Au bord du gouffre - Henri Hariar - E-Book

Au bord du gouffre E-Book

Henri Hariar

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Beschreibung

"Au bord du gouffre" retrace deux expériences professionnelles marquantes de l’auteur, où se croisent épreuves et rebondissements, pour révéler la fragilité de la classe politique et ses répercussions sur le quotidien des citoyens. À travers son vécu, de la fonction publique hospitalière, où il découvre un environnement bien plus inquiétant que prévu, à l’entrepreneuriat, où l’auteur fait face à l’omniprésence de grands groupes opérant en toute impunité, il pointe du doigt la déconnexion des politiciens et leur incompétence. Un appel urgent à une action pragmatique et à l’émergence d’une nouvelle génération de dirigeants, issus de la société civile, prêts à placer le bien-être des citoyens au cœur de leurs priorités.

À PROPOS DE L'AUTEUR 

De la fonction publique hospitalière à l’entrepreneuriat, Henri Hariar a nourri sa réflexion sur les dérives politiques. Dans "Au bord du gouffre", il dresse un constat sans compromis de la fragilité du système et du décalage croissant entre les dirigeants et les citoyens.

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Seitenzahl: 162

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Henri Hariar

Au bord du gouffre

© Lys Bleu Éditions – Henri Hariar

ISBN : 979-10-422-5811-5

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Indignons-nous, disons « NON »

Ça y est, j’y suis. Je suis au bord du gouffre. Il est devant moi, béant, impassible, sûr de lui. Il sait qu’il va arriver à ses fins : m’engloutir, me faire disparaître. C’est incroyable comment les images d’apocalypse se succèdent dans mon esprit. Parfois je suis au bord de l’abîme, de temps en temps je vois au contraire une montagne, gigantesque, titanesque impossible à gravir et d’autres fois c’est une vague qui se dresse devant moi, dans un océan déchaîné, une vague tellement haute qu’elle touche le ciel. Moi, je suis seul à la barre de mon petit bateau, de ma petite vie et je commence à entreprendre l’ascension de cet obstacle. L’échec est couru d’avance tel celui de Georges Clooney dans « Tempête ». Pourtant, des vagues, j’en ai vu et surmonté, mais celle-là risque bien d’être la dernière.

Oh bien sûr, je suis responsable de cette situation aucun doute là-dessus, mais il y a quand même comme un goût amer dans tout cela. Ce goût amer qui vient d’une colère sourde, puissante, dévastatrice. Une colère qui se réveille toujours lorsque je suis témoin d’injustices aussi futiles et dérisoires qu’elles peuvent être. Et à chaque fois, cette colère s’apaise, se calme et finit par disparaître. C’est comme cela depuis bien longtemps et je crois même que c’est ainsi depuis le commencement. Cette colère vient et repars en fonction des expériences rencontrées, des situations vécues ou d’histoires racontées par d’autres.

Mais depuis quelques années, c’est différent. Cette colère ne disparaît plus. Elle reste constamment là, tapie dans l’ombre, bourdonnant au fond de moi. Depuis ces derniers temps, elle va même jusqu’à s’amplifier et devenir insupportable vu les derniers évènements qui me font prendre la plume. Cette colère est d’autant plus violente qu’elle est le témoin d’injustices profondes de notre société, que des gens sont broyés, des familles torpillées ou des rêves saccagés. Le plus grand nombre ne cesse de subir le dictat d’une minorité, toujours plus abjecte. Cette minorité ne représente qu’une seule chose : le côté obscur de l’être humain, sa soif de pouvoir et sa capacité à nuire pour arriver à ses fins. Quelle horreur ! Mais cela ne s’arrêtera donc jamais ? Personne ne voit-il donc pas ? Personne ne s’indignera-t-il jamais ? Personne ne va donc pas hurler STOP ? Personne ne va donc dire tout simplement NON ? Les solutions sont pourtant tellement simples. LA solution est pourtant là, devant nous : l’équité ! Mais pour cela, il faut du courage et ça, l’être humain en est dépourvu.

