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L’annonce d’un cancer est un choc implacable, un bouleversement brutal qui fissure l’existence. Le monde semble s’effondrer à cet instant, emportant avec lui toutes nos certitudes. Les questions tourmentées et insoutenables s’entrelacent dans l’esprit. Pour
Sarah De Saint-Jores, ce fut la peur irrationnelle de la mort qui l’a engloutie, l’angoisse dévorante de ne pas voir ses enfants grandir. Pourtant, au cœur de cette épreuve insurmontable, une force intérieure s’est éveillée, la poussant à combattre. Son chemin fut semé d’embûches, mais il se transforma également en une quête de résilience et d’espoir. Chaque jour, une nouvelle bataille, chaque victoire, un pas de plus vers la vie. Appelle-moi triple négatif est un récit vibrant de survie, de courage et d’amour.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Sarah De Saint-Jores a ressenti le besoin d’exprimer par écrit ce qu’elle ne pouvait confier à sa famille. Chaque jour, elle traduisait ses pensées sur le papier. Ses enfants lui ont demandé si elle envisagerait d’écrire une œuvre. Pourquoi pas ? Un ouvrage pour rappeler au monde la nécessité de cultiver l’espoir, de croire toujours et de préserver le moral dans l’adversité.
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Seitenzahl: 74
Veröffentlichungsjahr: 2024
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Sarah De Saint-Jores
Appelle-moi triple négatif
© Lys Bleu Éditions – Sarah De Saint-Jores
ISBN : 979-10-422-5417-9
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Si un jour on m’avait dit que moi, Sarah, trente-sept ans, j’allais mettre des gants de boxe et monter sur le ring, je ne l’aurais jamais cru. Un combat, ça se prépare, on s’entraîne, on s’informe sur l’adversaire s’il est dur à battre ou pas ; et bien moi je n’ai pas eu le temps. On m’a mise sur le ring et on m’a dit : « Bats-toi ». La chance que j’ai eue, c’est mon staff, un coach en or, une soignante présente, deux soigneurs attentionnés et pleins de super supporters.
Je n’étais pas prête, mais j’ai combattu et quel combat…
Je ne lui ai pas donné de nom, au début c’était « ça ».
J’avais énormément de mal à le dire pourtant il est bien là, je ne suis pas la seule au monde et dans ma famille à l’avoir. Ma grand-mère, Odette, en a eu un qui l’a emmenée au paradis dans les années 1960, ma tante Monique en 2000 et ma maman Michèle en 2020. Je savais qu’il fallait que je sois suivie de près après trente ans, la mammographie de novembre 2020 était parfaite, tout allait pour le mieux, mais en mars 2022 mon mari Mamour me dit :
Il y a un truc dur dans ton sein !
Je lui réponds :
T’inquiète pas je passe une mammographie en novembre, c’est rien.
Sous la douche je surveille la boule, elle est plutôt petite, il faut bien appuyer sur le sein pour la sentir lorsque je suis debout, quand je suis couchée je la sens plus facilement. Je la sens de plus en plus, mais rien ne m’inquiète jusqu’à avoir une douleur dans le sein droit. En juin j’appelle pour avoir un rendez-vous pour passer une mammo. La secrétaire me donne pour début juillet, je demande en août, car je pars en vacances donc ce sera le dix-sept août 2022.
Je n’en parle pas à mes parents ni à mon entourage, juste à mes voisins qui sont comme mes deuxièmes parents, je ne veux pas les inquiéter, je leur dirai après la mammo.
Pendant les vacances je n’y pense pas vraiment je suis vite essoufflée et mal dans les mollets au retour de la plage. Je profite à fond, mais dans l’intimité c’est différent Mamour a du mal à le toucher, car il sent la boule, c’est vrai qu’elle se sent de plus en plus, je ne suis pas inquiète pour moi c’est juste un Kyste qu’ils vont enlever. Je me demande juste comment ils vont faire, une ponction et voilà c’est fini ?
Le jour de la mammographie est là, j’attends mon tour dans la salle d’attente, le stress arrive, j’ai peur d’avoir mal, je me dis et si la boule éclate lorsqu’elle va serrer les deux plaques ? c’est mon tour, je me prépare dans une petite pièce, une dame vient me chercher et installe mon sein elle sent bien la boule, je lui dis :
Ne serrez pas trop, vous allez l’éclater.
Non, ne vous inquiétez pas. Elle rigole.
