Africanus Archéofuturisme - Alpha mamoudou Balde - E-Book

Africanus Archéofuturisme E-Book

Alpha mamoudou Balde

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Beschreibung

L'auteur appelle les Africains à se lever, à exploiter leurs talents et à s'unir afin d'élaborer un futur pour l'humanité, en alliant technologie, écologie, solidarité, respect des cultures et croissance économique.

Ce livre appelle à la construction d’un nouveau modèle d’homo africanus au regard des défis du continent faits de bifurcations géopolitiques ; un nouveau citoyen africain face au joug des communautés ; un nouveau leader africain face aux transitions obligatoires de survie du démographique, du numérique et de l’écologique : L’Africanus-archéofuturiste. Il fait parler des hommes et des femmes, dont les propos soutiennent l’afroarchéofuturisme comme mentalité de conquête.

Un ouvrage complet et référencé qui propose des pistes et solutions à des situations problématiques diverses. Balde Alpha Mamoudou nous donne l'espoir et la motivation d'agir pour accéder à un monde meilleur.

EXTRAIT

Une autre bataille se trouve dans les imaginaires collectifs : Si les coutumes et les religions n’ont pas de solutions techniques au réchauffement climatique, leur humanisme et leur spiritualité ont horreur du consumérisme vorace. Mosquées et églises peuvent bien dans leurs sermonts et prêches intégrer la dimension climatique, la lutte contre le gaspillage d’eau et d’électricité, la redistribution des surplus et toutes les éthiques de la permaculture. Il faut dire à l’homo africanus que la vie de l’homme sur terre est liée à la vie des autres hommes et autres espèces de la nature, exactement comme nous l’enseigne l’esprit Ubuntu, et sa survie dépend de la survie des autres espèces vivantes dans les biodiversités et la protection des ressources publiques des écosystèmes (eau, air, forêts, océans).
Le continent doit profiter du paradigme international tourné vers les énergies propres dans la mobilisation des investissements privés, et le recyclage des déchets et des matières rares comme le graphère. L’Économie bleue de Pauli Gunter nous enseigne que la nature ne produit pas de déchets. C’est peut-être la raison de sa survie en adapation continue depuis des millénaires. Allons maintenant dans ce sens !

À PROPOS DE L'AUTEUR

Alpha Balde est ingénieur en Actuariat et Finance. Il est responsable Actuariat et produits d’une compagnie d’assurance de la Guinée. Il est un membre actif de la Section Life de l’Internationale Actuarielle Association. Passionné par l’histoire de l’humanité, Alpha Balde est très intéressé par les questions de développement et de géopolitique du continent noir.

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Balde Alpha Mamoudou

AfroArchéoFuturisme

une vérité pour une Afrique Post Mandela.

Remerciements

En écrivant ce livre, j’ai pensé à mes deux enfants, Korka Baldé et Batouly Moon Baldé, mes lunes. Je les vois toujours en questionnement initial pour écrire ce livre devant le monument de la renaissance à Dakar, en compagnie de leur maman Djenab Baldé, un cadeau en votre souvenir affectueux pour les défis qui attendent l’afrique dans les décennies à venir. Je pense à tous les amis pour leurs apports précieux, dont Hafiziou Barry et Valdie legrand pour avoir pris leur temps à chercher mes livres de passion dans les bibliothéques de Paris. J’exprime ma gratitude à Pauli Gunter et à mon éditeur Publishroom Factory pour avoir pris leur temps à lire ce livre. J’ai une pensée pour mes amis Ibrahim Minthé ; le defunt ami et beau-frère Aliou Diallo ; Colette Beaudais ; Ahmed Sékou Baldé et Abdourahmane Sagalé Diallo, pour leur amour inconditionnel à ma famille de Labé dans un siécle très individualiste.

J’ai également une pensée reconnaissante à l’égard de mon ami Talibé Bah à Conakry, de ma mére Idiatou Baldé et de mon pére Korka Baldé, de mes parents, ma grand-mère, la reine Hadja Mariama Wourdé Bah et mon grand-pére défunt, le sage Elhadj Mountagha Bah à Daralabé.

Je rends grâce au Législateur cosmique et place ma confiance et ma vie entre ses mains.

