Valet de pique - Renee Rose - E-Book

Valet de pique E-Book

Rose Renee

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Beschreibung

« Tu es à ma merci maintenant, amore. »
Désolée, bella. Mauvaise pioche.
Témoin d’un crime, tu es ma prisonnière désormais.
Je ne voulais pas que ça se passe comme ça, mais t’attacher à mon lit et te faire crier me procure un plaisir inattendu. Presque un privilège, pourrait-on dire.
Et même si je te faisais confiance, maintenant que j’ai eu un avant-goût, je ne suis pas sûr de pouvoir te laisser partir...

Valet de pique est une romance indépendante dans le milieu de la mafia,dans l’univers Les Nuits de Vegas. Ce roman ne se termine pas sur un suspense et n’aborde pas le thème de l’infidélité.

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VALET DE PIQUE

RENEE ROSE

Traduction parMYRIUM ABBAS

Traduction parVALENTIN TRANSLATION

RENEE ROSE ROMANCE

Copyright © 2021 by Renee Rose

Tous droits réservés. Cet exemplaire est destiné EXCLUSIVEMENT à l’acheteur d’origine de ce livre électronique. Aucune partie de ce livre électronique ne peut être reproduite, scannée ou distribuée sous quelque forme imprimée ou électronique que ce soit sans l’autorisation écrite préalable des auteures. Veuillez ne pas participer ni encourager le piratage de documents protégés par droits d’auteur en violation des droits des auteures. N’achetez que des éditions autorisées.

Publié aux États-Unis d’Amérique

Renee Rose Romance

Ce livre électronique est une œuvre de fiction. Bien que certaines références puissent être faites à des évènements historiques réels ou à des lieux existants, les noms, personnages, lieux et évènements sont le fruit de l’imagination des auteures ou sont utilisés de manière fictive, et toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, des établissements commerciaux, des évènements ou des lieux est purement fortuite.

Ce livre contient des descriptions de nombreuses pratiques sexuelles et BDSM, mais il s’agit d’une œuvre de fiction et elle ne devrait en aucun cas être utilisée comme un guide. Les auteures et l’éditeur ne sauraient être tenus pour responsables en cas de perte, dommage, blessure ou décès résultant de l’utilisation des informations contenues dans ce livre. En d’autres termes, ne faites pas ça chez vous, les amis !

Réalisé avec Vellum

TABLE DES MATIÈRES

Livre gratuit de Renee Rose

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10

Chapitre 11

Chapitre 12

Chapitre 13

Chapitre 14

Chapitre 15

Chapitre 16

Chapitre 17

Chapitre 18

Chapitre 19

Épilogue

Vouloir plus?

Ouvrages de Renee Rose parus en français

À propos de Renee Rose

LIVRE GRATUIT DE RENEE ROSE

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CHAPITRE1

Corey

Il y avait trois types de parieurs qui dépensaient beaucoup à ma table de roulette.

Il y avait le gars qui se prenait la tête. Il était silencieux, son langage corporel fermé. Il était assis, les épaules voûtées, et croisait à peine mon regard. Il suivait les probabilités, avait habituellement une méthode à laquelle il restait religieusement fidèle. Par exemple, il jouait toujours le rouge et doublait son pari quand il perdait.

Puis il y avait le parieur téméraire. Il planait sur l’émotion, la drogue ou l’alcool. Il était l’opposé du premier genre. Pas de méthode, totalement au hasard. Il pouvait demander à la femme à côté de lui son numéro préféré et le parier.

Enfin, il y avait le parieur à l’instinct, mon préféré. Il apportait une électricité qui déchaînait souvent toute la table. C’était le type qui avait trouvé la magie. Dame Fortune, la niaque, leurs étoiles alignées… allez savoir ce que c’était, mais il avait une énergie qu’il suivait. Il restait dans le rythme, suivait son intuition et pariait juste à chaque fois.

Souvent, il ressemblait au parieur téméraire : tous deux étaient extravertis, sociables. Ils engageaient le dialogue avec les gens autour d’eux, y compris moi, leur croupière.

