Ambre 3, Mac et ... - Ingrid Morel - E-Book

Ambre 3, Mac et ... E-Book

Ingrid Morel

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Beschreibung

Ambre est enceinte ... Elle porte l'héritier du clan Gomez et la famille, c'est sacré pour ces gens là. Comment faire alors que sa relation avec Mac s'effrite et que Franck la présente déjà comme son épouse ? Il ne s'agit plus de se débarrasser d'un trafiquant de drogue pour être libre. Non, maintenant c'est tout le clan qu'il faut mettre hors d'état de nuire si Ambre veut voir grandir son enfant. Y parviendra-t-elle ? Retrouvera-t-elle le chemin qui mène au coeur de Mac ? Mac acceptera-t-elle cet enfant ?

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Dédicace

Qu’est-ce que l’amour sinon du doute, de l’attente, du désir, de l’espérance ?

Erik Orsenna

Sommaire

Chapitre 15

Chapitre 16

Chapitre 17

Chapitre 18

Chapitre 19

Chapitre 20

Chapitre 21

Chapitre 22

Chapitre 23

Chapitre 24

Chapitre 25

Chapitre 26

Chapitre 27

Chapitre 28

Chapitre 15

Quand on fait un travail sur soi, on ne peut pas abandonner au risque de se perdre encore plus. Malgré ce que je ressens actuellement, malgré les souvenirs difficiles que ces lignes font remonter en moi, je me dois de continuer. Alors je reprends mon crayon et je me remets à l’écriture, pour moi, mais aussi et surtout pour nous, Ambre et Mac...

Je récapitule vite fait, Antonio m’a fait prendre conscience que je pouvais être enceinte. Après réflexion, je l’ai laissé croire à cette version qui me garantissait un semblant de sécurité. Plus tard, le cousin de Franck a fini par tout me déballer de ses plans avec Mac. Il m’a bien embrouillé et ne voulant pas craquer devant eux, je suis sortie avec mon bon Bart. Après un moment à pleurer avec mon chien, je me suis décidée à acheter deux tests et je me suis dirigée chez Nadine et Carlos…

*******

La peur me faisait pleurer alors que je me tenais là, devant les toilettes. Je n’étais pas sûre d’avoir vraiment envie de savoir, mais pourtant il le fallait bien, pour moi, pour Mac, pour la suite…

Mon cœur tambourinait si fort dans ma poitrine que je jurerai que le bruit résonnait dans toute la pièce. Je me suis exécutée, mais je n’ai pas osé regarder les résultats. J’aurais voulu arrêter le temps, mais je savais que dans la pièce à côté, Nadine allait finir par s’inquiéter alors je n’avais ni le temps, ni le droit de repousser davantage…

Je suis sortie des toilettes et comme je m’en doutais, j’ai vu Nadine qui m’attendait tout en faisant les cent pas. J’ai avalé ma salive avec difficulté alors qu’elle me fixait en me questionnant du regard.

— Ambre ?

— C’est possible que deux tests différents soient défectueux ? Non, ne réponds pas, c’est inutile, je sais bien que non… Je… Je suis enceinte. Ces foutus tests sont positifs tous les deux. Je vais faire quoi avec un bébé toute seule ? Je ne sais déjà pas comment m’occuper de moi sans me mettre dans les embrouilles...

Elle m’a prise dans ses bras et je me suis mise à pleurer de nouveau. Impossible d’arrêter mes sanglots. Carlos est descendu, sans doute alerté par mes pleurs. Il ne voulait pas nous espionner, mais les murs de la maison ne sont pas épais et il a entendu toute notre conversation.

— Tu te trompes Ambre, tu es bien plus capable que tu ne le crois… Et tu ne seras pas seule, on sera là, nous, et je suis sûr que Lorie sera présente pour toi, elle aussi. Tu as prouvé avec Annie que tu savais y faire avec les enfants, tu es formidable avec elle et tu seras une maman géniale… Mais tu as raison sur un point, on doit régler le problème Gomez avant tout… Pour le moment, continue de dire que ce bébé est celui de Franck, de toute façon, lui seul pourrait dire l’inverse et s’il tient à toi, il ne le fera pas donc, ne change rien.

