À la recherche d’un sens - Jean-Marie Ghiot - E-Book

À la recherche d’un sens E-Book

Jean-Marie Ghiot

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Beschreibung

Égaré au sein de l'immensité de l'univers, l'homme passe un laps de temps insignifiant. Bien qu'il soit doté de raison, il n'emploie pas toujours celle-ci pour explorer le mystère de son existence et de sa survie. Souvent, il se contente de suivre le troupeau ou demeure assujetti aux exigences oppressantes du travail. Divers cercles ont tenté de le guider : la société, les philosophes, les religions, chacun défendant son propre dogme. Cet ouvrage offre une analyse approfondie de la société contemporaine et propose des pistes pour que l'homme devienne le véritable artisan des courants de pensée qui orientent sa vie.


À PROPOS DE L'AUTEUR 


Jean-Marie Ghiot écrit pour remettre en question certaines valeurs traditionnelles telles que le travail, la natalité et le PIB, souvent défendues par les élites pensantes. Grâce à la quiétude d’une retraite bien méritée, il saisit l’opportunité de partager ses observations sur la nature humaine dans son premier ouvrage publié, intitulé "À la recherche d’un sens".

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Jean-Marie Ghiot

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

À la recherche d’un sens

Essai

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© Lys Bleu Éditions – Jean-Marie Ghiot

ISBN :979-10-422-2438-7

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

 

 

 

 

 

Introduction

 

 

 

Pendant des millénaires, tel un aventurier, l’homme a slalomé entre idées géniales et pires aberrations, il a mélangé des découvertes immenses à des croyances absurdes, il a brûlé des sorcières et adoré le veau d’or et puis il a créé l’intelligence artificielle.

Son état d’esprit vis-à-vis de son semblable est resté agressif. Poussé par ses pulsions belliqueuses, il a déclenché les guerres les plus sanglantes et, quand, dans son camp, l’un des siens se comportait mal, au lieu de vouloir le corriger et de l’améliorer, il a mis au point une justice imprégnée de vengeance et de punition.

Il s’est inventé Dieu et a été asservi par ses princes, telle l’Église qui a imposé le géocentrisme et condamné Galilée qui voyait l’évidence. Et puis, il y a tous ceux-là qui déforment son prétendu message. Dieu que de crimes on commet en ton nom !

L’homme s’est résigné à la soumission à travers un mécanisme d’asservissement qu’il a subi depuis la nuit des temps, du maître à l’esclave, du seigneur au serf, du patron à l’ouvrier, du capitaliste au salarié, à travers une hiérarchie instrumentée. Et alors que de plus en plus la technique pourrait l’en libérer, il s’enferre dans ses routines paralysantes.

Au fur et à mesure de son histoire sociale, l’homme s’est imaginé des repères et le principal c’est le travail, ce travail qu’a stigmatisé Albert Jacquard qui a voulu corriger cette notion par celle du « travail utile à la société ». De son côté, l’économiste a tout organisé autour de son monstre sacré. C’est le fétiche du PIB qui veut représenter l’indice de bonheur des citoyens. C’est celui des régimes de retraite qui voudrait établir un équilibre entre les « jeunes travailleurs » et les « anciens travailleurs » devenus inactifs.

Au fil de l’histoire, des braves ont pu changer la mise et redistribuer les pouvoirs des puissants vers le peuple. Ils ont enfanté des souverainetés populaires. Mais certaines, malheureusement asservies plus tard par des forts en gueule, se sont dégradées en des pseudodémocraties.

Ce cadre démocratique est-il un ferment d’émancipation de l’homme, qui comme un stimulant va lui permettre d’évoluer vers une spiritualité ? Le malheur veut que, une fois libéré des contraintes matérielles et jouissant de liberté, il va se retourner vers l’absurdité, par l’étalage de son ego, par ses vacances, par la plus belle voiture. Son raisonnement existentiel n’est jamais à l’ordre du jour. Combien se polluent l’esprit en se gavant de publicité, de média, de jeux, de folklore, alors qu’ailleurs des gens meurent sous les bombes ou sous le joug des tyrans ?

Cette société a entraîné l’homme malgré lui dans des contraintes absurdes, lui enlevant sa liberté au profit d’autres idoles. Par la pire des absurdités, il a accepté de se soumettre à une loi des plus liberticides qui se résume en ces termes : « si vous voulez survivre, vous devez vous soumettre au travail, quel qu’il soit » et cela le met dans la soumission la plus totale au profit d’autres de ses semblables.

