Vale - Tome 2 - Elène Ebère - E-Book

Vale - Tome 2 E-Book

Éléne Ébère

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Beschreibung

Vale a désormais douze ans. Accompagnée de son meilleur ami Gustavo et de son fidèle chien Cicéron, elle explore l’espace-temps grâce à la dague de la Tramontane à Foison et vit des aventures tantôt joyeuses, tantôt périlleuses. Dans un monde où sa mère a péri en accouchant et où son père fantasque n’est autre que le Dieu Phébus en personne, Vale cherche à trouver sa place. Elle se demande si elle deviendra une déesse ou si son destin la conduira à la mort. Bien sûr, elle préfère la première option et fera tout pour que son souhait se réalise. Cependant, en tant que fille du Dieu de la beauté, ne serait-elle pas destinée à l’amour ? C’est alors qu’entre en scène le beau et jeune Julius, prêt à bouleverser le monde de la jeune fille.

À PROPOS DE L'AUTRICE

Malgré toutes ses réussites, Élène Ébère a plongé dans une terrible dépression et a été diagnostiquée psychotique… Après de nombreuses hospitalisations, elle a enfin rencontré les bonnes personnes et se reconstruit petit à petit. Aujourd’hui, grâce à ses écrits, elle s’ouvre pour retrouver la confiance des siens.

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Élène Ébère

Vale

Ou la dague de la Tramontane à Foison

Tome II

Roman

© Lys Bleu Éditions – Élène Ébère

ISBN : 979-10-422-1000-7

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122- 5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122- 4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335- 2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Où te caches-tu ? As-tu trouvé la sortie ?

D’où viens-tu ? Est-ce que tu as bien agi ?

Te sens-tu capable ? De soulever des montagnes ?

Te sens-tu coupable ? De transformer en un règne ?

Serais-tu sûr ? Serais-tu certain ?

De ne pas être dans le dur ? Le long du chemin ?

Ne pourrais-tu pas ? Chercher une réponse ?

Ne serais-tu pas ? Au bout d’une ronce ?

Prologue

Cela faisait trois jours que Vale avait douze ans et, la seule chose qui était sûre, c’est qu’elle avait bien dormi. Elle avait la dague en sa procession, malgré les choix de Gustavo, qui était toujours aussi protecteur. Mais, il ne lui laissait guère le temps de s’en servir. En outre, elle avait plus de temps de libre, maintenant qu’elle n’allait plus à l’école.

Elle s’amusait à apprendre la politesse à Cicéron. C’était devenu un jeu pour elle « assis », « donne la patte »… tout était prétexte à lui apprendre un nouveau mot. Elle lui faisait la lecture surtout des poèmes imputés à son père, car elle en était fière. Plus tard, elle voulait savoir écrire aussi bien que lui.

Vale ne se faisait guère d’illusion, il avait d’autres vies ailleurs, avec d’autres maîtresses et d’autres enfants, mais elle, elle avait la dague de la Tramontane à Foison. Et là, personne ne pouvait rivaliser avec elle. Jupiter était un odieux personnage, mais il savait être généreux avec la fillette. Les Dieux avaient fait d’elle une personne importante dans la vie de Phébus… Pourquoi elle en particulier ? Elle ne le savait pas, mais elle n’allait pas s’en plaindre. Le pouvoir que lui donnait la dague était phénoménal. Voyager dans l’espace-temps avait un certain nombre avantage, mais, ça avait aussi des inconvénients. En effet, elle ne savait jamais si elle était dans la réalité ou dans un songe, à part que dans le deuxième cas elle n’avait pas la dague et ça, elle n’y pensait pas tout le temps. De plus, ce qu’il se passait devant ses yeux pouvait être traumatisant même si elle ne voulait jamais l’admettre.

De sa jeune vie, elle en avait déjà vécu la fin de la sienne, mais aussi, celle de sa mère et surtout de Gustavo des mains mêmes de Phébus, son père, si absent à l’accoutumer.

Ses douze premières années se résumaient à un deuil douloureux de sa mère, morte en couches, de son père, le dieu de l’amour, Phébus, de Gustavo son fidèle père d’adoption et de Cicéron le chien qu’elle venait à peine de rencontrer. Mais surtout, ce qui était très rare à cette époque, dix ans passés sur les bancs de l’école, une véritable réussite de la vision de Gustavo qui s’était longtemps privé pour réussir cette prouesse. Il en était fier et il ne l’oubliait jamais devant les gens qui trouvaient qu’elle était cultivée.

