Psychotique, de l’amphithéâtre à la psychiatrie - Élène Ébère - E-Book

Psychotique, de l’amphithéâtre à la psychiatrie E-Book

Éléne Ébère

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Beschreibung

Élène a vécu une enfance heureuse, brillante à l’école et passionnée de musique et de sport. Pourtant, sa vie a pris un tournant sombre, la menant aux urgences après avoir traversé des moments de détresse et tenté de se suicider. Désormais, elle se reconstruit avec l’aide de ses proches et de professionnels de la santé. Cependant, dans un pays où la psychiatrie est souvent négligée par rapport à d’autres domaines médicaux, le chemin vers la guérison est difficile.

À PROPOS DE L'AUTRICE

Malgré toutes ses réussites, Élène Ébère a plongé dans une terrible dépression et a été diagnostiquée psychotique… Après de nombreuses hospitalisations, elle a enfin rencontré les bonnes personnes et se reconstruit petit à petit. À travers ce témoignage, elle s’ouvre pour retrouver la confiance des siens.

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Élène Ébère

Psychotique,

de l’amphithéâtre

à la psychiatrie

© Lys Bleu Éditions – Élène Ébère

ISBN : 979-10-422-0666-6

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Je sais plus, Je n’aurais pas dû

Je n’en peux plus, Je n’aurais pas su

Regarde-toi, En pensant à moi

Regarde-moi, En pensant à toi.

C’est la fin, Jeux de vilain

Mets-lui un pain, On n’y peut rien

Regarde-toi, En pensant à moi

Regarde-moi, En pensant à toi.

Du rythme aussi, Par une belle nuit

De par ici, On oublie les soucis

Regarde-toi, En pensant à moi

Regarde-moi, En pensant à toi.

Il a joué, Il s’est pris les pieds

Il s’est raté, Tout est brisé

Regarde-toi, En pensant à moi

Regarde-moi, En pensant à toi.

Et si un jour, on m’avait dit que j’écrirais un livre sur ma vie, je n’aurais pas misé un sou sur l’affaire. Je suis assez intelligente pour peser le pour et le contre et savoir que cela m’expose plus qu’autre chose, mais bon... Je suis bourrée de toc comme le volume d’un appareil électronique doit être pair, la tasse de café doit s’arrêter devant la porte du four à micro-onde… j’en ai d’autres, mais je les garde pour plus tard.

Pour prendre une décision, j’ai plusieurs moyens techniques. Pour le faire, par exemple si c’est une décision facile qui ne mérite qu’un choix binaire je regarde la somme des chiffres de mon podomètre et si c’est pair je fais ci, sinon je fais ça. Vous allez dire que c’est terrible de jouer sa vie à une donnée binaire (vrai, faux, blanc, noir, rien, tout…)

Aujourd’hui, je vais mieux, mais ça n’a pas été toujours le cas. Je rêve d’un monde où je n’aurais jamais passé la porte des urgences ce fameux lundi après-midi de novembre 2004. Un monde où mon père tient pleinement sa place de chef de famille. Pourquoi ai-je voulu exprimer mes angoisses et mes peurs face à une vie que je ne maîtrisais plus ? Pourquoi ai-je fait faux bond à mon binôme et l’avoir lâchement abandonné ?

Tout a commencé un mercredi midi de septembre dans la maternité de Rueil-Malmaison. C’est là que j’ai poussé mon premier cri au bonheur de mon père, ma mère, mon frère, un an, et ma sœur, deux ans. Mes premières années de vie se résument en deux ou trois vagues souvenirs de bien avec mes grands-parents maternels et l’horreur avec mes grands-parents paternels. En effet, être née derrière une fille (qui plus est blonde aux yeux bleus) et un garçon, mon existence n’avait pas lieu d’être surtout qu’une fille, c’est inutile dans les champs.

Mais ces souvenirs sont à l’opposé les uns des autres, car quand je pense à mon grand-père paternel, je le revois lancer un bocal de pâté sur la tête de ma sœur, quand elle n’avait que cinq ans et les coups de baguette de pain sur ma mère et, finalement, mon père qui le soulevait contre un mur avec son tee-shirt qui finira par se déchiqueter à cause de son poids.

