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Adieu tiroir ! Je me suis retrouvé, une nuit, au coeur d'un rêve bien étrange : petites ou grandes, enjouées ou effrayantes, elles étaient toutes là à faire la ronde autour de moi. Elles scandaient à l'unisson leur révolte de rester prisonnières d'un tiroir, elles voulaient connaître le même sort que leurs frères, plus volumineux et visibles de tous, "mes préférés" disaient-elles ! Alors en bon patriarche, j'ai écouté leur prière et je les ai sorties du tiroir. Je vous livre donc, avec une certaine fierté, mes histoires courtes et mes nouvelles, qui n'ont désormais plus rien à envier à leurs grands frères, mes romans. Robjak
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Seitenzahl: 57
Veröffentlichungsjahr: 2017
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Seul celui qui écrit pour lui-même a le devoir
de garder ses textes au fond d'un tiroir.
Robjak – 2017
Mai 2008 – exposition Parcs et jardins
organisée par la Municipalité :
Texte libre sur son attachement à Lyon
Confession
Belle inconnue du 40
Cinq mille cygnes…
Elle m'a dit oui !
Invitez-moi, si vous n’avez pas peur !
Ma recette
Journée de merde !
Temps de cochon !
La photo.
Livre et vin
Je t'aime, Lyon
Quand tu t'enflammes pour le ballon rond
Je te pleure, Lyon
Quand tes quartiers explosent et brûlent sans raison
Je te dévore, Lyon
Quand je mange dans tes petits bouchons
Je te maudis, Lyon
Quand du beaujolais nouveau tu ne fais pas la promotion
Je t'admire, Lyon
Quand tu t'éclaires de mille lampions
Je te plains, Lyon
Quand tu réclames plus de prisons
Je t'applaudis, Lyon
Quand tu rayonnes à-travers tes très nombreux salons
Je te rejette, Lyon
Quand tu mélanges pouvoirs et religions
Je t'imagine, Lyon
Quand du Confluent tu auras fini la reconstruction
Je te désapprouve, Lyon
Quand tu veux encore et toujours plus d'autoroutes dans la région
Je te vénère, Lyon
Quand tu représentes le bon goût et le luxe au-delà des horizons
Je te renie, Lyon
Quand tu mêles élection et trahison
Je te sens, Lyon
Quand je tape les boules au square Radisson
Je te subis, Lyon
Quand viennent les jours de pic de pollution
Je t'aime, Lyon
Quand tu nous amuses avec Guignol et Gnafron.
Concours de nouvelles 2011
de la Vague des Livres (Villefranche sur Saône)
sur le thème :
"la plus belle lettre d'amour".
Dès que je t'ai vue, j'ai ressenti un trouble profond, ma gorge s'est nouée et je n'ai pu t'adresser qu'un sourire. Je suis alors redevenu l'adolescent que j'étais, timide et maladroit avec les filles.
Depuis, nous avons fait plusieurs trajets dans le même bus, rarement assis l'un à côté de l'autre. Comment ton apparition me conduit-elle à courir derrière toi, à bomber le torse et à rentrer le ventre, je l'ignore. Tu as gommé instantanément trente années de ma vie et quand je te vois, je n'ai ni femme, ni enfants. Je voudrais tout connaître de toi mais les seuls mots que j'ose te dire font immanquablement référence au temps. Que tu dois trouver ma conversation intéressante, pas de doute que tu ne fasses aucun effort pour t'asseoir à mes côtés ! Faut dire aussi que tu ne me facilites pas les choses : à peine assise, tu te réfugies dans la lecture de romans et tu ne relèves la tête qu'au terminus du bus.
Je voudrais te dire que je te trouve très belle, que ton regard, ta voix, ta silhouette me troublent, mais je ne saurais même pas te décrire. Pourtant tu es bien réelle, ta présence me tétanise, annihile tous mes sens et mon esprit. Ton parfum même m'est inconnu, faut dire que seules les odeurs tenaces de transpiration, d'alcool et de tabac froid subsistent dans les bus !