Introduction

Écrire un livre avec « une conscience du soi par soi » de manière décomplexée pousse certains amis à la dissuasion. Par peur d’une coloration raciste ou négationniste du continent noir à l’époque oÙ des mouvements d’activistes renouent avec de fausses fiertés nationalistes ou identitaires de manière à cacher l’ennemi du progrès africain et à vouloir l’extérioriser dans cet éternel pacte virtuel scellé. Tous azimuts sur le continent, ces mouvements sont le syndrome de Stockholm ou la tunique de Nessus du douloureux passé de domination de l’homo africanus. Oui, l’esclavage arabo-musulman, la traite transatlantique et la colonisation ont freiné l’essor économique du continent sur le long terme en le vidant d’importantes ressources humaines et économiques. L’autre homo sapiens non africain, qui a pris part à ces calamités, pourrait avoir une responsabilité dans les devoirs de mémoire et dans l’éthique humaine, mais pas éternellement dans le retard accusé, car la marche de l’histoire est pleine d’injustices et d’obscurités pour tous les peuples.

Comme le rappelle Achille MBembé, dans la première phrase de son livre, Essai sur l’Afrique décolonisée : « Il y a un siècle, la plus grande partie de l’humanité vivait sous le joug colonial, une forme particulièrement primitive de la domination de race ».

L’Afrique devrait s’interroger maintenant et objectivement : Pourquoi les politiques échouent ? Pourquoi la pauvreté matérielle et biologique persiste ? Quels héritages des référents culturels faut-il porter et pour devenir quoi ? Quel type de citoyen faut-il reconstruire face aux défis des époques ? Qu’est ce que le continent a fait des cinquantenaires d’indépendance ? Quels héritages culturels faut-il repenser ou abandonner pour survivre et améliorer les conditions humaines des êtres vivants sur ce continent ? Pourquoi le vivre ensemble est toujours vu comme une condamnation historique entre tribus et non comme une richesse du fait de la diversité des patrimoines ? Comment préserver certains patrimoines culturels utiles de communautés en voie de disparition ? Pourquoi le continent s’adapte difficilement aux dynamiques géopolitiques et économiques du monde, loin derrière dans le leadership mondial et toujours dans le paradigme des rentes ? Pourquoi les jeunes fuient le continent devant le laxisme des politiques et des democratures, souvent illégitimes au pouvoir ? Pourquoi les cimetières honteux de la Méditerranée et le retour de la caravane de l’esclavage arabo-musulman des noirs en Lybie ? Pourquoi le continent peine toujours à organiser sans problèmes le moindre rendez-vous électoral ? Pourquoi le continent reste la seule civilisation sans machines au XXIe siècle et peine dans l’innovation pour entrer dans la compétition mondiale ? Quels modèles de croissance pour les Africains avec la donne écologique ? Voici le vrai débat de nos jours, qui appelle au vœu de la vérité, sans déni des réalités avec toutes les solutions idéologiques et techniques favorables. Qu’appelons-nous progrès? Il s’agit de l’évolution des sciences, des arts, des études techniques qui participent à l’amélioration de la condition humaine : longévité, confort de vie, santé éducation, partage, culture et souci des autres.

Oui les intellectuels noirs ont passé une bonne partie de leur temps à justifier de l’humanité de leurs peuples, à combattre la négrophobie ; à démolir le mythe du négre, la honte et le mépris du négre, les catégorisations fallacieuses sur base de préjugé de couleur ; les intellectuels ne pouvant ignorer dans leurs corps et âmes le sort réservé à leurs frères et sœurs, allaient essayer en accumulant preuves et arguments de convaincre de l’humanité et de l’universalité de l’homme noir. Ce fut un combat noble et justifié. Frantz Fanon écrivait dans « Peaux noires et masques blancs » : « Lorsque l’autre hésite à te reconnaître, il ne te reste plus qu’une solution, celle de te faire connaître ».

