Blessures profondes - Andréas Phelizon - E-Book

Blessures profondes E-Book

Andréas Phelizon

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Beschreibung

À trente ans, Julien a tout pour être heureux : une famille magnifique et un petit ami en qui il voue une confiance sans faille. Puis, du jour au lendemain, sans crier gare, cette bulle de bonheur éclate. Il connaît la trahison et ses réalités deviennent de plus en plus insupportables, le plongeant dans une profonde dépression. Désormais abonné fidèle à la solitude et à la morosité, même le ciel semble l’avoir abandonné. Enfin, peut-être qu’au moins son ange gardien voudra bien encore de lui…


À PROPOS DE L'AUTEUR


Évoluant dans plusieurs domaines professionnels, Andréas Phelizon est un passionné de la vie. Pour lui, le besoin d’aider son prochain est primordial, ce qui explique ses nombreux engagements dans le milieu associatif. Aujourd’hui, épanoui et heureux, il est prêt à vivre de nouvelles aventures et à les partager grâce à son écriture. Blessures profondes - Dans l’intimité de Julien, son premier roman, est le résultat émouvant de ce que la vie lui a apporté comme déceptions et leçons.

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Seitenzahl: 188

Veröffentlichungsjahr: 2022

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Andréas Phelizon

Blessures profondes

Dans l’intimité de Julien

Roman

© Lys Bleu Éditions – Andréas Phelizon

ISBN :979-10-377-6696-0

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Pour ma famille, mes amis…

J’aurais aimé que beaucoup de choses se passent d’une manière différente, mais on ne peut pas tout choisir dans la vie, le seul choix c’est d’aller de l’avant et de ne jamais abandonner !

P. Tuccillo

Remerciements

Avec la collaboration de Laëtitia Marquet

Relecture/Correction

Dominique Determ

Laëtitia Marquet

Marie-Pierre Paget

Virginie Mathieu

Chapitre

Anastasia Dupre

Illustrations

Charlène Henry/Marine Henry/Dylan Henry

Photographe

Delphine Grim Photographie

Soutien

Claudy Blanche Drouin

Christopher Etienne

Préface

Ce livre est un message. J’ai souhaité laisser une trace sur papier de mes engagements, de mon histoire car je sais que la mémoire est quelque chose de provisoire.

Écrire était pour moi un défi !

Passionné dans tout ce que j’entreprends, je suis heureux d’avoir pu aller au bout de mes rêves.

J’ai un parcours atypique mais je suis très fier de tout ce que j’ai entrepris jusqu’à ce jour.

Ce livre est en grande partie autobiographique : vous livrer mon parcours me tenait à cœur.

Mais « Blessures profondes » n’est pas seulement un titre, c’est aussi tout ce que j’ai pu ressentir durant une période de ma vie.

J’ai tout simplement mis des mots sur des maux, je voulais faire partager ma chute et ma renaissance, je voulais prouver qu’avec de l’espoir et de la volonté tout était possible. La vie peut nous réserver de belles surprises même lorsque tout semble perdu !

En écrivant ces mots, je pensais surtout à mes amis et à ma famille : ils étaient la force de mon inspiration et c’est grâce à eux que je suis arrivé au bout de ce roman.

J’ai fait beaucoup de rencontres dans ma vie et certaines personnes resteront à jamais gravées dans mon cœur. J’ai une pensée toute particulière pour Dominique DETERM, une amie qui m’a accompagné sur une période de ma vie. Je ne la remercierai jamais assez de sa confiance. Mon amie et tatoueuse Audrey a gravé mon histoire sur une bonne partie de mon corps. Tous ses dessins résument un peu « l’intimité de Julien ».

Je tenais à exprimer ma reconnaissance envers les amis qui m’ont encouragé et soutenu lors de la réalisation de cet ouvrage (Laëtitia, Marie-Pierre, Virginie, Anastasia, Charlène, Dominique, Marine, Delphine, Claudy, Dylan).

Il ne faut jamais rien oublier et marcher la tête haute.

Je vous souhaite une bonne lecture.