La baleine – c’était comme ça qu’on appelait les flambeurs à Las Vegas – à ma table ce soir-là n’était ni un téméraire ni un parieur à l’instinct, même s’il en avait le style et la personnalité. Il était superbe dans un costume bien coupé, d’une élégance européenne, comme s’il était sorti des pages d’un magazine italien pour hommes. Il flirtait effrontément avec moi et baratinait les gens autour de lui.

Je récupérai et empilai les jetons puis attribuai les gains avec une finesse exercée, effectuant d’une main une séparation, un empilement et bougeant à la vitesse de l’éclair.

— Et voilà, la beauté et le talent.

C’était ringard, mais je lui lançai un sourire. J’aimais bien l’avoir à ma table, j’adorais son charme et son élégance, les gros pourboires, et pourtant mon sixième sens ne cessait de s’agiter. Quelque chose clochait chez lui.

Il ne lui restait plus que deux mille dollars à cet instant. Il glissa ses jetons sur la table à la dernière minute, juste au moment où j’agitais la main et annonçais que les jeux étaient faits. Il les avait mal disposés, en plus. Je n’arrivais pas à dire s’il les voulait sur la case pour Troisième douzaine ou Impair.

— Laquelle, monsieur ?

Je me penchai en avant pour attirer son attention alors que la roue tournait.

Il buvait pas mal, mais il ne semblait pas ivre. Ses yeux filèrent sur mon décolleté – que je réussissais toujours à mettre en valeur malgré l’uniforme masculin –, puis revinrent sur mon visage avant qu’il ne me lance un lent sourire aimable.

— Impair, s’il vous plaît. Excusez-moi pour ça.

— Pas de débordement, l’avertis-je avant de décaler les jetons alors que la boule se stabilisait.

Il gagna. Il me glissa en guise de pourboire deux jetons de cent dollars sur la table. Quand j’attirai ses jetons, je vis qu’il avait inséré un jeton de dix dollars au milieu à la place d’un de cent. Je levai les yeux et vis qu’il me regardait. Il me lança un clin d’œil.

Enfoiré.

Je fis subtilement signe à la sécurité de venir.

Ce n’était pas la première fois qu’un client me proposait de tricher. Cela arrivait assez souvent. Cela me laissait assez perplexe qu’il ait dépensé deux cents dollars en m’achetant pour en gagner quatre-vingt-dix. Mais je supposai que c’était un test. Une fois qu’il aurait découvert si je cédais là-dessus, il essaierait encore et encore.

Vincent, le gérant de la sécurité dans la salle ce soir-là, se rapprocha et se tint près de moi, penchant la tête pour écouter.

— Ce gars joue le débordement et essaie de glisser des jetons de valeur inférieure dans sa pile.

Plus tard, je me rendrais compte que Vincent avait semblé un peu trop content de moi, mais cela ne me marqua pas. J’ignorais simplement les papillons dans mon ventre lorsqu’il fit le tour pour escorter le mec dehors. Je n’étais pas désolée. J’avais fait ce qu’il fallait, c’était sûr. J’étais simplement déçue parce que le gars était attirant, que je le trouvais plutôt fascinant, et j’avais fantasmé un instant sur l’idée qu’il me demande de sortir avec lui.

Mais peu importait. Je n’allais pas risquer de perdre ce travail, même pas pour un homme sexy dans un beau costume. Travailler au Bellissimo, c’était le boulot, l’éducation et la vie sociale réunis en un ensemble glamour. C’était la propriété du célèbre Nico Tacone, de la famille criminelle Tacone de Chicago, qui dirigeait la boîte d’une poigne de fer. Je ne l’aurais pas cherché même s’il n’avait pas été amoureux de ma cousine.

Je terminai mon service et me dirigeai vers les vestiaires des employés. Quand je passai devant le couloir menant aux bureaux de la sécurité, je m’arrêtai net.