— Mais je fais quoi pour Mac ? Et Antonio ? Elle ne voulait rien me dire, c’est lui qui a débarqué et m’a raconté toute leur histoire. Je pense qu’elle voulait m’éviter de souffrir, mais je n’en suis pas sûre.

— Alors agis comme tu as l’habitude de faire avec elle. On va chercher une solution, ne t’inquiète pas, on ne te laissera pas tomber.

— Mon mari a raison. On a déjà réussi une fois, alors… Et puis, tu es forte, tu vas te relever encore une fois. Quand tout ça sera derrière nous, tu te diras que tu as eu raison. Nous sommes une grande famille maintenant, tous ensemble, je suis certaine qu’Annie va adorer avoir un ou une amie avec qui jouer… Souris, sois forte et on va réussir…

Je les ai serré dans mes bras en essayant de me convaincre qu’ils avaient raison. Après tout, ils ne savaient pas tout, j’avais omis de leur dire que Franck était obligé de me couvrir s’il voulait revoir son fric. Alors, oui, il allait devoir confirmer qu’il était le père de ce bébé. Je ne vais rien lui dire avant que mon ventre ne puisse plus cacher mon état, mais alors, il sera au pied du mur. Je ferai les choses bien après ça, ce bébé est innocent et je ferai tout pour les protéger lui et mes amis, ma famille, de mes conneries. Il était temps de rentrer chez moi, je les ai remerciés et j’ai pris congé.

Sur le chemin, alors que je m’amusais avec Bart sans regarder devant moi, je me suis cognée contre Danny. Alors que je m’excusais, il m’a proposé d’aller boire un verre. Je cherchais une excuse afin de refuser poliment, mais il a insisté alors, je me suis sentie obligé de lui expliquer que j’étais certainement sous surveillance et que je ne voulais pas le mettre en danger. Il m’a alors attrapée par le bras et m’a entrainée vers un vendeur de glaces ambulant. Alors que je regardais dans tous les coins de peur de voir surgir l’un des hommes de Franck ou d’Antonio, Danny s’est fait rassurant et m’a rassurée un peu en me disant que j’avais quand même bien le droit de manger une glace avec un ami. Ce n’était sans doute pas faux, mais quand il s’agissait des Gomez, je n’étais pas certaine que les liens d’amitié comptent beaucoup.

— Franck Gomez est en taule maintenant, tu crains quoi ?

— Il me surveille toujours, tu sais. Il a dit que j’étais à lui et… il y a aussi son cousin qui me colle sans arrêt...

— Ambre, on était les meilleurs amis avant que tu ne partes vivre ici, on se disait toujours tout, tu peux toujours me faire confiance, tu sais…

— Danny, je ne suis plus la même, tu sais.

— Tu restes celle que tu es, Ambre. On a grandi mais au fond de nous, rien ne change.

— Merci pour la glace Danny, ça fait vraiment du bien.

— Tu fuis, Ambre, mais je ne suis pas là pour te forcer. Si je peux te faire passer un bon moment, ça me va.

Dans un souffle, un murmure à peine audible, je lui ai alors annoncé que j’étais enceinte. Pourquoi est-ce que je lui ai dit ?

Je ne savais pas, le besoin de me confier à quelqu’un sans doute. Il a manqué de s’étouffer sur le coup. Je me suis excusée alors qu’il me faisait répéter. Comme Nadine, il m’a demandé par quel miracle, car en toute logique, ça ne pouvait pas être l’enfant de Mac. Bravo Sherlock, et non, deux femmes ne pouvaient pas procréer, du moins pas de façon naturelle et la science ne permettait pas encore ce miracle sans l’aide de donneurs masculins de toute façon. Je lui ai demandé de garder ça pour lui, je devais l’annoncer à Mac moi-même et ça n’allait pas être aussi simple. L’identité du père lui apparait alors comme une évidence, pour lui aussi, aucun doute possible, ça ne pouvait être que Franck Gomez. J’ai remarqué sa grimace quand il m’a demandé si j’avais été consentante. Visiblement, Franck avait une sacrée réputation.

Heu... Comment lui dire les choses ?