En résumé, ce grand-père-là était fou. Mais, mon autre grand-père était totalement différent, à l’opposé du premier, il était calme, aimant, attentionné, et encore plus de qualificatifs, mais que je ne pourrais pas tous citer. C’était un homme honnête et avec un grand cœur. De lui, il ne me reste que deux ou trois souvenirs, car il nous a quittés trop tôt.

Le premier souvenir que j’ai gardé de lui, c’est quand, lors d’un repas de famille il m’avait pris dans ses bras et il m’avait porté toute la journée. Pendant que toute la famille jouait aux billes avec des cyclistes, dans le sable (jeu traditionnel sur la côte atlantique française), il me racontait des histoires et moi je buvais ses paroles.

Mon deuxième souvenir, c’est lors de l’hiver 1985, quand il faisait très froid la nuit, il me faisait faire pipi dans l’évier de la cuisine pour ne pas avoir à traverser la cour gelée, car les toilettes étaient à l’extérieur.

Mon dernier souvenir que j’ai de lui, je le partage avec toute ma famille, je ne sais pas pourquoi cet événement est si bien gravé dans ma mémoire, mais c’est celui que je préfère. C’était aussi en hiver, lorsque l’on était tous les trois dans une baignoire et qu’il la remplissait d’eau chaude avec une casserole orange. Malheureusement, il nous a quittés prématurément en mai 1986, d’un arrêt cardiaque. Une personne l’a trouvé par terre devant chez elle et elle a cru qu’il était ivre à sept heures trente du matin ! Elle aurait peut-être pu le sauver, allez savoir.

Quand j’étais petite et que l’on était dimanche, si ce n’était pas jour de chasse, je me mettais allongée par terre sur le chemin de terre, et je scrutais le ciel jusqu’à ce que l’avion de transport de troupe passe au-dessus de moi et là, c’était magique. Mon rêve, être pilote de transport de troupe dans l’armée de l’air. Mais je portais des lunettes et cela n’était pas possible. Bien sûr, à plusieurs reprises j’ai essayé de m’inscrire à l’armée de l’air, mais il y avait toujours un problème. La toute première fois que j’ai franchi la porte d’un cabinet de recrutement, j’avais dix-sept ans et je venais d’échouer au baccalauréat. Le recruteur qui m’a parlé m’a expliqué que je n’avais aucun avenir dans l’armée sans diplôme et c’était vrai, car commencer d’en bas de l’échelle ne permettait pas de rêver de grandes ambitions telles que les miennes.

Alors j’ai repassé mon baccalauréat avec succès et je suis rentrée à l’IUT d’Angoulême en génie électrique option électronique comme je l’avais toujours souhaitée. J’allais enfin finir par faire comme mon père et pourquoi pas enseigner cette matière qui m’avait toujours fait plaisir. Une résistance, un condensateur et une diode, tout cela alimenté par une alimentation maison et c’était super.

À l’âge de trois ans je suis rentrée en moyenne section dans la classe de mon frère, mais cela n’a pas duré, car il fallait que je voie un psychologue pour pouvoir y rester, mais mes parents n’ont pas voulu donc je suis redescendue d’une classe. Puis, j’ai suivi une scolarité normale jusqu’à mes neuf ans.

À l’âge de cinq ans, mon frère et moi avons décidé de faire chambre à part et à ma grande surprise, un événement va venir bousculer ma petite vie tranquille. Je suis montée d’un étage et là je dormais dans la chambre à côté de mes parents, en fait quand je souhaitais descendre d’un étage j’étais obligée de traverser leur chambre, mais le plus gros du problème ne se situait pas là. En fait le soir mon père rentrait tard et il jouait avec mon frère et ma sœur, mais jamais il ne montait pour me dire bonne nuit. Je les entendais rire, se faire des bisous, mais moi, rien.

Pour la fête des Pères suivante, j’ai écrit une lettre pour que mon père change de comportement. En effet, j’ai utilisé un pyjama sur lequel il y avait écrit bonne nuit et je l’ai recopié sur un petit avion que je lui ai envoyé pour qu’il pense un peu plus à moi. Il a fait des efforts pendant quelque temps, mais il a perdu très vite cette nouvelle résolution, et me revoici dans la même galère.