Babette dans le rétro - Isabelle Marcot - E-Book

Babette dans le rétro E-Book

Isabelle Marcot

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Beschreibung

Isabelle Marcot partage des moments drôles et cocasses de sa vie avec une dose d’autodérision dans Babette dans le rétro. Plutôt que de se produire sur scène, elle a préféré écrire ces anecdotes amusantes. Avec passion et dévouement, elle crée un recueil de trente petites nouvelles modestes, dans l’espoir de susciter des rires et des sourires chez les lecteurs. Son souhait est que certains se reconnaissent dans ces situations et retrouvent ainsi de joyeux souvenirs.

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Isabelle Marcot

Babette dans le rétro

Nouvelles

© Lys Bleu Éditions – Isabelle Marcot

ISBN : 979-10-377-9831-2

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Doucement Maurice

Préambule : Nous sommes en février 1988. Nous sommes invités à manger chez ma marraine Denise à Colmar. Je suis avec Louis (mon copain) et ma maman.

À l’époque, nous roulons avec la voiture de notre beau-frère, une vieille GS brune (avec des roues de 2 CV). Sur le chemin du retour, un bref moment d’inattention et nous nous trompons de direction. On se retrouve à Mulhouse. Bonjour le détour ! Bon, ce n’est pas grave. Nous passerons par le col de Bussang pour rentrer dans les Vosges, et non par le col de la Schlucht. Ce n’est pas plus mal, car il se met à neiger. Le col de Bussang est bien moins dangereux. Certes, nous avons perdu du temps. Mais c’est un mal pour un bien.

Nous voici donc en train de monter le col de Bussang. Et soudain, à 50 mètres du haut du col, nous tombons en panne. Grosse panne : nous serrons le moteur de la GS. Il est presque minuit et il neige ! Nous sommes à 40 kilomètres de la maison. Ma maman (60 ans) ne veut pas attendre et décide de faire du stop. Je lui explique que ce n’est pas raisonnable et quelque peu risqué. De plus, la probabilité pour qu’une voiture s’arrête un dimanche soir de février, à 23 h 45, au col de Bussang, sous la neige, est moindre. Mais maman n’en démord pas, se poste au bord de la route et tend son bras. Le trafic est quasiment nul. Toutefois, 10 minutes plus tard, la première voiture qui passe s’arrête. C’est un père de famille, particulièrement gentil, qui n’hésite pas à rendre service. Il fera même un détour pour déposer ma maman devant sa maison. On peut dire que son ange gardien veille sur elle. Maman fait toujours de belles rencontres dans l’adversité. Bref…

Nous n’avons plus le souci de ma maman qui est entre de bonnes mains. Nous nous rendons à l’hôtel du col pour passer un coup de fil. L’accueil est plutôt froid, comme la météo extérieure. Le gérant nous demande 5 francs pour téléphoner à Remiremont. Ce n’est pas donné ! Mais nous n’avons pas le choix. J’appelle mon frère Benoît. Je le réveille et il part sur le champ. Nous laissons la GS au bord de la route.

Le lendemain, il nous faut remorquer la GS. Nous n’avons pas de barre de remorquage. Qu’à cela ne tienne, nous utiliserons une corde. Nous faisons appel à Maurice, le père de notre beau-frère. Il n’est plus tout jeune, mais disponible.

Maurice roule avec une Opel Ascona de couleur jaune moutarde. Nous n’allons pas passer inaperçus. Avant de partir, nous donnons moult consignes à Maurice. Comme tout est hydraulique sur la GS, nous n’avons ni freins ni suspensions. La voiture est donc toute basse. Il va falloir rouler doucement, très doucement.

Nous descendons la vallée de la Moselle. Tout se passe bien. Au fil des villes que nous traversons (Bussang, Fresse, Le Thillot, Ferdrupt…), Maurice prend de l’assurance et roule de plus en plus vite. Louis n’est pas rassuré et sue à grosses gouttes. Nous faisons de grands signes à Maurice. Nous lui crions par la fenêtre : « Doucement Maurice ». Mais comme il est sourd, cela ne sert à rien de s’époumoner. Maurice continue à prendre de la vitesse.

Nous arrivons enfin à Rupt-sur-Moselle. Comble de malchance, le feu tricolore est orange. Il va falloir s’arrêter. Pour éviter la collision, Louis passe une vitesse, fait patiner l’embrayage et serre le frein à main. Nous n’avons pas d’autres choix. La GS pile.

Maurice, quant à lui, décide d’accélérer, sans se soucier de nous. Il arrache tout le devant de la GS et continue de rouler. Par réflexe, Louis donne un coup de volant et monte sur le trottoir. Nous nous arrêtons à quelques centimètres du mur. Nous avons frôlé la catastrophe. Les passants sont abasourdis !