Vincent avait une posture décontractée, à taper la discute avec nul autre que l’homme sexy en costume qui avait été à ma table.

— Corey, dit-il en souriant et en me faisant signe d’approcher. Viens là, je veux te présenter à quelqu’un.

Oh Seigneur ! C’était un client mystère. Ou quel que soit le nom d’un test de sécurité. Je ne savais pas pourquoi ça m’énervait, mais c’était le cas. Mon estomac se serra alors que je m’approchais à grands pas.

— Corey, voici Stefano Tacone, notre nouveau chef de la sécurité.

Je levai la main pour gifler Stefano. Je ne sais pas pourquoi je le fis. Oui, j’avais le tempérament d’une rousse et j’avais grandi dans une famille violente. Tout de même, je devais être plus maligne que ça.

Il attrapa mon poignet et l’utilisa pour m’attirer tout contre lui.

— Je ne ferais pas ça à ta place.

Son avertissement était davantage une gronderie murmurée et rauque qu’un grognement. Comme s’il me chuchotait des mots salaces ici même dans le couloir.

Mon corps répondit immédiatement, mon épicentre entrant en fusion. Bien sûr, mes fichues joues s’échauffaient aussi. Et croyez-moi, chez une rousse, on ne peut pas se méprendre sur un rougissement.

— Personne ne frappe un Tacone sans le regretter.

C’était une menace, pourtant ce fut encore prononcé aimablement, avec le même charme époustouflant qu’il avait utilisé dans la salle en essayant de me faire tricher pour lui.

Merde. Venais-je de lever la main sur un boss de la mafia ? Un frisson se faufila le long de mon dos.

J’allais vraiment perdre mon boulot.

Sauf que Stefano n’avait pas l’air en colère. Il avait l’air de vouloir me dévorer pour le déjeuner.

Je pensai qu’il était plus sûr d’admettre mon erreur.

— Pardonnez-moi.

Stefano

La beauté dans mes bras – enfin, pas tout à fait dans mes bras, plutôt à ma merci – croisa mon regard avec courage.

Je ne vis ni peur ni défi dans ses yeux bleu vif, simplement une curiosité brute, presque une touche de fascination.

De même, bella.

J’avais choisi sa table pour une bonne raison, et ce n’était pas parce que qui que ce soit la soupçonnait de tricher. Bien au contraire. Le responsable de la salle disait qu’elle attirait toujours une foule de gentlemen, qu’elle gagnait de gros pourboires. Elle était rapide et flamboyante, dégageant pile le bon équilibre entre la professionnelle froide et l’invitation chaleureuse dans tous les jeux qu’elle gérait. Je l’avais testée parce que nous avions besoin d’un croupier pour des parties privées à l’étage.

Mais maintenant, je voulais jouer à toutes sortes de jeux privés avec elle et aucun d’eux ne comportait de jeux de cartes ni de roulette.

— Je n’aime pas être humiliée, intervint-elle.

Pendant un instant, je crus qu’elle parlait à mes pensées, puis je me rendis compte que c’était sa justification pour avoir essayé de me gifler. Elle fit pivoter son poignet dans ma main, tentant de se libérer.

Je ne le permis pas, attirant sa petite main jusqu’à ma bouche pour frôler ses jointures de mes lèvres.

— Je m’en souviendrai, murmurai-je.

Elle s’immobilisa, sa gorge remuant alors qu’elle déglutissait. Elle était si proche de moi que je sentais la chaleur de son corps longiligne, et remarquais le léger tremblement de ses doigts, malgré la fermeté de son regard.

Et revoilà le rougissement la trahissant. Je voulais continuer à la garder serrée contre mon corps, à regarder ses yeux d’un bleu électrique se dilater à chaque fois que je parlais, mais si je l’avais fait, j’aurais fini par la plaquer contre le mur et faire leur affaire aux nichons qu’elle utilisait comme des armes.

Aucune autre croupière ne lui ressemblait. Le nouvel uniforme se composait d’une chemise oxford blanche, d’un gilet écarlate et d’un nœud papillon, bon sang !

