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Vale a désormais douze ans. Accompagnée de son meilleur ami Gustavo et de son fidèle chien Cicéron, elle explore l’espace-temps grâce à la dague de la Tramontane à Foison et vit des aventures tantôt joyeuses, tantôt périlleuses. Dans un monde où sa mère a péri en accouchant et où son père fantasque n’est autre que le Dieu Phébus en personne, Vale cherche à trouver sa place. Elle se demande si elle deviendra une déesse ou si son destin la conduira à la mort. Bien sûr, elle préfère la première option et fera tout pour que son souhait se réalise. Cependant, en tant que fille du Dieu de la beauté, ne serait-elle pas destinée à l’amour ? C’est alors qu’entre en scène le beau et jeune Julius, prêt à bouleverser le monde de la jeune fille.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Malgré toutes ses réussites,
Élène Ébère a plongé dans une terrible dépression et a été diagnostiquée psychotique… Après de nombreuses hospitalisations, elle a enfin rencontré les bonnes personnes et se reconstruit petit à petit. Aujourd’hui, grâce à ses écrits, elle s’ouvre pour retrouver la confiance des siens.
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Élène Ébère
Vale
Ou la dague de la Tramontane à Foison
Tome II
Roman
© Lys Bleu Éditions – Élène Ébère
ISBN : 979-10-422-1000-7
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Où te caches-tu ? As-tu trouvé la sortie ?
D’où viens-tu ? Est-ce que tu as bien agi ?
Te sens-tu capable ? De soulever des montagnes ?
Te sens-tu coupable ? De transformer en un règne ?
Serais-tu sûr ? Serais-tu certain ?
De ne pas être dans le dur ? Le long du chemin ?
Ne pourrais-tu pas ? Chercher une réponse ?
Ne serais-tu pas ? Au bout d’une ronce ?
Cela faisait trois jours que Vale avait douze ans et, la seule chose qui était sûre, c’est qu’elle avait bien dormi. Elle avait la dague en sa procession, malgré les choix de Gustavo, qui était toujours aussi protecteur. Mais, il ne lui laissait guère le temps de s’en servir. En outre, elle avait plus de temps de libre, maintenant qu’elle n’allait plus à l’école.
Elle s’amusait à apprendre la politesse à Cicéron. C’était devenu un jeu pour elle « assis », « donne la patte »… tout était prétexte à lui apprendre un nouveau mot. Elle lui faisait la lecture surtout des poèmes imputés à son père, car elle en était fière. Plus tard, elle voulait savoir écrire aussi bien que lui.
Vale ne se faisait guère d’illusion, il avait d’autres vies ailleurs, avec d’autres maîtresses et d’autres enfants, mais elle, elle avait la dague de la Tramontane à Foison. Et là, personne ne pouvait rivaliser avec elle. Jupiter était un odieux personnage, mais il savait être généreux avec la fillette. Les Dieux avaient fait d’elle une personne importante dans la vie de Phébus… Pourquoi elle en particulier ? Elle ne le savait pas, mais elle n’allait pas s’en plaindre. Le pouvoir que lui donnait la dague était phénoménal. Voyager dans l’espace-temps avait un certain nombre avantage, mais, ça avait aussi des inconvénients. En effet, elle ne savait jamais si elle était dans la réalité ou dans un songe, à part que dans le deuxième cas elle n’avait pas la dague et ça, elle n’y pensait pas tout le temps. De plus, ce qu’il se passait devant ses yeux pouvait être traumatisant même si elle ne voulait jamais l’admettre.
De sa jeune vie, elle en avait déjà vécu la fin de la sienne, mais aussi, celle de sa mère et surtout de Gustavo des mains mêmes de Phébus, son père, si absent à l’accoutumer.
Ses douze premières années se résumaient à un deuil douloureux de sa mère, morte en couches, de son père, le dieu de l’amour, Phébus, de Gustavo son fidèle père d’adoption et de Cicéron le chien qu’elle venait à peine de rencontrer. Mais surtout, ce qui était très rare à cette époque, dix ans passés sur les bancs de l’école, une véritable réussite de la vision de Gustavo qui s’était longtemps privé pour réussir cette prouesse. Il en était fier et il ne l’oubliait jamais devant les gens qui trouvaient qu’elle était cultivée.
Bien sûr, Diane, la sœur jumelle de Phébus, était toujours à ses côtés pour l’aider, mais, une déesse, ça lui suffisait deux, c’était un peu trop. Elle lui était favorable dans sa chasse et il savait lui rendre par des prières et des offrandes. Mais là, n’était pas le sujet, il lui était reconnaissant, mais, ne voulait pas le crier sous tous les toits.
Le dimanche était arrivé et Vale se disait qu’elle allait laisser Gustavo vendre la marchandise, pendant qu’elle, raconterait des histoires pour ce faire un peu d’argent de poche. L’idée ne plaisait pas à Gus, mais il n’avait pas le choix, telle était sa décision.