Maurice n’a rien vu, malgré nos signes et nos cris. Il garde la même allure et poursuit son chemin. Il finit par se rendre compte de la situation et opère donc un demi-tour. Maurice nous rejoint et s’exclame : « Oh mince ! » Il n’est pas très perturbé et ne réalise pas notre frayeur ni celle des témoins.

Il nous reste encore 21 kilomètres à faire pour nous rendre à Cleurie. Nous chargeons le pare-chocs dans le coffre et accrochons la GS directement au châssis, par cette même corde qui semble plus solide que la voiture. Nous terminons le remorquage à toute petite allure. Cette fois, Maurice a compris qu’il devait rouler tout doucement.

La fin du trajet se déroule sans encombre. Maurice est tout content d’avoir rendu service. Louis se remet doucement de ses émotions.

NB no1 : Nous nous souviendrons longtemps de cette journée.

NB no2 : La GS n’a pas survécu à cette mésaventure. Elle est partie directement à la casse.

NB no3 : Malgré tout, nous sommes restés en bons termes avec notre beau-frère.

Mais enfin, qu’est-ce qui vous a pris ?

Préambule : Cette histoire se passe en juin 1988. J’ai donc 20 ans. Je suis à Cleurie, chez mes futurs beaux-parents. Nous sommes dimanche et il fait beau. Louis (mon copain) décide de s’allonger et de faire son petit quart d’heure. Je l’accompagne.

Je profite de la sieste de Louis pour bouquiner et comme souvent, je mange un citron (mon fruit favori). Je croque à pleines dents dans mon citron. C’est l’un des moments préférés de la journée. Louis dort paisiblement à mes côtés. Soudain, je décide, « pour rire », de lui mettre un pépin de citron dans l’oreille et je poursuis tranquillement ma lecture.

Durant son sommeil, Louis se gratte machinalement l’oreille et pousse le pépin dans le conduit auditif, sans même s’en rendre compte.

Peu après, Louis se réveille. Il s’étire, baille et très rapidement, se gratte de nouveau l’oreille. Il me dit que ça le chatouille. Je ris intérieurement. Puis je lui avoue que je lui ai fait une petite blague. Il ne trouve pas cela drôle et essaie de retirer le pépin. En vain. Louis s’énerve. Je lui dis de ne pas paniquer. Ce n’est qu’un pépin de citron, après tout. Je vais lui enlever. Mais impossible ! Et le pépin n’est plus très visible. J’essaie à nouveau avec un coton-tige, mais j’aggrave mon cas. Je ne fais qu’enfoncer un peu plus le pépin dans le canal auditif. J’essaie encore et encore, mais rien à faire. Louis commence à se plaindre de douleurs dans l’oreille. Ce n’est plus drôle du tout.

Les parents de Louis nous demandent ce qui se passe. Je suis obligée d’expliquer que j’ai voulu jouer et que j’ai déposé un pépin de citron dans l’oreille de leur fils. Ils se passent de commentaires et me regardent bizarrement. J’imagine ce qu’ils pensent. Ils me trouvaient déjà très « différente » de leurs filles et belles-filles. Désormais, c’est le pompon…

Louis a vraiment mal. Nous n’avons plus le choix. Il nous faut aller aux urgences. Nous voilà partis, direction l’hôpital de Remiremont, à 15 kilomètres de là. Après une courte attente, l’infirmière de garde nous reçoit et nous demande ce qui nous amène. Louis explique la situation : « J’ai un pépin de citron à l’intérieur de l’oreille qui me fait mal ». L’infirmière s’étonne et lui demande comment c’est arrivé. Je commence à rougir et je lui décris la scène. Elle trouve que nous avons de drôles de jeux. Elle tente de retirer le pépin avec une pince à échardes, mais n’y parvient pas. Après plusieurs tentatives, elle nous annonce qu’elle doit appeler le médecin de garde. Je lui demande si c’est bien nécessaire. Elle hausse les épaules. Je sens que je l’agace…

Le médecin finit par arriver et nous demande pourquoi nous sommes là. J’aimerais me mettre dans un trou de souris, mais je dois assumer. Je raconte ce qui s’est passé. « Nous étions tranquillement allongés, je savourais mon citron et j’ai subitement eu envie de déposer un pépin de citron dans l’oreille de mon copain qui dormait profondément ». Le médecin hallucine. Il ne sait pas s’il doit rire ou pleurer. Il semble totalement dépité ! Il va chercher un otoscope (appareil pour inspecter le conduit auditif et le tympan). Il utilise alors une pince anatomique et tente, à son tour, d’extraire le pépin de citron. Échec ! Il nous annonce qu’il doit faire venir l’ORL de garde. Louis a vraiment mal. Quant à moi, je suis cramoisie de gêne, de honte, de confusion, d’embarras…