Bien sûr, Diane, la sœur jumelle de Phébus, était toujours à ses côtés pour l’aider, mais, une déesse, ça lui suffisait deux, c’était un peu trop. Elle lui était favorable dans sa chasse et il savait lui rendre par des prières et des offrandes. Mais là, n’était pas le sujet, il lui était reconnaissant, mais, ne voulait pas le crier sous tous les toits.

Le dimanche était arrivé et Vale se disait qu’elle allait laisser Gustavo vendre la marchandise, pendant qu’elle, raconterait des histoires pour ce faire un peu d’argent de poche. L’idée ne plaisait pas à Gus, mais il n’avait pas le choix, telle était sa décision.

Chapitre 1

Le dimanche arriva et Vale prit la dague pour voir s’il se passait quelque chose, mais non, pas de vision, enfin, rien de nouveau. Elle ne tombait plus dans les vapes lorsqu’elle avait de courtes visions, et ça, c’était un énorme progrès. Mais, elle n’arrivait toujours pas à choisir où elle allait. En effet, à son grand désarroi, elle ne savait jamais si elle allait atterrir dans le futur ou le passé. Mais, elle ne se décourageait pas, elle était sûre de faire des progrès, sinon, pourquoi Jupiter lui avait laissé quatre ans de plus ? La tâche n’était pas aisée, en revanche, elle acceptait le défi et voulait prouver à son père qu’elle était digne de sa destinée.

Elle s’apprêtait à partir lorsque Gustavo lui fit posait la dague sur la table pour éviter qu’elle se la fasse voler. Elle sortit de la baraque et se dirigea vers le marché de Milan. C’était un dimanche froid, la neige était toujours là. Depuis son anniversaire, elle s’était invitée. Cicéron n’avait pas le droit de les suivre, il attendait sagement à la maison. Le chemin se fit dans le silence. La fillette se demandait si elle allait être à la hauteur de ses intentions, mais elle n’osait pas parler de ses doutes à Gustavo.

De quoi allait-elle pouvoir parler ? Tout à coup, Phébus apparut :

« Fille tu ne peux pas faire ça.

— Faire quoi ?
— Raconter des histoires de famille qui ne regarde que nous.
— Qui te dit que ça ne peut pas intéresser les gens de savoir qui tu es vraiment ?
— Là n’est pas la question, on est une famille…
— Depuis quand est-on une famille ?
— Oui, bref, tu n’as pas à dire aux gens que les Dieux ne sont pas à leurs côtés.
— Comment sais-tu de quoi je vais parler alors que je n’en ai pas la moindre idée ?
— Je suis un Dieu tu l’oublies ?
— Non, mais ça ne te regarde pas.
— Tu n’es même pas capable de dire un poème alors des histoires, tu en es loin.
— Ah, oui c’est comme ça que tu le prendre, répondit Vale à Phébus.
— Oui.
— Alors, écoute ça :

[Personne ne me fait peur,

Même les gens qui me font horreur,

Ils n’ont pas d’odeur,

Pourtant ils nous font malheur,

Mais n’en oublions pas le bonheur,

D’être frère ou sœur,

De bonne heure,

Tel est ce qui me sort du cœur.]

— C’est bien Vale, tu as fait des progrès, mais tu ne tiendras pas tout une journée avec ce genre de phrasé.
— Alors, que proposes-tu ?
— Tu oublies cette idée et tu reviens à la raison.
— Quelle raison ?
— Tu vends des peaux de bêtes avec Gustavo et tu pries Diane pour qu’elle vous en donne plus, je lui en glisserais un mot.
— Je ne suis pas allée à l’école pour devenir vendeuse de peau. Gus a travaillé dur pour m’offrir un meilleur avenir.
— Certes, mais ce n’est pas une raison de traîner les tiens dans la boue.
— Je n’en ferais rien. Je ne suis pas comme toi, enfin je ne pense pas ».

Vale était révoltée par l’attitude de son père. Elle ne ressentait que mépris à son égard à ce moment. Elle voulut poser une question à Gus, mais celui-ci restait muet. Est-il déçu de son comportement ? Manquait-il d’enthousiasme au sujet de son nouveau projet ? Autant de questions qui traversaient l’esprit de la jeune fille.

Elle ressentit une forte pression sur son avant-bras droit et entendit Gustavo :

« Vale revient s’il te plaît.