Je n’ai cessé de m’interroger à propose de cette utopie qui dénature l’individu. Dès que l’individu est assujetti à un autre, il perd sa faculté de réflexion. D’être raisonnable, il est devenu le garçon de café de Sartre, autre robot mécanique dont il endosse la tournure de l’emploi.

Dans un monde ancien, on évoquait l’humanisme, mais est-ce cela l’humanisme d’aujourd’hui ?

Et puis soudain, au bout de leur vie, certains se remémorent leurs moments perdus, certains ne vont pas jusque-là ayant perdu toute réaction profonde. Ils sont face à leur destin. La plupart l’ont accepté faute d’avoir raisonné, d’autres se réfugient dans la religion en imaginant un au-delà improbable.

Dès le départ, j’ai douté, analysé, confronté mes idées et, au-delà de la foi aveugle, j’ai voulu raisonner avec d’autres, philosophes ou essayistes, dont la maîtrise à penser me captive. Mais c’est avec eux, à travers leur monde disparate, mais riche que j’ai voulu chercher, loin de me rassurer, mais savoir que j’ai fait au mieux pour trouver la moins mauvaise des formules et faire partie de ceux-là qui refusent le suivisme.

 

 

 

 

 

Préambule

 

 

 

C’était à Saint-Raphaël sur le bateau O Kainos. Je m’équipais pour ma première plongée. Cette odyssée était un défi : fasciné par Jacques-Yves Cousteau, j’étais curieux de connaître le frisson du monde différent qu’il décrivait.

Un peu avant, j’avais enfilé le scaphandre, fixé le masque et la bouteille, bouclé la ceinture lestée de plombs. Au dernier moment, j’ajustai l’embout du détendeur entre les dents et descendis pesamment l’échelle arrière. Après quelques échelons, lorsque l’eau froide imbiba progressivement la combinaison, une inquiétude m’envahit : le lourd équipement m’étranglait et m’entraînait irrésistiblement vers le fond.

Bientôt l’immersion fut complète et à travers le masque perlé de gouttes d’eau, je captai l’ultime vision du monde connu avant de lâcher la rampe. À ce stade l’entreprise devint irréversible.

Alors commença la plongée, malhabile, mon corps instable ne pesa plus rien et l’air décomprimé de la bouteille remplaça l’air naturel, le contact avec un monde nouveau s’engagea.

Baie du Cap Ferrat, dix ans plus tard, je me retrouvais dans le même milieu. J’avais plus ou moins acquis la technique élémentaire de la plongée et, serein cette fois, je m’émerveillais à contempler le ballet des poissons bariolés qui évoluaient, autour de moi, à 15 mètres de fond.

 

C’est cette situation « irréversible » que je retrouverai, comme des milliards de frères humains, dans un contexte inconnu que sera le grand passage. Mais aujourd’hui, je ne me sens pas prêt et je veux défricher le terrain.

 

 

 

 

 

État d’esprit

 

 

 

Notre mort est inéluctable et la seule question fondamentale et angoissante qui devrait obséder tout être qui raisonne devrait être, me semble-t-il, « Que va-t-il suivre ? » « Que m’est-il permis d’espérer ? » s’interrogeait Kant.

 

Or, le dénouement de la vie est attendu par chacun dans un état d’esprit différent : serein chez le croyant profond, sublimé chez le fanatique, insouciant pour beaucoup, parce que le brouhaha de la vie n’est pas propice à la réflexion. Et lors de l’ultime moment, si l’on en croit les accompagnants, c’est rarement l’au-delà qui préoccupe ceux qui vont mourir.

 

Chacun se sent concerné à des degrés divers par cette fatalité. C’est inquiets et stressés que doivent être la jeune femme de Mariupol, le condamné à mort, le cancéreux, parce que ceux-là vivent sous une épée de Damoclès. L’adolescent que l’âge n’a pas marqué s’en soucie peu, parce que la probabilité, mais la probabilité seulement, lui laisse un répit.

 

Comment envisager ce passage de manière paisible et l’appréhender sereinement ?

 

Déchiffrer le sens de la vie est un défi immense. L’analyse philosophique lève un coin du voile lorsqu’elle explique les théories qui en parlent et qui paraissent crédibles. Elle permet de réfléchir avec les auteurs, les approuver ou les contredire.

 

Lancé dans cette recherche, chacun peut affiner sa perception, mais sans jamais atteindre la certitude. Partant de cette analyse, l’objectif consiste à se fixer un cadre logique et raisonné qui peut remplacer la foi aveugle. Ce qui, peut-être, aboutira au même résultat, mais avec une autre approche et si en fin de compte, et sur un sujet aussi fondamental qui concerne la vie après la mort, il devait conclure à l’existence d’un « au-delà » c’est par une logique personnelle.