Mais ne faut-il pas adapter les discours des africanités aux époques ? Car à force de passer longtemps à te faire connaître sur un sujet, il y a un risque de te faire oublier pour d’autres sujets dans une dynamique universelle flottante, complexe dans laquelle aucune situation ne peut être considérée comme définitivement acquise. Évidemment, les époques changent et l’ennemi change de forme, de discours et de cible. Comme le soutient Alain Mabanckou dans son livre « Le sanglot noir », l’homme noir ne peut pas continuer à lier ses échecs ou sa réussite future à son passé de dominé racial. S’il faut sérieusement faire progresser le continent, il faut admettre que le mal de l’Afrique n’est plus ailleurs après plus de 60 ans de décolonisation. Il est clair que lorsqu’une force extérieure continue à freiner le progrès du continent noir, c’est parce que les élites sont laxistes, la gouvernance navigue à vue. Une jeunesse nombreuse, désorientée par les erreurs des doyens et souvent mal formée, et à qui on refuse de le dire dans plusieurs pays dans lesquels l’école ne forme pas le citoyen bâtisseur et n’est plus le sanctuaire de l’éthique de la vie Républicaine ; les jeunes et les femmes sont utiles à la manipulation politique sans projets à valeurs de transformation sociétale ; les référents culturels tribalistes dans certains pays mettent plus en avant leurs tares que leurs patrimoines historiques progressistes dans le vivre ensemble des communautés africaines . Le mal de l’Afrique n’est plus à dissocier de l’homme noir dans sa mentalité, sa sociologie et son anthropologie, pas vraiment celle du discours de Dakar de Sarkozy, qui s’érige en tribunal de l’homme noir dans un contenu plein d’idées reçues.

Le pari de la disruption est aujourd’hui pour les élites du continent le plus porteur, celui du « lanceur d’alertes » et de l’action. Une stratégie rebelle, proche de la pensée radicale, face aux urgences tous azimuts. Le feu est en la demeure. Comme le dit Pauli Gunter, le Steve Jobs du développement durable : « Celui qui vient dans ce monde sans rien troubler, ne mérite ni regards, ni patience ». Les intellectuels africains doivent revenir à l’épicentre des problèmes du continent, à attaquer les questions majeures de l’époque, que j’ai évoquées plutôt. En empruntant le concept de l’archéofuturisme soutenu par Guillaume Faye, la question majeure, à mon avis, de l’époque est la conception d’un nouveau citoyen africain dans le cadre de « l’Africanus-archeofuturisme ». Sauf que pour Faye, il s’agit de prôner le retour aux valeurs ancestrales européennes pour une civilisation ancrée dejà dans la technoscience. Pour mon contexte, l’afroarchéofuturisme doit puiser les bonnes références de l’africanité, pour aller vers la technoscience sans copier nécessairement le chemin des autres peuples ; dans ce livre, l’homme noir est dit homo africanus. Il s’agit bien entendu de sortir le continent du processus funeste de l’assujettissement culturel et stratégique absolu à l’occident depuis les indépendances, de l’influence des civilisations chinoises et arabo-musulmanes ; mais aussi et surtout du refus catégorique des africains d’abandonner les tares et conneries dans leurs patrimoines culturels qui freinent le progrès universel de l’homo africanus. Il s’agit de combiner certains héritages culturels locaux aux connaissances établies par les sciences et technologies et à la marche historique du monde de manière à construire le futurisme d’un nouvel africain qui s’impose dans le concert des nations. Oui le patrimoine culturel fécond se reconfigure face aux paradigmes des époques. Il ne s’agit pas d’admettre les choses et faire avec, mais refuser des influences d’ailleurs non nécessaires comme l’apologie à la haine des juifs ou la légalisation des mariages et adoptions homosexuelles ; certains modèles de croissance occidentaux ou certaines dettes chinoises, et abandonner toutes les pratiques culturelles à caractère rétrograde au regard des certitudes scientifiquement établies et des leçons de la marche historique des peuples comme faire jusqu’à cinq enfants par femme sans revenus, ou détourner l’argent public pour la bénédiction des siens et la malédiction de l’Etat nation . Vous le savez, la culture n’a pas un ADN fixe ; elle peut bien changer ou s’ouvrir.

Dans ce livre, je ne joue pas à l’intellectualisme bourgeois, dans lequel rien ne se dit et rien ne se comprend, non pas pour jouer à la carte de la vérité rebelle mais pour éviter la fuite devant les questions basiques et essentielles affrontant les pactes virtuels, scellés par le système intello-médiatique qui refuse de reinventer l’Afrique par le propre diagnostic de l’homo africanus, par peur d’obéir à une discipline de décalque littéraire qui fait l’apologie des nationalismes et des illusions noirs . Écrivain ou écriveur, je m’en tiens à ma liberté d’expression, comme d’aucuns le disent, si la plume n’est pas un poignard, elle ne vaut souvent rien. Ainsi, si je suis un provocateur pour d’autres, je l’assume au sens étymologique du latin Provocatio (action de provoquer) et tout reste à l’actif de ma liberté d’expression. J’aime la simplicité des plumes de l’économiste Mankew et de l’historien Yuval Harari pour expliquer et décrire la science et les faits.

