Aliell - Tome 3 - Danielle Simonin - E-Book

Aliell - Tome 3 E-Book

Danielle Simonin

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Beschreibung

Le Sage pose un regard bienveillant sur Aliell et Ethan en leur livrant son message : « Avant d’avoir atteint sa centième année, l’humain n’est encore qu’un enfant dans son développement spirituel. Dans aucun des mondes universels, on ne vit si peu de temps. Il en était de même sur Terre auparavant. Des forces obscurantistes ont bloqué l’évolution pour mieux manipuler l’humain en le maintenant dans l’enfance de son développement. Maintenant, les habitants de la Terre sont en soumission de peur. Ils sont devenus sourds et mal-voyants. Leur corps et leur esprit ont été pollués par des poisons chimiques et psychiques, qui les maintiennent en état d’esclavage. Afin de détourner leur attention, on leur offre une abondance de jouets, comme à des enfants, ce qui leur donne l’impression de se sentir heureux et riche. Mais ils ont été spoliés, dépouillés de l’Amour et de leur vrai pouvoir de discernement, de choix et de liberté. Déesse-Mère en a assez ! Il est temps de sauver les enfants de la Terre. Voilà votre mission et celle des êtres en devenir. »

À PROPOS DE L'AUTEURE

Danielle Simonin pratique la méditation ; qui nous relie à tout ce qui nous semble invisible ou impossible. La parution de ses romans : « Aliell ou le parcours d’une âme » et « Aliell entre les mondes », lui ont permis de concrétiser son expérience pour en faire profiter le plus grand nombre.

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Danielle Simonin

Aliell

Le Portail du Passé

Tome 3

Parus aux éditions Isca-Slatkine

Série « Aliell » :

Aliell ou le parcours d’une âme

Aliell entre les mondes

Aliell, le Portail du Passé

À paraître prochainement :

Aliell, l’irréalité du Temps

© 2021, Danielle Simonin.

Reproduction et traduction, même partielles, interdites.Tous droits réservés pour tous les pays.

ISBN 978-2-940444-65-6

Prologue

Le Messager pose un regard bienveillant sur Aliell et Ethan. Après une courte méditation, il leur livre son message :

« Avant d’avoir atteint sa centième année, l’humain n’est encore qu’un enfant dans son développement spirituel. Dans aucun des mondes universels, on ne vit si peu de temps. Il en était de même sur la Terre, auparavant. Des forces obscurantistes ont bloqué l’évolution, pour mieux manipuler l’humain en le maintenant dans l’enfance de son développement. Les alchimistes de la Terre avaient la connaissance qui leur permettait de débloquer la longévité. Ils possédaient le pouvoir de la transmutation. Ils ont été pourchassés, traqués et ils ont dû œuvrer dans le plus grand secret, afin de préserver leurs connaissances. Ils ont longtemps protégé ce secret afin qu’il ne soit pas utilisé par des forces cherchant à contrôler la Terre pour de funestes projets visant à asservir les mondes.

La découverte de la Pierre philosophale permettait de fabriquer l’élixir de Vie. Ceci est resté caché et seuls les Initiés pouvaient accéder au secret.

Maintenant, les habitants de la Terre sont soumis par la peur. Ils sont devenus sourds et malvoyants. Leur corps et leur esprit ont été pollués par des poisons psychiques et chimiques, qui les maintiennent en état d’esclavage. Afin de détourner leur attention, on leur offre une abondance de jouets et de plaisir, comme à des enfants, ils se sentent alors heureux et riches. Mais ils ont été spoliés, dépouillés de l’Amour et de leur vrai pouvoir de discernement, de choix et de liberté.

Il est temps de sauver les enfants de la Terre. Voilà votre mission et celle des êtres en devenir.

Déesse-mère en a assez. Elle vous a choisis, mais vous aviez donné votre accord à ce projet. Vous connaissez le processus mis en place, puisqu’il est déjà opérationnel.

Vos alchimistes intérieurs sont à l’œuvre. La transmutation, qui a commencé en Arizona, doit maintenant rencontrer la Materia prima dans le creuset de la Matrice vivante.

La Pierre philosophale est en fabrication dans le temple sacré de votre corps, c’est pourquoi la porte d’accès est momentanément fermée jusqu’à la naissance de l’Enfant philosophal. Celui-ci permettra la création de l’élixir de Vie qui aidera l’humanité à conserver sa santé, et à vivre plusieurs centaines d’années, comme à son origine. L’humain pourra ainsi accéder à l’âge adulte de son développement. Cet élixir ne le rendra pas immortel, ce n’est pas le but recherché. Pendant que l’œuvre alchimique se poursuivra dans la matrice vivante, vous ne serez pas inactifs. Vous connaissez tous les deux la respiration tantrique puisque vous la pratiquez. Il est temps de passer à la vitesse supérieure et de l’élever à la Sexualité sacrée, afin de vous relier à Déesse-mère. Elle vous attend.

