1001 jours - Fernando FERREIRA - E-Book

1001 jours E-Book

Fernando Ferreira

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Beschreibung

Un portrait photographique en hommage à Corsica un jour, un regard, un voyage, une île, une image …
mille voyages, toutes les Corse, par tous les temps de tout temps.
27 ans 60 voyages
1 000 jours sur l’île
24 000 km de routes écumés
2 400 km de sentiers arpentés
300 000 mètres de dénivelé cumulé
517 giga de données
100 000 photos 1 001 images sélectionnées
1400 heures de maquette …
+ la Passion


À PROPOS DE L'AUTEUR

Fernando FERREIRA, né en 1964, photographe, journaliste , écrivain, alpiniste, et grimpeur, n’est pas disponible actuellement, laissez un message après le “Bip” !

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Fernando Ferreira

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1001 JOURS

Un voyage en Corse

1996/2023

Couverture :

« Massif du Capu d’Ortu, Golfe de Porto »

Photos, textes et conception maquette de l’auteur Facebook/Instagram : Fernando Féfé Ferreira

ISBN: 978-2-37789-753-7

Dépôt légal : octobre 2023 Éditions Encre Rouge

174 avenue de la Libération – 20600BASTIA

© Fernando Ferreira / Éditions EncreRouge

Lecodedelapropriétéintellectuelleinterditlescopiesoureproductionsdes- tinées à une utilisation collective. Sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite parquelqueprocédéquecesoit,estilliciteetconstitueunecontrefaçon

Préface

Je fus heureux, flatté même, que mon ami FéFé1 s’adresse à moi pour la préface de son dernier ouvrage consacré à la Corse. L’artiste a déjà écrit plusieurs ouvrages dont deux pour lesquels nous avons collaboré,

« L’Odyssée Corse, Tra u Pumonte e u Cismonte »2 et « Corsica Magnifica »3. Nous avons aussi écrit avec Rosanna Cesari un chant « Muntagna Corsa » pour illustrer la bande son du documentaire4 tiré de sa traversée intégrale de l’île, titre repris plus tard sur un de nos albums5.

Fernando est comme un poète qui puise son inspiration dans les émotions qu’il ressent, pour ensuite figer ces instants uniques sur des photos qu’il pourra partager à travers ses ouvrages. Cette générosité et ce sens du partage, alliés à sa fidélité en amitié, en font un homme exceptionnel et re- connu par bon nombre de mes amis.

Alorsunnouveaulivre,encoreun?Tantlaproliférationestgrande, medirez-vous!Ouiencoreun,etquidesurcroitestvolumineux.Carilfallait beaucoupd’épaisseurpourtraduirecettepassiondelaCorseconjuguéeàcelle de la photographie, pour traduire tant d’années de marches, d’escalades, de voyages, de réflexions etd’observations.

Comment rapporter le plus fidèlement possible l’expression detant d’émotions accumulées au gré de ces balades souvent difficiles, en solitaire, partouslestempsetentoutessaisons?Vousrendez-vouscompte,plusd’un quartdesiècleàparcourircespaysagessauvages,parfoisaustères,parfoisdan- gereuxenmontagne,baignésdelumières,desoleil,depluie,devents,decha- leurintenable,degrandsfroidsinsoutenables!Fernandosait,deparsonmé- tier et sa grande expérience, mettre en valeur cette lumière propre à l’Ile, ces incroyablescouleursqueMatisseetbiend’autrespeintresontsu,àsoninstar, également partager. La lumière étant l’élément le plus important dans l’art de la photographie, l’artiste a su se l’approprier et ainsi retransmettre à tous le fruitdesonimmensetalent.Autraversdecesimages,enprêtantl’oreille,vous entendrez l’assourdissant bruit des impétueuses cascades, des fleuves tumul- tueux, du tonnerre fracassant, les musiques jolies ou inquiétantes des vents tantôt doux tantôt furieux… Vous entendrez le chant du merle moqueur, et demilleoiseaux,vousrespirerezlesparfumsinfinisqu’exhalecettesiriche

1 Surnom de l’auteur

2  Éditions Privat2010

3  Éditions Privat2016

4 Documentaire « L’Odyssée corse, Tra u Pumonte e u Cismonte »,

© réalisation/production Lionel Fornini, Frédéric Zerbib et l’auteur.

