Choisis-moi - Alicia Leveugle - E-Book

Choisis-moi E-Book

Alicia Leveugle

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Beschreibung

Stella Lawrence déménage en Australie pour fuir la rupture avec son premier amour Loucas et refaire sa vie. Elle se découvre une attirance envers les femmes lors de sa rencontre avec la patronne du Palace Holders, Anna, tandis que le passé de chacune est prêt à ressurgir pour empêcher leur relation. Les deux jeunes femmes vont tout faire pour être ensemble, leur attirance est évidente. Mais jusqu'à quel prix ? Et si le premier amour n’était finalement pas le plus fort de tous ?

À PROPOS DE L'AUTEURE

Vivant dans le Sud de la France, Alicia Leveugle s’est mise très tôt à l’écriture. À l'âge de quatorze ans, elle écrivait des histoires qu’elle ne menait jamais à leur terme. Alicia vit à travers ses personnages. Chaque mot qu’ils disent, chaque émotion qu’ils ressentent et quelques passages sont des morceaux de sa vie qu’elle ne peut exprimer à cœur ouvert, alors, elle les fait ressortir au fil des pages.

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Alicia Leveugle

Choisis-moi

Roman

© Lys Bleu Éditions – Alicia Leveugle

ISBN : 979-10-377-1714-6

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122- 5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122- 4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335- 2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Après un premier amour, on meurt avec celui-ci.

Après notre résurrection, on découvre la vie

dans toute sa grandeur et toute sa splendeur.

Avec le dernier.

Alicia L.

Chapitre I

Sydney, bonjour

Stella

Dans la vie, on ne tombe amoureux que deux ou trois fois, voire plus pour certaines personnes. Malgré tout, on ne peut pas s’empêcher de penser à ceux ou celles qui ont marqué notre vie. J’aimerais être différente, j’aimerais oublier chaque détail, chaque souvenir, douloureux ou heureux, et en créer de nouveau.

Mais avec la même personne.

La guérison d’un cœur peut prendre jusqu’à un an, espérons que je n’aille pas jusque-là.

Changer d’air, changer de vie. Retourner sur de bonnes bases, c’est tout ce qu’il me faut.

J’arrête le moteur de ma voiture, tentant de reprendre mes esprits et chasse cette ordure de ma tête avant de sortir.

Le vent me fouette le visage, et le soleil m’éblouit.

Sydney est magnifique. J’ai bien fait de quitter Manhattan, cette ville est liée à tous les désastres dans ma vie, même si j’ai dû laisser ma mère là-bas toute seule. Heureusement, elle ne m’en veut pas pour ça, et John, son petit ami, est là pour elle. Elle sait que c’est pour une opportunité de travail, enfin, ce n’est pas vraiment la principale raison, mais tout de même.

— Stella !

J’offre à mes poumons un grand bol d’air frais avant de me retourner vers mon interlocuteur.

Nathan Smiths.

Mon ami d’enfance. Nous étions à l’école primaire ensemble, et nous avons fait les deux premières années au collège, avant que sa famille déménage à Sydney, et qu’il m’abandonne, involontairement.

J’ai quand même réussi à reprendre contact avec lui il n’y a pas si longtemps que ça, je l’ai vite informé de mon déménagement, et grâce à lui, j’ai pu trouver un appartement très rapidement.

— Ce que tu m’as manqué, dis-je en l’étreignant. Tu as toujours la même tête d’intello, Monsieur l’ingénieur scientifique !

Pour lui, c’est un compliment. Il a toujours été un intello, certes, mais tout de même joli garçon, et avec son origine asiatique et sa peau bronzée aux nuances dorées, il n’est pas désagréable à regarder.

— Dis-moi comment tu vas, au lieu de me critiquer, Lawrence, rit-il en m’aidant à porter les quelques sacs que j’ai emportés avec moi.

Des sacs remplis d’habits, de matériels de dessins, et de tout ce qui me tenait à cœur, comme la photo encadrée de ma mère et moi, qui ornait jusqu’ici le guéridon de ma chambre.