C’est un enseignement que vous avez déjà reçu ; Aliell au Temple d’Isis et Ethan par le pouvoir solaire d’Osiris. Il est temps de faire renaître la magie d’Horus par la voie de la Sexualité sacrée.

Vous avez ouvert le chemin en mariant l’Eau et le Feu, la Mère et le Père, la Terre et le Ciel. Désormais, Déesse-mère est prête à enfanter à nouveau, par la semence issue d’une nouvelle dimension vibratoire et par le sang du dragon qu’Ethan lui a offert. Ainsi naîtra un nouveau monde.

Votre mission ne fait que commencer. Retrouvez les pouvoirs enfouis et hissez-les au firmament. Éveillez l’Esprit christique, afin de le libérer de ses entraves et que le travail sacré de Jésus et Marie-Madeleine puisse enfin s’accomplir. Ils vous guideront sur la voie de l’Amour divin.

Voici le message que j’avais à vous transmettre. Allez en paix, vous êtes infiniment guidés et protégés. Déesse-mère veille sur vous et vous nourrit. »

Partie 1

La colère d’Aliell

19 h. Aliell arrive à la maison après une journée épuisante au centre de soins. Tous les cas lui semblent difficiles en ce moment, elle devrait s’arrêter, elle le sait mais elle n’y arrive tout simplement pas. Ethan sera fâché, cette simple pensée accroît encore sa lassitude. Elle aperçoit Ludol, son maître-chat Mau, qui l’attend sur le pas de la porte avec un regard plein de reproches. « Manquait plus que ça ! », soupire-t-elle. Incapable d’envisager une dispute, elle feint de l’ignorer en passant devant lui sans le regarder. Il feule.

– Je t’en prie, Ludol, ne m’enlève pas mes dernières forces. Ethan est-il rentré ?

– …

– Pas encore ? Tant mieux, je vais avoir le temps de prendre un bain et de me reposer. Tu peux m’accompagner, si ce n’est pas pour m’abreuver de reproches.

– …

– Comme tu veux, merci Ludol, je t’aime, tu sais.

Ludol lui a déjà tourné le dos, très contrarié par sa mauvaise mine.

Dans ce bain bienfaisant, elle se détend enfin, se libérant de toutes les tensions de la journée. Une porte claque dans la maison, la faisant sortir de sa torpeur. Il est rentré, en colère apparemment. La porte s’ouvre brutalement devant un Ethan au visage fermé, mâchoires serrées, yeux rougeoyants. Zut ! Elle plonge au fond de la baignoire.

– Non ! Pas de fuite ! grince-t-il, aie au moins le courage de tes actes.

Je remonte mais ne dis rien. Pas envie de m’excuser, pas cette fois-ci. Il va me hurler dessus, je le sens. J’attends, résignée.

Il ne crie pas, il soupire, en se laissant tomber lourdement sur le tabouret, les coudes sur les genoux, la tête entre les mains. Il respire tranquillement en reprenant son contrôle. C’est maintenant que j’ai envie de m’excuser. Je déteste le voir ainsi désemparé. Je lui cause toujours des problèmes et il ne le mérite pas… il est si merveilleux.

– Ethan…

– Tu m’as menti. Comment puis-je te faire confiance ? Comment puis-je te protéger de toi-même et des autres si tu me mens ?

Je sors de l’eau, prends une serviette et viens me blottir sur ses genoux. Il me serre contre lui.

– Je n’ai pas menti. C’était une urgence, cela ne pouvait pas attendre. Mon amie Gladys qui travaille aux soins intensifs m’a demandé de recevoir un homme en détresse. Je ne pouvais pas refuser de l’aider, juste parce que je t’avais promis de me reposer à la maison, affirme-t-elle d’un air courroucé, je reste Aliell, même fatiguée. « S’il te plaît, reçois-le, m’a-t-elle suppliée, il refuse de retourner au service psychiatrique et de se laisser abrutir par des médicaments. C’est sa deuxième tentative de suicide, la prochaine fois, il ne se ratera pas, je le sais ». Qu’aurais-tu fait à ma place ? Eh bien moi, j’ai répondu : « D’accord, j’arrive. »

Aliell lui lance un regard plein de défi. Il se redresse à nouveau, fâché.

– Et tu n’as même pas pensé à me prévenir ! Un SMS par exemple, trop fatiguant pour toi ?

– Tu as raison, j’avais oublié mon téléphone à la maison, répond-elle penaude.

– Je sais, j’ai essayé de t’appeler tout l’après-midi et je tombais chaque fois sur ta boîte vocale. Merci.

– Ludol n’était pas là ?

– Non, Ludol était sorti… lui aussi.