Le fil conducteur de ces quelques lignes est donc MA colère. Mais c’est la colère d’un tellement grand nombre, un nombre qui en a assez de subir l’incompétence, la méchanceté, l’égocentrisme d’une petite minorité de puissants. La réforme des retraites de 2023 est un élément important de cette colère. Financer ce système nécessite de trouver entre 12 et 18 milliards par an pendant quelques années, si j’ai bien compris les millions d’explications contradictoires entre elles d’ailleurs qui nous ont été servies, chauffées et réchauffées sur tous les médias possibles et imaginables ? Demander encore au plus grand nombre des efforts, que c’est facile. Elle va vraiment finir par nous tomber dessus LA révolte et il sera trop tard. Demander des efforts supplémentaires au plus grand nombre semble donc bien plus facile que de traiter TOUT le monde avec équité. Un seul exemple : notre rapport à l’impôt, à la taxe. Les nantis ne sont tout simplement pas logés à la même enseigne : tant que 80 à 90 % de la population imposable devra payer jusqu’à 30 % d’impôts alors que d’autres n’en paient pas plus de 2 % ! Tant que cet écart se creuse, s’approfondit, alors nous allons tous tout droit vers le gouffre, l’abîme et LA révolte. Le spectre de temps sombres s’annonce.

Encore une fois, comme je l’écrivais un peu plus haut, je suis responsable de me retrouver au bord du gouffre. C’est en effet bien moi qui ai organisé cette succession d’étapes ces dernières années. C’est bien moi qui ai pris décision sur décision depuis 2017. Pour commencer, c’est bien moi qui ai postulé en 2017 à un poste au sein de la fonction publique hospitalière. C’est bien moi qui ai passé les entretiens, qui ai défendu mon CV et qui au final ai accepté un contrat à durée indéterminée dans la fonction publique. C’est alors moi qui, cinq ans plus tard, ai fui en ayant vu ce que j’ai vu et entendu ce que j’ai entendu. C’est moi qui me suis opposé à mon père qui, lui, me reprochait alors de vouloir quitter une « planque » comme il l’appelait. C’est ensuite moi qui ai voulu monter ma boîte, me lancer dans le monde de l’entrepreneuriat. Je pensais m’éloigner de ce monde effrayant de la fonction publique, mais elle m’a rattrapé. Elle s’est rappelée à moi au travers des divers contacts avec la Direction Générale des Finances Publiques. Le problème au final vient donc bien de moi et de personne d’autre. C’est bien ma faute si je n’ai pas pu supporter plus de cinq années la fonction publique, car je ne pouvais plus contribuer à ce gâchis d’argent public. C’est bien ma faute si je ne comprends pas ces politiciens qui pour renflouer les caisses de l’État préfèrent mettre au travail deux années de plus cette France qui se lève déjà tôt plutôt que de mettre en place deux projets tellement simples à réaliser : faire valoir l’équité face aux prélèvements obligatoires et réformer la gestion des diverses fonctions publiques. Ces deux sujets à eux seuls pourraient drainer des milliards. Et pour finir, c’est bien ma faute si je ne peux pas supporter le racket, le vol organisé par ces mafieux d’énergéticiens, système énergétique sabré par des politiciens incompétents (tiens ? encore eux) préférant donner des pans entiers de notre industrie au privé plutôt que de refondre en profondeur le secteur public. C’est bien ma faute si j’espérais de l’aide d’une instance publique comme la Direction Générale des Finances Publiques. C’était bien à moi de prévoir que les fonctionnaires de l’URSSAF travaillent dans des bâtiments différents sans pouvoir échanger entre eux : ce que construit une équipe dans un bâtiment est détricoté par une autre qui se trouve dans le bâtiment d’à côté. C’est donc bien ma faute si je me retrouve là, au bord du gouffre, avec une boîte qui risque la fermeture, qui va mettre quasiment trente personnes en chômage, qui me retrouve avec une épouse en dépression venant de me dire ces mots terribles : « Je n’ai plus envie de vivre » ! Je ne saurais donner le nombre de « sans-dents » dans ce type de situation, mais le plus terrible est que ce nombre ne cesse d’augmenter. Le partage des richesses ou plutôt le non-partage des richesses est une résultante de toutes ces situations d’injustice. En 2022, les patrons du CAC40 ont gagné plus de 130 fois le revenu de leurs salariés. Cette fracture ne cesse d’augmenter et dessine deux mondes qui ont de plus en plus de mal à cohabiter. Nos classes dirigeantes ne proposent rien pour renverser cette tendance nauséabonde qui va vraiment finir par faire plonger notre société dans ce gouffre, sans fond, effroyable.