En réalité, ce que les élites africaines refusent d’admettre à travers de subtiles contorsions intellectualistes est ceci : « Le génie de l’homme noir ne fait pas assez comme coproducteur et cohéritier du patrimoine scientifique et technique du monde ; l’œuvre de l’homme noir au sens collectif qui est bien entré dans l’histoire pourtant, peine toujours à impressionner les autres peuples au point qu’ils en fassent un modèle ou un outil dans leurs modèles de transformation sociétale ; au point qu’ils se tournent vers l’Afrique pour la fameuse assistance technique ». C’est bien l’Afrique qui crie à l’assistance technique pour que ses systèmes de santé toujours défaillants résistent aux maladies tropicales ou aux crises épidémiologiques de type Ebola et son vaccin russe. C’est bien l’Afrique, qui fait toujours appel aux génies des autres pour l’architecture des grandes villes, que les dirigeants de l’indépendance en ont fait deS successions de bidonvilles sans maîtrise de l’urbanisation et la gestion du foncier ; il suffit de voir la ville de Conakry en 2018. Marrakech, New York, Paris et Dubai ont leur architecture ; ou sont les architectes de Conakry ou Niamey ? Il est vrai que pour les monuments comme celui de la Renaissance de Dakar, certains africains comme le sénégalais Pierre Goudiaby ont donné leur pierre au génie architectural du continent. Maintenant, il faut passer aux architectures à villes et habitats durables. C’est un impératif de la donne écologique.

Et je dis : « L’Afrique doit vendre son génie à travers l’innovation et le modèle de ses hommes universels comme Nelson Mandela, mais l’Afrique vend ses ressources naturelles et les dividendes de sa croissance démographique à vil prix aux autres nations ». C’est une amnésie historique et perpétuelle. Je suis de ceux qui pensent que depuis la chute de l’empire Nubien et de la 25e dynastie des pharaons noirs issus de la Nubie, l’homo africanus n’a pas fait connaître au monde une « époque de Lumières », et qu’il ne sert à rien de faire croire à sa jeunesse que la renaissance passe par le retour à certaines fausses fiertés nationalistes et identitaires, en déphasage avec les quotidiens difficiles des populations. C’est un monde d’adaptation continue, rester soi et en même temps savoir composer avec les autres dans un esprit conjoint de vivre ensemble et de compétition.

Dire toutes ces choses n’est pas de l’aliénation ou de la résignation ou de de la déconsidération. Ce n’est pas être vendu aux blancs ou être un idéaliste irréaliste. Ce n’est pas un effet de l’handicap psychosociologique, né des euphémismes de la colonisation occidentale pour reprendre les gros mots des littératures SUD de combat. L’Afrique doit repenser son logiciel dans sa marche ; refuser de désigner l’ennemi du continent, par des faux fuyants et par peur de l’ostracisme social, est contre productif. Désigner l’ennemi du progrès, tel est le chemin de l’efficacité. Il ne s’agit pas de faire des discours aux délires haineux ou au racisme de bas étage pour décrire ou conscientiser l’homme noir, mais il est temps de designer « l’ennemi noir du noir ». Il faut donc changer de logiciel culturel et historique, ce qui empêche d’atteindre le niveau de développement des autres peuples de la planète. Car il est indéniable que le progrès d’une nation se mesure à l’heure de la globalisation par rapport à des valeurs standards universellement reconnues et à un large consensus dans les imaginaires collectifs ; le progrès scientifique ou technologique n’est pas que pour l’homme occidental ou chinois, mais des acquis en continu de la civilisation universelle pour lesquels toutes les nations se devraient être en compétition pour en assurer le leadership mondial. Je regrette que le continent africain ne soit pas encore suffisamment dans ce jeu.

Franchement, je ne suis pas bien les intellectuels du continent qui proclament, urbi et orbi, que l’Afrique n’a personne à rattraper sous quelque forme que ce soit. Oui l’Afrique doit construire son propre modèle de croissance mais de manière réaliste : le continent est en retard perpétuel !

