Zémire et Azor (Zemire und Azor) - André Ernest Modeste Grétry - E-Book

Zémire et Azor (Zemire und Azor) E-Book

André Ernest Modeste Grétry

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Beschreibung

Dies ist das Libretto zur Oper Zémire et Azor (Zemire und Azor). Genießen Sie zum Klang Ihrer Lieblingsoper die Original-Texte auf Ihrem Bildschirm. Einzelne Akte und, falls mehrsprachig, Sprachen lassen sich über das Inhaltsverzeichnis auswählen.

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Seitenzahl: 74

Veröffentlichungsjahr: 2012

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Zémire et Azor

André-Ernest-Modeste Grétry

Inhalt:

Zémire et Azor

Acte premier.

Acte II.

Acte III.

Acte IV.

Zemire und Azor

Erster Aufzug.

Zweyter Aufzug.

Dritter Aufzug.

Vierter Aufzug.

Zemire et Azor, A. Gretry

Jazzybee Verlag Jürgen Beck

86450 Altenmünster, Loschberg 9

Deutschland

ISBN: 9783849600808

www.jazzybee-verlag.de

www.facebook.com/jazzybeeverlag

[email protected]

Zémire et Azor

Comédie-Ballet en quatre actes

Acteurs

Azor, jeune prince persan, sous une forme effrayante, mais non pas hideuse: de noirs sourcils, une barbe touffue, une épaisse crinière, les bras et les jambes nus et couverts d'une peau, tigrée, mais le reste du corps vêtu d'une veste et d'un doliman avec une riche ceinture: dans l'attitude et dans l'action toute la noblesse possible

Zémire, jeune persane

Fatmé,

Lisbé, sœurs de Zémire

Sander, père de Zémire, de Fatmé et de Lisbé

Ali, esclave de Sander

La scène change d'un acte à l'autre, et représente tantôt le palais ou les jardins d'Azor, tantôt la maison de Sander.

Acte premier.

Lathéâtre représente un salon richement décoré à la manière orientale. Des vases de fleurs entre les croisées.

Scène première.

Sander, Ali.

SANDER.

Quelle étrange aventure! un palais éclairé,

Meublé, richement décoré,

Où je ne rencontre personne!

ALI, avec frayeur.

Monsieur, délogeons prudemment.

Il n'y fait pas bon: je soupçonne ...

SANDER.

Quoi donc?

ALI.

Que tout ceci n'est qu'un enchantement.

SANDER.

Un enchantement, soit. Au milieu d'un orage,

La nuit, dans un bois ténébreux,

Nous sommes encor trop heureux

De trouver cet asile.

ALI.

Auriez-vous le courage

D'y passer la nuit?

SANDER.

Pourquoi non?

ALI.

Monsieur, prenez-y garde.

SANDER.

Bon!

Tu vois que, si quelqu'un dans ce palais habite,

Il nous y reçoit assez bien.

ALI.

Et si c'est un génie?

SANDER.

Eh bien?

ALI.

Croyez-moi, partons au plus vite.

Air.

L'orage va cesser.

Déjà les vents s'apaisent;

Les voilà qui se taisent;

Partons sans balancer.

Ce n'est plus rien, rien qu'un nuage,

Dont le ciel se dégage.

Cela ne peut durer;

Le temps va s'éclairer.

Vos filles vont passer

La nuit à vous attendre;

La frayeur va les prendre;

Pourquoi les délaisser?

Vous les aimez d'amour si tendre?

Pourquoi, pourquoi les délaisser?

L'orage va cesser, etc.

SANDER.

Que dis-tu? l'orage redouble.

ALI, à part.

Il a raison.

SANDER.

Comment retrouver mon chemin?

ALI.

Je vous mènerai par la main.

SANDER.

Nous sommes bien: passons ici la nuit sans trouble.

ALI.

Sans trouble!

SANDER.

Au point du jour nous partirons demain.