Danny ne connaissait pas mon ex, Scott, et j’avais peur que si je lui expliquais toute l’histoire, il ne finisse par lâcher la vérité devant Mac. Non, je devais le laisser croire lui aussi que c’était bien l’enfant de Franck. Désolé Danny.

Il a serré le poing et sa glace s’est retrouvée sur le sol. Aussi, je lui ai donné la serviette que j’avais prise au moment où nous avions passé la commande. Il s’en voulait de n’avoir pas été là pour moi, de n’avoir pu empêcher ça. Jamais il ne m’aurait laissée m’embarquer dans une telle histoire. Je reconnaissais bien là le Danny protecteur de mon enfance et c’est avec un sourire nostalgique que nous avons continué notre marche jusqu’à mon appartement. Je lui ai promis de donner de mes nouvelles avant qu’on se sépare puis j’ai monté les marches doucement, très doucement, j’avais peur du face à face à venir avec ma belle rebelle. Pour être franche, je n’étais même pas sûre de la trouver là, je doutais que ce soit toujours MA rebelle et je me disais qu’elle s’était peut-être même enfuie avec Antonio...

Antonio n’avait pas parlé de l’argent que j’avais caché, visiblement, il ne savait rien là-dessus. J’en déduisais donc qu’il n’y avait pas qu’à moi que Mac avait caché des choses. Cela voulait-il dire qu’elle pensait plutôt fuir seule ?

Antonio pouvait aller se faire voir avec ses idées de mariage. C’était bien ça non ?

Ils devaient se marier tous les deux. Il connaissait vraiment mal Mac. Je souriais en pensant à ça alors que je franchissais la porte d’entrée. Bart a filé dans la cuisine pour boire dans sa gamelle et j’ai dû faire un effort pour respirer alors que Mac se dirigeait vers moi. Elle était toujours là. Alors qu’elle allait pour me prendre dans ses bras, je pouvais voir l’inquiétude sur son visage. Je ne savais plus si je devais y croire ou non. Qu’est-ce qui était vrai entre elle et moi ?

Je ne pouvais pas douter de ce que je ressentais pour elle, je ne pouvais ignorer nos moments de plaisir, nos orgasmes partagés… Oui, c’était important pour moi, j’en avais connu bien plus entre ses bras qu’avec Scott, alors oui, ça comptait…

Mac me voyant réticente ne m’a pas brusquée et a gardé ses distances.

— Ambre, est-ce qu’on peut au moins en discuter ?

— Il le faudra bien de toute façon. Alors, je t’écoute.

— Tout ce qu’il a dit est vrai… Du moins, dans sa version, je …

— C’est vrai dans sa version ? Ça veut dire quoi ça ? Il n’y a pas cinquante versions, Mac, soit c’est vrai, soit c’est faux. Et n’essaie pas de me manipuler. Si tu veux le fric de Franck, tu l’auras, mais ne me mens pas.

— Peut-être que si tu me laissais parler, tu en saurais plus, tu ne crois pas ? Bref… Oui, j’étais avec lui. Oui, il m’a aidée. Oui, je voulais fuir. J’ai accepté son plan, car je pensais que c’était la seule façon de m’en sortir et sans prendre trop de risques. Je ne me doutais pas qu’il avait tué une des jumelles, pour moi, ça avait toujours été l’acte de Franck. Quand Antonio m’a dit qu’il envisageait de le tuer, j’ai refusé, je ne suis pas une tueuse… Je ne voyais aucune issue possible, je ne pouvais pas faire confiance aux flics alors, j’ai utilisé Antonio. J’ai accepté son plan et j’ai dit oui à tout… Tu sais que je ne suis pas pour le mariage, je n’allais certainement pas me marier avec un Gomez et je n’en quittais pas un pour me jeter dans les bras de l’autre comme ça, non merci. Le problème, c’est qu’après avoir fuir Franck, je ne voyais pas comment quitter Antonio. Je lui ai fait croire ce qu’il voulait, trouver un pigeon, comme il dit, ce n’était pas dans mes priorités, mais je prenais du bon temps et ça m’a permis de ne pas penser à cette famille de barges. Antonio pensait que j’appliquais son plan de drague et que je mettais du temps à trouver la bonne personne, mais c’était surtout mon excuse pour garder mes distances avec lui… Et puis, il y a eu toi… Tu as chamboulé ma vie, je me...