— Reviens où ?
— Vale tu étais partie dans tes pensées, la pierre émeraude était allumée donc ça veut dire que tu étais dans le futur. Qu’as-tu vu ?
— Non rien.
— Vale, s’il te plaît…
— Non rien, c’est juste Phébus qui ne veut pas que je joue les conteuses.
— Qu’est-ce qu’il t’a dit ?
— En gros, je suis nulle en poème et notre histoire n’intéresse personne.
— Il ne faut pas que tu t’arrêtes à cela tu le sais, il est jaloux de toi depuis toujours. Tu peux lui faire mal avec tes mots, mais aussi avec la dague donc il est odieux avec toi.
— Ne t’inquiète pas ça ne m’atteint pas, je n’attends plus rien de lui…
— Tu as vu Vale, tu es restée consciente, c’est encore une fois une preuve que tu progresses.
— À quel prix, mon père me déteste et ne me reconnaît aucun talent ».

Gustavo prit la fillette entre les bras et essaya de la consoler comme il le put. Il n’avait jamais su comment bien agir lorsque son père était le sujet de la conversation. Vale était très sensible dès lors qu’il s’agissait de toucher à sa mère et Phébus le savait très bien et, il faisait exprès de la taquiner pour la faire sortir de sa réserve, mais, la plupart du temps, il n’y arrivait pas.

Las de son attitude, la demoiselle ne répondait plus. Mais, elle restait blesser dans son for intérieur. Elle avait pris sa décision, elle deviendrait conteuse, en tout cas, pour le moment.

« Je ne sais pas où il voulait m’emmener, dit Vale.

— Je ne sais pas Vale ? Que t’a-t-il dit ?
— Il m’a fait dire un poème pour voir si j’en étais capable.
— Et tu l’as fait ?
— Bien sûr. J’étais certaine d’être dans la réalité.
— Comme d’habitude, je te dirais.
— Oui, mais là, il était encore plus odieux que d’habitude. Je ne sais pas ce qu’il mijote.
— Peut-être que tu lui fais peur ?
— Pourquoi maintenant, je ne vois pas ce qui a pu changer.
— Tu es devenue plus forte, réfléchis un peu. Tu l’as empêché de te tuer avec la dague. De plus, tu as réussi à changer les plans de Jupiter pour mon doigt, ce n’est pas rien. Quand bien même, tu restes un danger pour lui et sa survie. N’oublie pas que tu peux le détruire.
— Tu as raison, je vais me concentrer sur le fait que je peux le tuer et je verrai bien ».

Chapitre 2

Sur ces paroles, Vale et Gustavo prirent, avec leur stock de peau, le chemin du marché, car le jour commençait à pointer le bout de son nez. Vale était de bonne humeur elle chantonnait au grand drame de Gus. Il n’aimait pas l’entendre dès le matin, mais elle, elle le faisait exprès pour l’ennuyer. Malgré ce qui venait de se passer, elle gardait le moral, alors que Gus était inquiet.

En arrivant Vale aida Gus à installer les peaux sur les piquets et, elle alla se mettre en place quelques pas plus loin. Elle commença à interpeller les gens qui, pour la plupart, la connaissaient bien, pour l’avoir vu grandir au sein du marché.

« Madame, monsieur venez que je vous compte l’histoire,

Va sans dire avec beaucoup de gloire,

D’une jeune déesse avec un homme,

Qui l’avait trouvé si femme,

Qu’il ne put s’empêcher de la tromper,

Avec une autre poupée,

Ce qui l’a mis folle de rage,

Et ce fut un véritable carnage,

Mais la suite ne vous intéresse guère,

Car se déclara une guerre,

Entre les humains et quelques Dieux,

Qui ne voulait plus rester aux royaumes des Cieux,

Alors une jeune fille,

Un peu plus habile,

Délivra les hommes et les femmes,

Par la simple volonté de son âme,

Cette fillette c’est moi,

Que tu me crois…

— Tu nous prends pour qui ? demanda un homme dans la foule.
— Pour des auditeurs attentionnés…
— Pop ! Pop ! Pop ! lui répondit l’homme, tu nous offres des balivernes.
— Mais non, c’est la vérité, enfin presque, bon d’accord ce sont des histoires, mais, vous ne vous attendez tout de même pas à une vraie histoire.
— Quelque chose qui tient la route, au moins…
— Attendez, je vais faire mieux.

Monsieur, madame venait que je vous compte l’histoire,

Va sans dire sans beaucoup de gloire,

D’un Dieu qui s’amouracha à mort,

D’une femme qui lui paressait à tort,

Être la réincarnation de sa mère,

Au grand désarroi de son père,

Et…

— Allez gamine rentre chez toi…
— Madame, monsieur une petite pièce s’il vous plaît, je ferais mieux la prochaine fois ».

