières qui regroupaient de si belles œuvres...Mais ses parents retardaient toujours le moment de l'accompagner, trop occupés qu'ils étaient aux travaux des champs.

Elle tourna la tête, ils étaient endormis, dans les bras l'un de l'autre, le visage de sa mère, penchée à droite, reposait sur l'épaule de son père.

- « Ce sera cette nuit », se dit Mélanie. « Puisque personne ne peut y aller avec moi, j'irai toute seule visiter le Musée ».

Aussitôt dit, aussitôt fait. Elle se leva en prenant soin de ne pas faire de bruit, ajusta sa petite robe et sauta dans le vide jusqu'à atteindre le sol.

Elle regarda autour d'elle, émerveillée par ce qu'elle vit. Là, dans le silence de la nuit, se trouvaient de prestigieuses collections dont le musée regorgeait. Des peintures, des sculptures, des dessins, des céramiques, des plans relief...souvenirs d'époques révolues, bravaient l'espace-temps pour se montrer, dans leurs plus beaux atours, aux yeux des visiteurs attendris.

Tant de belles choses, de toiles de maître aujourd'hui disparus, de chefs d'œuvres, de collections mondialement renommées, se trouvaient là devant les yeux ébahis de Mélanie.

Timidement, elle s'avança vers la porte de la salle. Au-delà de cette porte, il y avait un escalier. Sur la première marche de l'escalier, quelle ne fut pas sa surprise de voir un jeune garçon, assis, la tête dans les mains, les coudes reposant sur les genoux.

- « Que fais-tu là ? », demanda-t-elle en s'avançant près du garçon.

- « J'attends Béli », répondit laconiquement l'enfant.

- « Qui est Béli ? », interrogea Mélanie curieuse.

L'enfant se retourna vers elle et sans répondre à la question lui demanda ce qu'elle faisait là.

- « Je visite le Musée », répondit Mélanie. Puis elle ajouta « Si tu veux, on peut le visiter ensemble ? ».

- « Bonne idée !» s'exclama l'enfant « Attendons Béli, il sait tant de choses ! » ajouta-t-il.

Docilement, Mélanie s'assit à côté de l'enfant. Il était habillé de guenilles. Elle ne savait pas son nom, mais au vu de ce petit corps décharné, elle comprit qu'il ne devait pas manger à sa faim tous les jours.

Béli, comme l'appelait l'enfant, ne fut pas long à arriver. Mélanie sursauta à la vue de ce vieil homme courbé, qui marchait péniblement en s'aidant d'une canne. Dès qu'il apparut, l'enfant se précipita à sa rencontre et le guida jusqu'à Mélanie.

- « Béli, voici Mélanie, elle voudrait visiter le Musée ».

Béli tourna la tête vers Mélanie et avança ses mains.

- « Approche-toi, mon enfant. Mes yeux ne voient plus comme à vingt ans. Seules mes mains me guident dorénavant ».

Mélanie s'exécuta avec un peu d'appréhension.

- « D'où viens-tu ? », demanda Beli.

- « Du Sommeil » répondit simplement Mélanie.

- « Ah !... » fit Béli en ajoutant : « C'était le temps du premier repos pour les mortels accablés...».

Mélanie sourit.

- « Vous connaissez mes parents ? ».

- « Je connais la vie, ma petite. Je viens de si loin, de

Byzance, où j'étais commandant en chef dans l'armée...Mais ce serait trop long à t'expliquer ici », ajouta-t-il en se ravisant.

« Quel étrange personnage » se dit Mélanie impressionnée par la barbe blanche de Béli. « Il semble si sage et si inoffensif et pourtant il émane de lui une sorte de puissance qui impose le respect ».

- « Alors, comme ça, tu veux visiter le Musée ? » reprit Béli.

Mélanie hocha la tête en signe d'assentiment.

- « Eh bien, suis-moi. Je vais te présenter des amis à moi ».

Ils entrèrent à nouveau dans la grande salle et se dirigèrent vers un groupe de personnes attablées, écoutant l'une d'entre elles jouer du violon. Un chien se précipita vers eux en aboyant.

- « Et Cueno, viens que je te présente !», lança Béli.

Le dénommé Cueno s'approcha.

- « Voici Mélanie, elle voudrait visiter le Musée ».

Tous partirent d'un franc éclat de rire.

- « Pourquoi riez-vous ? » s'écria Mélanie agacée. « Qu’y a-t-il de drôle à vouloir s'instruire ? ».

L'un des hommes attablés se leva. Il était de forte corpulence et fit taire ses amis.

- « La petite a raison, messieurs. Il faut respecter le savoir».

- « Accompagnons là !» lança un des hommes « Et Promayet nous enchantera de son violon ! ».

Ils avancèrent vers l'escalier qui menait au rez-de-chaussée. Un espace d'accueil des visiteurs, vide à cette heure de la nuit, permettait un accès à la librairie.

- « Tous ces beaux livres ! Mais je ne sais pas lire ! » regretta Mélanie.

- « Si tu veux, je t'apprendrai », lui proposa le vieillard.

Mélanie s'attarda un instant puis regagna le groupe qui arrivait au milieu des sculptures et des céramiques.

Une grande statue attira son attention. Un homme, nu, portant un vase sur les genoux sourit à leur passage et leur fit un petit signe de sa main libre.

Un peu plus loin, ils croisèrent des femmes portant ombrelles qui se promenaient au milieu des œuvres et semblaient assez à l'aise dans ce paysage qui ne leur correspondait pourtant pas.