Arbitre de football de la France d’en bas - Nicolas Trébaol - E-Book

Arbitre de football de la France d’en bas E-Book

Nicolas Trébaol

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Beschreibung

« Je me prénomme Nicolas, j’ai 38 ans. J’ai récemment clôturé deux décennies en tant qu’arbitre de football. Pas dans les grands championnats, loin des projecteurs et des étoiles du dimanche soir à la télévision. J’étais arbitre dans le monde du football amateur, là où les joueurs ne maîtrisent pas tous les règles du jeu. Voici mon histoire. »


À PROPOS DE L’AUTEUR

Fort de sa carrière footballistique, Nicolas Trébaol décide de partager son vécu en tant qu’arbitre. Il raconte son parcours parsemé d'anecdotes, d'agressions et de doutes, illustrant une réalité où l’arbitre est fréquemment critiqué lors des défaites, mais rarement adulé lors des victoires.

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Seitenzahl: 171

Veröffentlichungsjahr: 2023

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Nicolas Trébaol

Arbitre de football

de la France d’en bas

© Lys Bleu Éditions – Nicolas Trébaol

ISBN : 979-10-377-9841-1

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

À ma femme, ma fille et mon fils,

À mes parents,

À Didier.

Témoignage de vingt ans de pratique de l’arbitrage

dans le monde du football amateur

Préface

Quand vous lirez cette belle histoire et le vécu particulier de Nicolas, pur amateur, vrai sportif du dimanche après-midi, passionné de football (le sport le plus pratiqué dans le monde), respectueux de la règle et de l’esprit du jeu, vous penserez que la pratique de l’arbitrage du football est bien sombre…

Il n’en est rien.

L’arbitrage du Football par Nicolas, comme les 25 000 arbitres amateurs en France qui foulent les terrains du football amateur chaque week-end pour permettre à la compétition d’exister, aux pratiquants de vivre des moments exceptionnels et au football de fédérer tant de pratiquants dans le monde entier, demeure une exceptionnelle et formidable aventure. Oui, l’arbitrage est une aventure hors du commun.

En effet, Nicolas, à qui j’ai fait découvrir et aimer cette discipline difficile et exigeante, parfois cruelle et demandant de très nombreux sacrifices, vous dira que sa pratique régulière demeure exceptionnelle, valorisante et est une vraie et réelle école de la vie où chaque arbitre se découvre, se confronte à ses limites face à cette noble fonction de juge sportif, humain, faillible, mais toujours honnête et totalement désintéressé du résultat puisque impartial dans sa mission.

Sa mission justement repose sur deux piliers :

– Le respect et l’application des lois du jeu (qu’il connaît puisqu’il a été formé) et dont il est le garant ;
– La protection des joueurs dont il a la charge de diriger les débats.

Nicolas, arbitre, a été un serviteur de son sport (l’arbitrage du football) et l’a pratiqué avec une grande passion, avec toute sa bonne volonté à faire toujours pour le mieux au moyen de ses possibilités et de son autorité que lui confère la fonction. Il a pris des décisions aux mieux de ses capacités comme il est précisé dans le guide IFAB (International Football Association BOARD), qui est la « bible » des règles du football.

Nicolas a beaucoup communiqué verbalement, mais surtout avec son sifflet pour être compris de tous, enfin pas tous, puisque certains pratiquent sans connaître la règle du jeu auquel ils s’adonnent.

Cette méconnaissance engendre beaucoup d’incompréhension et de fausses croyances amenant de la contestation, des critiques injustifiées, parfois des débordements, là où une simple connaissance de la règle et son respect éviteraient quelques exactions et la valse des cartons.

Coup de sifflet d’honneur à toi, Nicolas, grand serviteur passionné à qui on pourra dire « bonjour monsieur l’arbitre » quand on te rencontrera même dans plusieurs années… preuve que tu auras marqué à ta façon cette noble et belle fonction qu’est l’arbitrage du football que je t’ai fait découvrir après l’avoir moi aussi, aimé et pratiqué durant tant d’années de la base comme toi, jusqu’au niveau international.

