Chut… - Christine Amer - E-Book

Chut… E-Book

Christine Amer

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Beschreibung

Plusieurs catégories d'individus croisent notre chemin. Beaucoup s’en vont, d’autres restent et nous, nous continuons d’avancer en pensant à eux. Moi, je parle aux gens de votre passé. Des êtres qui ont fait partie de votre vie, ou celle des autres, et qui, à un moment donné, vous ont rencontrés d’une manière ou d’une autre. Je communique avec ceux qu’on ne voit plus. Si vous croyiez que la mort signifie la fin, alors je vous raconte l’après-mort selon mes expériences empiriques. Cet ouvrage est surtout un héritage à ma descendance. Si mon don leur est transmis, que les personnes autour d’elle soient à l’écoute. Il ne faut pas avoir peur d’en parler car moi j’ai souffert de devoir assumer toute seule cette expérience qui, somme toute, est assez effrayante pour un enfant.

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Seitenzahl: 143

Veröffentlichungsjahr: 2023

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Christine Amer

Chut…

Roman

© Lys Bleu Éditions – Christine Amer

ISBN :979-10-377-6123-1

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Les prénoms, dans mes aventures, ont été changés pour préserver l’anonymat des personnes.

Introduction

Maman me disait, lorsque j’étais enfant, que nous ne devons pas parler de choses que nous ne voyons pas.

Mais à qui en parler lorsque vous, vous les voyez ?

J’ai dû grandir dans le silence des vivants, en essayant d’éviter les âmes. Faire la différence entre mes émotions et les leurs. Ça m’a poursuivi partout où j’allais. À l’école, chez des amis, en vacances, chez moi.

À un moment, je pensais ne pas être comme tout le monde. Je me demandais aussi si beaucoup d’enfants et d’adultes étaient comme moi.

Maman avait bien dit de ne jamais en parler.

Peut-être pour me protéger, ne sachant pas à qui me confier, je me suis isolée.

La solitude a été mon amie, vue de l’extérieur. Mais à ma place, je n’étais jamais seule.

J’ai donc grandi ainsi, essayant de les éviter. Jusqu’au jour où j’ai décidé d’accepter ce que je suis.

Je ne pourrais le retirer, ce don a fait de moi la personne que je suis.

Mon surnom est sorcière, mais j’avoue que cela me plaît, même si les personnes ne se rendent pas compte de ce qu’est la différence entre une sorcière et moi.

Ils mettent des mots ou des avis sur des choses qu’ils ne connaissent pas, ou ont vues dans des films, ou lues dans des livres.

C’est pour cela que j’ai écrit ce livre, pour que mes enfants, quand ils seront grands, si leurs enfants à eux ont se don, qu’ils soient à leur écoute, parce que ma mère a fait en sorte que je me taise. Celle-ci en avait peur et en mettant cela sous silence, ça la rassurait sûrement.

Aujourd’hui, je suis moi-même, maman. Et j’essaie de garder l’esprit ouvert quand mes enfants me parlent de ce qui leur fait peur. Parce que petit, quand vous ne savez pas, cela peut parfois paraître effrayant.

Et aujourd’hui, je peux le dire. Je suis clairaudiente et clairvoyante.

Je ne peux pas vous convaincre que mon récit soit vrai si vous n’y croyez pas. Mais moi je sais ! Je le vis assez souvent pour vous parler d’eux et leur redonner un côté vivant.

Je parle de ceux qui ont croisé ma vie avec humanité, parce qu’ils ont été humains avant d’être des âmes. Ils ont aimé, détesté, ont eu une vie, tout comme nous avons la nôtre.

Beaucoup ont des messages à faire passer, d’autres ont envie de raconter leurs histoires, d’autres encore ont peur de ce qui pourrait les attendent parce que de leur vivant, ils étaient de mauvaises de personnes et c’est à moi, des fois, qu’ils viennent en parler.

J’essaie de les aimer, de leur pardonner, de leur apprendre le pardon, de les raisonner. Parce que beaucoup en ont besoin. Bons ou mauvais.

J’ai appris, à travers eux, ce qu’est la valeur d’une vie humaine, à savourer les moments de plaisirs, aussi petits soient-ils. J’ai appris de leurs erreurs et évite d’en faire à mon tour.

J’ai appris également à être à l’écoute des gens tout comme les âmes. J’ai appris aussi à m’entourer. Et comme maman m’a dit plus tard : « On ne peut pas en parler à tout le monde. Seuls les esprits ouverts peuvent essayer de comprendre. »

Je ne sais pas si je suis de son avis. Je pense que nous avons tous une sensibilité et il nous suffit parfois d’être un peu plus à l’écoute de ce qui nous entoure.

Je vous raconte mon histoire telle que je l’ai ressentie. Ayez l’esprit ouvert et regarder les, tels qu’ils sont. Pas seulement leur apparence.