Mais Corey réussissait à rendre cette tenue immorale. La courte jupe noire moulait chaque courbe de ses fesses, de ses hanches et de sa taille, soulignant une paire de longues jambes élancées. Sa chemise était déboutonnée et ouverte jusqu’au gilet, le nœud papillon porté à même la peau comme le collier d’un amant. Comme j’aurais aimé attacher un collier et une laisse à cette magnifique créature et la mettre au pas ! Il lui faudrait de l’entraînement, en plus. Le coup de grâce1 de cette tenue était son gilet. Elle en avait choisi un de deux tailles trop petit, ce qui lui donnait davantage l’apparence d’un bustier ou d’un corset, sanglant ses seins et les comprimant vers le haut jusqu’à ce qu’ils supplient de s’échapper de sa chemise. Avec le gilet, je ne pouvais pas dire si ses mamelons étaient durs, mais à en juger par ses lèvres entrouvertes et son souffle court, je supposais que oui.

Je savais que j’avais eu une érection rien qu’en la malmenant. Ce qui était probablement une bonne raison de la lâcher. Je me forçais à avoir un peu de self-control et la libérai.

— Viens dans mon bureau, discutons un peu.

J’agitai le bras pour indiquer mon nouveau bureau.

Encore une fois, elle garda la tête haute, lançant ses longues boucles épaisses par-dessus son épaule alors qu’elle me précédait vers la porte fermée.

Elle attendit que je l’ouvre, vraisemblablement parce que c’était mon bureau, mais j’éprouvais une certaine satisfaction à passer le bras derrière elle pour lui ouvrir, comme si nous avions un rendez-vous classe plutôt qu’un entretien.

— Assieds-toi, Corey.

Elle me lança un regard méfiant alors qu’elle prenait place en face de moi à mon bureau.

— Est-ce que Nico vous a lâché après moi ?

J’arquai un sourcil.

— Tu appelles mon frère par son prénom ?

— M. Tacone, se corrigea-t-elle en rougissant légèrement.

J’adorais ses rougissements parce qu’ils étaient vraiment en décalage avec son assurance naturelle.

— Non, désolée, pas du tout. Il sort avec ma cousine, alors je…

— Ah, oui. Cette femme. La raison pour laquelle Nico m’a fait revenir de Sicile.

Corey sembla décontenancée.

— Que voulez-vous dire ?

Je lui lançai un clin d’œil.

— Je suis là parce qu’il courait le risque de la perdre… il travaillait beaucoup trop. Je ne l’ai pas encore rencontrée, ta cousine.

Je laissai mon regard errer sur le visage de Corey, descendant vers son décolleté attirant avant d’y revenir.

— Je peux voir pourquoi il est sous le charme.

Pas de rougissement cette fois. En fait, je pensai qu’elle réprimait un roulement d’yeux. J’aimais vraiment bien cette fille. La dompter serait si amusant !

— Comment s’appelle-t-elle ?

Elle croisa ses longues jambes, l’aisance revenant lentement dans sa posture.

— Sondra. Et vous ne la rencontrerez probablement pas. Elle est partie.

Je le savais déjà. C’était une bonne chose que je sois arrivé à ce moment-là, parce que Nico avait complètement déraillé depuis que sa nana l’avait quitté. Je ne l’avais pas encore vu, mais je savais qu’il avait pris l’avion pour rentrer à Chicago et régler son mariage arrangé et d’autres trucs avec notre père.

Elle essaya de reprendre les rênes de la conversation.

— Alors pourquoi me prendre pour cible ? Je suis une bonne croupière. Je me tiens à carreau.

Mes lèvres tiquèrent. J’adorais sa détermination. Elle serait parfaite pour l’étage. Je devrais simplement m’assurer que personne ne la touche parce que je commençais déjà à me sentir un peu propriétaire de ce canon.

— Tes responsables t’apprécient, oui. Ceux qui ne sont pas jaloux.