Ce livre appelle à la construction d’un nouveau modèle d’homo africanus au regard des défis du continent Faits de bifurcations géopolitiques ; un nouveau citoyen africain face au joug des communautés ; un nouveau leader africain face aux transitions obligatoires de survie, de la démographie, du numérique et de l’écologie : L’Africanus-archeofuturiste. Il fait parler des hommes et femmes dont les propos soutiennent l’afroarchéofuturisme comme mentalité de conquête.

On ne me parlera pas des Afriques fragmentées et qu’on ne peut pas mettre toute l’Afrique dans le même panier, je dirai que les pays africains ont la même merde et les mêmes defis. Si la dégradation de la situation de mes nombreux voisins menace mon bien être, j’ai intérêt à le prendre en compte ; et les africains savent les conséquences d’une case du voisin qui brûle. Ces cases qui brûlent sont trop nombreuses !

Il s’agit de s’appuyer sur des référents culturels du continent à la richesse inépuisable et de nos grands hommes universels et progressistes, et abandonner certaines conneries des patriarcats. C’est bien possible.

Comment le législateur cosmique de l’Univers peut donner à l’Afrique des hommes comme Nelson Mandela et Alassane Ndaw, et que les big coqs assurant le leadership culturel et politique du continent ne s’en inspirent pas pour une Afrique de valeurs et de nations ! Je pense tout de suite au moment où j’écris ces lettres à Salva Kir et Riek Machar – allez dans la case ubuntu de Madiba et trouvez les clés du vivre ensemble ; il n’est ni à l’ONU et ni à l’Union Africaine, car il s’agit de faire « les pères fondateurs d’une nation ».

L’Africanus - archeofuturisme, c’est aussi et surtout la promotion d’un génie noir face aux défis de l’infotech et des biotech, face aux savoirs institutionnels de management des organisations humaines ; la rÉforme de la transmission des savoirs dans l’école africaine et l’adaptation de sa gnoséologie au progrès des sociétés humaines de la planète. Car s’il existe un génie africain, les africains n’ont pas réussi assez à le formaliser dans la transmission universelle des savoirs en misant sur leur fécondité future, exempte de toute entreprise de sacralisation, à valoriser ce génie en l’enseignant dans toutes les universités du monde. De la même manière qu’on étudie taylor ou weber dans les écoles de Management, le mandélisme de Mandela et sa philosophie ubuntu de partage et de gestion des conflits peuvent avoir leur place dans les curriculum vitae de ces écoles.

Il faut le faire maintenant ; tout urge pour l’Afrique et c’est un appel aux sociétés civiles et aux jeunes d’Afrique. Ainsi, ce livre se veut d’être un Toolkit aux générations futures, afin de s’appropprier des concepts, défis et technologies en vue pour une « Mind éducation ».

Je ne pense plus que les discours victimaires perpétuels arrangent enfin. Les juifs restent avec les traditions juives ashkhenazes, combattent l’antisémitisme et cherchent à être les « maîtres de l’innovation infotechnologique mondiale » avec seulement 0.2 pour cent de la population mondiale et 20 pour cent des PRIX NOBEL ; les japonais se modernisent sans cesse depuis Musto Hito en gardant les traditions du Shinto, et malgré les guerres et les catastrophes nucléaires de son histoire ; l’Inde devient un géant en restant dans la sagesse hindoue. Les africains se plaignent et sont toujours victimaires, subissent de leurs propres frères noirs et ne font rien. Il faut nécessairement que ce génie de l’homme noir se réveille pour répondre au défi de la croissance démographique et au changement climatique, aux cimetières de la Méditerranée et aux anti-immigrationnismes Européens, aux peurs des Salvini européens face aux débarquements de l’aquarius.

Le monde, dans les décennies à venir, est celui de l’alliance de la technoscience à la solidarité organisée et progressiste des cultures ; de l’industrie et de l’écologique ; de la croissance économique et du partage ou de la redistribution des surplus. L’homo africanus peut inventer un futur pour l’humanité dans cette perspective.

1.Africanus et les imaginaires État et Nation

Pour comprendre les déboires des États en Afrique, il est nécessaire de synchroniser les mythes de République, de Nation, de l’État de droit, hérités de la colonisation avec la culture africaine sur les familles, les communautés et les réseaux tribaux. Et aussi la conception de l’ethnophilosophie africaine sur la place de l’homme dans la société et son rapport avec le « citoyen » dans les Nations Républicaines.