Mes deux dernières expériences professionnelles sont donc les témoins de la déliquescence de nos institutions publiques. L’hôpital au sens large et la plupart des TPE/PME subissent la désorganisation des trois fonctions publiques censées montrer l’exemple et tenir la baguette ferme pour proposer un service de qualité pour tous les administrés. Le poisson ne pourrissant que par la tête, c’est bien le sommet de toutes nos institutions qui dysfonctionne, les politiciens et autres technocrates censés être dirigeants. Comment pouvons-nous par exemple concevoir que quelqu’un qui mène la totalité de sa carrière dans la politique puisse comprendre un instant ce qu’est la vie civile des citoyens ? Comment un fonctionnaire moyen ne peut-il pas être suivi par son mérite ou par l’atteinte d’objectifs fixés au préalable ? Comment des questions aussi simples ne trouvent-elles pas de réponse claire et rapide ?

La fonction publique, un autre monde

I

Deux moments forts

J’écris ces quelques lignes pour témoigner de ce qui se passe, mais également pour me faire du bien, égoïstement. Je n’attends aucune réponse de qui que ce soit ni même d’Elise Lucet qui n’a jamais répondu à mes quelques proses sur les sites internet de « cash investigation » ou d’« envoyé spécial ». Et dans le cas où vous réagiriez, le risque existe que vous vous retourniez contre moi en feignant de ne pas comprendre, en vous inscrivant en faux, en me traînant peut être devant les tribunaux pour diffamation. Le risque existe, minime certes, mais il existe. Alors, prenons-le, ce petit risque et avec un peu de bol, les problèmes arriveront, mais cela aura le mérite de peut-être faire bouger les lignes, car c’est plus fort que moi, je ne peux me résoudre à laisser faire. Le monde va mal : non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais surtout à cause de ceux qui regardent et laissent faire.

Je ne peux me contenter de regarder et j’essaie donc de remuer le cocotier avec mes maigres outils : ces quelques lignes. Politiciens, technocrates, vous êtes dans des strates inatteignables, certes, mais c’est pourtant à ce niveau-là de la hiérarchie qu’il faut intervenir. J’en suis d’autant plus convaincu que c’est bien vous qui nous serinez dans les médias sur les économies à trouver, sur l’argent public à optimiser, sur comment trouver des financements pour tel ou tel projet, sur quelles aides doit-on diminuer ou supprimer, sur pourquoi ne pas créer un deuxième jour de solidarité, sur la gestion des impôts, bref, sur comment réduire la fameuse dépense publique. Oui, c’est bien à votre niveau qu’il faut s’adresser. Un exemple, dans le vestimentaire, normal, vu mes anciennes fonctions : pourquoi de Lille à Marseille en passant par Brest et Strasbourg, les policiers, gendarmes ou autres militaires sont tous reconnaissables et habillés de la même manière ? Pourquoi cela n’est-il pas le cas pour tout ce qui est soignant au sens large du terme dans tous nos hôpitaux ? Infirmières, aide-soignant, médecin, cadres de santé ? Ces disparités coûtent un argent fou à la collectivité. Autre exemple : pourquoi les blanchisseries privées s’organisent elles, se regroupent-elles alors que les blanchisseries publiques restent chacune dans leur coin, se battant toutes seules où l’issue du combat est courue d’avance ? Pourquoi ? Là encore le manque de vision globale coûte un argent fou à la collectivité. Tout cet argent gaspillé à cause de non-décision subie ou assumée, à cause d’ego surdimensionné de certains ou d’incompétence d’autres, ou tout simplement d’habitudes prises à rester dans son établissement, dans son silo, à ne pas bousculer les coutumes, les habitudes prises depuis des décennies. Mais cet argent pourrait peut-être être réorienté vers de l’embauche ? De la recherche ? Des baisses d’impôts ? Que sais-je, à aller sur Mars ?