Aïe ! Et Ethan appelait depuis Zürich, il a dû prendre le premier avion, fou d’inquiétude. C’est vrai que, depuis mon enlèvement, il s’inquiète très vite. Je fais tout de travers avec lui. Il a raison, j’aurais pu lui envoyer un message avant de partir, mais dans ma précipitation, j’ai oublié le téléphone. Je ne suis plus moi-même.

– Je ne me reconnais plus, Ethan, tout est chamboulé en moi depuis cette transformation. Vivement que cela se termine !

– Oui, je sais, ce n’est pas facile, nous sommes sur les nerfs et tout prend des proportions exagérées. Mais nous y arriverons, tu verras.

Son regard s’adoucit et un tendre baiser les réunit plus simplement que les mots.

– Moi aussi, j’ai eu tort, dit-il, au lieu de m’affoler, j’aurais pu te contacter sur notre lien de couple.

– Oui, mais pour cela nous aurions dû être centrés tous les deux, ce qui n’était pas le cas.

– Oh, et puis zut ! Nous ferons mieux la prochaine fois. Habille-toi, je vais nous faire à manger, ensuite au lit !

Un rêve

« L’enfant a douze ans, elle paraît fragile, plutôt petite pour son âge. Une longue et lourde tresse de cheveux noirs descend jusqu’au bas de son dos et semble la tirer vers le sol. Elle est vêtue d’une simple robe de tissu écru, serrée à la taille par un cordon de même couleur. La robe fait ressortir le teint sombre de sa peau. Elle lève son délicat visage vers ses parents qui observent tristement l’étrange regard clair et non-voyant de leur fille. “Il nous faut partir maintenant, notre Sauveur arrive, nous devons suivre ses pas”, annonce la fillette à ses deux parents, de pauvres gens qui ne comprennent pas bien ce qui se passe dans la tête de leur enfant. “Nous devons faire comme elle dit, tu sais bien, elle a des prémonitions”, dit la mère à son mari complètement dépassé par ces “choses” qui l’effraient.

Le lendemain matin, tous les trois suivent les pas de Jésus, laissant derrière eux leurs maigres biens. Ils ne se posent aucune question, ils marchent, ils s’arrêtent, ils écoutent le prédicateur, ils marchent, mangent et dorment. Seule l’enfant est attentive. Elle avance d’un pas glissant de non-voyante, et se nourrit presque exclusivement des paroles du Messie. Les mots glissent en elle comme une cascade d’amour bienfaisante.

Un jour, un rayonnement d’une grande intensité pose une main sur son épaule :

– Je suis Marie-Madeleine, viens avec moi, tu dois rencontrer Yeshua.

La petite l’accompagne, le cœur vibrant de bonheur. Jésus s’agenouille devant l’enfant et lui dit en souriant :

– Je te reconnais, tu es une “tisserande de Dieu”.

La fillette ne comprend pas mais des larmes de joie coulent sur ses joues sans s’arrêter. Elle sent la main divine glisser sur ses paupières et, à travers ses larmes, aperçoit pour la première fois un visage : celui de son Sauveur nimbé de Lumière. »

Un long gémissement réveille Ethan. Aliell est assise dans le lit, baignant dans ses larmes et secouée de sanglots convulsifs. Il s’approche doucement, lui prend délicatement les mains, la laissant revenir peu à peu de son rêve en lui murmurant des mots tendres et apaisants.

– Oh, Ethan, je l’ai tellement aimé ! Il a tellement souffert… et nous aussi.

Elle sent sa chaude présence et leur lien de couple vibrer d’amour. Elle ouvre les yeux, il ouvre les bras. Ethan ressent sa profonde souffrance, son amour et sa colère. Un mélange de sentiments venus de si loin que son cœur saigne pour elle d’impuissance.

– Raconte-moi, Aliell.

« J’ai connu Jésus. J’étais une jeune fille aveugle, je le suivais avec mes parents. Jésus m’a guérie. Je l’ai suivi jusqu’au bout, jusqu’à cette fin atroce qui nous l’a arraché à sa mère, à sa femme et à moi. Cette abomination impossible à admettre lorsque l’on a douze ans. Puis j’ai suivi Marie-Madeleine après la mort de Jésus, mais, me voyant inconsolable, Marie et Marie-Madeleine m’ont conduite au Temple d’Isis pour que je puisse y recevoir l’enseignement sacré de la Guérison par l’Amour, réservé aux Initiés. J’y suis restée de nombreuses années.

Plus tard, j’ai rejoint Marie-Madeleine, en France, qui m’a enseigné l’art des Huiles saintes. Je suis devenue guérisseuse et enseignante dans l’art de Guérir. Je suis aussi revenue dans d’autres vies avec le même pouvoir : soigner et tisser des liens d’Amour. »

Aliell se tait. La fenêtre de ses mémoires s’étant ouverte, une « déferlante » de souvenirs douloureux monte dans sa conscience. Son corps se crispe, Ethan sent une colère, une révolte teinter son regard de rouge et sa température corporelle s’élève. Il essaie de lui parler, de la calmer, mais elle n’est plus avec lui.