— J’étais le pigeon parfait...

— Non, c’est que… Je ne m’attendais pas à tomber sur une femme comme toi. On peut dire que c’était vraiment un coup du sort. Qui aurait pu prévoir que je serais là pour t’empêcher d’avoir un accident ? La suite, on la connaît toutes les deux… Antonio n’a pas tort quand il a dit que tu n’étais pas mon genre de femme. À la base, je fouillais les bars afin de trouver des femmes de caractère, ça correspondait plus à ce que nous avions besoin. D’une part, car les femmes trop gentilles sont souvent piétinées et d’autre part, parce qu’une femme forte aurait pu passer inaperçue… Alors oui, tu étais complètement différente de celles que j’approchais. Mais ton côté fragile m’a touché et tu as un charme fou… Puis mes sentiments se sont amplifiés alors que je te voyais prendre de l’assurance. J’ai craqué quand je t’ai vue prête à tout pour me sauver. Bon sang Ambre, quel bout de femme tu es au fond ! Alors oui, je crois vraiment que tu es parfaite pour moi et non pas parfaite pour être un pigeon. D’ailleurs, ce n’était pas du tout mon intention de te manipuler et même si ça laisse penser ça aujourd’hui, je t’assure Ambre, que je n’aurais jamais pu me servir ainsi de toi.

— Et pourtant, tout se passe exactement comme prévu dans votre plan, à l’exception du meurtre de Franck. Tout ce que tu me dis, c’est qu’Antonio n’a pas menti, mais tu voudrais que je pense que c’est toi qui jouais avec lui… Et même si c’était vrai, qu’est-ce qui me dit qu’aujourd’hui ce n’est pas ce que tu fais avec moi ?

— Notre relation est... tu penses vraiment que je pourrais te mentir là-dessus ? Et toi ? Il se passe quoi au juste avec Franck pour qu’Antonio soit si sûr de lui ? Il a l’air de t’apprécier beaucoup tout d’un coup, il est aux petits soins avec toi, ce qui ne lui ressemble pas du tout. Je crois que toi aussi, tu me dois certaines explications.

— Tu as bien fait croire à Franck pendant plus de deux ans que tu étais sa reine, alors franchement, tu pourrais aussi bien me faire croire à moi la même chose… Je ne sais vraiment plus ce que je dois croire Mac… Pour Antonio, tu as raison, Il est devenu gentil avec moi, mais l’explication est assez simple. En fait, il essaie de me ménager, de prendre soin de moi, enfin quand je dis moi, c’est surtout du bébé que je porte. Un nouveau Gomez dans leur famille de dingues, tu imagines. Alors, non, je ne suis pas tombée amoureuse de Franck et je pense que tu le sais mieux que n’importe qui… Je n’aurais jamais mis ma vie et celles de mes amis en danger pour te sauver si je ne t’aimais pas Mac… Alors maintenant, dis-moi ce que tu veux au juste.

— Tu es enceinte ? De Franck ? C’est une blague ? Tu veux te venger et tu me balances ça comme ça ? Dis-moi que c’est une blague Ambre.

Elle savait bien que non. J’hésitais à lui dire la vérité concernant l’identité du père, mais pour être crédible et certaine que rien ne filtre, je devais me tenir à cette version. Je suis restée silencieuse et me suis retournée afin qu’elle ne voie pas mon visage alors que je retenais mes larmes. Je devais tenir bon, même si c’était Mac, je devais maintenir mon mensonge. Si elle me disait la vérité, alors je venais de mettre un sacré bazar entre nous juste pour nous sauver la peau à tous.

Je voulais lui dire tout, mais je n’avais plus confiance, était-ce Ma Ambre, ou celle d’Antonio ?

Je ne pouvais pas prendre de risque. J’ai entendu le coup qu’elle a donné dans le fauteuil avant de partir en claquant la porte. J’avais envie de courir, de la rattraper, mais je devais me tenir au plan, ne pas prendre de risque pour le moment.