Air.

Le malheur me rend intrépide.

J'ai tout perdu; je ne crains rien.

Et pourquoi serais-je timide?

Pour moi la vie est-elle un bien?

Je suis tombé de l'opulence

Dans la misère et dans l'oubli.

Un vaisseau, ma seule espérance,

Dans les flots est enseveli.

Le malheur, etc.

ALI.

Oh! moi, qui n'eus jamais d'autre bien que la vie,

Je n'aime point à l'exposer.

SANDER.

Allons, laisse-moi reposer;

Et dors, si tu le peux.

ALI.

Je n'en ai nulle envie.

Dormir chez des esprits! et sans avoir soupé! ...

Une table servie paraît au milieu du salon.

O ciel!

SANDER.

Qu'est-ce?

ALI.

Monsieur! une table servie!

SANDER.

Tu vois: de nos besoins quelqu'un s'est occupé.

ALI, tremblant.

Oui, quelqu'un!

SANDER.

Mets-toi là.

ALI.

Vous mangerez!

SANDER.

Sans doute.

Notre hôte est magnifique; il ne ménage rien.

ALI, en élevant la voix.

A ce seigneur-là rien ne coûte.

Plus bas.

Il faut que j'en dise du bien;

Car il est là qui nous écoute.

Ils se mettent à table.

SANDER.

Voilà des mets fort délicats.

ALI.

Ah! si je l'osais, quel repas!

SANDER.

Ose, crois-moi.

ALI.

Voyons.

SANDER.

Quoi! du vin!

ALI, avec joie.

Du vin!

SANDER.

Goûte.

ALI.

Pour celui-ci, je n'y tiens pas.

SANDER.

Ta main tremble?

ALI.

Ah! monsieur, cette liqueur vermeille

N'est peut-être qu'un poison lent.

Il boit.

Mais n'importe. Il est excellent;

Et dussé-je en mourir, j'en boirai ma bouteille.

SANDER.

Eh bien? comment te trouves-tu?

ALI.

De cet élixir la vertu

Petit à petit me soulage.

De fatigue et d'effroi j'étais presque abattu;

Mais je sens revenir ma force et mon courage.

Il boit.

Encore un petit coup. Ah! le charmant breuvage.

Air.

Les esprits, dont on nous fait peur,

Sont les meilleures gens du monde;

Voyez comme ici tout abonde.

Quel bon soupé! quelle liqueur!

Ah! quelle liqueur!

Les esprits, dont on nous fait peur,

Sont les meilleures gens du monde.

On n'en parle que par envie:

Moquons-nous de ces contes vains.

Pour moi, j'en ai l'âme ravie:

Je ne veux pas d'autres voisins.

Avec eux je passe ma vie,

S'ils ont toujours d'aussi bons vins.

Les esprits, etc.

SANDER.

Ali, pour le coup, est un homme:

Il ne craint rien.

ALI.

Oh! rien du tout

A présent je vais faire un somme.

Il se jette sur un siège.

SANDER.

Voyons quel temps il fait.

ALI, en s'endormant.

J'aurais dormi debout.

Duo.

SANDER.

Le temps est beau.

ALI.

J'en suis bien aise.

SANDER.

Ali!

ALI.

Je dors.

SANDER.

Il faut partir.

ALI.

Quand j'ai bien bu, ne vous déplaise,

Je veux dormir.

SANDER.

Il faut partir.

Tu dormiras plus à ton aise,

Quand nous serons rendus chez moi.

ALI.

On dort si bien sur une chaise!

On est ici comme chez soi.

SANDER.

Le jour se lève.

ALI.

Qu'il se couche.

SANDER.

Ali, sans toi je m'en irai.

ALI.

Partez sans moi: je vous suivrai.

SANDER.

Et si quelque bête farouche

Vient t'attaquer?

ALI.

Je n'ai pas peur.

SANDER.

Ce vin-là t'a donné du cœur.