Dans les pays occidentaux à la base du décalque institutionnel Africanus contemporain, la Révolution industrielle et le marché ont produit des bouleversements majeurs dans la société, dont l’affaiblissement des familles élargies et des communautés intimes locales. Toutes choses qui ont aidé les États « à mieux protéger le citoyen » et à bâtir des institutions, à l’octroi des droits à l’homme ordinaire ; à la démocratie et à la disparution des patriarcats ; les États et l’industrie remplacent les communautés et familles dans la solidarité et la protection sociale. Cela ne signifie pas que ce modèle apporte à ces pays un bonheur national brut pour tout le monde. Mais l’histoire montre qu’il a bien fait l’affaire dans la suprématie de ces nations par rapport aux autres ; c’est bien David contre Goliath dans plusieurs domaines. Et la Révolution industrielle contribua à une urbanisation rapide, par l’émergence des villes et la disparition progressive de la paysannerie ; l’accumulation des richesses ; la maîtrise de l’Énergie ; les progrès de la Médecine ; le recul de la mortalité ; la course vers la Recherche des savoirs. La mécanisation de l’agriculture a permis de faire reculer la faim et la pauvreté biologique ; et même dégager des excédents que l’industrie de la publicité cherche à écouler aux consumérismes, par des formules toujours plus innovantes, en phase avec les cultures et modes de vie. Mais aussi la naissance de plus de libertés aux hommes qui comprennent que les dieux et les Rois ne sont pas les maîtres du monde, et que si l’homo sapiens le désire, il peut être un « dieu sur Terre » sachant que plus on connaît, mieux on maîtrise le monde et la nature, en améliorant la condition humaine.

En chine, il ya l’humanisme chinois qui fait le jeu des communautés et de la nation sous la houlette du confuciunisme. Selon Confucius, la soumission au père et au prince va de soi et garantit la cohésion des familles et du pays, mais elle s’accompagne d’un devoir de respectueuses remontrances, si le père ou le prince vont dans la mauvaise direction.