Amicales pensées,

Andréas Phelizon

Chapitre 1

D’où je viens ?

De mes pas d’enfant, je suis devenu un homme grand.

Je suis né à Châlons-sur-Marne, le mardi 09 juillet 1985, à 14 h 10 précisément. Je m’appelle Julien, j’ai eu la chance d’ouvrir les yeux dans un magnifique château, transformé en maternité à l’époque. Je ne suis pas un petit prince, mais dans les yeux de mes parents, c’est tout comme. Je suis alors devenu un jeune Châlonnais.

Je viens d’une famille aimante. Troisième et benjamin de la famille, j’ai grandi aux côtés d’un frère et d’une sœur. Nous avons été élevés et éduqués par nos parents Fabrice et Anne. Nous habitions dans une magnifique maison dans un quartier résidentiel calme.

Mes parents étaient tous les deux dans la fonction publique. Ils étaient fonctionnaires de police dans cette ville préfecture et étaient également engagés dans la vie associative du bassin châlonnais.

J’ai eu la chance de connaître mes quatre grands-parents. Ils me gardaient souvent, particulièrement les mercredis et certains week-ends. Ils m’ont beaucoup appris. J’adorais passer des moments avec eux. Mon grand-père et ma grand-mère paternels louaient une parcelle de terrain et c’est grâce à eux que j’ai découvert le jardinage, devenu une véritable passion au fil des ans.

Nous passions des week-ends entiers à jardiner ensemble, c’était une vraie joie de récolter le fruit de notre labeur. Ma passion du jardinage vient de là, et c’est tellement appréciable de manger notre récolte ! Ils avaient travaillé dur jusqu’à leur retraite ; mon grand-père était menuisier et ma grand-mère agent d’entretien. Ils étaient très heureux de retrouver leurs petits enfants dès que cela était possible. Nous avions beaucoup de moments de complicité, de fous rires, de partages. Je me souviens avec nostalgie du temps où mon grand-père nous faisait des gaufres au moment du goûter. Je n’ai jamais retrouvé leur goût unique.

J’ai très peu connu mon grand-père maternel. Il a passé une partie de sa carrière en tant que CRS à Troyes, il était fier de nous dire que ma mère était née à la caserne. Il nous racontait beaucoup d’anecdotes sur son travail. À son arrivée à Châlons-sur-Marne, il a créé l’association des policiers châlonnais, qui a été reprise par la suite par mon père et ma mère. Il a donné sa vie pour les autres, une histoire de famille… Il a été touché par la maladie et ce maudit crabe a fini par l’emporter.

Ma grand-mère maternelle était couturière puis mère au foyer, comme beaucoup de femmes à cette époque pour élever ses trois enfants. Ce que je retiendrai au plus profond de moi de mes grands-parents, c’est leur bienveillance, leur gentillesse, leur rigueur. Malheureusement, ma grand-mère n’a pas supporté la solitude lorsque son mari est parti et elle l’a rejoint assez vite.

Mon père était fils unique, ma mère avait deux frères Roger et Fabien. Mes oncles sont restés célibataires et à mon grand désarroi, je n’ai jamais eu de cousins. Notre famille n’était pas très grande, mais pour nous, elle était sacrée. Nous étions tous très liés, et passions toutes les fêtes ensemble.

Mon oncle Roger était garagiste dans un grand groupe français tandis que Fabien était comptable dans un magasin de bricolage. Ils avaient une passion pour les fouilles archéologiques et pour les musées parisiens.

Dès que l’occasion se présentait, mes parents nous emmenaient faire une balade aux Jards. À Châlons-sur-Marne, devenu par la suite Châlons-en-Champagne, nous avons la chance d’avoir trois Jards, deux de style Napoléon III et un jardin à la française. Cette commune est entourée par deux canaux qui apportent un cadre apaisant et propice à l’évasion. Rien de mieux, quand on est jeune, que de s’évader au grand air. C’est une très belle ville. Avec le temps, j’allais comprendre que cette ville m’accompagnerait tout au long de ma vie. Elle m’a beaucoup apporté et je pense que je lui ai bien rendu.

