Vivante… - Neleh Jurahel - E-Book

Vivante… E-Book

Neleh Jurahel

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Beschreibung

Fraîchement âgée de 25 ans, Camélia entame un stage dans un prestigieux cabinet d’avocats situé au centre de Paris. Sa vie semble être sur la voie du succès à un détail près : elle garde son cœur bien protégé, refusant de s’ouvrir à l’amour. Les douleurs physiques qu’elle endure lui paraissent suffisantes, et elle ne désire pas ajouter à cela la souffrance d’un chagrin amoureux. Cependant, l’arrivée de Laghan dans sa vie pourrait tout remettre en question.

Camélia se laissera-t-elle finalement aimer ?

À PROPOS DE L’AUTRICE

Dès son adolescence, Neleh Jurahel écrit avec passion, créant des personnages complexes tout en explorant la New Romance en ligne. Atteinte de spondylarthrite depuis quelques années, elle milite pour l’acceptation de soi et l’amour inconditionnel.

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Neleh Jurahel

Vivante…

Roman

© Lys Bleu Éditions – Neleh Jurahel

ISBN : 979-10-422-0698-7

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Camélia

Lundi 12 juillet

Aujourd’hui je fête mes 25 ans… Sainte Catherine m’attend au tournant !

Mes trois copines m’ont organisé une fête, comme si j’avais oublié que j’étais célibataire vu qu’elles viennent avec leurs super copains, beaux, grands, fidèles… pfff enfin !

Je pars tôt afin de courir un peu avant de commencer la journée.

Cela m’aide à déverrouiller mon corps endolori par la nuit.

Je passe par le jardin du Palais royal, à côté de chez moi, celui où les marronniers rouges semblent frôler le ciel.

Ils doivent être tellement vieux que leur écorce doit avoir en mémoire une quantité incroyable d’amoureux qui se sont cachés à leur cime.

D’ailleurs je tourne à peine la tête et je tombe sur eux, ces couples parfaits, en tout cas ils y ressemblent.

Toute seule dans mon jogging rose et noir, et mes baskets de running toutes neuves, je cours pour oublier, pour ne plus penser, je sens le vent, la chaleur des premiers rayons du soleil et… ma hanche qui me lance…

Je m’arrête 2 min, 5 min, il faut que je continue, les premières minutes sont les plus difficiles, ensuite tout devient supportable. Je rejoins en quelques foulées la double rangée de tilleuls et parcours les quelques mètres qui me séparent de la statue du charmeur de serpent.

Il n’est que 7 h 10, et déjà le jardin est rempli de promeneurs. Il faut dire qu’en plein mois de juillet le jour pointe son nez bien tôt et Paris est une ville qui ne dort jamais, surtout l’été.

Je rentre chez moi au bout de 30 minutes. Je ne suis pas épuisée, juste déjà courbaturée, peut-être à cause du manque d’entraînement.

Fini de réfléchir !

Je saute sous la douche, il est déjà 7 h 45 et je commence mon nouveau stage dans un cabinet d’avocat où je serais traductrice. Il ne faut pas faire mauvaise impression dès le premier jour.

Cette douche est tellement agréable après un effort matinal que je me perds quelques secondes dans la plénitude sous le jet d’eau chaude qui me soulage enfin de mes quelques courbatures.

Je choisis un tailleur-pantalon bleu marine, je déteste les jupes. Je sors de mon armoire un petit haut couleur crème légèrement près du corps, ma veste de tailleur me permet de ne pas trop en montrer.

Je ne suis pas très à l’aise dans ce corps que souvent je ne comprends pas, il n’est pas mon meilleur allié.

J’attache mes cheveux blonds et bouclés en simple queue de cheval haute soignée. Quelques traits d’eye-liner qui soulignent mes yeux verts, et le tour est joué.

Lorsque je regarde mon reflet dans la glace, je ressemble un peu plus à une jeune stagiaire de 25 ans, même si mon diplôme en Langues étrangères appliquées est tout frais.

Je suis sortie de mes pensées par ma sonnerie « I’ll stand by You » des Pretenders qui fait danser mon iPhone et je vois apparaître le prénom de ma meilleure amie Céleste. Je réponds en sachant qu’elle va finir par me mettre en retard.

« Allo Cam ? » me crie la voix familière de mon amie.

« Oui, Céleste, que veux-tu de si bon matin ? »

« Joyeux anniversaire ma vieille ! »

« Charmante attention, surtout avec un “ma vieille” », dis-je en la taquinant.

« Oh, que tu es susceptible, je rigole, enfin presque, car tu es désormais la plus vieille de nous toutes !! » s’écrie-t-elle au bord du fou rire.

« Oui je sais, il en faut bien une. À quelle heure est-ce que je vous rejoins ce soir ? Je ne peux toujours pas avoir d’indice sur l’endroit où vous allez m’emmener ? » essayais-je, même si je savais que rien ne la ferait me vendre la mèche.