Quelques pièces étaient jetées par-ci, par-là. Vale, bien que très vite écourtée par ce grincheux, était satisfaite du résultat. Elle alla courir dans les bras de Gustavo pour lui raconter, mais celui-ci n’avait pas le temps, il y avait beaucoup de monde. Alors Vale se retroussa les manches et se mit au travail.

« Je compterais l’argent plus tard », se dit-elle. Elle était fière de son travail, même si elle l’admettait volontiers, que ça, ce n’était pas passé comme elle le voulait. Bref, elle aidait Gus pour le moment et si elle avait à nouveau l’opportunité, elle réessayerait de jouer les conteuses. C’est quelque chose qui lui faisait plaisir bien qu’elle se sentait un peu maladroite. Mais c’était son argent à elle, elle ne le devait à personne. Si un peu à Gustavo qui l’avait forcé à aller à l’école. Mais, ni père ni mère n’avait interagi avec elle. Elle avait fait le boulot toute seule comme une grande.

Elle avait hâte que la journée s’achève pour pouvoir tout raconter à Gus. Mais pour le moment, ce n’était pas le sujet. Il y avait du travail donc plus vite les peaux seraient parties, plus vite le travail serait fini, et plus vite il rentrerait chez eux. L’équation était franchement logique pour Vale.

La fin d’après-midi arriva vite. Elle n’eut pas le temps de se plaindre que les ventes étaient terminées. Elle aida Gustavo à ranger le matériel et dans un silence olympien, ils rentrèrent. Vale ne savait pas par où commençait, mais, elle voyait que Gus était exténué. Elle s’en voulait, car c’était en grande partie à cause d’elle, car, si elle n’avait pas insisté pour jouer à la conteuse, elle aurait pu l’aider à effectuer le travail et il serait moins fatigué. Car bien qu’encore jeune, il était de plus en plus compliqué de tenir le coup pour lui, les journées ne raccourcissaient pas.

Bien sûr, le temps des biberons était passé, mais se lever de bonne heure pour aller à la chasse, après s’être préoccupé des animaux, de la basse-cour et des cochons, ça devenait compliqué. Vale commençait tout juste à le comprendre.

Elle pensa que la soirée allait passer et la nuit leur ferait du bien à chacun, mais, Gus entama enfin la conversation :

« Alors cette journée…

— Ah ! J’ai cru que tu n’allais jamais me poser la question… Génial…
— Mais encore, tu as récolté combien de sous ?
— Je ne sais pas, je pensais que tu voulais… que l’on pouvait regarder ensemble.
— D’accord ! Certainement ! Sors donc ton argent sur la table – elle s’exécuta.
— Deux, quatre, six… vingt-deux, vingt-trois sous… C’est bien pour une première, non ?
— Oui, Vale je suis fier de toi, et ta mère doit l’être tout autant, c’est du super travail.
— Merci, Gus… bon maintenant, on mange ?
— Oui Vale ».

Elle lui fit un sourire et ils se mirent à table. Le goût du travail achevé se faisait sentir de part et d’autre de la table. Il lui servit un verre de lait de chèvre qu’il lui avait pris sur le marché. Elle le but goulûment. Elle se dit que l’argent pourrait lui servir à acheter de la limonade pour elle et Gus. Cette idée lui faisait plaisir.

Le soleil était en train de descendre sur la ville. La fillette était très fatiguée et ne tenait plus debout. Elle ne demanda même pas d’histoire pour aller se coucher et n’en fit pas non plus. Une fois dans son lit, elle ferma les yeux et pensa à sa mère. « Je suis sûr que tu dois être fière de moi », pensa-t-elle. Avec un goût d’achever, elle s’endormit. Gustavo l’observait dans un silence, comme il savait le faire. Il pensait lui aussi à Jacqueline. Qu’est-ce qu’elle pourrait dire du chemin accompli par sa fille ? Comment elle l’imaginait dans deux ou trois ans ?

Chapitre 3

Le coq était en train de chantait dans la cour. Vale ouvrit les yeux. Le soleil était déjà levé. Une bonne odeur de lait frais se faisait sentir. Elle sortit du lit et embrassa Gustavo. Elle était de bonne humeur et était prête à tuer toutes les bêtes qui se mettraient sur son chemin. L’idée de faire quelque chose pour Gustavo, en remerciement de ce qu’il avait fait la veille pour elle, la rendait joyeuse. Elle brisa rapidement le silence :

« Qu’as-tu fait de la dague ? demanda-t-elle.