— Je vais bien, pour la cinquième fois que tu me le demandes depuis ce matin.

Il éclate de rire, et on monte au premier étage, tout en déposant mes affaires sur le canapé – appartement déjà meublé, Dieu merci – il s’y affale en même temps.

— Faut que je retourne bosser, après, dit-il en faisant mine de mourir. Et j’ai rendez-vous avec Maria ce soir.

Maria est sa petite amie depuis la fin du lycée. Ce couple pourrait être l’image même du conte de fées.

— C’est le grand soir, alors ?

Ses joues rougissent, et il frotte ses mains moites sur son jean.

— Ouais, et putain, j’ai le trac, je te jure. Imagine qu’elle dise non ?

— Nathan, relax. Maria est folle de toi, le rassuré-je.

Il hoche la tête, et se lève en s’excusant encore de devoir me laisser.

— Je vais me débrouiller, et j’ai un rendez-vous moi aussi, dans… putain, dans moins d’une heure.

— Avec le P.D.G. de Holders, c’est ça ?

J’acquiesce. C’est moi qui stresse maintenant, alors que j’ai déjà le poste.

— J’aurais dû demander à Lola qu’elle demande à Evan s’il avait pas des infos sur lui, bon sang. Tu le connais, toi ? Il est comment ? l’interrogé-je.

Nathan hausse les épaules.

— Désolé, mais là, je peux pas t’aider. J’en ai pas vraiment entendu parler, sauf pour dire qu’il était très discret et qu’il pouvait paraître très froid, par moment. Et puis, ça tombe c’est une femme.

— Une femme grincheuse et âgée d’au moins cinquante ans. Non, ce sont toujours des hommes qui dirigent ce genre d’endroit. En plus, je ne connais même pas son nom !

Je soupire bruyamment en me laissant tomber sur une des chaises en bois, pour me redresser rapidement.

Il faut que je me prépare, que je sois présentable – ce qui n’est pas le cas actuellement –, et que je sois à l’heure.

— Bon, je vais y aller, dit soudain Nathan. Courage, d’accord ? Ça va bien se passer.

— Tu me le dis à moi, ou tu essaies de t’en persuader toi-même ?

Il sourit jusqu’aux oreilles.

— Les deux, mais je suis tout de même confiant.

— Bonne chance, lui dis-je en lui donnant l’accolade. Tu me raconteras ?

Il lève le pouce en l’air, et déguerpit dans un dernier sourire.

14 h 45, je me tiens bêtement devant le fameux palace avec « HOLDERS » écrit en grand sur la façade du mur au ton immaculé, juste au-dessus de la porte en verre. J’ai rendez-vous dans moins de dix minutes. Je ferais mieux de rentrer.

Qu’est-ce qu’il pourrait m’arriver en entrant, de toute manière ? Me faire renvoyer alors que je n’ai même pas encore commencé ? C’est grotesque.

Je pénètre à l’intérieur d’un pas décidé. Une décoration moderne, une personne ici et là, tout le monde s’active. Chacun a l’air de savoir ce qu’il doit faire, c’est positif. À l’accueil, je remarque qu’il n’y a personne. Qui réceptionne les gens en attendant mes débuts ?

— Stella Lawrence ? me demande un homme métis en s’approchant.

Je hoche la tête et serre la main qu’il me tend. Ses yeux noirs brillent d’un respect hors du commun. Il est fort, bien bâti. Il émane de lui une certaine autorité complètement charismatique.

— Je suis Evan. Le petit ami de Lola, elle a dû te parler de moi ? me demande-t-il et j’acquiesce. Tu commences que demain, non ?

Je secoue la tête.

— J’ai rendez-vous dans cinq minutes, même dans trois minutes en fait, rajouté-je. Avec…

— Vous devez être Mademoiselle Lawrence, dit soudain une voix féminine en descendant les escaliers.

Cette femme est d’une beauté à couper le souffle, ses longs cheveux noirs ondulent légèrement et retombent sur ses épaules. Ses longs cils papillonnent sur ses yeux verts. Elle fait ma taille, mais elle me domine par sa prestance.