Le dimanche arriva et Vale prit la dague pour voir s’il se passait quelque chose, mais non, pas de vision, enfin, rien de nouveau. Elle ne tombait plus dans les vapes lorsqu’elle avait de courtes visions, et ça, c’était un énorme progrès. Mais, elle n’arrivait toujours pas à choisir où elle allait. En effet, à son grand désarroi, elle ne savait jamais si elle allait atterrir dans le futur ou le passé. Mais, elle ne se décourageait pas, elle était sûre de faire des progrès, sinon, pourquoi Jupiter lui avait laissé quatre ans de plus ? La tâche n’était pas aisée, en revanche, elle acceptait le défi et voulait prouver à son père qu’elle était digne de sa destinée.
Elle s’apprêtait à partir lorsque Gustavo lui fit posait la dague sur la table pour éviter qu’elle se la fasse voler. Elle sortit de la baraque et se dirigea vers le marché de Milan. C’était un dimanche froid, la neige était toujours là. Depuis son anniversaire, elle s’était invitée. Cicéron n’avait pas le droit de les suivre, il attendait sagement à la maison. Le chemin se fit dans le silence. La fillette se demandait si elle allait être à la hauteur de ses intentions, mais elle n’osait pas parler de ses doutes à Gustavo.
De quoi allait-elle pouvoir parler ? Tout à coup, Phébus apparut :
« Fille tu ne peux pas faire ça.
[Personne ne me fait peur,
Même les gens qui me font horreur,
Ils n’ont pas d’odeur,
Pourtant ils nous font malheur,
Mais n’en oublions pas le bonheur,
D’être frère ou sœur,
De bonne heure,
Tel est ce qui me sort du cœur.]
Vale était révoltée par l’attitude de son père. Elle ne ressentait que mépris à son égard à ce moment. Elle voulut poser une question à Gus, mais celui-ci restait muet. Est-il déçu de son comportement ? Manquait-il d’enthousiasme au sujet de son nouveau projet ? Autant de questions qui traversaient l’esprit de la jeune fille.
Elle ressentit une forte pression sur son avant-bras droit et entendit Gustavo :
« Vale revient s’il te plaît.
Gustavo prit la fillette entre les bras et essaya de la consoler comme il le put. Il n’avait jamais su comment bien agir lorsque son père était le sujet de la conversation. Vale était très sensible dès lors qu’il s’agissait de toucher à sa mère et Phébus le savait très bien et, il faisait exprès de la taquiner pour la faire sortir de sa réserve, mais, la plupart du temps, il n’y arrivait pas.
Las de son attitude, la demoiselle ne répondait plus. Mais, elle restait blesser dans son for intérieur. Elle avait pris sa décision, elle deviendrait conteuse, en tout cas, pour le moment.
« Je ne sais pas où il voulait m’emmener, dit Vale.
Sur ces paroles, Vale et Gustavo prirent, avec leur stock de peau, le chemin du marché, car le jour commençait à pointer le bout de son nez. Vale était de bonne humeur elle chantonnait au grand drame de Gus. Il n’aimait pas l’entendre dès le matin, mais elle, elle le faisait exprès pour l’ennuyer. Malgré ce qui venait de se passer, elle gardait le moral, alors que Gus était inquiet.
En arrivant Vale aida Gus à installer les peaux sur les piquets et, elle alla se mettre en place quelques pas plus loin. Elle commença à interpeller les gens qui, pour la plupart, la connaissaient bien, pour l’avoir vu grandir au sein du marché.
« Madame, monsieur venez que je vous compte l’histoire,
Va sans dire avec beaucoup de gloire,
D’une jeune déesse avec un homme,
Qui l’avait trouvé si femme,
Qu’il ne put s’empêcher de la tromper,
Avec une autre poupée,
Ce qui l’a mis folle de rage,
Et ce fut un véritable carnage,
Mais la suite ne vous intéresse guère,
Car se déclara une guerre,
Entre les humains et quelques Dieux,
Qui ne voulait plus rester aux royaumes des Cieux,
Alors une jeune fille,
Un peu plus habile,
Délivra les hommes et les femmes,
Par la simple volonté de son âme,
Cette fillette c’est moi,
Que tu me crois…
Monsieur, madame venait que je vous compte l’histoire,
Va sans dire sans beaucoup de gloire,
D’un Dieu qui s’amouracha à mort,
D’une femme qui lui paressait à tort,
Être la réincarnation de sa mère,
Au grand désarroi de son père,
Et…
Quelques pièces étaient jetées par-ci, par-là. Vale, bien que très vite écourtée par ce grincheux, était satisfaite du résultat. Elle alla courir dans les bras de Gustavo pour lui raconter, mais celui-ci n’avait pas le temps, il y avait beaucoup de monde. Alors Vale se retroussa les manches et se mit au travail.