Bonne lecture à vous.

La dame blanche

Le soleil passait à travers la porte-fenêtre de ma chambre lorsque je m’assis au bord du lit, me disant qu’un nouveau samedi commençait et que, comme d’habitude, je ne saurai pas quoi faire de ma journée en dehors de mes devoirs. Sinon, papa ne serait pas content et je me prendrai encore une de ces fessées.

Je m’assis donc quand je fus tiré de mes pensées par une dame, entrant dans ma chambre et s’approcha de mon lit.

Elle était grande, d’une taille fine, sa peau et ses vêtements étaient de couleur blanche.

Malgré tout, on pouvait distinguer les formes et les traits de son visage, ses yeux, légèrement tirés en amandes, me fixaient.

Elle portait une robe d’une époque assez lointaine. Longue, jusqu’aux chevilles, qui découvraient ses pieds déchaussés.

Nous nous sommes regardés un instant, lorsqu’elle leva le bras droit, me pointant du doigt.

Était-ce parce que je pensais à mon travail scolaire ? Quand elle me dit d’une voix claire et d’un ton sec :

— C’est comme ça que tu fais tes devoirs ?

Elle continua à me fixer, attendant peut-être une réponse de ma part, quand elle baissa son bras, se retourna, pivotant sur elle-même. Et reparti aussi lentement qu’elle était venue, par ce même couloir.

Un peu surprise, ne connaissant pas cette dame, je descendis de mon lit pour la suivre.

Je ne vis personne. Mais, en m’avançant, j’entendis ma mère parler à son frère dans la cuisine.

Pensant que la dame en blanc les avait rejoints, je fis de même.

— Bonjour, me dit ma mère.

— Bonjour maman, où est la dame ?

— Quelle dame ? me demanda mon oncle.

— La dame qui est venue me voir dans la chambre.

Ma mère me demanda à quoi ressemblait cette dame et je la lui décrivis.

Mon Dieu, qu’est-ce que je n’ai pas dit là ?!

Ça a été tout de suite, « tu as vu la vierge, tu es une sainte. On va t’inscrire au couvant », etc., etc.

Ce n’était pas la vierge, elle ne ressemblait pas à l’image que mon professeur de catéchisme nous montrait, elle n’avait pas de voile bleu.

Non, cette dame-là était vêtue de blanc, la peau blanche, et tout le reste était blanc, d’ailleurs.

Elle a été ma première apparition, et même des années plus tard, je n’ai jamais su qui elle était.

Le grenier

Avec maman, nous étions montées au grenier pour y chercher des jouets qui nous appartenais à ma grande sœur, mon petit frère et à moi-même.

Je n’ai jamais aimé cet endroit.

L’ampoule n’éclairait pas tout l’espace et il y traînait des tas de choses. Comme une penderie couverte de plastique, dans laquelle maman y mettait nos manteaux d’hiver pour l’année d’après.

On ne sait jamais, ça peut toujours encore servir.

Or, en dehors de ma sœur, nous sommes grands dans la famille. Les manteaux et autres vêtements sont donc restés là, à attendre.

Ma petite sœur grandissait en âge, et nous étions décidées à y trouver des « trucs ».

Finalement, ce sont des souvenirs que nous avions trouvés.

Des cahiers scolaires, des dessins moisis ou jaunis par le temps. Des jouets qui n’existent sûrement plus aujourd’hui.

Le téléphone fixe se mit à sonner. Maman me dit de l’attendre, le temps qu’elle aille répondre.

Je l’observais se baisser pour passer sous la poutre qui coupait la charpente. Esquiver les cartons de-ci de-là. Maman aussi était petite, elle devait enjamber pour pouvoir passer.

Faut dire qu’avec trois enfants et quelques années de vie dans cette maison, elle en avait gardé des choses.

Elle s’était séparée de mon père, je devais avoir 14 ans, et avait rencontré mon beau-père dans les mois qui ont suivi.

Ma petite sœur n’a pas pu attendre pour se mettre en route et montrer le bout de son petit nez.

En même pas deux ans, nos vies avaient complètement changé.

D’un papa pas câlin, j’en trouvais un autre qui l’était de trop, ayant grandi avec un père distant.

Mais mon beau-père était toujours à l’écoute, que ce soit dans les soucis, dans les encouragements ou le besoin matériel.

Il était donc naturel que Marie-Amélie soit ma petite sœur.

J’attendais donc le retour de maman, sans vraiment l’attendre, pour chercher des souvenirs d’école primaire ou d’autres trésors, quand j’ai retrouvé un cahier de science avec la recette du pain.

Sentant une forte présence derrière moi, je m’exclamai. Me retournant, portant mon trophée à la lueur de l’ampoule, je ne vis personne.