« Non tu rêves, même sous la torture, mais sois prête pour une soirée mémorable. Les garçons nous rejoignent plus tard et ne restent que 2 heures tout au plus. Ils veulent te souhaiter ton âge canonique aussi », dit-elle en pouffant de rire.

« Mmh », bredouillais-je sans conviction, tout en essayant de chausser mes plus belles chaussures avec le plus haut talon de tout mon dressing à chaussures.

Je dois être parfaite ce premier jour, je ne vais pas y aller avec mes ballerines atroces, même si elles sont atrocement plus confortables.

« Cam ?? Cam ? Je t’ai demandé quelque chose. Allo, il y a quelqu’un ? »

Son insistance me fait sortir de mes pensées :

« Oui oui, pardon tu disais ? J’étais en train de mener un combat acharné contre mes Jimmy Choo. »

« Tes Jimmy Choo, ouah ! Tu ne plaisantes pas pour ton premier jour, tu vas les épater… »

« Penses-tu… je vais surtout essayer de ne pas être ridicule, ce sont des avocats, je ne suis pas sûre que quelque chose ou quelqu’un puisse encore les impressionner », répondis-je cynique.

« Sois prête ce soir, Paul emmène un copain ! Bisous, bonne journée. À plus, ma poulette !! » et elle raccroche sans attendre ma réponse.

Elle n’a pas tort d’ailleurs, un copain de Paul… bien sûr, encore une tentative pour me trouver quelqu’un et ne plus être la dernière célibataire du groupe. Il va encore falloir que je me pare de mon plus beau sourire tout en restant polie et éconduire ce pauvre garçon qui ne savait pas à quel point ses potentielles tentatives seraient vaines.

Je regarde l’horloge, sortant de mes pensées, et je me rends compte qu’il ne me reste que très peu de temps. Elle affiche déjà 8 h 15 alors que je commence à 8 h 30. Heureusement que le cabinet où je fais mon stage n’est qu’à quelques centaines de mètres de mon appartement. Le luxe de travailler à à peine 10 min. Comptons tout de même 15, avec mes Jimmy Choo.

Je descends mes 2 étages sans ascenseurs et je regrette déjà mon choix luxueux, pourtant il est trop tard pour changer mes instruments de torture. Je vais devoir les supporter.

La fac, et maintenant…

Je choisis de prendre un taxi après avoir tourné à l’angle de la place au bout de l’impasse où j’habite. J’ai beaucoup de chance d’habiter dans un quartier où les taxis attendent les clients sans crainte.

Je vis dans un arrondissement de Paris où les gens n’ont pas peur de rentrer tard, d’ailleurs je loge au-dessus de plusieurs restaurants où les Parisiens aiment se retrouver.

J’ai la chance d’avoir rencontré, en 2e année à l’université, la fille du directeur des études qui détenait de nombreux studios dans Paris, qu’il louait à des étudiants aisés avec caution parentale et Curriculum Vitae impressionnant.

Tout ce que je n’étais pas. Ma mère m’a élevée seule, mon père n’a jamais su que j’existais, et elle a toute sa vie travaillé sans compter pour que j’aie un toit au-dessus de la tête, mais pas à Paris.

Nous habitions en plein cœur de la Seine-et-Marne, seul endroit où ses moyens lui permettaient de nous loger malgré deux boulots de jour et un de nuit. Je mettais environ 2 h 30 pour rejoindre les portes de ma classe chaque matin durant la première année. Ce fut très difficile physiquement et moralement.

Mon amie Clémentine, me voyant épuisée au bord de l’endormissement, malgré deux cafés et une bonne cure de vitamines chaque matin, me proposa de rencontrer son père, car un des logements qu’il détenait venait de se libérer.

Mais le loyer, incroyablement parisien, n’était pas dans les moyens de ma mère, alors son père me proposa de travailler à la cafétéria de l’université le midi et pendant mes heures de pause. Je lui classais également les dossiers des milliers d’élèves qui fréquentaient l’université de ce 7e arrondissement. À la fin de mes études, mon boulot d’été et mon futur salaire me permettent de continuer à profiter de la vie, du calme et de la magie de ce merveilleux petit nid.

Premier jour

J’arrive enfin en bas de l’immeuble, boulevard de la Madeleine. Le taxi m’a fait gagner de précieuses minutes. L’immeuble que je vois se dresser devant moi compte au moins 15 étages.

C’est un immeuble d’affaires, il regroupe plusieurs entreprises importantes dont les bureaux d’une grande compagnie d’assurance, et au 8e étage, avec ascenseur cette fois-ci, le Cabinet d’avocat Grondins, Cartiers et Associés m’attend pour me faire plonger dans le monde du travail pour la première fois.

L’excitation monte, enfin je réalise mon rêve. J’ai beaucoup hésité entre Langues étrangères appliquées et Droit, et mon choix s’était porté par logique vers celui qui me permettait d’être le moins longtemps une charge pour ma mère. Et là je rejoins ces 2 secteurs d’activité en un seul emploi. La chance me souriait.