Elle se redresse et lui fait face, vibrante et belle dans sa nature « dragonne ». Il essaie encore :

– Tu es un être d’amour, une « tisserande », une guérisseuse, nous avons besoin de toi, tente-t-il d’une voix chaude.

– Oui, n’est-ce pas ? lui lance-t-elle d’un regard flamboyant. J’étais surtout une sorcière pour l’église, ils m’ont brûlée vive sur le bûcher… et pas qu’une seule fois. Avec haine et sadisme.

– La colère ne sert à rien, Aliell, c’était il y a si longtemps.

– Longtemps ? Pour moi, c’est maintenant. Oui, je suis en colère, en colère contre l’Église, toutes les Églises du pouvoir. Pas la grande Église d’Amour de Jésus, non. La sienne donne, les autres prennent.

Ludol est arrivé, inquiet pour sa maison, la colère d’Aliell lance de petites flammèches de feu tout azimut. Ethan, discrètement, les éteint avec une grande serviette mouillée.

– …

– Je sais, Ludol, mais non, je ne peux rien faire, il faut que cela sorte, sinon elle va se consumer de l’intérieur. Laissons-la cracher sa colère, elle la gardait au fond d’elle-même depuis trop longtemps.

Aliell continue de déverser ses blessures sans retenue :

« Le pouvoir des églises papales a accumulé des biens gigantesques qui pourraient facilement nourrir tous les plus démunis. La seule chose qu’il ait offerte, ce sont de bonnes paroles.Elles ont perverti leurs prêtres en leur interdisant les joies de l’amour sacré et de la famille et cela les a conduits à toutes les dérives sexuelles que l’on constate aujourd’hui. Elles ont persécuté et tué des innocents, tous ceux qui pensaient différemment, créant les plus grands génocides de l’histoire en seulement deux mille ans.

Où est l’Amour divin là-dedans ?

Ce n’est pas le message d’Amour de Jésus, je t’assure que non ! Et en plus, ils se glorifient de l’exposer crucifié sur la croix dans leurs églises. C’est tout ce qu’ils ont gardé de ce Grand Homme ! Mon cœur se tord de douleur quand je vois tout cela.

Alors, oui, je suis en colère ! Que de temps ces églises nous ont fait perdre dans l’évolution des âmes ! Que de peurs elles ont engendré dans le cœur des hommes, tout cela pour asseoir leur pouvoir et leur richesse sous la domination.

Cela me donne envie de hurler de chagrin. L’Amour est grand, l’Amour est beau, l’Amour se partage », hurle-t-elle encore, puis elle tourne le dos, sort en courant, claquant très violemment la porte.

Ethan et Ludol n’ont pas bougé. Ils se regardent stupéfaits.

– … je ne l’ai jamais vue dans cet état, que lui arrive-t-il ?

– Le sage nous avait prévenus que de grands bouleversements allaient se produire en nous… cette mutation sans doute. Vlad Dragg nous l’avait confirmé. Le sang de mon Dragon circule en elle, elle devient beaucoup plus feu.

– … pendant que tu te calmes et que tu t’« humanises », elle se « dragonise ». Je pense que cela ne lui plaira pas du tout, exprime Ludol.

Ethan soupire.

– Je sais, mais ce ne sera sans doute que transitoire. Nous verrons ce que dira le Vampire. Vendredi, nous avons rendez-vous à son labo.

Beaucoup plus tard, Aliell revient calmée.

– Que s’est-il passé avec cette porte ? demande-t-elle en regardant Ludol qui détourne la tête.

Ethan se lève et vient poser les mains sur les épaules de sa compagne.

– Ludol n’y est pour rien. Un vent de colère a claqué la porte.

Elle blêmit en comprenant ce qu’il vient de dire.

– Moi ? Mais… comment ? Je l’ai juste claquée normalement… dit-elle en observant le mur, fendu sur le pourtour de l’encadrement qui s’est détaché, la porte pendant tristement sur des gonds presque arrachés.

Ethan essaie de se faire rassurant en minimisant les dégâts.

– Tu as développé une nouvelle force physique, ces dernières semaines, et tu apprendras à la contrôler pour l’utiliser efficacement. Je t’aiderai si tu le désires, ajoute-t-il d’un petit sourire plein de tendre complicité, je commence à bien m’en sortir avec ma force.

Aliell est désemparée, elle ne se reconnaît plus, se sent devenir… un monstre.

– Ai-je changé… physiquement ? demande-t-elle inquiète.

– Nullement, rassure-toi, tu n’as rien de « Hulk » et tu ne te transformes pas non plus lorsque tu es en colère… juste tes yeux qui deviennent un peu rouges, ajoute-t-il plus doucement.

