Burn-out E-Book

Bruno Bartolini

• Herausgeber: Le Lys Bleu Éditions
• Kategorie: Religion und Spiritualität
• Sprache: Französisch

Seitenzahl: 47

Veröffentlichungsjahr: 2023

Beschreibung

Bruno Bartolini partage dans cet ouvrage son expérience du burn-out. Au fil des pages, il fait part des émotions, des inquiétudes qui se sont emparées de lui et qui pouvaient même aller jusqu’à la terreur. Burn-out – Une virée dans les faubourgs de l’enfer est également une mise en garde contre certains « médicaments miracles » que prodiguent, un peu trop facilement selon l’auteur, les thérapeutes. Si leur prescription part sans doute d’une bonne intention, les effets de ces produits peuvent s’avérer dévastateurs sur des sujets pour le moins sensibles. Il attire enfin l’attention sur certains commentaires présents sur internet et dont la véracité est quelquefois douteuse. Dans cette période difficile, l’assistance des proches est essentielle. Bruno, grand amateur de BD et des œuvres de Stephen King qu’il évoque d’ailleurs dans ce récit, a pour sa part pu compter sur le soutien de sa famille, et surtout de son épouse, pendant son processus de guérison.

Leseprobe

Bruno Bartolini

Burn-out

Une virée dans les faubourgs

de l’enfer

© Lys Bleu Éditions – Bruno Bartolini

ISBN : 979-10-377-8754-5

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Prologue

Putain ! Mais qu’est-ce qui m’arrive ce matin ? Rien que le fait de me réveiller me panique, comme si j’allais passer un examen dont le reste de ma vie dépendrait.

Moi qui suis plutôt d’un naturel insouciant, du moins est-ce que je laisse paraître en temps normal, v’là-t-y pas que je me retrouve en panique totale, comme un jeune enfant qui vient de perdre de vue les jambes de sa maman à qui il vient juste de lâcher la main trente secondes plus tôt, au beau milieu d’une forêt d’autres jambes toutes plus hautes les unes que les autres, sur un quai de gare de premier août, bondé de passagers prêts à se piétiner s’il le faut pour être les premiers à monter dans le wagon où leurs places sont retenues.

Ma femme. Où peut bien être ma femme ? Sans elle, je sens la panique me gagner. Il faut à tout prix que je la voie, que je puisse lui parler. Sa seule présence à mes côtés devrait suffire à me rassurer un peu. De toute façon, elle ne doit pas être bien loin, elle a dû tout simplement se lever avant moi. Elle est sûrement en train de nourrir les chats dans la véranda.

Je ne me sens pas du tout capable d’aller au boulot ce matin. Outre le fait que je sois en proie à une inexplicable envie de pleurer que je ne parviens pas à extérioriser, moi qui d’habitude ne suis pas plus impressionnable que ça (Rambo ? Pfft, une mauviette !), me voilà apeuré à la simple pensée de m’extraire de mon lit. Et, chose encore plus bizarre, moi qui n’avais jusque-là jamais envisagé de me suicider, voilà maintenant que cette idée saugrenue se met à investiguer mon esprit.

Bon, je n’irai pas jusqu’à dire que je suis pleinement satisfait de mon existence ; tout n’a pas toujours été rose pour moi, mais bon... j’ai la chance d’avoir la même épouse depuis bientôt quarante ans. Nous avons eu ensemble de beaux enfants qui eux même nous ont donné de beaux petits enfants et, cerise sur le gâteau, nous nous aimons toujours comme aux premiers jours. De toute façon, qui est pleinement satisfait de sa vie ? On se dit « ah, si seulement je pouvais avoir plus de fric... » Eh oui, le fric, c’est ça la solution ! Avec beaucoup de fric, on peut avoir tout ce qu’on veut et être satisfait de notre vie. Tu parles, Charles ! Alors pourquoi ceux qui n’en manquent pas, que ce soient les écrivains à succès, des acteurs, des chanteurs, des sportifs de haut niveau (qui a dit les footeux ?) ou même dans le milieu de la haute bourgeoisie ou de l’aristocratie, ont-ils souvent des vies de merde et sombrent-ils dans l’alcool, la drogue ou font-ils tout simplement de graves dépressions, alors qu’on les croirait volontiers comblés par leur vie ?

Vraiment, je ne comprends rien à ce qui m’arrive... À moins que...

Chapitre 1

Une sensation désagréable

Une personne qui n’a jamais vécu un burn-out ne peut certainement pas s’imaginer cette étrange sensation de ne plus contrôler son esprit et même de ne plus se sentir maître de son corps.

Déjà, toi qui n’as pas pour habitude d’avoir l’esprit encombré par des pensées négatives, v’là-t-y pas que tu t’en retrouves submergé. Et rien à faire.

Même les choses qui, habituellement, te donneraient le sourire te donneraient plutôt maintenant envie de pleurer ; mais malheureusement, même si tu en as envie, tu te retrouves incapable d’extraire la moindre larme de tes yeux.

Alors, évidemment, inévitablement, te viennent des pensées morbides. « J’ai peut-être un cancer, et en plus je suis sûrement en phase terminale. Ça s’est généralisé. Des milliers de métastases ont sournoisement envahi peu à peu mon corps, et voilà, maintenant il n’y a plus rien à faire. »

Alors, malgré tout, bien que ton cerveau veuille te faire dire le contraire, tu essaies tant bien que mal de te rassurer en te disant que, après tout tu ne vois pas pourquoi le cancer viendrait te toucher toi, alors que tu as toujours eu une vie relativement saine.

Oh, bien sûr, il t’arrive bien de temps en temps de prendre un apéro alcoolisé et de boire un verre de vin pour accompagner ton morceau de fromage lors d’un repas entre amis ou familial ; rien de bien méchant, quoi.