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"Bipolaire aux racines de l’enfance" est bien plus qu’un simple témoignage : c’est un voyage bouleversant au cœur de la souffrance, de la résilience et de la guérison. Dans ce récit intime, l’auteure nous livre, sans fard, son combat contre les troubles bipolaires. À travers ses mots, elle nous invite à comprendre l’impact dévastateur des gènes, responsables de 60 à 65 % de l’apparition du trouble, mais aussi l’influence écrasante des traumatismes de l’enfance, tels que la maltraitance, qui ont façonné sa réalité et amplifié sa douleur. Un récit où la force de l’âme humaine, portée par une volonté indomptable, se heurte à l’adversité pour, finalement, en émerger transformée.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Céline Rohrbach, victime de maltraitances psychologiques, a vu sa vulnérabilité à la bipolarité se développer dès son enfance. Par ce témoignage, elle entend sensibiliser les parents à l’impact profond de leurs comportements sur l’avenir de leurs enfants.
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Seitenzahl: 66
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Céline Rohrbach
Bipolaire aux racines
de l’enfance
© Lys Bleu Éditions – Céline Rohrbach
ISBN : 979-10-422-7049-0
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce livre, je le dédicace à mes trois merveilleux enfants, Christian, Carmen et Sara, qui ont été et sont tout le temps près de moi. Qui supportent ma maladie avec beaucoup de courage et de maturité depuis leur plus jeune âge. Vous êtes mes étoiles filantes, mes vœux se sont réalisés le jour de vos naissances.
Je le dédicace aussi au père de mes enfants qui, avec beaucoup d’amour et de courage, m’a aidé durant notre vie commune.
J’ai construit, avec vous quatre, une belle histoire d’amour… une belle famille… une chose que toute mon enfance et mon adolescence, je pensais impossible.
Dans ma vie est entré Ismael, le mari de Carmen, ainsi que Axel, mon petit-fils. David, le mari de Sara, et ma petite-fille Sabrina ; ainsi que Luisa, ma belle-fille. Je les remercie d’être présents et de m’appuyer moralement, car, après mon divorce, la solitude s’est installée et, sans eux, je ne sais pas si j’aurais encore le goût de vivre.
La vie est pleine de choses qui blessent le cœur.
Madame de Sévigné
Je me souviens bien de ma première tentative de suicide, un matin normal… un jour normal. Mes enfants étaient dans la pièce à côté avec la nounou.
Mais pourquoi une maman qui a la chance d’avoir un mari attentionné et amoureux et deux enfants en bonne santé se réveille un matin avec cette envie si sombre, si noire, cette envie de tout lâcher… de dormir… de s’en aller !
Il est vrai que je n’avais que vingt-deux ans, mes rares amis travaillaient ou vivaient trop loin ! Mes enfants n’avaient que deux ans de différence, ma fille pleurait beaucoup et dormait peu, une petite fille si belle, si désirée. Prénommée Carmen, Emma, en hommage à ses deux grands-mères. Je restais souvent à la maison, seule avec eux à attendre que mon mari rentre à la maison, en me disant que j’étais une bien mauvaise mère pour ne pas savoir que faire avec ma fille. Je ne voyais plus la vie en couleur, tout me paraissait terne, la moindre chose à faire me paraissait impossible à exécuter.
Ce matin si ordinaire, la jeune femme qui s’occupait de mes enfants était dans la pièce d’à côté, préparant le repas de midi en chantant une chanson aux enfants. Couchée dans mon lit, je l’écoutais avec envie. Pourquoi ma fille ne pleure pas avec elle ? Pourquoi je n’ai plus envie de faire à manger ? Je suis trop stupide !
Pour leur bien, leur bonheur, je dois partir, les laisser avec leur père ! Lui c’est un père fantastique, il adore ses enfants, les bercent si tendrement… si naturellement ! Pas comme moi qui suis si stupide, si nulle. Mon beau-père avait raison, je suis inutile et ne ferais jamais rien de bon dans la vie !