— Oui, bonjour, bégayé-je. J’ai rendez-vous avec le P.D.G., vous savez où je peux le trouver ?

La jeune femme lance un sourire à Evan qui laisse échapper un rire, avant de reporter son attention sur moi.

— Je suis devant vous, Stella. Je suis la P.D.G. de cet hôtel.

Bordel.

Chapitre II

Rencontre

Anna

Mon réveil sonne et je l’envoie valser à l’autre bout de la chambre. Merde, mon portable. Je soupire. J’ai mal partout. Encore une nuit passée avec ce moulin à parole aux cheveux blonds. Sa langue aura au moins servi à faire quelque chose de plus intéressant.

Je m’extirpe des draps doucement. La blonde dont j’ai oublié le nom se retourne de mon côté sans se réveiller. J’enfile un soutien-gorge et ma chemise blanche et recherche ma jupe – trouvée, elle était sous le lit. Elle est pas trop froissée, ça ira pour aujourd’hui. Je vais rester assise toute la journée de toute façon, alors personne ne verra rien.

Trois rendez d’affaires pour des projets d’investissement et un avec ma nouvelle employée à l’accueil. Une journée banale chez Holders Entreprise. Je m’en sors plutôt bien.

Fille unique, j’ai été élevée que par mon père et ma belle-mère. Ma mère est morte pour me donner la vie. Je n’ai malheureusement aucun souvenir d’elle, à part une photo dans mon portefeuille, même si elle reste une inconnue qui me ressemble quand je la regarde. C’est mon père qui m’a tout appris sur comment diriger une entreprise, son entreprise. Je l’accompagnais tous les jours après les cours et il me formait de son propre chef. À 18 ans, il m’a laissé sa place.

Deux ans plus tard, il décède d’un cancer.

Je fais un tour dans la salle de bain pour me rafraîchir le visage, mes cheveux noirs ondulent, je leur donne un coup de brosse pour ne pas avoir la tête de quelqu’un qui a passé une nuit sauvage. Mes yeux verts ne sont pas trop cernés, je rajoute un peu de correcteur puis me lave les dents et ça suffira.

Garde la tête haute, Anna. Et tout ira bien, tu surmonteras toutes les épreuves de ta vie avec détermination.

Les paroles de mon père avant qu’il meure me hantent. Jusqu’à aujourd’hui, je les ai toujours écoutées, mais depuis la récente disparition de Kira… j’ai du mal à remonter psychologiquement la pente.

Je chasse toutes mes sombres pensées et sors de la chambre, mes talons aiguilles à la main pour éviter de réveiller mon lot de consolation.

Avant mon premier rendez-vous professionnel, j’en ai un avec ma meilleure amie dans un petit restaurant à quelques minutes de mon entreprise. On doit se rejoindre là-bas pour 10 : 15. J’accélère le pas et monte dans ma voiture.

Mon père avait un chauffeur, mais je préfère faire les choses par moi-même.

Je me gare pas loin du Tea & Breakfast. À travers la grande vitre, j’aperçois Lucy, un muffin et une tasse devant elle, les yeux fixés sur son téléphone.

— Salut, l’étudiante, dis-je en l’étreignant.

— Hey, comment tu vas ? Tu m’as l’air d’aller bien.

Toujours la même question.

— Je t’assure que ça va.

Toujours le même mensonge depuis 2 ans.

— Et toi ? demandé-je en détournant l’attention.

Lucy adore parler d’elle, alors autant concentrer cette rencontre sur elle-même.

— Parfaitement bien, dit-elle. J’ai rencontré quelqu’un hier, c’était comme dans un film. J’étais à la librairie, et tu me connais, quand j’y vais, j’ai toujours les bras chargés…

— Tu as donc tout fait tomber et ton prince charmant t’a aidé à ramasser, fin de l’histoire.

Elle sourit comme une idiote et rougit, son téléphone sonne pour la troisième fois en 5 minutes.

— C’est lui, je parie ?

Elle hoche la tête. Répond rapidement et se concentre sur moi.

— Parlons de toi. Eh merde. Tu as rencontré quelqu’un ou tu baises toutes les jolies filles qui passent sous ton nez ?