5 Album « Petra Nostra », 2010 © Alte Voce

nature.Celivrevousferarêver,découvrirunmondepresqueirréeletpourtant à portée… d’avion ou de bateau. Une œuvre colossale par la quantité et la qualitédesamatière,quivousemporterasurdescheminsconnusetinconnus, portée par des textes de l’auteur comme autant d’anecdotes d’un journal de bord, mais surtout des photos, tour à tour intimistes, drôles, tragiques, sur- prenantes,commeuneinitiationàcetteîlemystérieuse,àcettemontagnedans la mer… LA CORSE!

Ce travail inédit de Fernando a le mérite de mettre dans la lumière l’incroyable pluralité de cette terre corse, sa diversité, sa beauté, son caractère fort et bien trempé, qui a influencé son petit peuple fier, et insoumis.

« Issa terra, issa terra, di milai, di splendori Issa terra, issa terra, di bllezz’e, tant’odori U Signore, l’hà vulsuta, cusi bella

Ogni pezzi, di a piannetta, so qualla »1

Jean Mattei Avril 2023

1

Chronique d’un voyageur

« La vie estun voyageVis en te jouant danslemondeAccroche-toi àl’Inutile

Et à la Bonté»1

« A l’instant où j’ai posé les pieds pour la première fois sur la terre de Corse, en mai 1996, j’ai su que c’était là ! Quoi ? Je ne sais pas exacte- ment…Maisc’étaitlà!Laterrequejecherchaissanslachercher?Unesorte de coup de foudre ! Je suis né dans les montagnes granitiques du nord-est du Portugal, j’ai l’impression d’être toujours en voyage. D’être chez moi partout et nulle part. En Corse, je me suis senti instantanément et vraiment chez moi. Chaque fois que je débarque, j’ai ce même sentiment que la première fois… cemêmesentimentdepremièrefois.Déjà20ansquejetraînetoutaulongde l’annéemonappareilphoto,monsacàdosetmesgrolessurlessentiersetles routesdel’île,àsuivrelessaisons.Enhiverj’attendslaneigedanslanuitfroide, colléauGodinrécalcitrantd’unrefugeperduloinenhaute-montagne.Jecours derrière la lumière au printemps sur les sentiers perchés des hautes crêtes du Cap Corse. Je déambule sur la plage de sable fin de Roccapina en plein mois de juillet. Je grimpe sur les sommets pour capturer les derniers rayons de l’été indienquis’accrocheàl’automne.Voyageurtoujoursenmouvement,toujours

« étranger » sur cette terre hospitalière où les amis m’hébergent entre deuxbi- vouacs, deux refuges, deux bateaux… »2, ainsi commençait la préface de mon livre Corsica Magnifica qui recueillait 20 ans de moissons d’images sur l’Ile de Beauté. Je pensais avoir tout vu, tout photographié, fait le tour de Kalliste. Depuis, sept ans sont passés, d’expériences, de photos, d’anecdotes àrajouter à mon histoire corse, et prétexte à un nouveau livre ? Pas seulement, pas fon- damentalement… Ce nouveau recueil d’images et de textes est surtout l’occa- sion de raconter la totalité de mes 27 ans d’Odyssée en Corse,autrement…

1 « L’Alpiniste errant : nouvelles sans gravité », tome 3 / © FF

2 « Corsica Magnifica » © FF / Éditions Privat 2016

Mais comment raconter un voyage de plus d’un quart de siècle ? L’idée du carnet m’est venue tout naturellement, logiquement. Carnet desou- venirsd’unvoyageurintermittentmaisassidu,témoinsilencieuxdutempsqui traversel’îleàcerythme«endémique»quiluiestpropre.Maisuncarnetsans contrainte, d’une liberté totale, une visite sans directive de temps, desituation géographique, où à chaque page, chaque photo, on change de lieu, de saison, d’année,destyle,deformat...Uneerrance.Unvoyageàlarencontred’instants plus que de lieux, d’instants uniques, inédits etsolitaires.