Mes parents étant très pris par leur travail, j’allais souvent chez ma voisine qui était ma nourrice. Le fait d’avoir ma nourrice à côté de chez moi était très pratique et me permettait d’avoir des points de repère. J’ai toujours été un enfant solitaire, timide, j’avais beaucoup de mal à aller vers les autres. J’accompagnais souvent son mari jusqu’à son jardin et j’étais fier de lui montrer ce que je savais faire grâce à mes grands-parents. La coïncidence voulait que son terrain soit voisin du verger de mes parents. En effet, mes parents ont voulu investir dans un terrain de 40 ares avec énormément d’arbres fruitiers. Nous allions souvent passer du temps là-bas pour notre bien-être et afin d’être en contact avec la nature.

Durant toute ma jeunesse, la période que je préférais, c’était le mois de décembre. La féerie de Noël m’a toujours fait rêver. Dans notre famille, les fêtes de fin d’année sont vraiment une tradition. Toute ma famille se rassemblait lors des trois repas. Je n’ai jamais eu à me plaindre, j’ai toujours été gâté. Chaque année, une vingtaine de cadeaux m’attendaient et j’avais toujours ma grosse chaussette suspendue près du sapin. Elle contenait des chocolats ainsi que des clémentines. Certaines années, nous assistions à la messe de minuit. C’était à chaque fois un moment solennel. J’aimais beaucoup cette veillée de Noël accompagnée de chants, musiques et orgues. Dans notre famille, nous sommes croyants mais peu pratiquants, j’ai été baptisé et j’ai eu la chance de faire ma communion. Afin de la célébrer en famille et entre amis, mes parents avaient loué une salle appartenant à l’un de leurs collègues dans un village. Je me souviendrai toujours de cette salle, avec son centre équestre accolé. On s’y sentait bien.

Durant trois ans, j’ai été enfant de chœur, dans l’église de mon quartier. C’était un plaisir de participer aux processions, je trouvais intéressant d’aider le prêtre lors des célébrations.

Avec mes parents, nous sortions dès que l’occasion se présentait… Il y avait souvent des manifestations, des spectacles, et j’étais avide de découvrir de nouvelles choses. Nous avons la chance que notre ville soit la capitale du cirque et, dès mon plus jeune âge, j’ai été attiré par les « Furies », c’est un festival de théâtre et de cirque déambulant dans les rues. En été, certains soirs, nous assistions aux concerts proposés par la municipalité. J’étais admiratif, j’avais des étoiles plein les yeux. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à découvrir le monde de la scène.

Aussi, je n’aurai manqué pour rien au monde la foire agricole et commerciale qui a lieu tous les ans à Châlons-en-Champagne, l’une des plus grandes foires de France créée en 1947. Avec mes parents, c’était un rituel et nous flânions dans les allées. Je prenais plaisir à monter dans les tracteurs ou dans les chars militaires, à caresser les animaux de la ferme, à déguster des churros ou des barbes à papa. Il y avait également des spectacles et, pour moi, c’était un pur bonheur de partager tout ça en famille. Je ne les remercierai jamais assez de m’avoir fait découvrir toutes ces choses.

Grâce à mes parents, j’ai fréquenté très jeune le milieu de la Police nationale. Ma mère était secrétaire et mon père gardien de la paix. L’uniforme m’attirait beaucoup, peut-être parce que j’avais l’habitude d’en voir à la maison. Quelle fierté lorsque ma mère m’emmenait avec elle au commissariat ! J’étais en territoire conquis, je connaissais la majorité des collègues de mes parents car ceux-ci venaient souvent à la maison. J’ai toujours eu un immense respect pour les forces de l’ordre. Ils sont mobilisés sur tous les fronts et risquent quotidiennement leur vie pour les autres.

Quand mon père était de permanence, je passais des heures à faire des dessins dans son bureau ou à jouer dans le local de l’amicale des policiers. Parfois, il montait la garde devant la préfecture ou le tribunal, j’en profitais alors pour aller le voir.

