Anticipation n°1 - Marcus Dupont-Besnard - E-Book

Anticipation n°1 E-Book

Marcus Dupont-Besnard

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Beschreibung

Avec son format basé sur une enquête journalistique de temps long et des retranscriptions complètes d'entretiens, la revue-livre Anticipation vous plonge dans le monde de demain pour mieux saisir les enjeux actuels. Pour cette première enquête, Marcus Dupont-Besnard et Jeanne L'Hévéder ont exploré le transhumanisme. En pleine expansion, cette philosophie entend créer une humanité augmentée, plus intelligente, plus forte, délivrée de la souffrance et de la mort. Si ce projet fait appel à tous nos fantasmes, des problèmes éthiques et sociopolitiques se posent. Cette enquête livre la pensée des transhumanistes eux-mêmes, comme Natasha Vita-More, pionnière du mouvement, tout en mettant sur la table les critiques des scientifiques et écrivains qui s'y opposent : l'auteur de science-fiction Alain Damasio, l'essayiste Natacha Polony, la psychanalyste Cristina Lindenmeyer... Est-ce un scénario scientifiquement crédible ? Si oui, à quoi ressemblerait une humanité augmentée ? Est-ce un futur souhaitable ou dangereux ? Vers quel modèle politique les sciences et technologies nous conduisent-elles ? Éléments de réponse dans ce numéro d'Anticipation.

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Sommaire

Partie 1 : Qu'est-ce que le transhumanisme ?

Natasha Vita-More philosophe transhumaniste

Anders Sandberg chercheur transhumaniste

Partie 2 : De l'humain réparé à l'humain augmenté

Oskar Aszmann chirurgien prothésiste spécialisé en reconstruction bionique

Hannes Sjöblad biohacker

Deus Ex : Le jeu vidéo qui plonge dans un futur transhumaniste

Cristina Lindenmeyer psychanalyste spécialisée dans l'humanité augmentée

Partie 3 : « Très humain » plutôt que « transhumain » ?

Partie 4 : Les enjeux politiques du transhumanisme

Mathieu Gosselin membre du Parti transhumaniste britannique

Natacha Polony journaliste et essayiste

Raphaël Granier de Cassagnac écrivain de science-fiction

Partie 5 : Les sciences et technologies : une question de choix éthiques

PARTIE 1

Qu'est-ce que le transhumanisme ?

Projetez-vous comme personnage de la série Altered Carbon, le dernier succès de Netflix. Un « neurachem » vous procure une amélioration neuronale décuplant vos capacités physiques et sensorielles. Bon, par contre, vous venez de mourir. Mais ce n'est pas si grave : vous avez déjà plusieurs centaines d'années et ce n'est pas prêt de s'arrêter. À chaque mort, votre conscience est téléchargée dans un nouveau corps. Et chacune de vos enveloppes charnelles est réparable. Vous perdez l'usage de votre bras dans une fusillade ? Il est remplacé par un membre cybernétique, qui s'avère même plus fort que celui d'origine.

Immortalité, corps améliorés et interchangeables… À l'image de cette série, la fresque d'un futur où les êtres humains sont plus forts grâce aux sciences et technologies nourrit les œuvres de science-fiction depuis plusieurs décennies. Mais aux yeux de tout un mouvement philosophique, scientifique et politique, un tel scénario ne relève pas seulement de la fiction. Pour les « transhumanistes », c'est un futur possible, souhaitable et inexorable. Le transhumanisme espère détacher l'être humain de ses limites fixées par la nature, éliminer le vieillissement et même la mort, guérir toutes les maladies, réparer et empêcher les handicaps. Cette « amélioration » de l'être humain dans ses caractéristiques physiques et mentales sonnerait le glas de l'homo sapiens, remplacé par une nouvelle espèce qu'ils veulent voir advenir : le posthumain. Ce projet d'une « humanité augmentée » est principalement porté par des magnats de la Silicon Valley1, qui n'hésitent pas à dépenser des sommes folles pour le voir aboutir. Les exemples d'initiatives allant en ce sens ne manquent pas. En 2016, le célèbre entrepreneur Elon Musk2 annonçait le lancement de Neuralink, une startup chargée de créer une connexion entre le cerveau humain et la machine, pour augmenter nos capacités cérébrales, telles que la mémoire. L'objectif est, dans un premier temps, d'éradiquer certaines maladies comme Parkinson.