Je lève les yeux au ciel et secoue la tête.

— Bah ! Il serait peut-être temps, tu ne penses pas ? Kira aurait aimé que tu refasses ta vie et pas que tu t’apitoies sur ton sort. Arrête les plans d’un soir et cherche la bonne personne.

La colère monte.

— Elle était la bonne. Personne ne peut prendre sa place. À moins de tomber sur un coup de cœur. Elle était mon premier amour, Lucy, je ne peux pas l’oublier comme ça.

— Mais ça fait déjà 2 ans, An'. Il est temps.

Quand je rentre à l’hôtel, au dernier étage, mon lit est vide. Il est 11 heures passées. Je descends au premier pour mes devoirs de maître des lieux.

Un grincheux, un chauve et en dernier, le pire je crois, un chinois qui ne comprenait rien à ce que je lui disais. J’ai dû faire appel à une traductrice, qui a mis au moins 1 heure avant d’arriver. C’était du grand n’importe quoi.

Je remonte dans ma suite et demande une salade au Room-service. J’espère que cette employée fera l’affaire et qu’elle se pointera à son poste. C’est la troisième fois qu’après un entretien, elles ne refont jamais surface, pourtant je reste correcte avec mes candidates.

Un bip sonore m’apprend l’arrivée d’un mail.

De : Rébecca Ferrars

Date : 6 juin 2023 15 h 4

À : Anna Holders

Salut, la lève-tôt. Je n’ai pas trouvé ton numéro, mais ton adresse mail est publique. C’était super cette nuit, j’espère te revoir prochainement. Et désolée si je parle trop, il faut m’arrêter.

J’attends ton appel.

555-754-938.

R.

J’ignore son mail, je n’ai pas envie d’y répondre. J’ai autre chose à penser.

Une fois fini de manger, je reçois un appel d’Evan, mon chef de sécurité, qui m’annonce que mon rendez-vous est arrivé.

Encore quelques efforts de ma part, et cette journée sera terminée. Je pourrai aller m’évader en boîte et trouver une autre consolation.

Du haut des marches, je vois Evan discuter avec une femme habillée d’un jean et d’un pull beige tout simple. Elle a de longs cheveux châtains qui lui tombent jusqu’à la taille. Elle se tourne vers moi quand je commence à dévaler les escaliers.

Son regard bleu me fixe profondément. Elle est belle, elle est sublime. Elle semble surprise par mon apparition.

— Vous devez être Mademoiselle Lawrence, lui lancé-je.

— Oui, bonjour, bégaye-t-elle. J’ai rendez-vous avec le P.D.G. Est-ce qu’il est disponible ?

Je lance un sourire un Evan qui rigole et pose de nouveau mes yeux sur elle.

— Je suis devant vous, Stella. Je suis la P.D.G. de cet hôtel.

Chapitre III

Premiers jours

Stella

Ça fait bien vingt-minutes que j’ai commencé à travailler, après avoir rencontré le patron – la patronne décidément –, qui finalement, n’avait rien de particulier à me dire, alors je me suis mise à travailler immédiatement, et je me fais déjà reprendre par l’une des femmes de ménage comme quoi je viens de marcher sur le sol qu’elle vient de laver.

— Jasmine, vous feriez mieux de mettre un panneau qu’on a dans la réserve, pour prévenir que les sols sont mouillés et glissants, au lieu de vous en prendre à Stella, dit soudain Anna en débarquant par derrière.

— Oui, Mademoiselle Holders, répond Jasmine en baissant la tête. Excusez-moi, Mademoiselle Lawrence.

Je n’ose pas lui dire que ce n’est pas grave, la pauvre, elle semble terrorisée par Anna. Elle disparaît sans dire autre chose, le regard rivé par terre.

Anna aussi décide de s’en aller, mais je sens qu’elle me transperce de ses yeux verts. Elle tourne les talons et part Dieu sait où d’une démarche incroyablement belle.

Je termine ma première journée avec joie, sans avoir recroisé Madame la patronne autoritaire depuis ce matin.