 

Mais cette même logique pourrait démontrer qu’éventuellement cet au-delà n’existe pas. Et si cette conclusion était moins confortable, cette même logique, il faudrait l’accepter.

 

Les alternatives

 

À travers un enchaînement d’interrogations, on peut représenter progressivement l’énigme et l’exprimer par cet énoncé :

« La survie de l’homme dépend de l’existence d’un Dieu. Mais, même si ce Dieu existe, cela ne sous-entend nullement l’hypothèse de ma survie.

Si ma survie est plausible quelle sera sa forme ?

Si Dieu n’existe pas ou s’il existe et qu’Il ne m’accorde pas la survie, alors suis-je condamné au néant ? »

L’épilogue le plus pessimiste est exprimé par Comte-Sponville qui parodiait ainsi Jean Paul II :

« Ne craignez rien, il n’y a rien à espérer ».

Dans une interprétation plus souriante, on peut aborder cette démarche avec d’autres arguments.

Dans toutes les hypothèses quel doit être le comportement ?

Il est souvent réduit à ces deux propositions :

« Carpe diem » sans se soucier de l’aboutissement : cette attitude peut exprimer ou une grande insouciance ou une grande philosophie.

« Espérer même avec ferveur (car on ne sait jamais) et confier son raisonnement à d’autres » parce que l’on sait que on ne réussira pas à philosopher soi-même.

« L’athéisme est aussi incertain que la religion », concluait Kant.

 

Si je ne crois pas, je me condamne aux foudres brandies par la religion. Si je crois alors que rien n’existe, l’opération est nulle encore qu’inutile. Donc je devrais croire, par précaution.

Croire dans ce cas c’est contracter une espèce d’assurance tous risques. Je ne peux me satisfaire de cette position sécurisante qui ressemble trop à la politique de l’autruche et surtout implique l’abandon de mon entendement.

Croire ou refuser de croire en ayant acquis une conviction logique ? Cela passe par une longue analyse et l’épilogue de toutes les hypothèses. Cela pourrait me suggérer, à la fin du raisonnement, une solution probable.

Le chemin que je veux suivre est d’approfondir les observations relatives à certaines théories qui me paraissent fondamentaux. Par leur critique, je veux dégager mes conclusions et décider du comportement que ces conclusions impliquent.

 

 

Deus ex machina

 

Ces années-là, j’avais la responsabilité du département informatique chez un constructeur d’automobiles. J’avais pu développer progressivement les applications en partageant les équipements d’une entreprise voisine. Maintenant, le comité financier de notre groupe acceptait le principe d’une organisation propre à notre usine.

 

Compte tenu de l’impact de cette option tant pour le coût de l’équipement que pour l’organisation du département, l’étude d’implantation devait être minutieuse et pour établir un comparatif des fournisseurs potentiels, j’invitai à plusieurs reprises les agents commerciaux des grands constructeurs d’ordinateurs à détailler leurs offres. À l’époque on s’attardait beaucoup à l’analyse des performances techniques.

 

Parmi les arguments techniques, il en est un qui était âprement controversé : le temps d’accès aux données sur disque magnétique. Le constructeur du matériel X expliquait que sur cet équipement l’accès se faisait par de multiples têtes de lecture fixes, donc sans déplacement mécanique et donc plus rapidement. Ce que je répercutais plus tard au constructeur Y. Celui-ci me rétorqua aussitôt que la vitesse de rotation des disques adverses était nettement plus basse que celle de l’équipement Y et que cela engendrait finalement une moindre performance du matériel X.

 

Ces navettes prirent un certain temps, mais finalement la sélection s’opéra tout autrement. L’entreprise qui nous sous-louait son équipement nous déclara : « vous êtes devenu un utilisateur tellement important de notre matériel que celui-ci ne se justifie plus pour nous, nous allons nous en séparer ». Malgré nos études en profondeur et devant l’urgence, c’est ce matériel que notre usine a racheté.

 

Les arguments logiques sont bien souvent contredits par des éléments soudains et nouveaux qui déclenchent alors une décision du type « deus ex machina ».

 

Sur le plan de la raison, opposer des arguments théologiques est un bel exercice intellectuel, mais est-ce vraiment cela qui enlèvera la conviction, parce que sentimentalement ou autrement un autre argument imprévu peut bouleverser notre logique ?

 

Cependant, en procédant avec une grande logique, cet exercice a le mérite de couvrir le sujet en profondeur.