Elle se laisse tomber sur le sol, serrant sa tête entre ses mains et se balançant en gémissant.

– Ce n’est pas vrai ! Ce n’est pas vrai ! Je deviens folle. Que vais-je devenir entre une panthère et un dragon qui se disputent la place en moi ?

– Tu gères très bien l’esprit panthère, tu feras de même avec l’esprit dragon. Ne t’en fais pas, c’est juste une histoire de réglage. Tu le sais comme moi, ton corps est en pleine mutation.

Il s’agenouille à ses côtés, la réconfortant de son mieux.

– Accueille ces changements avec confiance et amour car tout est juste. Viens, mon aimée, viens dans mes bras. Je t’aime, tout ira bien.

Tremblant comme un jeune chiot, elle se blottit entre ses bras, en laissant couler ses larmes.

Ethan a préparé le repas qu’ils partagent dans un silence inhabituel. Elle grignote du bout des lèvres, l’esprit ailleurs.

Ludol émet un grognement pour attirer son attention.

– Oui, Ludol ?

– …

Elle réfléchit avant de lui répondre, faisant visiblement un effort pour se rassembler dans une pensée cohérente.

– Un peu plus tard, si tu veux bien, j’ai besoin de me recentrer avant d’entrer dans la salle de méditation… et de m’exprimer calmement au sujet de cette explosion émotionnelle. Je commence à y voir plus clair. Ce rêve était si puissant que je l’ai revécu en direct, comme s’il se déroulait dans l’instant… et c’était si douloureux, si insoutenable, que je n’ai pas réussi à contrôler l’ouverture de mes fenêtres du passé. Toutes mes vies antérieures, toutes mes vies qui découlaient de celle-ci se sont révélées en force et en même temps. Elles m’ont submergée de leurs souffrances et m’ont anéantie… c’est alors que le dragon s’est éveillé en moi, comme s’il avait voulu me sauver.

– Sais-tu pourquoi ta colère s’est manifestée contre l’église ? demande Ethan.

– Oui, je crois faire le lien. Le jeune homme que j’ai reçu la veille en urgence est un prêtre. Il souffre d’une énorme perte d’identité. Il m’a raconté qu’il avait été heureux d’entrer au séminaire, il y avait trouvé une famille qui partageait sa foi. Mais, devenant plus âgé, son corps d’homme demandait à exprimer sa nature virile et ses pulsions sexuelles l’attiraient vers les femmes. Mais cela lui était interdit par son église. Il a lutté contre lui-même pendant des années, jusqu’à se renier totalement et, finalement, chercher la libération dans la mort. Je ne peux vous exprimer la souffrance intolérable qu’il a vécue. Je crois que la raison de ma révolte est venue de ce… déclencheur. Pas tout de suite, heureusement, j’ai pu l’accompagner dans l’écoute, l’amour et la compassion. Mais, à la suite du rêve et des autres vies que j’ai endurées, j’ai explosé comme une marmite à vapeur sous pression… et l’église en a fait les frais.

– Tu le regrettes ?

– Non, j’ai exprimé ce que je ressentais. Je regrette de l’avoir manifesté avec cette violence, c’est tout. La violence engendre la violence, elle n’est jamais bénéfique.

Elle se tait, se sentant accablée d’une immense tristesse, puis lève un regard douloureux sur son compagnon, murmurant juste pour lui :

– Je n’y arriverai pas, Ethan, je ne me sens pas à la hauteur de cette mission. Je n’en suis simplement pas capable.

– …

– Oui, Ludol, tu as raison, il est temps de nous rendre dans la salle de méditation, afin de demander de l’Aide. Viens Aliell !

Salle de méditation et communication

Dès qu’ils se retrouvent dans l’espace sacré de la salle de méditation et de communication, une grande paix les enveloppe d’une belle énergie d’Amour. Suivant le rituel d’entrée, ils saluent toutes les Entités d’Amour et de Lumière représentant tous les mondes universels, puis activent les quatre éléments de la Terre : le feu dans une petite cheminée, l’eau cascadante de la fontaine, la terre avec du sel sur les pierres, et l’air en allumant un bâton d’encens. Ce rituel leur permet de s’ancrer à la Terre avant de recevoir les Hautes Vibrations de ce lieu sacré.

Au centre de la salle, un grand cercle les attend après ce travail de purification. Ils s’y installent et entrent en méditation.

Peu à peu, un calme, une sérénité les pénètre, les tensions se dissolvent, les corps subtils se nettoient et se réajustent dans un alignement parfait les reliant Ciel et Terre. Un axe cristallin très lumineux prépare la Connexion.

Profondément installés dans leur méditation, les respirations s’accordent, s’harmonisent. Le taux vibratoire s’amplifie, s’élève, libérant le mental inférieur de ses pensées agitées et de ses questionnements. Une grande paix occupe tout l’espace intérieur et extérieur et le Grand Silence prend sa place.