La Singularité technologique

Pour la frange majoritaire du courant transhumaniste, ce qui motive cette volonté d'augmentation provient d'une crainte originelle : l'arrivée imminente de la Singularité technologique. Les « singularitariens » prédisent une grande convergence entre l'intelligence artificielle (IA), les nanotechnologies, les biotechnologies et les sciences cognitives. Ils prophétisent que cette évolution connaîtra une courbe exponentielle, jusqu'à un moment de basculement où l'intelligence humaine sera dépassée par l’IA. Après ce point de non-retour, le progrès ne sera plus le fruit des humains, qui perdront la main sur leur propre devenir. Les IA s'auto-amélioreront elles-mêmes, devenant toujours plus intelligentes, toujours plus puissantes. À côté, l'intelligence humaine paraîtra préhistorique. Les partisans de cette hypothèse estiment que pour « rester dans la course » et concurrencer les machines, les êtres humains doivent s'améliorer à l'aide des technologies. Devenir en partie machine pour faire face aux machines. Devenir des surhumains pour exister sur le même plan que les intelligences artificielles surhumaines. Si la Singularité technologique n'est qu'une théorie, elle anime le monde californien des nouvelles technologies depuis la fin du XXe siècle. L'année 2008 fait office de tournant très concret en voyant naître la « Singularity University », un mélange entre université, think tank et incubateur de startups. Installé en plein cœur de la Silicon Valley, l'établissement se voit financé par des multinationales comme Google, Roche et Nokia. La mission annoncée : « Éduquer, inspirer et responsabiliser les leaders afin qu'ils mettent en œuvre les technologies exponentielles pour répondre aux grands défis de l'Humanité. » Ray Kurzweil3, l'un des principaux fondateurs, est considéré comme le « pape du transhumanisme ». Son ennemi numéro 1 est la mort. Il est persuadé que, d'ici quelques décennies, nous accéderons à l'immortalité. Par analogie avec les ordinateurs, il estime que le corps n'est qu'un matériel informatique dans lequel est installé le logiciel de l'esprit. Lorsque le corps ne fonctionne plus, il suffirait de réinstaller l'esprit dans un autre système, que ce soit un nouveau corps ou un programme virtuel.

L'Université de la Singularité est animée par cette volonté transhumaniste de réduire la frontière entre humains et machines. Nous l'avons constaté en discutant avec Jody Medich, directrice de la conception dans les laboratoires de cette faculté si particulière. Elle ne doute absolument pas de l'avènement de la Singularité : « Nous ne pouvons pas stopper cette trajectoire technologique. La question n'est pas si cela va arriver, mais quand. Nous devons donc décider de la façon dont nous voulons exploiter cette opportunité. » La solution qu'elle revendique : « Fabriquer des surhumains » (« superhumans » en anglais). Pour ce faire, Jody Medich estime qu'il faut « apprendre aux technologies à parler l'humain ». De nos jours, maîtriser l'utilisation des appareils électroniques nécessite un temps d'apprentissage. Nous touchons notre téléphone 2.600 fois par jour pour bénéficier de toutes ses fonctionnalités. Aux yeux de Jody Medich, ces efforts que nous faisons envers les technologies sont inutiles et chronophages.