Le seul point négatif, c’était de voir partir mon père le soir après le repas afin qu’il puisse prendre son service. Il a travaillé de nuit quelques années, j’aurais préféré qu’il soit à mes côtés pour m’endormir.

C’était un plaisir pour moi de circuler librement dans le commissariat, je le connaissais par cœur. J’aimais découvrir les coulisses d’un poste de police (le chef de poste, les pistes de tirs, le garage avec tous les véhicules…) Ce que j’aimais le plus, comme la plupart des enfants, c’était les petites balades dans les véhicules de police avec les gyrophares. J’étais heureux, j’avais l’impression d’être fort, d’être un héros. Mon père me parlait passionnément de ses interventions sans rentrer dans les détails, il était tenu par le secret professionnel, tandis que ma mère était toujours fière de nous raconter la fois où elle avait joué le rôle de la victime dans une reconstitution de scène de crime. Elle avait des photos de cette journée macabre en souvenir.

Mes parents organisaient, avec l’amicale des policiers châlonnais, des soirées dansantes, des lotos ainsi que des arbres de Noël. Dès mon plus jeune âge, ils m’emmenaient avec eux dans les manifestations. J’ai connu depuis très jeune l’organisation et la préparation d’évènements, j’appréciais beaucoup ces moments-là et j’avais toujours hâte d’y être. Afin de nous responsabiliser, nos parents nous donnaient des missions telles que la tenue du vestiaire et la vente des billets de tombola. Nous étions contents de nous investir. À la fin de la soirée, ils nous donnaient une petite récompense afin de nous remercier.

Ils passaient beaucoup de leur temps libre à organiser et à s’investir dans des évènements. Ils continuaient à faire vivre l’association, créée par mon grand-père maternel. L’argent récolté servait à l’organisation des arbres de Noël. C’était un rendez-vous attendu, pour le plaisir des petits comme des grands. Chaque année, c’était un gros budget, entre la réservation de la salle, le cachet de l’artiste et les cadeaux des enfants, mais leur plus belle récompense était de voir briller les yeux des enfants.

À chaque manifestation, je prenais beaucoup de plaisir à accompagner mes parents. Lors des cérémonies de vœux, je me souviens que je faisais mes devoirs dans les vestiaires des policiers ou dans la salle de musculation avant de servir les plateaux de petits fours. C’était une petite fierté de connaître tous les policiers de la ville.

Grâce à mes parents et à leurs engagements, j’ai appris, très jeune, les valeurs et les règles de la vie que sont le respect, la tolérance, la justice ainsi que l’équité. Bien plus que des mots pour moi, ce sont ces bases d’éducation qui ont permis mon évolution.

Lorsque j’ai eu cinq ans, mes parents m’ont fait découvrir un sport collectif : le basket-ball. Ils étaient passionnés par ce sport depuis de longues années.

Tous les samedis soir, nous allions supporter en famille, l’équipe locale qui jouait dans l’élite du basket français. C’était notre sortie familiale. J’ai tout de suite accroché avec ce sport. Ils m’ont donc inscrit l’année suivante au club amateur. J’ai commencé en Baby jusqu’à mes 16 ans.

C’était important pour eux de m’enseigner les valeurs du sport telles que la discipline, le respect, la persévérance, l’égalité ainsi que le travail d’équipe. Tous ces enseignements m’ont fait grandir.

Si je suis devenu l’homme que je suis aujourd’hui, c’est grâce à cette éducation.

Mon père et ma mère ont toujours été présents aux entraînements et aux matchs. Ils étaient les premiers à se porter volontaires pour emmener les joueurs lors des matchs et des tournois, à nettoyer les tenues… Ils m’ont toujours soutenu et encouragé. À cet âge-là, j’étais à fond, je détestais perdre. Mes parents me disaient souvent :

« Le plus important, ce n’est pas de gagner, mais de participer. ».

Cette phrase me reste gravée dans la tête, je sais qu’elle m’a beaucoup servi et qu’elle me servira tout le long de ma vie.

Par la suite, malheureusement, je me suis retrouvé dans l’obligation d’arrêter de jouer suite à de nombreux problèmes de santé. Je n’arrêtais pas d’être transporté à l’hôpital pour des entorses ou des fractures. En réalité, je pense que je n’étais pas fait pour le sport.