« Bienvenue chers amis, nous vous attendions. Ressentez la Paix bienfaisante de l’Amour inconditionnel de la Source intarissable. Elle est votre nourriture, recevez-la en abondance. »

« Et ne vous laissez plus affamer… », ajoute une deuxième voix avec pointe d’humour. Cette seconde voix les guide vers une écoute attentive. Ils sont maintenant totalement réceptifs au message qui arrive. Silence… attente… quiétude…

« Vous souvenez-vous de notre rencontre sur la montagne, chers amis* ? Je vais rafraîchir votre mémoire… »

Un éclat de rire semble résonner dans une vallée montagneuse… puis la voix du Sage s’élève comme elle avait parlé à Ethan ce jour-là :

« Écoute-moi maintenant. Les étapes d’Initiation doivent se traverser l’une après l’autre. Vous en avez franchi deux presque en même temps, ce qui est plutôt rare. Votre prochaine Initiation arrive à grands pas, Fils du Soleil et Fille de la Lune vont rencontrer la puissance illimitée de Déesse-mère, notre Terre.

Attendez-vous à de grands chamboulements intérieurs avant cette rencontre. Toute votre matière sera secouée de fond en comble ; vos corps, vos pensées, vos valeurs, vos personnalités. Tout sera remis à plat.

Accrochez-vous à l’Amour infini qui vous habite, c’est la Force qui vous portera. »

Il poussa un profond soupir avant de continuer :

« Vous tiendrez le coup, vous avez déjà prouvé votre puissance. Ce n’est que lorsque vous aurez rencontré Déesse-mère et que vous aurez intégré son élément Terre, que je vous attendrai pour votre Initiation au quatrième élément : la puissance du Souffle par l’élément Air. »

– Te souviens-tu maintenant, homme-dragon ? dit-il dans un nouvel éclat de son rire chaleureux.

Oh oui ! Il s’en souvient… très bien même. Mais ce n’est qu’en cet instant qu’il en capte chaque mot. Avait-il bien partagé TOUS les détails de ce message avec Aliell ? Il ne s’en souvient pas. Ils se regardent tous les trois, comprenant enfin. Aliell répète les mots afin d’en intégrer le sens jusqu’au cœur de ses cellules : « Toute votre matière sera secouée de fond en comble : vos corps, vos pensées, vos valeurs, vos personnalités. Tout sera remis à plat. »

– Voilà, Fille de la Lune, tu as compris maintenant. N’oublie plus de te nourrir ! Ce lieu doit être votre « garde-manger » personnel, s’exclame-t-il en s’éloignant, dans un nouveau rire, qui s’estompe progressivement.

Il est parti. Silence… Intégration… La première voix revient, douce et chaude.

« Les temps approchent, chers amis, reprenez des forces, restez centrés dans l’Amour. Votre prochaine étape vous conduira dans le sud de la France, où vous serez guidés. Vous êtes infiniment aimés et protégés. »

Un grand silence enveloppe le lieu comme un cocon d’Amour. Ils restent encore en méditation silencieuse, afin d’incorporer cette Paix dans la profondeur de leurs êtres. Lorsque les pensées commencent à affluer dans leurs têtes, ils prennent congé du lieu en remerciant toutes les Aides Divines.

Aliell resta longtemps songeuse et silencieuse, tentant d’intégrer cette masse d’informations en y mettant de l’ordre. Ethan paraît secoué lui aussi, pendant que Ludol se concentre sur sa toilette avec application. À quoi peut bien penser ce chat ?, s’interroge Ethan.

Aliell se lève, les regardant à tour de rôle. Elle semble avoir pris une décision, et se laisse un moment pour la formuler. Elle hésite sur la meilleure façon de la présenter, puis, d’un soupir, choisit la voie directe.

– Je vais vous laisser quelques jours, j’ai besoin de partir en « retraite » seule, afin de me retrouver.

Quatre yeux ébahis reçoivent cette nouvelle. Elle soutient leurs regards sans ciller et elle ajoute :

– Comprenez, c’est vital pour moi. Je me suis égarée et mon corps ne m’appartient plus. La voix de mon âme est étouffée par d’autres voix, je ne perçois plus qu’un brouhaha incessant. Ma personnalité s’affole et manifeste des peurs que je ne maîtrise plus.

Puis, se tournant vers son compagnon :

– Et ce n’est pas ainsi que j’aborderai la nouvelle aventure qui nous attend, Ethan.

Ethan toussote pour contrôler son émotion.

– Je comprends, ma chérie, suis ton intuition : elle est certainement juste. Peux-tu attendre demain ? et partir après notre rendez-vous avec Vlad Dragg ? Je pense que cette consultation a son importance actuellement.

– Oui, bien sûr, tu as raison, mais je ne ressens pas le besoin de partir. Je peux parfaitement m’éloigner ici même… si vous m’accordez cet espace.