« Je compterais l’argent plus tard », se dit-elle. Elle était fière de son travail, même si elle l’admettait volontiers, que ça, ce n’était pas passé comme elle le voulait. Bref, elle aidait Gus pour le moment et si elle avait à nouveau l’opportunité, elle réessayerait de jouer les conteuses. C’est quelque chose qui lui faisait plaisir bien qu’elle se sentait un peu maladroite. Mais c’était son argent à elle, elle ne le devait à personne. Si un peu à Gustavo qui l’avait forcé à aller à l’école. Mais, ni père ni mère n’avait interagi avec elle. Elle avait fait le boulot toute seule comme une grande.
Elle avait hâte que la journée s’achève pour pouvoir tout raconter à Gus. Mais pour le moment, ce n’était pas le sujet. Il y avait du travail donc plus vite les peaux seraient parties, plus vite le travail serait fini, et plus vite il rentrerait chez eux. L’équation était franchement logique pour Vale.
La fin d’après-midi arriva vite. Elle n’eut pas le temps de se plaindre que les ventes étaient terminées. Elle aida Gustavo à ranger le matériel et dans un silence olympien, ils rentrèrent. Vale ne savait pas par où commençait, mais, elle voyait que Gus était exténué. Elle s’en voulait, car c’était en grande partie à cause d’elle, car, si elle n’avait pas insisté pour jouer à la conteuse, elle aurait pu l’aider à effectuer le travail et il serait moins fatigué. Car bien qu’encore jeune, il était de plus en plus compliqué de tenir le coup pour lui, les journées ne raccourcissaient pas.
Bien sûr, le temps des biberons était passé, mais se lever de bonne heure pour aller à la chasse, après s’être préoccupé des animaux, de la basse-cour et des cochons, ça devenait compliqué. Vale commençait tout juste à le comprendre.
Elle pensa que la soirée allait passer et la nuit leur ferait du bien à chacun, mais, Gus entama enfin la conversation :
« Alors cette journée…
Elle lui fit un sourire et ils se mirent à table. Le goût du travail achevé se faisait sentir de part et d’autre de la table. Il lui servit un verre de lait de chèvre qu’il lui avait pris sur le marché. Elle le but goulûment. Elle se dit que l’argent pourrait lui servir à acheter de la limonade pour elle et Gus. Cette idée lui faisait plaisir.
Le soleil était en train de descendre sur la ville. La fillette était très fatiguée et ne tenait plus debout. Elle ne demanda même pas d’histoire pour aller se coucher et n’en fit pas non plus. Une fois dans son lit, elle ferma les yeux et pensa à sa mère. « Je suis sûr que tu dois être fière de moi », pensa-t-elle. Avec un goût d’achever, elle s’endormit. Gustavo l’observait dans un silence, comme il savait le faire. Il pensait lui aussi à Jacqueline. Qu’est-ce qu’elle pourrait dire du chemin accompli par sa fille ? Comment elle l’imaginait dans deux ou trois ans ?
Le coq était en train de chantait dans la cour. Vale ouvrit les yeux. Le soleil était déjà levé. Une bonne odeur de lait frais se faisait sentir. Elle sortit du lit et embrassa Gustavo. Elle était de bonne humeur et était prête à tuer toutes les bêtes qui se mettraient sur son chemin. L’idée de faire quelque chose pour Gustavo, en remerciement de ce qu’il avait fait la veille pour elle, la rendait joyeuse. Elle brisa rapidement le silence :
« Qu’as-tu fait de la dague ? demanda-t-elle.
Gustavo lui tendit la dague et Vale se concentra sur la chasse de l’après-midi. Elle cramponna la dague et ferma les yeux.
Elle ouvrit les yeux, et elle se trouvait dans la forêt. Elle cherchait, mais il n’y avait pas de neige donc elle était allée soit trop loin soit pas assez. Elle décida d’aller dans la taverne pour prendre des renseignements, car elle pensait que c’était le plus près d’elle. Elle chercha un bon moment son chemin, car elle ne reconnaissait pas la forêt. Puis, elle tomba sur un ruisseau, familier, qu’elle suivit un moment en direction du soleil. Elle se regardait dans le reflet du ruisseau, mais elle ne se reconnaissait pas. Elle avait au moins vingt ans de plus, avec des mèches de cheveux blancs sur les tempes.
Elle commençait à se repérer, par rapport aux rochers et aux vieux arbres, mais le chemin commençait à être pavé. Certes, Milan était pavée comme toutes les villes de l’empire romain, mais, pas à ce point-là…
En arrivant à la ville, elle ne reconnut pas tout de suite, mais, c’était bien marqué Milan, en revanche, la taverne avait changé de côté dans la rue. Elle ne se dégonfla pas et rentra dedans. L’auberger l’accueillit comme une reine :
« Alors Vale, comment ça va aujourd’hui ?
Vale eut l’impression de prendre un coup de massue.
— Ils vont bien, enfin je crois.