J’avais remarqué que la responsable l’avait beaucoup moins bien évaluée que ses collègues hommes.

Le coin des lèvres de Corey remonta. J’appréciais l’acceptation simple qu’elle donnait à ma déclaration. Elle avait d’emblée interprété correctement mes paroles et ça ne la dérangeait pas. J’avais déjà pris ma décision : elle était intelligente. Assurée. Agréable à regarder. Elle était parfaite.

— Nous te déplaçons sur des parties à enjeux plus élevés. Privées.

Je ne demandais pas, je lui annonçais. C’était comme ça que les Tacone faisaient des affaires.

Maintenant, je l’avais prise au dépourvu. Ses lèvres écarlates s’entrouvrirent, et pendant un instant, aucun son n’en sortit.

— Ça semble dangereux.

Sa voix s’étrangla légèrement sur le dernier mot.

Je levai un sourcil, à la fois curieux et impressionné par ses conclusions.

— Ça ne l’est pas. Je serai là à chaque partie. Je ne laisserai rien t’arriver.

Comme elle restait immobile, j’ajoutai :

— Ou est-ce moi qui t’inquiète ?

Un léger rougissement m’annonça qu’elle était assurément intéressée, mais elle secoua la tête.

— Non. Oui. Je suppose que je voulais dire que ça semble… illégal.

La voilà. J’appréciais tant les gens qui pouvaient être directs.

J’écartai les mains.

— Nous sommes à Las Vegas. Nous avons une licence de jeu. C’est la raison pour laquelle mon frère a emménagé ici.

— D’accord. Bien sûr.

Elle hocha la tête, baissant les yeux. Bon sang, j’adorais ces petits signes de soumission chez une femme autrement dominante. Comme lorsqu’elle s’était excusée d’avoir essayé de me gifler. Elle savait quand se défendre et quand s’écraser. Cela me donnait envie de démontrer ma domination de toutes sortes de manières obscènes… la mettre à genoux et l’étouffer avec ma queue. L’attacher à mon lit et la faire hurler toute la nuit. Gagner son obéissance avec un fouet et une carotte.

Elle ne me croyait pas, ce qui, encore une fois, démontrait qu’elle était intelligente. Parier n’était peut-être pas illégal, mais il y avait toutes sortes de choses sordides et clandestines qui se passaient en périphérie. Comme parfois la collecte par la force de paris inhabituels effectués par des hommes désespérés.

C’était le jeu que mon frère Nico avait appris de la Famiglia. C’était génial de sa part de l’amener à Las Vegas, où l’essentiel était légal. Ouais, ça signifiait qu’il payait des impôts, mais croyez-moi, pas autant qu’il l’aurait dû.

— Ça ne sera pas tout le temps. Trois ou quatre nuits par semaine. Nous doublerons ton salaire de base et les pourboires devraient monter aussi.

— Vous ne me donnez pas le choix.

C’était une déclaration, pas une question.

Je lui lançai un clin d’œil.

— Tu as remarqué ça, hein ? J’ai besoin de toi pour les parties à l’étage, Corey. Fin de l’histoire.

La colère apparut sur son expression mais elle la cacha rapidement.

— Pourquoi moi ?

Je haussai les épaules d’un air décontracté.

— Tu es professionnelle. Froide et réservée. Fiable. Magnifique. En bref, tu es exactement ce que je recherche.

La méfiance dans son regard devint plus apparente. Son aversion pour mon offre apparut sur son visage, mais elle dit :

— Enfin. Je suppose que je n’ai pas mon mot à dire.

J’étais légèrement surpris. Je savais qu’elle n’était pas une bimbo qui se mettrait en quatre, flattée, mais je ne pensais pas lui offrir un mauvais deal. Et si sa cousine fricotait avec Nico – si vous voyez ce que je veux dire –, je ne pensais pas qu’elle avait des blocages importants avec notre famille.

Mais peut-être que si.

— Oh, il y a toujours un choix, Mlle Simonson. Vous pouvez prendre la porte.