ALI.

Ce bon via m'a donné du cœur.

SANDER.

Allons, ma famille m'attend.

Lève-toi, je l'ordonne; et partons à l'instant.

ALI.

Ah! laissez-m'en du moins prendre encore une dose.

Il boit.

SANDER.

Je veux, en quittant ce beau lieu.

Avoir de ce prodige un témoin qui dépose.

Ma petite Zémire, en me disant adieu,

Ne m'a demandé qu'une rose;

Je vais de ce rosier en cueillir une.

Il approche d'un rosier, qui est sur une console, et il en cueille une rose.

Scène II.

Azor, Sander, Ali.

AZOR.

Holà!

ALI, tremblant.

Ciel!

SANDER.

Que vois-je?

AZOR.

Que fais-tu là?

Et pourquoi me prendre mes roses?

SANDER.

Pardon. Je ne voyais aucun mal à cela;

Et libéral en toutes choses,

Je ne te croyais point jaloux de ces fleurs-là.

AZOR.

Téméraire, ingrat, je te donne

L'asile, un bon soupé, le meilleur vin que j'ai;

Et tu veux que je te pardonne

De me voler mes fleurs! Non, je serai vengé.

Tu vas mourir.

SANDER.

Tu peux disposer de ma vie:

Je ne la plains, ni ne défends

Des jours si peu dignes d'envie.

Je n'ai regret qu'à mes enfans.

AZOR.

De trois filles, dit-on, le destin t'a fait père?

SANDER.

Hélas! ce qui me désespère,

C'est de les laisser sans appui.

ALI.

Ah! vous auriez pitié de lui,

Si vous saviez combien ses trois filles sont belles.

SANDER.

Je viens d'Ormus. J'allais y savoir des nouvelles

D'un vaisseau, mon dernier espoir.

Mes filles croyant me revoir

Dans l'opulence, l'une d'elles,

A mon départ, me demanda

Des rubans, l'autre des dentelles;

Mais la plus jeune leur céda

Toutes ces riches bagatelles;

Et d'un air tendre et caressant,

Elle me dit, en m'embrassant:

»Je ne veux qu'une rose: elle me sera chère

Plus que le don le plus brillant;

Et je dirai, c'est à moi que mon père

Daignait penser en la cueillant.«

Air.

La pauvre enfant ne savait pas

Qu'elle demandait mon trépas.

Cachez-lui bien que cette rose

Est la cause

De mon malheur.

Ah! pour elle quelle douleur!

Sa tendresse

Qui me presse

De revenir dans ses bras,

Me rappelle ma promesse.

Ah! pauvre enfant, tu ne sais pas

Que tu demandes mon trépas.

AZOR.

J'ai l'âme assez compatissante

Pour me laisser fléchir. Mais il faut que, pour toi,

L'une de tes filles consente

A venir se donner à moi.

SANDER.

Moi! te livrer ma fille!

AZOR.

Il faut me le promettre,

Ou sur l'heure! ...

ALI.

Il est le plus fort;

Et c'est à nous de nous soumettre.

SANDER.

Cruel, pour une fleur!

AZOR.

Et sais-tu si mon sort

Ne tient pas à ces fleurs, qu'un charme a fait éclore?

SANDER, à part.

Non, j'aime mieux mourir que d'exposer leurs jours.

Mais je veux les revoir, les embrasser encore.

AZOR.

Eh bien?

ALI, bas, à Sander.

Promettez-lui toujours.

SANDER.

Malgré le sort qui nous menace,

J'en donne ma parole, et je te la tiendrai:

Une d'elles prendra ma place,

Ou moi-même je reviendrai.

AZOR.

Voilà qui nous réconcilie.

Reprends cette fleur.

SANDER.

Moi!

AZOR.

Reprends-la, je le veux;

Et qu'elle soit pour tous les deux

Le garant mutuel de la foi qui nous lie.

Air.