Elle regrette la nécessité de s'adapter aux technologies et souhaite que ce soient elles qui s'adaptent aux humains. « Aujourd'hui, nous devons apprendre aux humains à utiliser les technologies. Nous avons des interfaces visuelles qui nous guident pour mieux comprendre sur quels boutons appuyer et quand. Prenez le GPS : c'est un outil très utile, mais il faut se concentrer sur l'écran pour l'utiliser. Malheureusement, les humains n'arrivent pas à être multitâches. À chaque tâche ajoutée, nous sommes moitié moins efficaces. Conduire tout en utilisant un GPS peut causer des accidents. Toutes ces interfaces créent des sources constantes d'interruption. » Chez les surhumains que veut créer Jody Medich, ces limitations disparaîtraient. Plus besoin de contrôler un appareil électronique, ni de faire le moindre effort pour l'utiliser, c'est l'appareil lui-même qui serait « attentif à ce que l'on fait et dans quel contexte, et qui agirait alors en réponse à nos commandes implicites. »

D'où l'idée d'apprendre à la technologie à parler l'humain, l'objectif étant de fusionner l'Homme et la machine. « L'interface surhumaine sera invisible. Pour l'utiliser, nous n'aurons même pas à y penser ni à nous arrêter », explique Jody Medich. « Cela va nous permettre de contrôler la technologie avec notre esprit et notre corps. Pour voler, Superman ne s'arrête pas pour appuyer sur un bouton. Il se contente de voler. C'est à cela que ressemblera une interface surhumaine : rien qu'en pensant à une question, le système va la rechercher sur Google et nous donner la réponse ; si je commence un footing, mes chaussures intelligentes vont amplifier ma puissance de course. »

Une brève histoire du transhumanisme

L'origine du mot « transhumanisme » est souvent datée en 1957, dans un texte du biologiste Julian Huxley4. Il invente ce terme pour défendre son idée selon laquelle les performances humaines peuvent et doivent être améliorées. Il est alors persuadé que la science génétique peut devenir un moyen de réduire les inégalités sociales et intellectuelles.

Si le point de départ du terme est britannique, c'est surtout aux États-Unis que le mouvement va progressivement se fonder. « Indéniablement, les origines du transhumanisme sont américaines, nées à partir des années 50 dans la culture geek », nous indique Béatrice Jousset-Couturier, scientifique bioéthicienne et autrice de l'ouvrage Le transhumanisme : faut-il avoir peur de l'avenir ?. La culture geek se définit à cette époque par l'informatique émergente et un imaginaire emprunt de science-fiction. Les idées transhumanistes se nourrissent d'un genre science-fictionnel bien spécifique : le cyberpunk. Les œuvres cyberpunk décrivent un futur proche ultra-technologique, pollué, surpeuplé, dirigé par des mégacorporations qui détiennent tout le pouvoir politique. Les protagonistes sont souvent des humains modifiés par les sciences et technologies, entre prothèses cybernétiques, manipulations génétiques, implants électroniques, intelligences artificielles, univers virtuels. Si ces sociétés fictives ont été perverties par les technologies, ce sont ces mêmes technologies qui permettent aux héros d'imposer un contre-pouvoir démocratique face à l'oppression. Grâce à leur statut d'humains augmentés, ils ne sont pas démunis. Cet imaginaire d'une technologie salvatrice et émancipatrice va influencer la philosophie transhumaniste qui, nourrie également par des avancées scientifiques concrètes, ne va cesser de croître.

Pendant ces décennies de construction, le mouvement reste très nébuleux. C'est Max More, à la fin des années 1990, qui pose les bases du modèle transhumaniste moderne. Pour ce faire, il crée son propre courant : l'extropianisme5. Dans le manifeste Principes extropiens, une déclaration transhumaniste, il écrit : « Nous défions la notion de l'inéluctabilité du vieillissement et de la mort. De plus, nous cherchons à apporter continuellement des améliorations à nos capacités intellectuelles et physiologiques ainsi qu'à notre développement émotif. Nous voyons l'humanité comme une étape transitoire dans le développement évolutionnaire de l'intelligence. Nous préconisons l'utilisation de la science pour accélérer notre transition de l'état humain à la transhumanité ou à une condition posthumaine. »

À la même époque, la première organisation transhumaniste à grande échelle apparaît : la World Transhumanist Association (devenue Humanity+ en 2008). Elle prend pour slogan : « Ne limitez pas vos défis, défiez vos limites ». La Présidente de l'organisation est Natasha Vita-More, philosophe transhumaniste.6

L'humanité face aux sciences et technologies

À mesure que les sciences et technologies s'insèrent toujours plus dans notre vie quotidienne, le transhumanisme se solidifie et prend son essor. Le phénomène n'a plus rien d'anecdotique. Les budgets liés à des aspirations d'humanité augmentée sont parfois colossaux. Des partis politiques transhumanistes s'installent aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne. Il devient crucial de décortiquer, comprendre et évaluer le transhumanisme dans toutes ses dimensions : la crédibilité scientifique, les enjeux économiques, les conséquences sociopolitiques, les ressorts psychologiques et philosophiques.