Pourquoi aurait-elle réagi de cette manière si tout ça ne la touchait pas ?

J’ai tourné un moment en rond dans l’appartement, passant et repassant chaque parole dite durant la soirée. Antonio avait bien dit la vérité, du moins, telle qu’il la voyait, et Mac ne m’avait pas vraiment menti non plus. Quoi qu’il en était, Franck avait menacé de s’en prendre à tout le monde si je ne venais pas le voir et que je ne lui gardais pas son argent. J’étais coincée, obligée de jouer mon rôle. Le seul souci dans mon plan, c’était cette histoire de bébé, Franck comprendrait vite qu’il ne pouvait pas être le père et alors… il fallait qu’Antonio garde le silence. Sauf si...

J’allais devoir mentir à Lorie aussi, personne ne devait savoir qui était véritablement le père du bébé. Dès le lendemain, j’allais devoir recommencer à jouer la comédie. J’allais finir par me recycler dans le cinéma à force, je devenais parfaite comme actrice.

Il fallait également que je trouve comment j’allais faire pour en finir avec les autres membres de la famille Gomez. Et bien sûr, il fallait que je rattrape le coup avec Mac...

J’ai envie de la croire, mais au fond de moi, je ne sais pas, je ne sais plus…

Elle aurait dû me parler de tout ça avant et le fait de me l’avoir caché ne faisait que rendre les choses encore plus compliquées. Il parait que l’amour rend aveugle, aussi je me demandais maintenant ce que je n’avais pas vu et ce que je ne voyais pas encore…

Est-ce que je devais savoir autre chose ?

Est-ce qu’Antonio était au courant pour l’argent ?

Je n’arrêtais pas de tourner en rond si bien que j’en fatiguais même Bart préféra se diriger dans la chambre afin de ne plus me voir.

Trois heures du matin, Mac est enfin revenue. Je ne dormais pas tant j’étais stressée. Je me suis levée pour aller la voir.

— T’es pas censée dormir ?

— Comment veux-tu que je dorme alors que je ne sais même plus où en est ma vie ?

— Oh, ça risque d’être pire avec...

— Tu sais, le mot bébé n’est pas compliqué à prononcer, au lieu de pointer ton doigt vers mon ventre. Tu as bu ?

— Tu ne veux pas que je me batte alors, il fallait bien que je m’occupe. Oui, je suis allée dans un bar et je n’ai pas vraiment envie de parler là, je veux dormir.

— Mac...

— Écoute Ambre, je suis allée dans un bar où Antonio m’a rejoint. En fait, il m’avait suivie. On a bu quelques verres et on a parlé de ta gro... Enfin de toi… Tu sais que tu entres automatiquement dans leur famille maintenant ? Qu’importe qu’ils ne te fassent pas tout à fait confiance, ils veulent seulement que tu passes tes neuf mois sans problème afin de voir venir le successeur, l’héritier de la famille. Une fois que tu auras accouché, tu seras obligée de faire tes preuves, prouver que tu fais vraiment partie de la famille si tu veux continuer à voir ton... Mini Gomez… Ça, c’est la version dans le cas où le père de Franck apprendrait que tu es enceinte sinon, Antonio fera tout pour que toi et Franck vous quittiez cette ville sous une autre identité… Je te l’ai dit, la famille, c’est important pour eux. Ah, qu’est-ce que j’ai oublié de te dire encore ? Heu...

— Et toi ?

— Quoi moi ?

— Tu vas faire quoi toi ? On ne se verra plus ?

— Si tu gardes ce que tu as dans le ventre, c’est sûr que non… En fait, non, dans tous les cas… Toute façon, tu n’as pas d’autre choix que de le garder si tu veux rester en vie. Si tu avortais, Antonio n’hésiterait pas à te tuer aussitôt. Pour eux, c’est comme si tu tuais un Gomez, tu piges ? Donc nous deux ma jolie, ça va être compliqué. On est foutu, toi avec Franck, moi avec Antonio. Il a compris que je me suis vraiment attachée à toi ce soir et du coup, il veut absolument que j’évite de te revoir une fois que Franck sera sorti de prison et qu’il reviendra auprès de toi. Il ne me reste plus qu’à te dire bravo Ambre et félicitations... Maintenant, si tu le permets, je vais me coucher…

— Attends Mac... Tu tiens vraiment à moi ?