Uneseulefrontières’estimposéed’elle-mêmedanscettebaladespa- tio-temporelle, l’année 2006 : la révolution du passage de l’argentique au nu- mérique. Depuis cette année-là, la façon de faire des photos a changé techni- quement,entraînantleregardduphotographedansuneévolutionirréversible. Même si l’approche reste la même, la technique utilisée n’est jamais neutre, elleaforcémentuneinfluencesurleregard,lamanièredetravailler.Nimieux avant ni après 2006, juste différent... Cette ligne de partage, cette frontière entreargentiqueetnumériquemesemblaitévidente,maisinsuffisante,ilman- quait un cadre sur la continuité, qui symbolise quelque chose de concret, qui raconte une histoire, pour ne pas perdre le lecteur en route, le garder sur les rails… Des rails au tracé déjà bien chaotique ! Il fallait une gare de départ et une d’arrivée, qui offriraient tout loisir au lecteur de laisser son imagination vagabonder par la fenêtre entre les deux… Un train omnibus comme U Tri- nighellu1, où chaque page serait une gare. On pourrait descendre et reprendre plus tard, ou plus loin, ou à la station d’avant, d’après, sans être perdu. J’en étais là de mes réflexions sur les histoires de « rails » quand j’ai eu l’idée de m’amuseràcalculercombiendetempseffectifj’avaispassésurl’ÎledeBeauté en un quart de siècle d’allers-retours ! Résultat : un peu plus de mille jours… Lechiffreétaitmagnifique,uncadeauduciel!Ilafait«tilt»dansmatête:un voyage en mille et une images, comme un conte des mille et une nuits, mais qui raconterait mille et unjours.

Un jour, un regard, un voyage, une Corse, mille et une gares, mille et une Corse.

Mais premier écueil évident, un livre de mille photos, c’est un monstre!Unmonstrequ’ilfallaitdompter,aurisquesinondevoirl’ensemble prendre un tour fastidieux, ennuyeux, indigeste… il fallait des respirations pour le rythme : il me fallait des textes. Des petits récits comme des pastilles de couleurs, des parenthèses qui ouvriraient au lecteur les coulisses de cer- taines images leur donnant une dimension supplémentaire. L’idée me plaisait vraiment, j’ai signé et j’ai attaqué letravail.

Au total il m’aura fallu, entre la première sélection d’images, les dif- férentes mises en page, l’écriture de tous les textes, les légendes, les correc- tions, et encore des corrections… 22 mois, de juillet 2021 à avril 2023 ! Cela peut sembler à la fois long, et court quand c’est fini… et parfois très long quand on est encore dedans. Ce texte, par exemple, m’a demandé plusieurs jourspourtriertouteslesnotesquis’accumulaientendésordredepuisledébut,

1 Célèbre petit train corse qui relie Ajaccio-Bastia-Calvi à travers la montagne insulaire.

du genre : « Comme le disait Fernando Pessoa à propos de l’écriture, la Corse estpourmoiunefuiteetunrefuge…Refugesauplurieldevrais-jemêmepréciser àforced’écumerceuxdesmontagnesinsulaires».Oucelle-ci:«Maviedepuis 27 ans tourne autour de l’Ile de Beauté, toujours. La Corse m’a aidé à grandir en tant qu’homme, à la fois lieu d’introspection, de découverte, laboratoire intime, source inépuisable d’inspiration créatrice. ». Et encore : « J’ai parfois refait à des années d’écart la même image, en mieux ou pas, différente ou à peine….Onserépète!Onessaiedésespérémentdefixercequel’onvoit,une idée, une intuition, une émotion qui tiennent du furtif, de l’instant présent, danslecadrerigided’unephotographiescelléepourl’éternité…Uneéquation difficile à résoudre, mais qui parfois tombe juste, comme par magie ! ». Une dernière : « Il n’y a pas un jour où je ne pense pas à la Corse, pas une heure même, on pourrait parler… d’amour ! ». Un gros paquet de notes ! J’ai tenté delesemboîterdansuntexte,peineperdue,ilmefaudraitunlivre!Idempour la maquette, qui me posait des problèmes de fluidité, de rythme. Comment organiser concrètement sur le papier un chaos spatio-temporel… Alors je me suislaisséguiderparl’instinct,oulehasardquifaitbienleschoses.Maisl’ins- tinct ne serait-il pas juste une perception intuitive du hasard ? Pour bien faire leschoses!J’aidonclaissécefameuxhasardmonterdansletrainetguiderce voyage en mille et un jours. Comment ? Je me suis amusé, j’ai joué avec la matière que j’avais, textes et photos, sans me focaliser sur le fameux résultat final.