J'ignore si tu es mariée et si tu as des enfants ; je ne parviens pas à te donner un âge, mais tu dois bien avoir quinze à vingt ans de moins que moi ! Dire que je t'aime serait bien en dessous de la réalité, tu m'attires tel un phare en pleine mer. Je suis un papillon et tu es ma lumière, je suis Icare et tu es mon soleil ! Je sais que je risque de me brûler les ailes mais je ne le redoute pas, ma fascination pour toi me consume déjà de l'intérieur.
Un jour, je ferai le grand saut, j'oserai t'écrire ces quelques mots et glisser ma lettre sous l'essuie-glace de ta voiture. Un de tes proches serait-il garagiste ? Chaque jour tu rejoins l'arrêt du bus avec une voiture différente. Là encore, vois-tu, tu sèmes mon parcours d'embûches qui attisent ma soif de partager ton existence !
Mais en attendant ce grand jour, je continuerai à forcer le hasard pour me retrouver sur ton chemin, à te dévorer des yeux. Dévorer, pas déshabiller ! Comment n'as-tu pas remarqué mon regard plein d'envies ? Tu fais désormais partie de ma vie, tu y es entrée sans crier gare et sans que je t'y invite et je ne saurai vivre sans ton apparition, même furtive, au milieu des usagers du 40.
Concours de nouvelles 2013
de la Vague des Livres (Villefranche sur Saône)
en commençant avec la phrase
"5000 cygnes passent dans le ciel"
thème libre.
Cinq mille cygnes passent dans le ciel, au-dessus de moi, sans bruit. Dieux réincarnés, étoiles stellaires ? Ces grands oiseaux blancs se succèdent par vagues inégales et volent en direction de l'Étoile du Nord. Ces oiseaux ne sont pas coutumiers de tel rassemblement, ils préfèrent d'ordinaire rester en couple.
Cinq mille cygnes forment un nuage blanc, ces oiseaux majestueux décrivent soudain un cercle et reviennent face à moi. Ce ne sont pas les Oiseaux d'Hitchcock attaquant une simple proie humaine, je sens leurs regards menaçants emplis de haine, leurs cous tendus comme la corde d'un arc. Ils me dévisagent, ils fondent sur moi en silence tels des oiseaux de proie, ils sont là pour moi !
Quel sortilège les pousse vers moi, qu'ai-je fait pour une telle manifestation ? Ma vie n'a en fait rien d'exceptionnel, je suis le parfait anonyme, l'ami sur qui compter, le confident et gardien de tous les secrets, l'homme toujours souriant et d'humeur égale !
Cinq mille cygnes s'écrasent sur mon torse. Hologrammes, mirages ? Ces oiseaux me rappellent tous quelqu'un, de manière précise ou confuse. Ce ne sont pas des êtres et pourtant lorsque ces mystérieux oiseaux me heurtent, je revois des personnes que j'ai côtoyées ou simplement rencontrées.
Cinq mille cygnes pénètrent mon esprit, cinq mille visages souriants ou furieux. Ces visages sont ceux de personnes que j'ai aimées, haïes ou simplement croisées. Cinq mille visages différents qui me font face, tels les guerriers d'argile de l'Armée du premier empereur chinois Qinshi Huangdi.
Quelle puissance a figé leurs visages, pourquoi leurs yeux immobiles me dévisagent et me mettent mal à l'aise ? Ces personnes sont sorties de ma vie il y a des années, des mois, des jours ou des heures. Je ne leur suis redevable ou reconnaissant de rien, elles font partie du passé !
Cinq mille cygnes m'impriment leur message, une simple lettre. Cinq mille signes assaillent ma mémoire, A comme ami, amour, abandon, assassin, B comme baiser, blesser… Tous ces mots révèlent ma force et mes faiblesses, ce que j'aime et ce que j'exècre, ce que je suis et ce que je voudrais être !