J’ai deux bonnes nouvelles à vous annoncer : un, j’ai une petite idée du « ou » et du « comment » faire baisser la dépense publique ; deux, c’est hyper facile et cela peut même ne prendre que quelques mois. Ce sont d’autant plus des bonnes nouvelles que tout le monde a cette même petite idée de ce « ou » et de ce « comment ». Tout le monde, et personne ne sait pourquoi on n’y va pas. Personne. Je vous demande donc, mes chers politiciens, pourquoi n’y allez-vous pas ? Pourquoi ne prenez-vous donc pas les mesures simples que tout le monde connaît ? Et c’est là qu’après ces deux bonnes nouvelles, on arrive à la mauvaise. Et elle est de taille cette mauvaise nouvelle. Toutes les bonnes nouvelles du monde ne pourraient même pas remporter la victoire face à cette seule mauvaise nouvelle. La mauvaise nouvelle, c’est que nous entrons dans votre monde : le monde de la politique. Un monde éloigné du terrain, qui ne sait même pas à quoi ressemble le terrain, un monde complètement déconnecté qui ne voit pas l’évidence même, ce qui est devant nous comme le nez au milieu de la figure. La peur ? La peur pour votre poste de ministre, de député ? La peur de tous ces technocrates intermédiaires qui s’accrochent tellement à leur poste qu’ils ne diffusent aucune information ? La peur de la prochaine élection présidentielle ? La peur de quoi ? Maintenir son poste coûte que coûte, à toutes les strates politiciennes ? La peur de faire des vagues ? La peur de ne pas plaire à son supérieur hiérarchique si on propose des réformes, considérées comme du zèle si cela ne plaît pas ? Peu importe du carnage sur le terrain ? Il doit y avoir de cela, oui, mais il doit y avoir autre chose. Ce n’est pas possible, il y a forcément autre chose.

Mais quel énergumène suis-je pour interpeller de la sorte ? Je dois connaître dans le détail les rouages de la fonction publique dans son ensemble et je vais décortiquer toutes les lois et les décrets depuis la Seconde Guerre mondiale pour montrer à tous où est la faille technique qui a mené à cette situation ! Non, loin de tout cela, je me considère tout d’abord comme un citoyen lambda. De plus, ma découverte de la fonction publique hospitalière est récente. J’ai découvert cette fonction publique à partir d’une toute petite porte, celle du traitement du linge de nos établissements de santé, cette petite activité qui ne représente en coût et en masse salariale quasiment rien sur le territoire national. Et c’est bien là le problème. Je ne suis quasiment rien, je ne représente rien et pourtant je vois un tel gâchis de ma toute petite fenêtre que cela me fait froid dans le dos. Et si moi, de ma petite fenêtre, je vois cela, mes homologues sur toute la France voient cela aussi. Et quand je sors du monde du linge hospitalier, pour évaluer la satisfaction de mes clients, quand je jette donc un œil du côté des soignants, ils m’expriment leur mal être au quotidien. Et mes homologues sur toute la France mesurent cela aussi. Quand je m’amuse donc à faire la somme de tout cela, j’en viens donc à la conclusion que le gâchis doit être mo-nu-men-tal, gi-gan-tes-que, a-bys-sal. Le gâchis en argent pour la collectivité, certes, mais aussi en fatigue accumulée, en heures passées à faire son boulot par vocation ou passion, mais aussi à faire le boulot de son collègue qui lui profite, use et abuse du système, vient quand il a envie et que tout le monde laisse faire. Ce gâchis mine et use les aides-soignants, les infirmières, les cadres et médecins et fait que tout le monde se retrouve dans la rue à hurler au secours. Alors je vous repose la question : politiciens, pourquoi n’y allez-vous pas ? Pourquoi ne faites-vous donc rien ? Vous, les autorités, pourquoi ne faites-vous donc rien ? Pourquoi le sujet de la dépense publique est-il laissé à l’abandon alors que dans les médias, vous poussez le vice à presque déclarer ce sujet comme cause nationale !