L'impact transhumaniste peut se retrouver d'autant plus décuplé que cette philosophie repose sur des aspirations qui n'ont, finalement, rien de nouvelles et qui s'inscrivent dans d'éternels fantasmes humains. « Depuis la nuit des temps, l'Homme cherche à moins souffrir, moins vieillir, à vivre plus longtemps et en bonne santé ! L’épopée de Gilgamesh nous le rappelle », précise Béatrice Jousset-Couturier. Cette fameuse épopée de Gilgamesh date de l'ancienne Mésopotamie, entre le XVIIIe et le XVIIe siècle avant Jésus-Christ. Le récit raconte le parcours légendaire d'un roi voulant échapper à sa condition de mortel, pour accéder à l'immortalité. Malgré tous ses exploits, sa quête sera vouée à l'échec et il finira par admettre sa finitude. La philosophie des Lumières, née au XVIIIe siècle, s'inscrit elle aussi dans cette recherche d'un dépassement de la nature, en affirmant que l'être humain est « perfectible ». Le fond du transhumanisme n'est donc pas nouveau. « En revanche, ce qui a changé, c’est qu’en cette troisième révolution industrielle, un champ des possibles jusque-là inimaginable s’est offert à nous. Grâce aux nouvelles technologies, ce n’est plus seulement notre environnement ou la matière que nous pouvons transformer, mais directement nos corps. Et pour compliquer ce tableau, deux paramètres s’ajoutent : la progression exponentielle de ces découvertes, qui laisse peu de temps à l’adaptation ; et la mondialisation », explique Béatrice Jousset-Couturier. « Le transhumanisme nous oblige à repenser l’Homme dans son ensemble. Il est l’expression évolutionniste du XXIe siècle, le reflet de notre société actuelle, de nos façons de vivre. » Selon elle, ce mouvement est même l'expression d'une prise de conscience : « Nous sommes devenus conscients que depuis l'Australopithèque, l'Homo erectus et le Néandertalien, nos corps sont devenus Homo sapiens, que cette évolution n’est pas terminée et que nous ne sommes très certainement qu’un maillon de la chaîne. »

Le principe d'une humanité augmentée n'est évidemment pas le seul futur possible, mais l'envol du transhumanisme pose des questions fondamentales qui ont animé notre enquête : Jusqu'où les sciences et technologies peuvent-elles et doivent-elles métamorphoser l'humanité ? Une humanité augmentée peut-elle réellement advenir ? Et si oui, quelle en serait la forme ? Si une philosophe transhumaniste comme Natasha Vita-More postule que l'avenir de l'Homme doit être dans la machine, l'écrivain de science-fiction Alain Damasio estime au contraire qu'une telle direction serait nocive et liberticide pour l'humanité. Exposer toute cette galaxie de points de vue, de recherches scientifiques actuelles et de scénarios d'anticipation est une démarche nécessaire pour permettre un débat public éclairé sur les sciences et technologies. Décrypter le futur, c'est mieux comprendre les enjeux actuels de notre société, pour mieux en préparer le devenir.

1 Les GAFA en tête (Google, Apple, Facebook, Amazon).

2 Il est à l'origine du train subsonique Hyperloop, des voitures électriques Tesla, du projet de tourisme spatial SpaceX…

3 Ray Kurzweil a été embauché en 2012 par Google comme directeur de l'ingénierie.

4 Il est le frère d'Aldous Huxley, célèbre pour Le Meilleur des Mondes.

5 L'entropie désigne l'idée que tout conduit au désordre, à la dégradation chaotique des choses. Le terme « extropie » utilisé par Max More exprime l'exact inverse : un progrès illimité et bénéfique.