Je pense toujours que c’est un kyste, qu’il va me ponctionner dans la salle où je suis allongée en attendant le Docteur France, il ne dit rien durant l’échographie, je peux voir ma mammo sur l’écran de l’ordinateur, il y a la forme de mon sein en noir et un rond blanc est visible, elle est grosse à première vue. Le doc va pour sortir de la pièce et me dit :
Il faudrait revenir demain pour une biopsie.
Je lui dis :
C’est un kyste. Vous allez l’enlever ?
Il se retourne, me demande :
Il y a eu des cancers du sein dans la famille ?
Je me rhabille sans trop me poser de questions, la secrétaire me donne mon heure pour le lendemain treize heures trente, je repars seule, je ne sais pas si je dois prévenir mes parents, je préviens Mamour, et puis j’appelle ma mère pour lui dire de ne pas s’inquiéter puis mon père.
Le lendemain, je suis dans la salle d’attente, le stress arrive puis mon tour, je suis allongée, sur ma gauche une infirmière et à ma droite le doc qui prépare le matériel, je n’ai pas le droit de regarder, j’entends clac-clac, il me dit que c’est ce que je vais entendre après avoir fait une anesthésie locale. Je sens bien la piqûre ce n’est pas agréable et un peu douloureux, les larmes coulent, je n’arrive pas à les retenir. Le premier prélèvement est fait, il doit en faire un deuxième, je ne sens rien, l’infirmière me rassure en me faisant un pansement, je dois rester assise environ vingt minutes en appuyant sur mon sein. C’est mon médecin traitant qui recevra les résultats.
Sur la route du retour à la maison, je ne sais pas trop quoi penser, mais au fond de moi j’ai un mauvais pressentiment, je n’en parle à personne, car je ne veux pas que cela soit vrai, mais je sens bien que ça ne va pas être bon.
La vie continue durant les deux semaines qui suivent le lundi cinq septembre à 17 h, je ne sais pas ce qui m’attend, Docteur Grèce me demande :
Avez-vous les résultats ?
Non, pas du tout.
Il les cherche et trouve la feuille, je vois la tête qu’il fait lorsqu’il l’a lu, je vois bien qu’il y a quelque chose, il me regarde et me dit :
C’est pas bon, c’est un petit cancer, je ne peux retenir mes larmes.
Il ajoute :
Une opération et des rayons devraient être bon, sûrement pas de chimio, je pleure, les questions se bousculent dans ma tête, je pose une première question.
Comment se passe la suite ?
Puis une deuxième.
Que faut-il faire ?
Et ensuite d’autres.
Quand le dire à mes enfants ?
Pourquoi moi quand tout commence à rentrer dans l’ordre ?
Il y a aussi les pensées qui arrivent, vais-je mourir ? …
Le doc me répond brièvement :
Il faut prendre rendez-vous avec un chirurgien à l’hôpital, pour les enfants, il faut attendre un peu.
En sortant les larmes coulent toujours, le soleil est en train de se coucher je prends le chemin du stade de foot où mon fils s’entraîne, j’en profite pour appeler Mamour pour lui annoncer les résultats il me rassure en me disant :
Ça va le faire.
J’appelle maman qui n’y croit pas, me disant :
C’est pas vrai, je raccroche pour téléphoner à papa qui ne sait pas quoi me dire, et je préviens ma belle-mère qui me dit :
Non.
Mamour est assis sur le banc au stade de foot, Kyllian est sur le terrain, il me rassure, il est sous le choc, on échange quelques mots, je sèche mes larmes, je ne veux pas que Kyllian me voie pleurer.
Mon état mental est un peu dissipé, j’ai beaucoup de mal à accuser la nouvelle, j’en veux pas, je n’arrive pas à y croire, devant les enfants je fais comme si de rien n’était, c’est difficile, mais il faut le faire, je ne veux pas les inquiéter et je n’ai pas de réponses à leur apporter, car je ne les ai pas moi-même.
Je décide d’écrire dans un classeur tout ce que je vais vivre, ressentir, mes émotions, mes doutes jour après jour jusqu’à la fin de ce combat, ce sera ma thérapie.
La nuit est difficile, plein de questions dans ma tête et du mal à réaliser, le lendemain je prends rendez-vous pour l’IRM ce sera le quatorze septembre 2022, dans la foulée j’appelle le service sénologie de l’hôpital pour un rendez-vous avec le Docteur Andorre, la chirurgienne, le vingt-sept septembre.
Au niveau moral c’est mieux que la veille, mais toujours la même question, pourquoi moi ? Je suis triste, mais les larmes ne coulent plus, je me dis que je commence un long combat, long comment ? Je ne sais pas, vais-je souffrir ? Je me change les idées au travail, les enfants sont si attachants et divertissants.