Didier Pauchard

Je m’appelle Nicolas Trébaol. J’ai 38 ans. Je viens de mettre un terme à vingt années de pratique de l’arbitrage de football dans le monde amateur.

Pas celui du haut niveau. Pas celui des starlettes, des médiatisations, et des paillettes.

Pas celui du dimanche soir sur les terrains de l’Hexagone diffusé à la télévision…

L’arbitrage de la France d’en bas, l’univers que l’on appelle le monde amateur. Un monde où les pratiquants ne connaissent pas tous les Lois du Jeu.

Celui des terrains de boues, des échauffourées, des insultes et autres incivilités.

Celui méconnu de la plupart des gens qui ne pratiquent pas ce sport.

Voici mon témoignage, d’un de ces nombreux arbitres amateurs qui, par passion, par courage, par conviction, tentent ou ont tenté de faire respecter les lois du Football sur les terrains des villes, des banlieues et des villages de campagne.

Voici quelques anecdotes et le vécu de ma carrière, après vingt ans de pratique sur les terrains amateurs.

Partie 1

La découverte de l’arbitrage en Bretagne

1

Le jour où tout a commencé

Brest, mars 2002

Après avoir remporté la coupe du monde 1998 et l’Euro 2000, l’équipe de France de football se prépare à jouer la coupe du Monde en Corée et au Japon.

Moi, lycéen en classe de première et habitant cet historique port français situé au bout du bout de la Bretagne, je vis ma vie de supporter de football lambda.

J’ai 17 ans, je me prénomme Nicolas et je supporte l’équipe du Stade brestois 29, alors en lice dans le championnat national, la troisième division française.

Le club phare du département, présidé à l’époque par Michel Jestin, fait bonne figure dans ce championnat et l’objectif affiché est de remonter en Ligue 2 en 2002. Je suis adolescent et je supporte ce club depuis un peu plus de quatre ans. Je rate rarement un match de l’équipe à domicile, et je fais de temps en temps des déplacements à l’extérieur pour les voir jouer.

Un soir de match, avec deux amis, Nicolas Roudaut et Odran Parisse, nous entendons dans les travées du stade Francis le Blé un dirigeant annoncer que le club est en train de mettre en place une formation interne pour former des jeunes afin de devenir arbitre de football.

Cette formation est assurée par Didier Pauchard, ancien arbitre français international durant les années 1990, l’un des cadors de cette décennie et de la suivante du point de vue national.

Brestois de cœur et de corps, Didier, via le Stade brestois, propose donc à de jeunes joueurs ou passionnés du football de franchir le cap et de tenter l’aventure de l’arbitrage.

En toute franchise, cette annonce nous a attiré tous les trois quasiment immédiatement. Non pas par l’envie de devenir arbitre de football, mais surtout, pour ma part, par l’envie de connaître les règles du football.

Nous avions beau à chaque match engueuler, voire insulter, les pauvres arbitres qui venaient officier dans le stade, nous n’avions comme connaissance qu’une base de ces lois, comme la plupart voire la quasi-totalité des supporters que l’on peut croiser dans les stades.

Qui est capable d’expliquer de manière précise et non confuse la règle du hors-jeu ?

Qui sait véritablement dans quelles conditions un but peut être marqué directement par son équipe sur une remise en jeu ?

Qui a réellement compris la différence entre une main volontaire et une main involontaire ?

Et que penser de la passe en retrait du ballon par un défenseur à son gardien de but, dans quelles conditions le gardien peut-il se saisir ou non du ballon avec ses mains ?

Nous nous portons justement volontaires tous les trois et nous lançons dans l’aventure.

Celle de mes deux anciens amis sera, hélas, pour eux plutôt courte, quelques années tout au plus… La mienne, elle, va durer vingt ans ! J’étais loin de m’imaginer que ma décision ce soir-là allait venir bouleverser autant ma vie et mon existence.

Je rencontre Didier Pauchard pour la première fois dans les locaux du club, accompagné de ma mère car je suis mineur. Je connaissais déjà Michel Jestin, le président emblématique du club.