L’ORL entre dans la salle. Il est furieux d’être dérangé par un beau dimanche ensoleillé. Il nous demande sèchement pourquoi nous avons besoin de ses services. Je suis écarlate. J’aimerais partir en courant. Toutefois, je dois endosser la responsabilité de… comment dire… ma bêtise. Pour la quatrième fois, je dois raconter mon histoire : « Nous étions paisiblement allongés. Je mangeais un citron et je me suis dit que j’allais faire une petite farce à mon ami en lui déposant délicatement un petit pépin de citron sur le pavillon de l’oreille. » Je pèse chaque mot et j’essaie de rester sereine, de paraître équilibrée et lucide. Peine perdue. L’ORL me fusille du regard. Il sort de ses gonds et hurle : « Mais enfin, qu’est-ce qui vousa pris ? Vous êtes totalement irresponsable. Vous auriez pu lui endommager le tympan, ce qui signifie perte de l’audition et douleur extrême… » Il part chercher le matériel idoine. Louis n’est pas très rassuré. Son oreille a tant été triturée qu’il saigne. Je me sens mal, mais c’est trop tard pour les regrets. Avec bien des difficultés, le spécialiste parvient à retirer le pépin. OUF. Tout est bien qui finit bien. Il ne nous reste plus qu’à remercier le docteur et à quitter les lieux.

On dit souvent qu’un moment de honte est vite passé. Celui-ci fut particulièrement long. Et je m’en souviens encore !

NB : À ce jour, le citron n’est plus mon fruit préféré.

Oups

Préambule : Nous sommes en juin 1991. Je suis étudiante à l’IUT Charlemagne à Nancy.

Après le DUT, j’envisage de poursuivre mes études. J’aimerais entrer directement en licence des sciences de l’information. Pour ce faire, il faut d’abord constituer un dossier. Mon dossier a été retenu. Chic ! J’ai réussi la première étape. Il me faut désormais passer un oral. J’ai donc rendez-vous à la faculté des Lettres de Nancy II, boulevard Albert Premier, avec le directeur de la licence.

Je suis particulièrement stressée. Je ne suis pas du tout à l’aise pendant les oraux. Je bredouille, je bafouille, je tremble, je cherche mes mots, je suis rouge comme une pivoine, j’ai du mal de respirer, je retiens mes larmes… Une calamité ! Il faut dire aussi que j’ai connu moult échecs. Bref… C’est une tout autre histoire.

Me voici donc sur la route au volant de ma Super 5. Je suis déjà tendue. Je pense à mon entretien. J’imagine les questions qui vont m’être posées et je prépare scrupuleusement mes réponses, pour la énième fois. Je réfléchis. Je réfléchis tant que mon esprit s’évade quelque peu.

Soudain, c’est le ralentissement. La voiture qui me précède pile. Et ce qui devait arriver arriva. Je n’ai ni le temps ni le réflexe de freiner et je fonce dedans. Le choc est assez violent.

Le Code de la route est très clair et son article R413-17 le stipule : un véhicule doit être maîtrisé par son conducteur en toutes circonstances. Mais entre le Code de la route, ma capacité d’anticipation et l’état dans lequel je me trouve, il y a un fossé.

Pas de victime, mais quelques dégâts matériels.

Le propriétaire du véhicule descend de sa voiture et constate que son pare-chocs est bien plié. Il essaie d’ouvrir le coffre. Ça fonctionne encore. Les dommages sont donc minimes, mais Monsieur est fortement contrarié.

Il m’explique sèchement qu’il a un rendez-vous professionnel et que nous devons faire vite. Monsieur est très pressé. Ça tombe bien. J’ai une certaine habileté due à une certaine habitude pour remplir les constats. En outre, j’ai moi aussi un rendez-vous important.

Nous remplissons donc nos papiers, ce qui prend tout de même un certain temps. Je reconnais bien évidemment mes torts, mais l’ambiance est électrique. Monsieur est fort contrarié. Il est vraiment froid et « grognon ».

Puis nous repartons, chacun de notre côté, avec nos véhicules quelque peu endommagés, mais roulants.

Je me dépêche. Il me faut rattraper le temps perdu. Heureusement, je connais bien les lieux, je sais où me garer et j’ai déjà repéré le bureau du directeur de formation.