– Cela va de soi. Nous respecterons ta retraite, sans aucune restriction, n’est-ce pas Ludol ?

– …

– D’ailleurs, c’est moi qui vais partir. Je profiterai de ces quelques jours pour mettre en ordre mes affaires professionnelles, en vue de notre voyage. Je serai donc à Londres une petite semaine. Est-ce que cela vous convient ? demande-t-il en regardant Aliell et Ludol.

– …

– Oui bien sûr, Ludol, nous resterons en contact et, si nécessaire, je reviendrai immédiatement.

Puis, tournant son regard amoureux vers sa compagne, il ajoute :

– Prends bien soin d’elle et protège son espace, je te confie ce qui m’est le plus précieux.

Ludol grogne.

– …

– Oui, je sais que tu le faisais bien avant mon arrivée, merci Ludol.

Il s’approche d’Aliell et la prend dans ses bras. Leurs regards se soudent et le temps disparaît dans l’infini de leur amour… Ludol quitte la pièce, le reste ne l’intéresse pas.

* Voir le tome 2 : Aliell entre les mondes.

Au laboratoire de recherches médicales du professeur Vladimir Draggor

Aliell subit un nouvel examen approfondi dans ce laboratoire froid et aseptisé. Ethan ne lâche pas sa main, il sait combien sa compagne répugne à laisser ces instruments glacés investir son corps et ces aiguilles prélever son sang ainsi que ses liquides internes. Elle fait la grimace, non pas de douleur, mais de contrariété. Les prélèvements terminés, le ventre dégagé se prépare à recevoir l’échographie.

C’est à cet instant, comme s’il avait attendu tout ce temps derrière la porte, qu’arrive l’imposant professeur Draggor. Il remplit tout l’espace, pourtant immense, de ce cabinet.

– Cara mia, Comment vas-tu ? Tu es encore « pâlichonne », manges-tu assez ? clame-t-il de sa voix puissante.

Ethan serre les dents, il prend sur lui de ne pas s’énerver, il le connaît bien, mais c’est plus fort que lui, ce vampire lui fait chauffer le sang chaque fois qu’il le rencontre. Aliell serre doucement la main de son compagnon pour l’apaiser… et il s’apaise en soupirant.

– Salut, Ethan ! Regardons cette échographie ensemble, si vous le voulez bien.

Et, comme par miracle, il devient l’éminent professeur qu’il est réellement et son ton professionnel efface la mauvaise impression de son entrée conquérante. Ce qu’il y a de plus agaçant chez Vlad Dragg, ce sont justement ces « entrées conquérantes ». Ludol les déteste tout autant qu’Ethan… tous les autres sont simplement terrifiés. C’est sans doute l’effet recherché, il s’en amuse beaucoup.

Il se penche sur Aliell avec douceur et dépose un baiser sur son front, comme une offrande faite à une déesse, ce qu’elle n’est pas loin d’être pour lui ; son grand amour du passé. Il soupire en se relevant, et il se rend vers les écrans qu’il observe avec attention. Très concentré, il fait signe à Ethan de le rejoindre et, ensemble, ils suivent l’évolution des images. Aliell ferme les yeux et tente de se dissocier du mouvement de cet appareil froid qui glisse sur son ventre recouvert de gel collant. Elle ne parvient pas à voir les images, à moins de se tordre le cou. C’est juste frustrant, alors elle s’isole.

Un peu plus tard, les caresses d’Ethan la ramènent dans l’instant présent, elle ouvre les yeux, rencontre son regard profond comme l’océan et y plonge sans hésiter. Ils se fondent l’un dans l’autre, dans ce monde illimité qui est le leur. Un léger toussotement les appelle près de la surface. Avec regret, elle quitte les yeux gris brillants comme un éclat de lune sur l’eau.

– Le professeur Draggor vous attend dans son bureau, annonce timidement l’assistante.

– Ah, vous voilà enfin ! tonne-t-il bruyamment, un sourire démentant la force de sa voix. Asseyez-vous ! Les résultats sont surprenants, regardez vous-même. J’ai ici les images de votre précédente visite… et voici les nouvelles du jour.

Il a l’air ravi, plus que ravi, enchanté. Le chercheur en lui se régale, il est le seul à pouvoir bénéficier de cette fabuleuse découverte et d’en suivre l’évolution. Ses recherches scientifiques vont faire un bond en avant.

– AL-LIELL-DA, mon cœur ! Je pense que tu arrives bientôt au bout de tes peines, annonce-t-il avec une grande douceur. Approche-toi, viens !

Toutes les images sont mises en relation les unes avec les autres. Mais le professeur en a sélectionné trois qu’il met en évidence.

– Observez, mes amis ! Celle-ci est la première que nous avons effectuée, il y a un mois, voici la deuxième, quinze jours plus tard… et, voilà, celle d’aujourd’hui.