En Afrique,si les royaumes et empires des civilisations négro-africaines n’ont plus de valeur et d’autorité dans la plupart des nations indépendantes, qui veulent toutes progresser selon les modèles des organisations socio-politiques des anciens colons, les familles et les communautés restent toujours fortes. Chez les Ibo, chez les Haoussas et les Fulanis au Nigéria ; chez les Wolofs et les Mourides du Sénégal ; les Bambaras de Bamako ; chez les Peulhs , les Kissis et les Mandingos de Guinée… Le continent compte entre 1500 et 2000 tribus. À part quelques pays comme le Sénégal et son Wolof populaire, les pères fondateurs des Indépendances dans les pays pluritribaux n’ont pas réussi à faire émerger un large consensus dans les imaginaires collectifs des tribus, autour de l’acceptation d’une langue locale dans laquelle tout le monde se reconnaît ; et cela malgré les liens séculaires de coexistence de ces Tribus et certains partis uniques, qui se sont fortifiés, au contraire en divisant les communautés et en ouvrant des boites de Pandore du passé et les vieux démons de l’ethnomasophobie vue par les autres  ; et de manière pire que la conférence de Berlin. De nos jours, l’homo africanus mélange toujours, sens dessous-dessus, le principe de l’État Nation et les valeurs des communautés ; nombre d’entre elles fonctionnent encore sur la base des traditions ancestrales, en rapport ou pas avec les lois de la République ; et les faiseurs de ces lois sont des enfants de ces communautés. L’économie de marché, avec ses lois de l’offre et de la demande, de rationalité de l’homo economicus, ne désintègre toujours pas ce que Fellwine Sarr appelle, dans son livre « Afrotopia », l’économie relationnelle et ses faveurs émotionnelles de l’homo Africanus, se traduisant par la levée informelle de fonds nécessaires ou filets sociaux pour assister les proches et les voisins face aux évènements de la vie. Les baptêmes, les mariages et les décès, ce que les sociologues appellent « les forces de Rappel » caracterisent l’homo africanus economicus avec peu « d’effet cliquet » en retour. On ne pense pas encore à la caisse de sécurité sociale pour les indemnités de maternité, aux assurances privées de Prévoyance sociale ou aux pompes funèbres. es familles veillent sur les orphelins et les veuves selon les traditions locales ; les familles viennent en aide aux voisins et préfèrent appeler de sages médiateurs plutôt que la République pour résoudre des conflits courants. L’homo africanus, même s’il fait des études jusqu’au septième ciel, il clame toujours sa fierté d’appartenir à une Tribu plutôt qu’à une nation, sauf lors des victoires des équipes nationales de football. Il appelle souvent le ralliement inconditionnel à certaines tares évidentes de sa Tribu ; « le non déracinement » sans savoir qu’il complique un jeu à somme non nulle entre la République, la nationet les communautés Fortes. En Europe, les leaders religieux comme les saints Français de l’église catholique, les patriarches des églises orthodoxes russes et ukrainiennes, renforcent les nationalismes ; mais en Afrique, les leaders religieux et chefs coutumiers, détenant une influence sur leurs communautés, renforcent les communautarismes vu qu’ils restent souvent des cibles pour les politiques ou autres lobbys à intérêts égoïstes. Le cas des marabouts Mourides et Tidjans au Sénégal, et des coordinations régionales en Guinée, illustre bien cela. Seulement au Sénégal, l’État a réussi à utiliser les religieux et chefs coutumiers dans des politiques de développement, comme les campagnes de planning familial et de prévention contre le Sida. Des résultats ont été obtenus, avec un taux de fécondité actuellement de 4,7 au niveau national, avec des disparités entre régions, entre les femmes qui sont allées à l’école et celles qui n’ont pas été scolarisées, et surtout entre Dakar et le reste du pays. Dans la capitale sénégalaise, une femme aura en moyenne 3,2 enfants à la fin de sa vie féconde (source institut demographique du Sénégal). Grâce à l’apport des religieux et coutumiers, le pays compte parmi les taux de prévalence du VIH les plus faibles du continent. En revanche en Guinée, les coordinations régionales, ces entités dont le caractère régionaliste ne dérange personne, à mon fort étonnement, loin de s’intéresser aux questions de développement communautaire de leurs régions, passent leur temps à faire l’apologie de la conquête tribale du pouvoir à travers des partis politiques représentatifs de leurs tribus. Leur adhésion ne repose sur aucun projet de société des partis, mais sur l’idée et les peurs de la « communauté forte », avec le risque de fragmentation culturelle, de perdre des privilèges illusoires de leurs élites et d’être sous domination en cas d’alternance. Il s’agit de peurs à la déconsidération et à la marginalisation en cas d’alternance politique tribale ou aux ethnomasocismes affichées. Pourtant, aussi paradoxal que cela soit, ces mêmes coordinations régionales brandissent l’apologie à la cohésion nationale et à la paix à l’approche des rendez-vous électoraux, des rituels, des évènements religieux comme les inaugurations de mosquées, les retours des pèlerins de la Mecque ou les lectures communautaires du Coran. S’agit-il de dire les choses et faire le contraire ? On ne comprend rien dans ce jeu de dupe entre nation et communautés. Ah ! Oui la paix profite à tous et la paix n’est pas un état normal entre les hommes, mais elle se travaille tous les jours. Au même moment, les citoyens interrogés dans les rues et les quartiers prétendent que la Guinée est une famille, et que les divisions résultent de la manipulation ethnostratégique des politiciens. Figurez-vous que ces citoyens adhèrent à l’esprit de ces coordinations régionales, aux bénédictions de « leurs sages » et à leurs prises de position, non contestables par l’espace public, et aux partis politiques sur une base régionaliste ou tribaliste. L’École n’a pas réussi, en Afrique, à briser les communautés fortes et la République non plus : les votes communautaires aux élections en disent long.

Tout récemment en Guinée, un fondateur d’une université privée, reconnu pour ses efforts dans l’enseignement supérieur, n’a pas manqué de tomber dans la fibre ethnocentriste et la logique tribale de transmission du pouvoir. Son école enseigne la science dans plusieurs disciplines, les sciences humaines pour le vivre ensemble et les principes de la République, mais son engagement politique brandit l’ethnocentrisme et le tribalisme. De tels « big coqs », avec des titres de doctorat et de Professeur, sont nombreux sur le continent, à prêcher une chose et son contraire dans le mentorship des jeunes générations. Il faut les débusquer, car ils sont des forces rétrogrades dans l’Afroarcheofuturisme, la conception de la mentalité d’Émergence du continent.