— Et tu crois quoi ? Antonio s’est mis en tête que j’avais tout planifié… Sauf la grossesse évidemment… Il pense que je vais te quitter pour aller avec lui et si je ne continue pas dans ce sens, c’est toi qui en subiras les conséquences… Alors oui, je tiens à toi et c’est bien pour ça que je ne suis pas allée en prison avec toi de crainte d’éclater la tête de Franck et je te jure que j’en ai envie... Fait chier merde, pourquoi t’as voulu m’aider Ambre ? Pourquoi tu n’es pas restée tranquillement dans ta petite vie ? Tu ne serais pas enceinte d’un connard, tu n’aurais pas été violée, tu...

— Et tu serais toujours en fuite… Non, j’ai fait tout ça pour toi... Viens là...

Elle m’a regardée bizarrement, les effets de l’alcool et l’incompréhension, mais je ne pouvais pas rester de marbre, elle avait l’air vraiment affectée par tout ça. Peut-être était-elle encore plus douée que moi comme actrice ?

Mais je m’en foutais, ce que je ressentais pour elle était sincère et profond et c’est tout ce qui importait à ce moment-là. Je ne pouvais pas la laisser comme ça. Ah, qu’est-ce qu’on ne ferait pas par amour ?

Comme elle semblait hésiter, c’est moi qui me suis avancée vers elle et l’ai prise dans mes bras. Elle a laissé ses bras pendre le long de son corps et j’ai bien senti qu’elle ne savait pas comment réagir, puis finalement, elle m’a serrée fort, très fort. J’ai eu l’impression qu’elle avait peur que je m’éloigne d’elle, que je disparaisse. Elle a blotti sa tête dans mon cou et je sentais son souffle contre ma peau, puis elle a déposé un léger baiser avant de me chuchoter qu’elle ne désirait pas ce qui arrivait avec les Gomez. Je l’ai dirigée dans notre chambre et même si elle sentait l’alcool alors que je n’aimais pas ça, je n’ai pas pu m’empêcher de me coller à elle, front contre front. Elle a cherché mes doigts pour les entrelacer comme à notre habitude puis a fermé les yeux. Je lui ai simplement dit que ça allait s’arranger et qu’on allait bien finir par trouver une solution…

Chapitre 16

Mardi matin, je me suis réveillée en douceur, Mac était encore profondément endormie. Rien d’anormal avec tout ce qu’elle avait bu la veille…

Et avec Antonio en plus…

Est-ce qu’il avait profité de son état pour coucher avec elle ?

Est-ce qu’elle lui avait donné ce qu’il voulait ?

Et pourquoi je pensais à ça ?

Parce que je l’aimais et ce, même si elle m’avait trahie ou qu’elle me trahissait encore en ce moment. Les sentiments ne se contrôlaient pas.

J’ai caressé sa joue, elle était vraiment belle ma rebelle. J’aurais voulu être sûre qu’elle me disait bien la vérité, être sûre qu’on était toujours là l’une pour l’autre, que notre couple allait survivre à tout ça…

Mais ce n’était pas si simple et pour le moment, je devais déjà faire ce que je pouvais pour protéger tout le monde y compris mon bébé.

Bébé…

Ce simple petit mot qu’elle avait tant de mal à dire. Finirait-elle par l’accepter ?

Je suis descendue du lit et suis sortie à pas de loup. En regardant l’heure, je me suis aperçue qu’on avait dormi vraiment très tard, mais bon, c’était logique que le réveil affiche plus de midi vu l’heure à laquelle nous nous étions couchées. Bart est venu se frotter contre mes jambes, il avait faim, mon gros toutou. Je me suis demandé s’il me laisserait avaler un café avant…

Ben non, il ne fallait pas rêver, et devant son insistance, je l’ai nourri puis je me suis préparé un bon cappuccino. En jetant un regard par la fenêtre, j’ai pu constater qu’Antonio avait tenu parole et qu’un autre de ses hommes était maintenant en surveillance. Il était plutôt beau gosse celui-ci et paraissait moins dur que le précédent. Je l’ai salué d’un petit geste de la main et il m’a répondu d’un signe de la tête, puis je suis allée sous la douche.