Hé, j’étais peut-être celui qui était jeune et charmant, mais je pouvais être autant un stronzo que mes frères. Peut-être plus.

Ses lèvres vivement colorées se comprimèrent.

— Je ne vais pas faire ça, M. Tacone.

Ses yeux bleus flamboyaient quand elle releva le défi de mon regard.

— Bien, dis-je en me levant puis en lui tendant la main. Bienvenue dans la cour des grands.

Elle se leva et je remarquai sa brève hésitation avant qu’elle prenne ma main, mais je lui adressai un sourire chaleureux quand elle la serra.

— Demain soir. Sois là à vingt heures.

— Oui, monsieur. Ici… dans votre bureau ?

Je hochai la tête, même si c’était une terrible idée. J’aurais dû la refiler à Sal ou à Leo, lui donner un autre endroit où se rendre, mais je ne pouvais pas rejeter l’idée de l’avoir ici, dans mon espace. Ma croupière personnelle.

— Porte une robe… quelque chose de sexy.

Elle marqua une pause à la porte et se retourna, de nouveau totalement méfiante.

— Je ne laisserai personne te toucher, dis-je en levant trois doigts. Parole de scout.

Ses yeux s’étrécirent, ses lèvres s’incurvant en un sourire suffisant.

— Vous n’avez jamais été scout.

Il y avait une note moqueuse et entendue dans sa voix qui fit glisser quelque chose dans mon ventre. L’envie d’effacer ce dédain de son visage par le sexe se combinait avec le besoin de frapper quelque chose.

Elle avait raison. Je n’étais pas un boy-scout. Je ne l’avais jamais été. Mes frères aînés nous administraient des raclées à Nico et à moi avant que nous ayons perdu nos premières dents de lait. Nous avions appris l’art de la violence en même temps que nous apprenions notre alphabet. Nico avait perfectionné l’art subtil de la stratégie – comment manipuler et gagner contre toute attente – le temps qu’il atteigne la puberté. Il m’avait montré les ficelles, m’avait protégé. Ma vie avait été plus facile que la sienne et je n’étais pas amer, mais je n’allais pas non plus m’excuser, surtout pas auprès de cette bombasse effrontée. C’étaient les cartes qu’on m’avait distribuées, la famille dans laquelle j’étais né.

Mais je ne permis à rien de tout ça de transparaître. À la place, je lui lançai un autre clin d’œil et un sourire de tombeur.

— Tu m’as démasqué.

Je tendis la main derrière elle pour ouvrir de nouveau la porte.

— Fais ce qu’on te dit… porte une robe. Je m’assurerai que tu seras récompensée.

Pour parler plus franchement, je sortis un jeton de cinq cents dollars de ma poche et le fis sauter en l’air. Elle l’attrapa, puis soutint mon regard alors qu’elle le rangeait lentement dans son décolleté.

Ce fut tout juste si je pus me retenir de claquer la porte et de la plaquer contre, pour lui faire une fouille à nu minutieuse et voir ce qu’elle cachait d’autre entre ou autour de ces seins fermes.

— Je vous verrai demain alors.

Sa voix était un peu voilée, me disant qu’elle n’était pas insensible à l’ardeur de mon regard.

Je me raclai la gorge.

— À demain.

Je voulais lui donner une tape sur les fesses alors qu’elle passait la porte en se déhanchant, mais je réussis à me retenir à temps.

Mais le lendemain, il se pouvait qu’elle n’ait pas autant de chance.

J’avais trop hâte de la voir dans une robe. Je savais déjà que cette vue illuminerait ma soirée.

Corey

En sortant, j’appelai ma cousine Sondra mais elle ne répondit pas. Elle était avec Nico à Chicago après une dispute explosive dont nous étions tous sûrs qu’elle les avait fait rompre pour toujours. Mais Tacone avait du mal à accepter un refus. Je dois le dire : Nico Tacone était peut-être un enfoiré effrayant, mais il était absolument à fond sur Sondra.