Économie Relationnelle et communautés Fortes

L’Homo africanus est-il un homo economicus irrationnel ?

« II semblerait que la plupart des chercheurs économistes immergés dans un village africain perdent les repères de leur discipline : la rationalité du calcul économique, les lois du marché.... Effectivement, les comportements des agents africains ne conduisent pas généralement aux résultats attendus par l’économie orthodoxe. Les consommateurs répondent souvent moins aux incitations des prix qu’à des normes. Les producteurs ont des comportements d’offre atypiques, il y a inélasticité et instabilité de l’offre par rapport aux prix. Les niveaux de consommation ne sont pas conformes aux revenus officiels, etc. Dès lors que l’on intègre les réseaux familiaux, les pratiques d’évasion, ou d’« exit option », selon l’expression de Hirschman, et la non-stabilisation des populations, il faut à la limite inverser les hypothèses de la microéconomie standard. Les unités de décision, individuelles et collectives, ont des contraintes de consommation et de dépenses liées aux obligations (accueil de dépendants, transferts...). Les choix portent, dès lors, sur les revenus : polyactivités, revenus rural ou urbain, informel ou salariat. » Philippe Hugon

Les africains pensent que l’argent ne peut être la seule mesure de l’individu. Ils ne peuvent pas apprécier la valeur des gens aisés sans leurs transferts aux « forces de rappel » des réseaux familiaux. La communauté et la culture des ancêtres sont prioritaires sur la Possession des actifs. Ils aiment pourtant accumuler des richesses et concentrer des pouvoirs.

Dans l’économie relationnelle de l’homo africanus, il ya plusieurs transactions sans argent ou contrepartie matérielle, entre amis et proches, qui échappent à la valorisation économique de la création de richesse en services et biens. Cette Économie sociale et solidaire a une partie marchande et surtout une grande partie gratuite. Les Principes de l’économie de marché ont certes interagi avec la société africaine dans son schéma et ses structures classiques de production, de distribution et de consommation, mais ils n’ont pas encore réussi à affaiblir les communautés. Peut être parce que le niveau de l’industrialisation est encore faible sur le continent noir ? Car la Révolution industrielle en Europe apparaît avec une denrée clé : la découverte de l’heure et l’importance de la fixation des horaires dans les activités de l’homme. Le temps devient ainsi une valeur référentielle dans les programmes des familles, engendrant des bouleversements dans les rapports sociaux ; la taille des familles et les projets de nuptialité et de fécondité. L’homo africanus ne vit pas encore, en vérité, sous la pression du temps et le temps n’est pas vraiment de l’argent en Afrique. Et même le secteur formel, avec ses horaires et règlements, est encore dans un état latent. Il est vrai aussi que les cultures, religions et civilisations n’ont pas la même appréciation du temps, selon que l’on soit bouddhiste, catholique, occidental ou africain. En Afrique, les hommes prennent un temps considérable à palabrer, à parler de tout et de rien, vous le savez. Les familles, les communautés et mêmes les sociétés civiles ne subissent pas la pression des délais pour réaliser des projets de bien-être commun. Dans les rues de Conakry ou Abidjan, les hommes marchent comme si rien ne les attendait ; aucune pression ne pèse sur les jeunes pour quitter le foyer parental après 18 ans. Et les commis des États n’ont pas encore intégré la culture du temps dans les prestations de service public avec le principe du Résultat-Temps. Cette absence de valorisation sociale du temps renforce les communautés et les familles, qui ont plus de temps pour augmenter leurs effectifs à travers de nombreuses naissances et le tissage de rapports sociaux grandissants. Cependant, le laxisme dans la maîtrise du temps n’est pas sans conséquence sur les générations jeunes actuelles, qui n’ont pas le degré de patience de leurs aînés. Une grand-mère que j’adore bien me disait en 1990, que l’ici-bas et ses faveurs est fait pour les Anassâras (entendez catholiques blancs) et l’au-delà est pour nous, pour exhorter à la résilience dans la foi. À voir la guerre dans les pays arabes, les calamités de leurs « fous de Dieu » et la pauvreté des musulmans noirs, le discours de la génération de ma grand-mère passe facilement dans une tête non critique. Le laxisme dans l’appreciation du temps fait perdre la confiance en 2018 et câble des milliers de jeunes sur le chemin de l’exil.