Présent au milieu d’autres candidats, le but de cette formation nous est expliqué. Elle me tente de suite. Elle présente l’avantage majeur que notre formateur propose de se déplacer à domicile pour nous apprendre la partie théorique, et ses nombreuses lois du jeu. Les explications et entraînements sur la partie physique se feront sur un des terrains mis à disposition par le club.

Étant mineur, et les locaux du club se trouvant à l’opposé de Brest par rapport au quartier de Saint-Pierre où nous habitons, le fait que monsieur Pauchard se propose de venir directement à domicile est un atout supplémentaire non indéniable à la démarche du club.

Cette formation pour devenir arbitre de football présente aussi un autre avantage auquel je n’avais pas réfléchi de suite, un avantage financier.

Il faut savoir que, outre l’argent que je vais bientôt gagner sur les terrains en officiant (un butin énorme pour un gamin de mon âge, une trentaine d’euros par match… !), je vais toucher de la part de mon club une belle somme rondelette pour lui permettre de le représenter et de le couvrir vis-à-vis du statut de l’arbitrage.

Il est important que vous sachiez que, suivant son niveau footballistique (national, régional, départemental) et suivant donc le championnat dans lequel il évolue (ici le Stade est en troisième division française), chaque club doit fournir auprès des instances dirigeantes de l’arbitrage un nombre d’arbitres suffisant (on peut utiliser bien sûr le terme de quota) afin que le nombre d’arbitres en France soit assez conséquent pour diriger les matchs de football. Ainsi, le Stade brestois offre 380 € par an à chacun de ses arbitres !! Un trésor à 17 ans… Surtout quand on vit dans un milieu modeste comme c’est mon cas.

Après quelques semaines de préparation, que je mène en parallèle de mon année scolaire, je passe haut la main le test théorique dans les locaux du district de Football du Finistère, un peu comme on passerait l’examen du Code de la Route par exemple.

La formation consistait surtout à comprendre les règles du football, pour ensuite assimiler les règles de l’arbitrage. Il faut dire que Didier est un excellent formateur. Il nous apprend simplement, avec justesse et dextérité, l’ensemble des règles et donc des 17 « Lois du Jeu » du football.

Je suis prêt. Je connais les lois par cœur. Ainsi maintenant je sais juger si un joueur est hors-jeu ou non par exemple, et je connais toutes les subtilités des lois du jeu et la signalétique que l’arbitre utilise sur un terrain pour indiquer par exemple une remise en jeu sur corner, un coup franc indirect, ou une remise en jeu sur rentrée de touche.

Courant septembre, je vais pouvoir commencer à arbitrer. En tant qu’arbitre assistant à la touche d’abord, vu mon âge, puis au centre comme arbitre principal en catégorie des joueurs de 15 ans lorsque j’aurai validé mon examen pratique sur le terrain. J’ai hâte, vivement septembre !

2

Ma première année dans le Finistère

et mon premier centre officiel

Le jour tant attendu est arrivé. Je vais arbitrer le premier match de ma carrière, à la touche en Promotion d’Honneur. Pas encore de centre donc puisque mon premier centre officiel est prévu courant d’année 2003.

Étant mineur, je ne peux pour l’instant qu’officier en touche aux niveaux Division régionale honneur (DRH) et Promotion d’honneur (PH), jusqu’à ce que les instances dirigeantes de mon district m’observent sur le terrain dans la catégorie d’âge en dessous de la mienne (donc ici 15 ans) et valident mon examen sur le terrain.

Je retiendrai dans mon histoire que mon premier match officiel s’est déroulé le dimanche 13 octobre 2002 et que les clubs de Lannilis et de l’ASPTT Brest se sont rencontrés en Promotion d’Honneur ce jour-là.

J’ai assisté le sympathique arbitre breton Bruno Bernard qui officiait au centre, accompagné du non moins sympathique Felix Chapin de l’autre côté du terrain. Pour un score anecdotique de 2/3 pour les visiteurs. Le premier accueil est chaleureux que ce soit du côté arbitres mais également côté dirigeant de club et côté joueurs.

Je vais durant les quatre premiers mois exécuter onze touches, championnats et coupes mélangés, avant que le « Jour J » arrive et que je sois observé sur un match de catégorie « 15 ans », catégorie « critérium ».