Une fois sortie, j’ai pris une grande inspiration et j’ai appelé les renseignements afin de leur demander le numéro de la prison. Alors qu’on me met en relation directement, je me suis mise à trembler légèrement et quand la voix de l’homme au bout du fil s’est fait entendre, j’ai sursauté. À quoi je m’attendais ?

Ben a une voix féminine, du style secrétaire…

Oui, je sais, bonjour les préjugés…

Je l’ai entendu répéter une seconde fois :

— Southern Ohio correctional facility bonjour...

Je me suis excusée et j’ai demandé si je pouvais prendre rendez-vous afin de venir rendre visite à un détenu. La personne au téléphone m’a demandé de patienter un instant alors qu’il me redirigeait vers le poste correspondant. J’ai pu profiter durant quelques minutes d’une petite musique supposée douce et apaisante, mais qui m’a fait augmenter encore mon niveau de stress. Quand enfin quelqu’un m’a répondu et m’a demandé mon nom, mon prénom, le nom du prisonnier ou son numéro d’identification si je le connaissais…

Le stress a atteint son paroxysme et je me suis mise à bégayer alors que je prononçais le nom de Gomez…

Silence à l’autre bout de la ligne. Ça s’éternise tant que j’ai fini par me manifester en disant allô à plusieurs reprises. L’homme ne s’y attendait pas visiblement, mais il a fini par se reprendre et m’a demandé si j’étais de la famille.

— De la famille ? D’une certaine façon oui, je suis celle à cause de qui il se retrouve enfermé.

Nouveau silence puis je l’ai entendu se racler la gorge avant de me demander le jour de visite qui me conviendrait.

— Il ne faut pas trois jours pour avoir un rendez-vous ?

Mais non, Gomez, vous avez dit Gomez, c’est l’homme qui défie les lois voyons, pour lui, les délais n’existent pas…

J’ai demandé s’il était possible de venir jeudi et évidemment, on m’a répondu qu’il n’y avait pas de soucis. Vu les privilèges de Franck, j’ai poussé le truc en demandant s’il fallait que je les appelle aussi pour planifier mes prochaines visites.

Encore un long silence puis, un autre homme m’a répondu. C’est fou ce qu’on pouvait apprendre juste avec un simple appel. L’homme, qui était en fait le responsable des visites, m’a dit que jeudi, j’allais recevoir un PASS et que je n’aurais donc plus besoin d’appeler les prochaines fois. Mieux encore, je n’avais même pas besoin d’attendre les jours de visites si je voulais venir…

— Sérieusement ???

Si ce n’était pas une preuve ça de l’influence de la famille Gomez et de la corruption de la prison, je ne savais pas ce que c’était. J’ai remercié l’homme et j’ai raccroché. Pfff, me voilà VIP de prison. Bon, il n’y avait pas de quoi être fière et franchement, j’aurais préféré ne pas avoir à y aller, mais bon…

J’ai appelé Lorie ensuite, je n’avais pas envie de me lancer dans de grandes explications au téléphone d’autant que j’étais sans doute sur écoute, aussi je lui ai simplement dit qu’il fallait qu’on se voie.

— OK, avec plaisir, je passe te chercher dans cinq minutes.

Quand j’ai enfin posé le téléphone, j’ai sursauté en découvrant Mac juste derrière moi.

— C’était qui ?

— Lorie, elle vient me chercher dans cinq minutes.

— Hum... Tu vas aller t’installer chez elle ?

— Non, je vis ici Mac, avec toi. Ça te dérange qu’on reste ensemble ?

— Non, c’est juste que j’ai cru que...

— Que j’allais fuir loin de toi… Non, on est ensemble toutes les deux dans cette merde. C’est bien ce que tu m’as dit hier, non ? On va affronter tout ça ensemble. Je ne compte pas baisser les bras.

— Donc tu me crois ? Tu ne doutes plus de moi ?

— As-tu parlé de l’argent à Antonio ?

— NON… Jamais… Si je l’avais fait, il l’aurait déjà réclamé.