— Elle sur la table, quelque part, pourquoi ?
— Je souhaiterais voir quelque chose.
— Tu sais que je ne cautionne pas ça…
— Oui, oui je sais, mais c’est pour savoir ce que l’on va avoir comme travail aujourd’hui.
— Qui me dit que c’est bien ça que tu recherches et non autre chose ?
— Fais-moi confiance…
— D’accord, elle doit être là, oui, tiens…
— Merci Gus ».

Gustavo lui tendit la dague et Vale se concentra sur la chasse de l’après-midi. Elle cramponna la dague et ferma les yeux.

Elle ouvrit les yeux, et elle se trouvait dans la forêt. Elle cherchait, mais il n’y avait pas de neige donc elle était allée soit trop loin soit pas assez. Elle décida d’aller dans la taverne pour prendre des renseignements, car elle pensait que c’était le plus près d’elle. Elle chercha un bon moment son chemin, car elle ne reconnaissait pas la forêt. Puis, elle tomba sur un ruisseau, familier, qu’elle suivit un moment en direction du soleil. Elle se regardait dans le reflet du ruisseau, mais elle ne se reconnaissait pas. Elle avait au moins vingt ans de plus, avec des mèches de cheveux blancs sur les tempes.

Elle commençait à se repérer, par rapport aux rochers et aux vieux arbres, mais le chemin commençait à être pavé. Certes, Milan était pavée comme toutes les villes de l’empire romain, mais, pas à ce point-là…

En arrivant à la ville, elle ne reconnut pas tout de suite, mais, c’était bien marqué Milan, en revanche, la taverne avait changé de côté dans la rue. Elle ne se dégonfla pas et rentra dedans. L’auberger l’accueillit comme une reine :

« Alors Vale, comment ça va aujourd’hui ?

— Bien et toi ?
— Ça va toujours autant de boulots, et les enfants ?

Vale eut l’impression de prendre un coup de massue.

— Ils vont bien, enfin je crois.

— Et comment va Arthus as-tu eu de ses nouvelles ?
— Tu le connais tantôt à droite tantôt à gauche…
— À la guerre ? tu trouves que c’est tantôt à droite tantôt à gauche ?
— Non, bien sûr que non.
— Les enfants vont bientôt sortir de l’école, tu veux une limonade pour attendre ?
— Oui, je veux bien si j’ai de quoi payer, murmura-t-elle – elle se palpa la ceinture et sentit une bourse – oui, je veux bien…
— Maman…
— Ah, mes petits monstres, vous êtes tous là.
— Oui, répondit le plus âgé.
— Vous voulez une limonade ?
— Oui…
— D’accord, alors j’ai quatre enfants, on va se mettre là-bas – elle choisit un coin de la taverne au calme, s’installa et poursuivit. Bon, les enfants, il faut que vous m’aidiez, on est en quelle année, car je suppose que vous sortez de l’école ?
— Tu ne te souviens de rien ?
— Non, je ne peux pas vous expliquer…
— Oh ! Mais si tu nous as dit plus d’une fois que la situation pouvait arriver. On est en 475.
— Et de quelle guerre parle le tavernier ?
— Pour les frontières de l’empire, bien sûr répondit celle qui avait l’air d’être la plus jeune.
— Oui, bien sûr, mais vous avez quel âge ?
— Moi, c’est Paulo, 14 ans.
— Moi, c’est Marco, 12 ans.
— Moi, c’est Laura, 12 ans.
— Moi, c’est Carla 6 ans.
— Donc, j’ai eu des jumeaux, c’est ça…
— Oui, comme notre grand-père, répondit Laura.
— Vous m’avez l’air d’être bien renseigné sur quoi répondre.
— Oui, tu nous as entraînés pour ce jour.
— D’accord donc je suppose que vous savez tout sur moi et la dague de Tramontane à Foison.
— Oui, sauf où tu la caches, répondit Paulo.
— De toute façon, tu nous as toujours dit que lorsque tu voyageais, elle disparaissait, continua Laura.
— Comment se fait-il que je sois encore vivante et quel âge j’ai ?
— Ça, c’est facile, répondit la petite Carla. Phébus t’a tuée le jour de tes quarante ans, depuis tu es devenue une déesse, car Jupiter était en colère après Phébus. Tu as fait la guerre, tu y as rencontré ton mari Arthus, et vous vous êtes posés ici en souvenir de ton enfance…
— Tu nous as toujours dit un brin de nostalgie, et en la mémoire de Gustavo. Ces bois tu les connais par cœur, poursuivit Marco. Cependant, il va falloir que l’on rentre nous avons du chemin.
—