J’ai cherché durant quelques secondes le nom du cabinet et j’appuie finalement sur le bouton de l’interphone.

Une voix de femme m’accueille en m’indiquant l’étage et la façon de pénétrer dans les bureaux :

« Bonjour, mademoiselle Dubois, veuillez monter au 8e étage et vous présenter au 1er bureau devant l’ascenseur. Vous présenterez votre pièce d’identité à l’hôtesse. Merci. »

Un clac m’annonce qu’elle a terminé le guidage à distance et qu’il ne me reste plus qu’à y aller courageusement.

La tension monte d’un cran au fur et à mesure de l’ascension de la cage métallique de cet immeuble moderne, dont les 3 côtés de la cabine sont recouverts de miroirs. Je peux aisément me voir me décomposer et mon visage se fermer à chaque passage d’étage.

Il est trop tard pour laisser voie à ma panique.

Les portes s’ouvrent sur un large bureau en Plexiglas et ses deux secrétaires, toutes deux blondes et les cheveux lissés en arrière. Je me présente à l’une d’elles et lui donne ma carte d’identité.

Elle se lève, me tend un badge avec la photo présente sur mon CV avec lequel j’ai déposé ma candidature.

Je la suis, elle me précède sans un mot et m’emmène dans un salon derrière une des cinq portes situées de part et d’autre du grand bureau d’accueil.

Le salon est vaste et une petite table propose des magazines très peu instructifs, mais délibérément posés là pour alléger l’atmosphère qui me pèse sur les épaules depuis l’ouverture des portes de l’ascenseur.

Les quelques fauteuils sont placés dos à la large vitre qui donne sur le boulevard grouillant de voitures et de monde.

La jeune femme m’annonce : « Maître Cartiers va vous recevoir et vous expliquer le déroulement de votre première journée. Je m’appelle Melissa, et je suis réceptionniste. Bienvenue et bon courage. »

Après cette annonce très mécanique, elle me rend ma carte d’identité qu’elle avait gardée tout ce temps à la main, et je prends place sur un fauteuil.

J’attends quelques minutes seule quand un homme, les cheveux grisonnants et un costume 3 pièces, se présente devant moi : « Bonjour, Camélia, je suis Maître Cartiers, si tout se passe bien, dans quelques jours vous pourrez m’appeler Francis. Je vais vous accompagner à votre bureau. Suivez-moi ». Cet homme a une classe folle. Il dégage une assurance et une aisance incroyable. Il n’a pas manqué également de teinter d’humour mon accueil.

Et soudain, je réalise ses paroles : MON BUREAU ! À moi ! Dès le premier jour j’ai un bureau.

Attendons de voir, il y a bureau et placard à balais. Bien que je doute que même le placard à balais, ici, ne soit pas plus grand que mon petit studio parisien.

Maître Cartiers (peut-être bientôt Francis) me précède jusqu’à un Open Space en plein cœur de l’étage où une petite étiquette métallique à mon nom m’attendait sur un des bureaux. L’open Space est parcellisé en quatre ou cinq, difficile à dire pour le moment, avec 4 ou 5 bureaux dans chaque parcelle séparée par des panneaux en verres teintés, assez hauts, mais qui n’atteignent pas le plafond.

En face de moi et à ma droite, deux collègues qui ne sont pas encore là ou qui ne sont pas à leurs places pour le moment.

Je pose mon sac sous le bureau et mon foulard sur le dossier de mon fauteuil. J’attends les instructions, les dossiers ou n’importe quoi qui me permette de me plonger dans mon travail au plus vite. Je ne suis pas en terrain connu, ma timidité refait surface.

Après quelques minutes d’attente, Francis me présente mes voisins de tablée enfin arrivés, sûrement allés prendre un café. Ils me sourient tout en me toisant.

Puis il me fait visiter les quelques pièces qui suivent l’Open Space. Quelques bureaux d’associés et des pièces remplies d’archives, de dossiers clients en cours ou classés.

J’aperçois les noms de Maître Grondins, celui de mon hôte Maître Cartiers, que je suis consciencieusement, de peur de me perdre.

De retour à mon bureau, Francis m’indique que pour mon premier jour je vais accompagner mes 2 collègues, déjà sûr des traductions, et qu’ils seront là dans un premier temps pour évaluer mon niveau. Ils sont traducteurs séniors et moi, bien sûr, junior.

Ils me sourirent encore avec un air compatissant en se remémorant certainement leur premier jour.

Francis nous laisse enfin et je m’installe.

« Tout va bien ? Pas trop stressée ? » me lance mon collègue le plus à droite qui ressemble à Naruto en costume cravate. Son regard plein de compréhension me détend.

« Si, mais je pense que ma première journée passée ça ira mieux, je vous remercie. Je m’appelle Camelia Dubois », m’enclins-je à dire le plus calmement et posément possible.

« Je m’appelle Frédérick », répondit-il.

« Et moi Cynthia », enchaîne mon autre collègue.