À côté de cela, j’étais scolarisé dans l’école de mon quartier, elle se situait juste derrière chez moi, au bout d’un parc. J’y passais de bons moments, j’ai toujours eu des maîtres et maîtresses sympathiques, je resterai toujours nostalgique de cette période. Malgré cela, je n’ai jamais été attiré par l’école. Je détestais faire les devoirs et j’avais des difficultés scolaires.

Dans ma tête, dès l’école primaire, je voulais devenir un artiste, monter sur scène, avoir un public. Même si je n’avais pas de talent particulier, j’ai toujours été passionné par le showbiz, je ne sais pas pourquoi ! Peut-être parce que ma mère avait de la famille artiste, un cousin qui était trompettiste et accompagnait les plus grands ainsi que sa cousine qui était une professeure de musique réputée. Ma mère montrait à ses amis avec fierté les CD que son cousin sortait régulièrement.

Mes parents m’ont toujours encouragé dans ce sens. Ils me laissaient regarder les émissions de télévision avec des artistes le soir, j’aimais particulièrement l’école des fans. Ils m’emmenaient dès qu’il y avait un concert dans les environs. D’ailleurs, je me souviens que mes parents m’ont inscrit en 1991, j’avais 6 ans, à un concours de beauté dans le département de la Charente-Maritime. C’était la première fois que je montais sur scène et que j’avais un public devant moi.

J’étais content de participer au concours mais j’avais une seule demande :

— OK, maman, mais si je gagne le concours, vous devrez m’emmener au restaurant ce soir !

Ma mère m’a répondu en souriant avec l’accord de mon père :

— Oui, si tu le souhaites, mais alors il faut gagner le concours.

Ils avaient tellement confiance en moi qu’ils ne se sont pas trompés. Le jury m’a sélectionné et j’ai remporté le premier prix du concours Damoiseaux à Ronce-les-Bains. J’étais très heureux. C’était une fierté pour moi de recevoir une médaille et de me faire applaudir. Ils avaient craqué sur mes yeux bleus et mes cheveux blonds.

Cela a renforcé mes ambitions, je voulais faire un métier en lien avec la scène et le public. Quand je regardais les émissions à la télévision, je me voyais déjà sur scène. Malheureusement, je n’avais pas de talent particulier, je ne savais pas danser et encore moins chanter.

J’ai toujours vécu une enfance heureuse, j’ai toujours eu la chance de partir en vacances chaque été dans le sud (Argelès-sur-Mer, cap d’Agde, Cannes…) dans des campings animés. Dès que je pouvais participer à un spectacle dans le camping, j’étais toujours le premier à m’inscrire. Une année, dans un camping, j’avais joué le rôle principal dans une comédie musicale pour fêter les trente ans du camping. Je devais apprendre à danser, jouer et chanter. C’était une très bonne expérience.

Nous privilégiions les campings. Chaque année, nous voyagions en caravane afin de nous évader et d’être proches de la nature. Le plus important était de sortir de notre zone de confort. Mes parents avaient fait l’acquisition d’un gros break gris pour charrier la caravane et avoir plus de place pour nos sorties. Ils sortaient le véhicule seulement pour nos balades et nos vacances.

Mes parents m’ont fait découvrir la ville de Cannes, j’en suis tombé amoureux, j’avais les yeux brillants, plein de rêves. Ce que j’aime là-bas, ce sont les grandes plages de sable, les palmiers, le chant des cigales, les magasins de luxe, la croisette et ses palaces et bien entendu me balader dans les ports, et je rêvais de vivre sur les yachts. C’était le début d’une belle histoire d’amour entre cette ville et moi. Faut-il y voir un lien avec mon attirance pour la scène et les paillettes ?

Dès notre retour à la maison, après chaque fin de vacances, je devais redescendre, non pas de mon yacht mais de mon nuage et garder mon rêve dans un coin de ma tête.

