Au village ! Autour du feu ! - Romain Sokpé Bally-Kenguet - E-Book

Au village ! Autour du feu ! E-Book

Romain Sokpé Bally-Kenguet

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Beschreibung

Constitué de cinq textes, Au village ! Autour du feu ! propose des contes dont certains sont inspirés de la tradition orale africaine. Dans un monde où les Hommes ont perdu repères et boussoles, ces histoires ont pour vocation de les éduquer et de leur transmettre les valeurs morales.


À PROPOS DE L’AUTEUR


Muni de sa plume, Romain Sokpé Bally-Kenguet a exploré plusieurs genres littéraires. Dans ce livre, il nous invite à faire preuve d’humanisme envers autrui et à vivre dans le respect des bonnes mœurs pour un monde meilleur.

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Seitenzahl: 48

Veröffentlichungsjahr: 2023

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Romain Sokpé Bally-Kenguet

Au village ! Autour du feu !

Conte

© Lys Bleu Éditions – Romain Sokpé Bally-Kenguet

ISBN : 979-10-377-7650-1

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Le chien n’est pas chien

comme on peut le croire

Mazawili était un bûcheron qui habitait le village Lawa-Lawa. À force de couper les arbres au jour le jour, toutes ses machettes s’étaient usées. Cinq fois par jour, il était obligé de se rendre constamment chez Matawan-Le forgeron pour les aiguiser. Celui-ci habitait loin, là-bas, la gorge de la forêt. Kouroukourou était l’unique enfant de Mazawili. Ce dernier était d’une curiosité maladive. Voyant les nombreuses allées et venues de son père, il ne cessait de se questionner en ces termes :

— Qu’est-ce qu’il va souvent faire de ce côté ? Hein ! Pourquoi un jour ne peut pas passer sans qu’il se déplace de ce côté ?

Du matin au soir, cet enfant n’avait de bouche que pour égrener des chapelets d’interrogations qui ne trouvaient pas de réponse satisfaisante. Pour en avoir le cœur net, ce curieux des curieux s’était résolu de suivre son père. Pas pour rien. Pour aller voir de ses yeux où est-ce que ce dernier allait.

Ce fut un matin comme les autres.

Après le petit déjeuner, le grand bûcheron de Lawa-Lawa ramassa sa grande machette. D’un pas alerte, il prit la direction de la forêt. Peu après le départ de son père, Kouroukourou fit comme s’il allait chercher quelque chose à l’intérieur de la maison et sortit par la fenêtre de derrière. D’un pas ferme, il suivit son vieux sans que ce dernier s’en rende compte. À un endroit de la forêt, Mazawili entendit des bruits dans son dos. Il se retourna. Ses yeux s’écarquillèrent de surprise. Il s’écria en disant :

— Vingt dieux ! Toi, là ! D’où est-ce que tu sors ?

Ne sachant que répondre, l’enfant eut un petit sourire en coin. Son père l’apostropha de nouveau sur un ton agacé :

— C’est à toi que je parle là, non ? Hein ! D’où est-ce que tu sors ? C’est ton corps et tes jambes qui t’ont demandé de me suivre ?

Kouroukourou acquiesça de la tête.

Son père piqua une colère et explosa :

— Pourquoi me suivre, putain de merde ! Au lieu de rester à côté de ta maman pour l’aider à faire les travaux domestiques, quelle mouche t’a piqué pour marcher furtivement sur mes pas ?

Le bûcheron de Lawa-Lawa s’accorda une minute et demie à tempêter, à tempêter, à tempêter terriblement sur son garçon. Une chose : ils étaient en pleine forêt. Le père ne pouvait pas dire à son fils de rebrousser chemin, surtout que souvent des bêtes sauvages mais affamées se promenaient par là.

— Quelque chose me dit que si je te demande de rebrousser chemin et de rentrer seul à la maison, c’est possible que tu tombes dans la gueule de ces bêtes dévoreuses d’hommes qui rodent à pareille heure sur les sentiers qui serpentent cette forêt.

Après moult hésitations, il dit :

— Allez ! Marche devant, et on y va ! Espèce de ce que je pense !

À l’endroit où ils se trouvaient, Mazawili avait déjà parcouru plus de quatre kilomètres dans la forêt. Il ne lui restait qu’un petit bout de chemin pour arriver chez Matawan-Le forgeron. Et il accéléra le pas pour arriver vite. Et ses pieds avalèrent si vite le sol, que les petits pas de Kouroukourou avaient du mal à le suivre. De temps en temps, l’enfant voulait s’arrêter mais par peur de représailles, il poursuivait sa marche à son corps défendant malgré qu’il commençait à être épuisé. Chemin faisant, la fatigue qui gagnait ses jambes ne faisait que croître. Au kilomètre huit, le bambin ne pouvait plus faire un pas de plus. Il s’arrêta net, éclata en sanglots et demanda à son père de le porter sur son dos.

— Quooooi ! Tu me prends pour ton âne ou pour ton cheval ? Ça ne te va pas la tête ! Lève-toi, et on y va ! hurla Mazawili.

Là où ils se trouvaient maintenant, cet endroit était réputé dangereux à cause des bêtes féroces qui venaient de temps à temps se désoiffer avec les eaux du ruisseau qui y ruisselait. Kouroukourou resta cloué au sol, bien que son père lui crie dessus. Pleurant à petits coups, celui-ci refusait de se lever.

Et le temps passa.

Dix minutes après, les bêtes dévoreuses qui peuplaient le coin de cette forêt entendirent la voix criarde du père qui était mêlée aux pleurs de l’enfant et elles commencèrent à pousser des rugissements qui se rapprochaient d’eux de plus en plus. Roulant ses yeux ronds de tout côté, Mazawili cria nerveusement sur son fils en pestant :

— Debout ! Lève-toi on y va !