6 Retrouvez notre entretien avec Natasha Vita-More dans les pages à suivre.

NATASHA VITA-MORE philosophe transhumaniste

*

Un « nouvel humain », plus fort et quasi-immortel : le posthumain

Dans un article publié en octobre 2007, le New York Times décrivait Natasha Vita-More comme la « première femme philosophe du transhumanisme », puisqu'elle est en effet l'une des pionnières du mouvement. En tant que présidente de Humanity+, la principale organisation internationale dédiée à la diffusion du transhumanisme, elle fait encore aujourd'hui partie des leaders.

Natasha Vita-More a rédigé en 1982 le Transhumanist Art Statement, manifeste transhumaniste fondateur – plus tard incorporé dans la Déclaration Transhumaniste de Humanity+. Voici quelques extraits du manifeste : « Nous sommes conscients de notre propre évolution et nous revendiquons un rôle de premier plan dans la conception de ce que nous sommes et de ce que nous deviendrons. Nous voulons vivre indéfiniment. Nous voulons devenir plus intelligents, plus malléables, plus vifs. (...) Nous évoluons de l'humain vers le posthumain. Nous faisons progresser notre intelligence, augmentons notre créativité, affinons nos émotions et nous mettons notre biologie en étroite relation avec la technologie, tout comme nous explorons notre futur et l'Univers. ». Ce manifeste dresse une liste exhaustive des objectifs transhumanistes : transformation infinie de soi, liberté individuelle illimitée, augmentation créative et intellectuelle, interface entre la biologie et la technologie, dépassement de la mort, exploration de l'Univers. La fin du texte prend des allures de « we want you » : « Nous vous invitons à nous rejoindre dans cette merveilleuse et exaltante excursion dans le futur. » Mais dans le futur en question, l'être humain tel que nous le connaissons n'existe plus vraiment. Natasha Vita-More a en effet inventé le concept du « Primo Posthuman », une sorte de prototype théorique de cet homme du futur. Le posthumain est un être totalement délié des contraintes de la nature. Il est « l'architecte de sa propre existence ». Il peut augmenter son corps à volonté (autant que changer de corps) et il a tout son temps pour le faire, puisque son espérance de vie est décuplée.

***

L'ENTRETIEN

Quel est le cœur de votre philosophie ? Pourquoi pensez-vous que le transhumanisme devrait ouvrir une nouvelle ère pour l'Humanité ?

Le cœur de la philosophie transhumaniste est de rechercher la continuité de l'évolution humaine à travers les faits scientifiques et l'usage éthique des technologies. Dans le champ du transhumanisme, nous promouvons des technologies comme la génomique, afin d'identifier les mutations génétiques qui causent des maladies ; l'amélioration neurologique, pour corriger les pertes de mémoire et autres lésions cérébrales ; l'augmentation du corps, afin de décupler les performances ; et divers accessoires cognitifs complémentaires qui pourraient augmenter notre intelligence et nous mettre au même niveau que les intelligences artificielles. C'est littéralement un nouvel humain.

Cela appelle une ère de transformation et de transition. Les humains ne sont plus séquestrés dans leur histoire biologique, ils deviennent les auteurs d'une nouvelle évolution de l'homo sapiens. Historiquement, les humains ont toujours eu une date de péremption biologique. L'espérance de vie maximum pour un humain était de 122 ans et 5 mois, un record détenu par la Française Jeanne Calment [considérée comme la doyenne de l'Humanité]. De nos jours, avec l'avènement de la génomique et du séquençage de l'ADN, la médecine progresse dans sa compréhension des causes du vieillissement et dans sa capacité à agir dessus. Qui plus est, l'humain s'est démultiplié au-delà de ses capacités originelles en utilisant Internet, des objets intelligents, la réalité virtuelle et des environnements artificiels. Le futur de cette évolution est l'uploading