La fin des vacances arrivant, je devais reprendre l’école malgré mes difficultés. J’y allais tous les matins en reculant, j’ai eu une scolarité un peu difficile, j’ai même été suivi par un orthophoniste. Durant ma scolarité, j’ai eu des problèmes d’audition et j’ai dû me faire opérer. Malheureusement, j’ai redoublé ma classe de CM2, j’avais accumulé trop de retard.

L’année suivante, je faisais ma rentrée dans la cour des grands. Me voilà en sixième à Châlons-en-Champagne, dans le collège de mon quartier. Mon frère et ma sœur étaient scolarisés là-bas également. C’était un collège public. Dès le premier jour, j’ai eu peur car c’était nouveau pour moi d’avoir plusieurs matières et plusieurs professeurs. L’établissement était plus grand que mon ancienne école, mais honnêtement, je m’y suis adapté rapidement. Je passais des moments mémorables, j’ai toujours été étiqueté : « le clown de la classe », j’appréciais particulièrement de faire rire mes camarades, ce qui m’a valu des punitions pour mon comportement. C’était une façon pour moi d’exister et de me faire remarquer.

Vers la fin de l’année scolaire, suite à un coup de froid lors d’une sortie, je suis tombé malade, mes poumons ont été touchés, j’ai dû être hospitalisé d’urgence quelques semaines. C’était compliqué de passer des nuits seul, dans la chambre sans mes parents. Ils me répétaient sans cesse :

« Ne t’inquiète pas, tu es entre de bonnes mains ».

Ils me rendaient visite tous les jours, à tour de rôle, selon leurs disponibilités. Ils passaient tout le temps qu’ils pouvaient avec moi et essayaient de me remonter le moral. Les vacances à Cannes approchant, j’ai forcé mes parents à me faire sortir. C’était impensable pour moi de ne pas partir, les moments passés à Cannes me ressourçaient pour des mois.

Je savais que je ne devais pas être exigeant car je connaissais la chance que j’avais de partir tous les ans par rapport à certaines familles.

Le médecin a accepté que mes parents signent une décharge à une seule condition : que je me fasse soigner par une infirmière et que j’ai un suivi médical sur place.

J’ai tout de suite accepté la proposition du médecin. Quitte à se faire soigner, autant que ce soit au soleil !

Ma maman m’avait fait un cadeau à l’hôpital afin de me faire plaisir. Elle m’a promis que je pourrai avoir mon premier chien, mais je devais attendre la fin de mon séjour.

Je savais que les chiens pouvaient nous procurer un bien-être émotionnel, grâce à l’amour inconditionnel qu’ils nous portent. J’en ai toujours rêvé, leur compagnie est toujours gratifiante.

C’était déjà la fin des vacances… La rentrée scolaire arrivait à grands pas.

Mais comme tous les ans depuis ma naissance, je passais mes journées à la Foire exposition durant les onze jours. J’aimais tellement aller à la rencontre des personnes, faire le tour des stands. Je connaissais le plan du site par cœur. Ce que j’aimais le plus, c’était les spectacles qui avaient lieu tous les jours. J’ai pu voir de nombreux d’artistes comme Johnny Halliday, Michel Polnareff, Patrick Bruel… Que des bons souvenirs et beaucoup d’émotion. J’en profitais, j’avais des places gratuites grâce aux engagements associatifs de mes parents. Il y avait quand même des avantages.

Chose promise, chose due, ma maman m’a offert mon premier petit chien, il s’appelait Max. Nous l’avons acheté dans un élevage canin, mais hélas, c’était un chien isolé, rejeté par sa mère. Nous l’avons sauvé de cette violence. Il pesait 1 kg, c’était un mélange de YORKSHIRE TERRIER et de SHIH TZU de couleur noire. Max était tellement adorable et sociable.

Après ces deux mois de repos, de rêve, je devais reprendre la route du collège. Je redoutais tellement ce moment. C’était très compliqué psychologiquement pour moi, je venais de redoubler ma sixième. Je haïssais les cours. Je dépassais très rarement les 7 sur 20 lors de mes contrôles. J’aimais de moins en moins l’école. Cela devenait un calvaire pour moi.