Je fais déjà la connaissance de quelques collègues très sympas, dont un autre jeune arbitre prometteur de ma génération, Guillaume Richard.

Mon premier match au centre se passe pour moi sur le terrain de l’Étoile Saint Laurent, à Brest, face au club de Pleyber Christ. Je ne garde que quelques souvenirs de ce match. Je me rappelle les deux premiers cartons jaunes attribués ce jour-là et totalement justifiés selon l’observateur.

Le match se termine sur un score de parité (1/1) et je retiens surtout les remarques et conseils reçus de l’observateur qui a apprécié ma prestation et me conseille de continuer dans cette voie. C’est encourageant…

Je vais enchaîner les mois suivants huit autres matchs à la touche. Je viens de devenir majeur. Je vais pouvoir officier dès septembre au centre dans la catégorie des -18 ans et chez les séniors, niveau D4, la dernière division départementale du Finistère à cette époque. Je vais pouvoir officier sur des matchs de coupe. L’avenir me tend les bras…

Le seul bémol sur ma première saison restera une touche en DRH sur le terrain de Guilers. Deux erreurs de jugement que j’effectue sur deux situations de hors-jeu litigieuses vont donner deux buts d’avance au club visiteur… Heureusement que ce dernier était nettement supérieur aux pauvres joueurs locaux et que le score final sera de 1 à 5, car j’ai plombé un peu ce match et mon arbitre central sur les premières minutes de jeu. Vingt ans après je peux vous dire que j’en suis encore désolé, même si cela ne changera bien sûr plus rien maintenant.

En ce printemps 2003 viendra également pour moi le premier « bonheur » et également l’un de mes meilleurs souvenirs de ma carrière.

Le 30 mars 2003, le Stade brestois organise un match amical entre les anciennes gloires du Club, nombreuses puisque Brest a évolué en première division nationale plusieurs années entre 1980 et 1991, opposées au Variétés Club de France (VCF).

Le V.C.F, chapeauté par Jacques Vendroux, se déplace à Brest pour le plaisir avec de nombreuses anciennes gloires du football français.

Pour le plaisir, mais également pour la bonne cause puisque les fonds récoltés sur ce match seront redistribués à l’association « Le Finistère contre le cancer ».

Organisé par mon club, ce match caritatif a besoin d’être encadré par des arbitres. C’est Joël Quiniou, meilleur arbitre français de la fin des années 1980, qui a officié dans trois Coupes du Monde (Mexique, Italie et États-Unis) qui vient bénévolement diriger ce match au centre. Brestois d’origine, il est rentré vivre en Bretagne à la fin de sa carrière.

C’est ainsi que grâce à mon appartenance au club, je vais pouvoir, en compagnie de trois autres arbitres du club, Jean-Michel Gourves, Anthony Prevel et Guillaume Morvan pouvoir arbitrer 45 minutes à la touche lors de ce match.

Ces 45 minutes sont gravées à jamais dans ma mémoire, sur la touche au bord du Stade Francis le Blé, à côté des stars sur le terrain, dans ce stade que je considère mythique rempli en ce jour ensoleillé par plus de 10 000 spectateurs. Je suis acteur sur le terrain du club que je supporte ardemment depuis des années.

Je me souviens de la présence sur le terrain dans l’équipe du VCF de Daniel Bravo ou encore d’Antoine Kombouaré, mais aussi côté ancien Brestois de Patrick Colleter, Drago Vabek ou encore Paul Le Guen entre autres.

Acteur majeur et joueur emblématique du Brest Armorique par le passé (l’ancien nom du Stade brestois 29), avant de faire le bonheur du Paris Saint Germain, Paul Le Guen est un type bien, un homme simple et humble. À la fin du match, par gentillesse pour le gamin que je suis, il m’offrira gentiment son maillot du jour.

Ce maillot reste l’un de mes trophées à moi, l’un des plus beaux cadeaux que l’arbitrage m’aura apportés dans ma carrière. On est loin d’un ballon d’or, d’une Porsche, la voiture de mes rêves ou d’un trésor, mais ce maillot est toujours en ma possession à ce jour. Je le porte de temps en temps. C’est surtout le geste du joueur que je retiens. Merci, monsieur Le Guen.