Il est fier de lui et semble attendre l’expression émerveillée qu’elle devrait éveiller chez le couple. Il attend, pendant que celui-ci s’écarquille les yeux cherchant la merveille cachée.

Il s’impatiente.

– Vraiment, vous ne voyez pas ?

Un peu déçu qu’ils ne remarquent pas cette énorme évidence, il se résout à mettre les points sur les i.

– Bon, reprenons ! Première image : l’utérus, là, voyez-vous son pourtour ?

– Oui, oui, je vois bien cela, confirme Aliell et je me souviens de tes explications concernant la petite pellicule anormale et vivante qui recouvrait sa paroi interne.

– C’est cela même. Je ne dirais pas « anormale », je n’aime pas ce mot, mais inconnue et fascinante. Nous avons beaucoup étudié ces cellules depuis un mois. Elles se développent d’une manière totalement autonome et elles invitent toutes les autres cellules du corps à suivre le même mouvement. Oui, cara mia, tu as fabriqué, dans ton merveilleux corps, un nouveau génome totalement inconnu et fantastiquement évolué.

Elle lui lance un regard agacé. Il se reprend en freinant son enthousiasme.

– Je continue. Voici le deuxième cliché, deux semaines plus tard. Que constatez-vous ?

– Cette petite couche semble s’être épaissie, intervient Ethan, laissant ainsi à Aliell le temps de calmer le feu qu’il sent monter en elle.

– Exact, Ethan ! La couche de cellules a triplé et occupe maintenant la moitié de l’utérus. Ce qui est intéressant, c’est que l’utérus, lui, n’a pas bougé. Il garde la même forme, la même taille. Lorsque nous avons fait un prélèvement des cellules, celles-ci se révélaient beaucoup plus riches que lors des premiers prélèvements.

– Riches en quoi ? demande Ethan.

– En minéraux principalement, une très forte concentration minérale, mais qui ne déstabilise absolument pas l’équilibre sanguin. La seule grande modification que nous ayons pu observer dans le corps d’Aliell, est une élévation de sa température et de sa pression sanguine, mais sans que cela ne provoque la moindre perturbation.

– Parle pour toi ! répondit Aliell, moi je les sens bien les perturbations, j’ai de plus en plus de difficultés à gérer mon feu. À la moindre contrariété, je crains d’incendier la maison.

– Oui, c’est vrai, je le confirme, ajoute Ethan, laissant son regard amoureux envelopper sa femme.

– Je vous comprends, je n’ai pas de solution immédiate à cela. Je ne vous parle que d’un point de vue scientifique, mais je peux vous affirmer que sa vie n’est pas en danger, que son corps physique accueille cette transformation avec sérénité. C’est sur le plan mental qu’il y a des résistances et cela, AL-LIELL-DA, il n’y a que toi qui peux t’en occuper.

Sur ces mots, ils échangent un long regard tourmenté, mais plein de défi. Ethan se tient en retrait, il retient son besoin de la protéger de toutes ses forces. La tension augmente dangereusement, Aliell fume, ses yeux virent au rouge. Le Vampire s’approche, son regard de glace fait chuter la température de la pièce. Ils s’affrontent. Ethan retient de plus en plus difficilement son Dragon prêt à exploser sa transformation. Aucun des deux ne veut céder : le feu contre la glace. Des petites flammes s’échappent d’Aliell, elles sont immédiatement gelées par le Vampire. Il fait un pas de plus et emprisonne Aliell de ses bras vigoureux et le feu s’éteint instantanément.

– Non, AL-LIELL-DA ! Pas avec moi. Je ne suis pas ton ennemi, ni un danger pour toi.

Aliell est secouée de soubresauts incontrôlables, prise entre feu et glace. Elle peine à retrouver sa respiration. Vlad Dragg la garde contre lui, le temps qu’elle retrouve son équilibre.

Il pose un regard désolé sur Ethan.

– Merci, Ethan, d’avoir si bien contrôlé ton Dragon, je sais ce qu’il t’en a coûté.

Ethan ne peut répondre, il n’est que feu et il transpire abondamment sous l’effort, mais acquiesce de la tête.

Un peu plus tard, le calme revenu, Vlad Dragg reprend son développement comme s’il ne s’était rien passé. Le privilège de mille cinq cents ans d’âge, sans doute. Aliell et Ethan se sentent épuisés, mais ils suivent avec attention ses explications.

– Nous avons, là, des cellules nouvelles, pourvues d’une intelligence propre qui ne se nourrit pas en pompant ses éléments dans le système sanguin, mais en produisant elle-même les substances dont elle a besoin. Elles offrent ainsi généreusement au corps ses suppléments nutritifs. Que pensez-vous de cela ?

– C’est incroyable ! Comment est-ce possible ? demande Ethan.