Quand elle l’avait quitté quatre jours auparavant, il avait flippé. Il m’avait coincée, essayé de me forcer à lui dire où elle était partie, mis un gars devant ma maison, vraisemblablement pour la guetter. Sondra pensait qu’il la trompait. Mais j’avais parlé à tous ceux proches de lui après le départ de Sondra, et ils avaient tous raconté la même histoire. Il essayait de se sortir d’un contrat de mariage arrangé par sa famille et Sondra était la seule femme avec laquelle Nico avait jamais été sérieux.

Alors quand j’avais reçu son texto la veille avec la photo d’une bague de fiançailles en diamant à sa main gauche, j’avais su qu’ils avaient trouvé une solution.

Que Sondra s’apprête à épouser un mafieux connu, je ne savais vraiment pas quoi en penser. Elle avait toujours eu mauvais goût en matière d’hommes – même si mon dernier choix n’avait pas été plus heureux.

Mais Nico Tacone n’était pas à prendre à la légère. Il était dangereux et puissant. Il avait fait disparaître mon ex. Pas que ça me faisait pleurer. Dean avait essayé de violer ma cousine.

Mais tout de même. Des types ordinaires n’avaient pas ce genre de pouvoir.

Je n’étais pas jugeuse en ce qui concernait l’aspect criminel. En tant que fille d’un fédéral corrompu, j’avais une conception désabusée du crime et de la loi.

Mais c’était pour ça que je ne voulais pas être impliquée dans quoi que ce soit qui me rapprocherait de la face cachée sordide de l’organisation. Et les parties privées à grosses mises le feraient assurément.

Je n’avais pas vu mon père depuis plus de dix ans. Quand il avait quitté ma mère pour une meuf facile à Détroit, nous avions tous poussé un soupir de soulagement. Est-ce que Stefano savait que mon père faisait partie du FBI ? D’une certaine manière, j’en doutais, et s’il le découvrait, les choses risquaient de devenir casse-gueule très vite.

Je ne savais vraiment pas combien d’activités illégales se passaient ici, mais je supposais que c’était plus périphérique. Pourquoi auraient-ils besoin d’enfreindre la loi quand leur casino ramassait des millions à l’année ? Tout de même, je ne voulais rien voir. Je ne voulais pas du tout me retrouver dans une position où ils devraient se reposer sur ma loyauté ou la remettre en question.

Bon sang.

Aurais-je dû le dire à Stefano ?

Et pourquoi diable pensais-je à lui en tant que Stefano et pas en tant que M. Tacone ? Il m’avait réprimandée pour avoir appelé son frère par son prénom.

Oh, peut-être que c’était parce qu’il n’arrêtait pas de me dévorer des yeux. Ou à cause de la manière dont il avait embrassé mes doigts après avoir attrapé mon poignet. Un frisson me traversa lorsque je me souvins de la vitesse à laquelle il avait saisi et maintenu mon poignet sans aucune trace d’effort ou de colère. Il avait plutôt semblé perplexe. Comme s’il avait apprécié l’occasion de me montrer sa force supérieure en me maintenant captive.

Ce n’était pas parce que je voulais l’appeler par son prénom.

Absolument pas.

Pourquoi aurais-je pensé cela ? Surtout après toutes mes inquiétudes pour Sondra !

Mais quelque chose chez cet homme me faisait serrer les cuisses chaque fois qu’il me lançait un clin d’œil. Ce qui était bien trop souvent.

Je rentrai en voiture dans mon petit chez-moi. Pour la première fois depuis que Sondra avait emménagé au casino et que Tacone avait fait disparaître Dean, il semblait trop petit. Solitaire, même.

Mais je ne cherchais pas de compagnie. Je n’avais pas besoin de m’impliquer dans une autre relation.

Bien sûr, personne ne me courait après pour en avoir une non plus. Stefano semblait être l’exact opposé de Nico, l’amant possessif et déterminé de ma cousine. C’était totalement un coureur de jupons.