Article de presse paru dans le télégramme de Brest en avril 2011. Il parle de la Ligue contre le cancer et il reprend la photo de 2003 du match dont je viens de vous parler. Me voici à 18 ans avec entre autres Joël Quiniou, Stéphane Guivarc’h ou encore Drago Vabec.

Je viens d’avoir 18 ans. Il semble que mon avenir soit « prometteur », je plane littéralement de plaisir à arbitrer. L’arbitrage de foot, j’adore, j’adhère.

Je finis ma première saison avec 20 matchs au compteur, dont mon premier match au centre, 65 buts observés et chaque dimanche de nouvelles rencontres et nouvelles expériences au fil des matchs partagés avec des arbitres officiels bretons. C’est également l’avantage d’évoluer en touche en région, le fait de tourner en « trio » et donc de rencontrer chaque dimanche des collègues. À cette époque, les matchs de niveau régional sont encadrés par trois arbitres officiels avec le central et les deux arbitres assistants.

3

Cinq années en Bretagne et puis s’en va

L’été 2003, Didier nous propose de garder la forme physique durant la trêve estivale tout en répétant nos gammes en nous échauffant sur les terrains, mais aussi en arbitrant amicalement les séances d’entraînement des joueurs pros du Stade brestois.

Ainsi, j’ai le plaisir de croiser régulièrement les joueurs professionnels de l’équipe première du club comme Yvan Bourgis ou Olivier Bogaczyk mais également un jeune joueur arrivé de Boulogne, s’appelant Franck Ribery.

Franck est encore un enfant, à peine majeur il me semble, mais il a déjà tout d’un futur grand, que la plupart des gens qui suivent le football vont découvrir à Marseille ou à Metz, voire au Bayern de Munich (plus tard) pour ceux qui ne suivent pas ce qu’il se passe dans le Championnat de France de première division.

Franck, un type bien, encore méconnu, très sympa lors de son passage, ou plutôt son éclosion, dans le club. Cette année-là, il va porter toute l’équipe avec son talent fou, sa jeunesse et sa vista. Malheureusement pour mon club de cœur, il ne restera pas assez longtemps et partira à Metz dès la fin de la saison.

Je suis censé, cet été 2003, entamer ma saison par un tour de Coupe de France début septembre. Cependant, la première tuile de ma carrière arrive le 28 août 2003. Je me blesse en faisant du foot dans mon quartier ! Luxation de la rotule du genou gauche. La même blessure que celle que j’avais contractée plus jeune, en 1999, lorsque j’étais collégien. Je suis OUT. Gros coup au moral.

Quelle tuile ! Quelqu’un parmi vous pour dire qu’un bon arbitre de foot est souvent un ancien très mauvais footballeur ?

Cette blessure va me tenir éloigné des terrains jusqu’en février 2004 car pour cette seconde saison je vais rater six mois de l’année à cause d’elle. Je suis dégoûté et plutôt grincheux.

Je demande alors à la reprise à n’officier qu’en tant qu’arbitre assistant. J’ai choisi avec ma mère de ne pas être opéré de ce que les spécialistes de l’hôpital de la Cavale Blanche vont désigner par une malformation de mon genou. Sans rentrer trop dans le détail, le rail sur lequel ma rotule coulisse est trop petit. Ainsi, cette défaillance fait que je ne peux pas utiliser mon genou correctement. Un souci m’empêchant par exemple une flexion totale du genou, ou dans l’autre sens une extension totale de ce dernier. Vous allez d’ailleurs vous rendre compte par la suite que, pour faire du sport, un genou malformé peut être un vrai handicap… !

Cette deuxième saison se trouve donc tronquée, puisque je ne vais pouvoir officier que douze matchs, en touche en Promotion d’Honneur, Division Régionale Honneur et Coupe de Bretagne. À la fin de la saison, j’arbitre bénévolement pour le club lors du tournoi de jeunes qu’il organise chaque saison entre plusieurs équipes de clubs venus de toute la France.