Les pastilles ont commencé à glisser dans ma gorge, les unes après les autres. Plus j’en avalais et plus la sensation de bien-être m’envahissait ! Je me sentais partir, lentement, dans un sommeil si doux… si relaxant !
Je me suis réveillée à l’hôpital, mon mari à mes côtés, si triste, si préoccupé ! La nounou l’avait appelé pour lui dire que je ne me réveillais pas et qu’il fallait venir au plus vite ! Il m’a amené aux urgences et, après un lavage d’estomac et une petite claque sur les doigts, le médecin m’a renvoyé à la maison avec une toute nouvelle et jolie boîte de somnifères !
Le lendemain je me suis réveillée avec un sentiment de vide… une impression de me noyer, comme si une main me tirer au fond de l’eau ! Et je l’ai laissé faire ! Cette main, je l’ai laissé prendre ces pastilles si magique, si tendre avec moi… ces pastilles qui vont m’aider à partir au fond de l’eau et oublier… la vie réelle !
Cette fois je me suis réveillée dans un hôpital inconnu, aux murs blancs, si froids, à l’ambiance si angoissante ! Où est mon mari ? Où suis-je ? Une femme s’est présentée comme étant mon infirmière référente, elle m’a dit que j’étais à l’hôpital psychiatrique pour me reposer quelques semaines.
Je ne me rappelle pas le temps que j’y suis restée. Les médecins parlent de dépression post-partum. Que je ne devais pas m’inquiéter que c’était tout à fait normal chez une jeune maman d’être angoissée et triste, ça passera avec le temps !
Les semaines et les mois passés, je m’occupais de mes enfants, du ménage, des repas et de mon mari. Une vraie femme d’intérieur ! J’observais les autres mères pour faire comme elle, j’avais si peur de faire une erreur. Malgré les antidépresseurs et les consultations chez le psy, je ne me sentais pas bien du tout.
Mon erreur la plus grande à cette époque de ma vie fut de ne pas montrer ma peur, mes angoisses à quiconque. Je gardais tout ça pour moi. Personne ne savait ce que je vivais chaque minute de ma vie, ces peurs de faire faux, d’être idiote, peur de ne pas dire ce qu’il faut au bon moment, de ne pas être une bonne mère, une bonne épouse… je me sentais si angoissée que j’avais une constante impression d’être dans cette eau froide et noire et que cette main me tirer chaque fois un peu plus au fond !
Les jours et les mois passés, mes enfants grandissaient et mes angoisses aussi ! Je me pourrissais la vie, mais aussi celle de mon mari qui ne comprenait pas pourquoi j’étais si distante, si froide avec lui. Je n’arrivais pas à parler de ces peurs. Je me trouvais si stupide de ne pas être une mère parfaite, une épouse parfaite…
Mais qu’est-ce qu’une mère parfaite ? Je n’ai pas eu de modèle puisque ma mère préférait sa vie privée plutôt que la mienne. Il y avait bien ma sœur avec tous ces soucis avec son ex, ses soucis de mère célibataire ou mon frère qui avait une vie parfaite et sans soucis. Alors, où était le juste milieu dans tout ça ?
Mes parents ont divorcé quand j’étais encore bien jeune, six ans, je crois. Pour me rappeler de cette époque, il me faut regarder les photos de mon enfance et, là, oui, quelques souvenirs me reviennent.
Je me souviens du banc où je m’asseyais pour manger, il y avait un angle où je jetais les restes de mon assiette quand je n’avais plus faim ! Je me rappelle avoir découvert que ce papa Noël qui était venu était mon frère. Je souviens aussi avoir eu un chat blanc aux longs poils soyeux. Mon école avec plein de belles peintures colorées aux fenêtres.
Dans ces souvenirs plutôt flous, il y avait aussi les cris et disputes de mes parents, j’étais bien trop petite pour comprendre, mais je savais que quelque chose n’allait pas. Mon frère Michel me disait que, si maman se fâchait fort, je devais me cacher sous le lit jusqu’à ce que l’orage passe !