Ce qui signifiait que le sexe – juste une fois pour en finir avec ça – pourrait être envisagé.

1NdT : En français dans le texte.

CHAPITRE2

Stefano

Je traversais le Bellissimo comme si j’étais le roi du château, très fier de cet endroit et de ce que Nico avait construit ici.

J’étais avec Nico quand il avait convaincu notre père d’investir 1,2 million de dollars pour ouvrir un casino à Las Vegas. Ça n’était pas suffisant. Bon sang, la licence pour les paris à elle seule en coûtait plus de trente mille ! Mais Nico était intelligent. Il était assez malin pour ne pas impliquer des investisseurs qui ne faisaient pas partie de la famille. Seuls des Tacone étaient autorisés à participer et à être actionnaires du Bellissimo. Et tel était le cas. Il avait grappillé assez pour pouvoir l’ouvrir et l’avait développé.

Nico avait fait en sorte que les architectes conçoivent l’énorme structure pour qu’on puisse l’agrandir et il avait choisi la classe dès le départ : du carrelage italien, des statues en marbre, des pièces magnifiques.

La première version du Bellissimo était petite, un casino boutique. Rien de ringard… jamais. Et ainsi, dès le départ, il avait attiré des clients haut de gamme. Surtout quand la nouvelle s’était ébruitée sur les parties privées.

Nico avait un plan de développement et une vision, et il avait convaincu notre famille d’investir. Mais tout de même, je ne pense pas que qui que ce soit s’était attendu à ce que les choses tournent de cette manière. Maintenant, c’était un bâtiment géant : cinq ailes différentes, vingt-huit étages. Huit restaurants servaient toutes sortes de plats et ça restait la gargote la plus classe de Las Vegas. Et l’argent ? Il coulait à flots.

En parlant de mon stronzo de frère, j’étais au Bellissimo depuis trente-six heures et je n’avais pas vu l’enfoiré. D’abord, il était incontrôlable à chercher sa meuf. Maintenant, il était rentré à la maison pour arranger les choses. Nous nous étions parlé au téléphone et avions déjà échangé une douzaine de textos, mais il était trop irritable pour me donner des instructions valables.

Je l’appelai sur son téléphone et il répondit avec la même impatience.

— Qu’est-ce qu’il y a ?

— Content d’avoir de tes nouvelles aussi. Tu as réglé les choses ?

— J’y travaille.

Bien sûr qu’il n’allait rien me dire. Il n’était pas exactement le genre de gars à parler de ses sentiments.

— Tu as parlé à papa ?

— Je suis en chemin maintenant. Sondra est avec moi.

Sondra. La femme que je voulais rencontrer.

— Ah oui. J’ai dû apprendre son prénom par une charmante croupière rousse hier soir.

— Tu as rencontré Corey.

— Oui. Je l’ai incitée à tricher et elle a essayé de me gifler.

Nico poussa un reniflement moqueur.

— Ça me paraît bien son genre.

Le timbre agréable d’une voix de femme lui parvint.

— Qu’y a-t-il avec Corey ?

— Tu es dans la voiture ? Mets-moi sur haut-parleur.

— Non… dégage.

— Sondra.

J’élevai la voix pour qu’elle puisse m’entendre.

— J’ai rencontré ta cousine hier soir, lui racontai-je. Je suis amoureux.

Son rire était léger et doux. Nico devait avoir mis le haut-parleur parce que j’entendis clairement sa voix.

— J’entends vraiment l’Italien en toi.

— Non, c’est vrai, insistai-je.

Mais elle avait raison… même avant mon séjour de six mois en Sicile avec mon grand-oncle, j’avais adopté le style de séduction agressif et exagéré du pays d’origine de mes parents.

— Il s’est déjà fait gifler, indiqua Nico.

— Oh, oh.

— Presque giflé, corrigeai-je. Elle a essayé. Je ne l’ai pas permis. Nous sommes parvenus à un accord.

— Elle est sous ma protection, ronchonna Nico, mais il savait que je ne faisais pas de mal aux femmes.