A l’arrivée on a un livre, parfois album de famille, qui est le reflet, subjectif, de mon regard sur la Corse, mais qui offre surtout au lecteur l’accès à une sorte de base de données en open source… A chaque lecteur, chaque lec- trice ensuite d’inventer, de vivre son propre voyage, d’imaginer son île, ses îles…

Beau voyage !

Chi va e volta, bon’viaghju faci1 !

Cassis, avril 2023.

1 “ Celui qui part et puis revient, a fait un bon voyage “

À ma Domi etmon Matt A notre Vavou, qu’enfin la Lumière soit ta paixintérieure.

À tous mes potes du Continent àlaCorse, compagnons de cordées, de sentiers, debivouacs,

de jours de brumes etdepluies,de petitsmatinsd’azur, de soirssilencieux,

deneigeépaisse,de sacs à dos qui vous brisentles épaules, de refuges, de routestortueuses,

de perditions,derédemptions, de coup de gueules, derires,

de partage au coin d’unecheminée,

departagetoujours. À l’Amitié qui ne connaît pasl’absence.

ARGENTIQUE

MAI1996

JUILLET2006

Coulisses :

C’était sur le “Corse“, navire de la défunte compagnie SNCM, mais surtout dernier Ferry à posséder encore ces antiques cabines type wagons-lits des trains de nuit à quatre cou- chettes, donc quatre inconnus… qui ronflent ! C’était la première fois et ce fut la dernière, je préféraisbivouaquerdansuncouloiravecmon sac de couchage. Au lever, je charge une pelli- cule en noir et blanc Kodak T-max400 et j’ouvrelerideaupourfaireuneimageparlehu- blot de l’arrivée dans la baie d’Ajaccio, et là je vois la jeune fille avec son café à la main dans lepetitmatin.Justeletempsdefaireuneimage et elle disparaissait … D’Ajaccio je monte di- rectement dans l’Alta Rocca, pour un rendez- vous en début d’après-midi : un reportage ran- donnée-canyoning dans la rivière de la Vacca sous le col de Bavella. Au départ du canyon, je claque rapidement quelques photos de pay- sages pour finir la bobine et la remplace par unediapoVelvia100,plusadaptéeàcetypede reportage. Et je glisse la T-max dans le caisson étanche, visse le couvercle à fond… mais en biais. A l’arrivée du canyon la bobine noir et blanc flottait dans le caisson imbibé d’eau ! Contremauvaisefortuneboncœur,jeladonne quand même à développer… et là miracle ! La plus grande partie des photos est foutue sauf les toutes premières, dont celle de l’inconnue avecsoncafédanslepetitmatin.Seuldégâtvi- sible, sur le bas de l’image on devine la trace horizontale laissée par le niveau de l’eau. Quand on ne le sait pas on peut prendre cela pour de la saleté sur le hublot. Je trouvemême que c’est un plus, cela concentre le regard sur le personnage… De la rencontre de l’art avec le hasard qui fait bien les choses… encore!

TraverséeMarseille-Bastia

Printemps

Bonifacio / Bunifaziu Printemps 1997

Vignes de Patrimonio, été2003

Port de Marseille Cales du bateau àl’embarquement

Printemps1996

Coulisses:

PlagedeRoccapina Printemps 1997

Porto « passé, présent, futur»

Printemps2001

Sartène /Sartè

Été2005

Sartène /Sartè

Été2004

Coulisses :

Pour les vacances en famille nous avions loué un appartement dans la vieille ville de Sartène. Après avoir posé nos valises, j’ouvre les volets quidonnentsurlaruelle;etplusbas,surla