Il y a eu deux moments forts dans les cinq ans que j’ai passés au sein de la fonction publique. Deux moments qui ont contribué à ma décision de fuir et de repartir dans le privé. Le premier moment fort fut la lecture du rapport d’Asterès, pour le compte du Groupement des Entreprises Industrielles de Services Textiles (GEIST) de novembre 2019. « Asterès, producteur d’idées ». Un rapport qui « vise à alimenter la réflexion économique portant sur les coûts des blanchisseries hospitalières publiques », le cabinet Asterès a évidemment « bénéficié d’une indépendance complète dans la conduite de ses analyses ». Le préambule précise qu’une « majorité d’établissements de santé maintiennent une blanchisserie intégrée ; choisissant ainsi de se passer des services de prestataires externes et spécialisés, ou a minima de limiter leurs recours ». Il est également précisé que « bien que cette solution puisse présenter certains avantages, elle s’accompagne de coûts importants, tant en matière d’investissement que de gestion courante. La création, la modernisation et la mise aux normes d’une blanchisserie hospitalière sont en effet des projets onéreux, car fortement capitalistiques et soumis à diverses réglementations en matière de sécurité, d’hygiène et de protection de l’environnement. La gestion nécessite quant à elle l’emploi de salariés permanents ». Wow, tout un programme. Je ne vais pas ici vous faire un « copier/coller » des 43 pages de ce rapport à charge ou tout du moins pas forcément élogieux envers les infrastructures publiques et complètement orienté vers la suppression des blanchisseurs publics au bénéfice du GEIST. Ce dernier ne rêve que d’une seule chose : mettre la main sur ce marché juteux pour engraisser, toujours la même chose, des actionnaires aux quatre coins du globe. Cela ne ressemblerait-il pas à du lobbying ?

Je ne peux tout de même pas résister à l’envie de vous citer quelques passages savoureux de ce rapport montrant d’une part la partialité du document en question certes, mais d’autre part aussi, une part de la réalité que l’institution publique a quand même du mal à admettre, vu les réactions reçues de la part de mes homologues de la profession juste après la diffusion de ce document.

En page 11 du rapport, il est écrit qu’en « externalisant certaines fonctions annexes, les établissements de santé peuvent se focaliser sur leur cœur de métier, à savoir la prise en charge des patients. Ils gagnent en souplesse, avec une extension du foncier disponible et un allègement des contraintes Ressources humaines (RH). Ils obtiennent une vision précise des frais ; ceux-ci étant synthétisés dans un contrat de prestation. Par le jeu de la concurrence entre les prestataires, les établissements s’assurent de prix compétitifs et d’une qualité élevée ».

En page 12, le rapport insiste sur les coûts en prenant pour exemple « la Base de Données des Coûts par Activité, outil incontournable en matière d’analyse comptable des activités hospitalières. Depuis 1992, par convention avec la Direction Générale de l’Offre des Soins (DGOS), le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) d’Angers en assure la gestion. Cette base appréhende les coûts des principales activités hospitalières de manière minutieuse. Elle est actualisée chaque année suivant les déclarations volontaires d’hôpitaux dotés d’une comptabilité analytique conforme aux référentiels nationaux. Qu’ils aient ou non participé à l’élaboration de la base, les hôpitaux en exploitent les résultats pour se comparer et pour porter un regard critique sur leurs dépenses. Les données 2015 de la base d’Angers s’appuient sur la contribution de 133 établissements, dont 92 Centres Hospitaliers (CH) et 19 CHU. Les chiffres de 2016, à ce jour partiellement disponibles, s’appuient quant à eux sur 105 établissements. Ces hôpitaux sont de taille importante : le volume moyen de linge blanchi est de 4,8 tonnes par jour et le volume médian de 3,5 tonnes. Or, rappelons que la grande majorité des blanchisseries hospitalières traitent quotidiennement moins de 2 tonnes. Ces hôpitaux bénéficient donc d’économies d’échelle conséquentes relativement à la moyenne nationale. Autrement dit, il se pourrait que le coût moyen par unité d’œuvre mesuré par le CHU d’Angers soit une approximation basse de la moyenne sectorielle. »

Et en page 22, pour finir quatre extraits croustillants :