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"Carnet de vers – Poèmes ordinaires" vous raconte le parcours poétique d’une tranche d’existence. Invitations à contempler les mots et lire les paysages, ses poèmes sont parfois doux, râpeux, douloureux ou victorieux, mais toujours sensibles et imagés. Ce recueil de poésie se présente comme un tout qui sublime, qui dépasse et qui réconcilie.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Après avoir publié "Brèves nouvelles d’Amérique" et "Californium pop-corn", respectivement en 2020 et 2023 chez Le Lys Bleu Éditions,
Buron Scapla revient avec "Carnet de vers – Poèmes ordinaires". Il y a soigneusement sélectionné et consigné plus d’une centaine de textes qu’il a écrits tout au long de sa vie.
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Seitenzahl: 48
Veröffentlichungsjahr: 2025
Buron Scapla
Carnet de vers
Poèmes ordinaires
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Buron Scapla
ISBN : 979-10-422-1932-1
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Lisse et citronnée au soleil rude
Elle entre dans mes nuits
Comme un rêve infini
Qui me transporte loin sur place
L’orée dans l’aube mon elfe s’élude
Faisant jour aux débris
Comme c’est absurde
Je ne vis plus que de ses traces
Exquise fleur éclose au confluent de deux fleuves
Sa graine dans un terreau vierge de tout danger
L’adorable a grandi tellement protégée
Qu’elle fut privée de lâcher prise à toute épreuve
La jeune pousse étouffée d’amour exigeant
Rêvant de trésors encore cachés sous la terre
Ne sut que se cloîtrer dans un vase indulgent
Écrin de sa personne qu’elle s’efforça de taire
Voici donc que la belle en âge de féconder
Charmée par un brin d’herbe d’un printemps son cadet
Accepta cette bague qui la mettait sous cloche
Ayant du mal à procréer il est bien vrai
Les protagonistes ont finalement engendré
L’unique semence qui aujourd’hui les raccroche
Poussée par le voyage en son cœur si distrait
Contre son mal qu’elle se cachait comme un secret
Tout se révéla aux heures nocturnes d’un dîner
Sous le poids léger d’un regard échangé
Prisonnière d’elle-même, elle s’offre alors un grand saut
Mais emportée profond tel du plomb sous les vagues
Et naufrage doux des jours qui divaguent
À la même place elle retomba de tout là-haut
Depuis les vents violents l’emportent et la bousculent
Comme une feuille morte ballottée de mistral
Qui se dépose en eaux calmes le temps d’un répit
Courts instants car ses tourments battant fortes pluies
Trop souvent subissant les assauts des courants
Elle voudrait tant savoir nager dans les torrents
Émancipée à l’heure de sa résurrection
Aux ciseaux de sa propre réincarnation
La mignonne de son chignon débarrassé
Enfin coupa court au visage de son passé
Plongée dans l’instant prête à cueillir chaque jour
Elle récupère ce qu’avait pris le temps qui court
En offrant son image parfois entièrement nue
Pour vivre tout ce qu’elle n’avait pas encore vécu
Croisant un élégant aux ongles incrustés d’or
Joaillier des espérances égarées de son cœur
Elle rêve alors d’un destin qui prend tout son sens
Éclaboussée d’attentions pénétrant son corps
Mais projetée vers un futur sans évidence
Elle craint d’être conquise d’un terrible bonheur
Aux prémices pressenties d’un été redoutable
Les amants circonspects pourtant jadis affables
Séparés de silence et c’est bien là le pire
Se sont laissés partir sans jamais rien se dire
Bercée de tristes illusions qui la consignent
Attentive et tremblante au moindre de ses signes
La fébrile se retient d’affronter le tragique
Préférant s’enrober de blessures narcissiques
Depuis sans être rassurée souvent elle pleure
Car il lui semble n’avoir jamais autant aimé
Que depuis qu’elle le sent lentement s’éloigner
Alors aux obscurs doutes de ses premières peurs
Ignorant si l’objet est un leurre elle se dit
Suis-je plus amoureuse de l’amour que de lui ?
Inquiète et solitaire à l’approche de l’hiver
Hésitante à revivre mais craignant ne plus plaire
Elle qui se réconforte en aimant se montrer
Dans l’irréel dévoile sa vie en portraits
Elle s’offre alors à quelques amants de passage
Pensant que rencontrer lui ferait oublier
Jusqu’à croiser dans ses errances pas toujours sages
Un poète rouillé qui marche à cloche-pied
Ce grand naïf en fit sa petite animale
La muse de son cœur qu’il traduit en poème
Comme un ultime souhait à lui écrire je t’aime
La belle enorgueillie ne sachant que répondre
Prise à l’étau et ne sentant rien de crucial
Devrait-elle donc s’en retourner vers ses décombres ?
Je vivais comme un soleil caché par la lune
Chaque jour trop long, fruit d’éclipses et d’amertume
Je ressentais bien que mon cœur jadis ouvert
Devenait aussi dur et gris que de la pierre
Tout athée que je suis, je rêvais de prières
Et d’étonnants miracles révélant ma lumière
Mais les cieux sourds à mes nécessités en lutte
Agitaient mon cerveau de multiples tumultes
Si proche du précipice d’une existence terne
J’ai vu en elle toutes les fanfares de mes espoirs
Loin de moi germer de ses possibles graines
Et dire que juste vivre une ondée en province
Eût suffi, en ce vendredi treize deux mille quinze
À voir dans ses yeux l’éclaircie d’une belle histoire
Un atroce matin
Partir sans un mot
Le vide dans ses mains
Le cœur plein de maux
Tout recommencer
Au milieu des arbres
Sceller le passé
Sous une dalle de marbre
Quelle drôle de tempête
À vaincre chaque nuit
Le gel de son nid
À coup de hachette
Chercher la réponse
Du que fais-je là ?
Cachée sous les ronces
Enfin la voilà…
Fleur éclose au lever du jour
Ses draps tout juste trempés d’amour
En caressant ses cheveux courts
Je ne lui dis qu’un mot, toujours ?
Conçue cachée au creux du ventre de sa mère
La belle s’est construite en l’absence d’un père