Pourtant, je savais que c’était là, ne bougeant pas de son emplacement, derrière la poutre de bois.

— Maman ?

Je posais la question, comme si elle allait apparaître d’un coup de magie.

— MAAMAAN !

Mais ma mère était encore au téléphone et ne pouvais donc pas être là, avec moi à l’étage.

Mais je le savais, c’était là ! derrière la poutre, accroupi, à me regarder.

Je le savais, je le sentais !

Je ne pourrais vous le décrire avec des mots, mais je le savais, c’est comme si ça allait se matérialiser sous mes yeux. Je sentais son regard posé sur moi et sur ma trouvaille, très fière au moment où je l’avais tendu.

Je ne me suis pas senti mal à l’aise ni en danger. Mais je pouvais sentir son énergie m’entourer.

Ce n’est que quand maman est repassée par la petite porte pour accéder au grenier que tout a « disparu ».

— Ho bah il fait froid ici ! me dit-elle, passant sous cette poutre.

Je ne trouvais pas que la température avait changé, moi.

— Bah ça ne va pas ? continua-t-elle.

— Si, si c’est juste que… Je t’attendais.

Je ne pouvais pas lui raconter, ce qui venait de se passer, maman m’a toujours dit : « on ne parle pas de choses qu’on ne voit pas ».

En plus, l’épisode de la dame blanche m’avait un peu servi de leçon.

Je me souviens que le frère de maman était allé raconter à toute la famille que j’avais vu la vierge.

Maman en a entendu parler longtemps de cette histoire !

Pour la fin de cette journée, le cahier a servi à faire du pain avec ma petite sœur, et pour dire vrai, il a été immangeable. Toutefois, Marie-Amélie était contente et cela me suffisait.

Je n’ai pas repensé à ce qui s’était passé plus tôt dans la journée.

Le couloir

Je ne sais plus quel âge je devais avoir.

Je jouais avec mes jouets dans le couloir qui menait à la chambre de mes parents qui, plus tard, une fois plus grande, était devenue la mienne.

La porte étant fermée, le couloir en question était éclairé de l’autre côté, la lumière du soleil qui passait par là me suffisait.

Je jouais donc quand, au bout d’un moment, je me suis senti observer. Levant les yeux, je regardai les tableaux accrochés au mur.

Maman avait des tableaux de paysage et un autre qui m’a toujours fasciné.

Celui d’un enfant qui pleure. Il avait un regard d’une telle tristesse que chaque fois que je passais devant, je lui parlais, comme pour le consoler.

Je sus bien des années plus tard que ma mère avait acquis un tableau qui avait une bien triste histoire.

Selon la légende, le peintre Bruno Amadio aurait peint cet enfant et sa tristesse infinie. Cet enfant, ce petit garçon s’était retrouvé dans un orphelinat après avoir vu ses parents périr dans un incendie.

Accueilli par un prêtre, l’enfant aurait eu la malédiction de déclencher des incendies autour de lui. Plusieurs logements dans les années qui ont suivi auraient pris feu également. Les gens possédaient un des tableaux du même peintre.

Il est dit aussi que Bruno Amadio aurait fait un pacte avec le diable.

La maison de maman n’a jamais brûlé, heureusement.

Le sentiment d’être observée ne venait pas de lui.

Regardant autour de moi, cela venait de la porte de chambre de mes parents, toujours fermée.

Je me suis levé et l’enfant curieuse que j’étais regarda dans le trou de serrure.

Mon corps tout entier se figea. Il y avait, derrière cette porte, dans cette même serrure, de l’autre côté, un œil qui me fixait à son tour.

J’ai gardé mon calme. Je savais au fond de moi que cela n’était pas normal. Je savais que personne ne s’y trouvait. Papa étant au travail et le reste de ma famille dans les autres pièces de la maison.

Je me suis souvenue que papa avait dit que cette partie de la maison était neuve.

Qu’il avait dû faire construire, avec maman, avant que nous y emménagions.

Papa avait dit aussi que la grand-mère qui habitait cette maison était décédée à l’hôpital.

J’ai ramassé mes jouets et je suis allée dans ma chambre.

Je me suis tout de même pressé de récupérer mes affaires étalées au sol. Je craignais que cela sorte de la chambre.

Quand je mets sur écrit ce que j’ai pu vivre là-bas, je me dis que j’aurai dû insister, pour en parler avec maman.

Même si celle-ci me répondait toujours qu’on ne devait jamais en parler. Ce n’est que depuis peu qu’elle m’a dit que ça lui a toujours fait peur.

Moi, gamine, je devais apprendre à vivre avec, sans rien dire.

Apprendre à gérer mes peurs, sans comprendre réellement ce que je vivais. Parce que, pour moi, étant petite, je trouvais cela normal de voir des choses, donc normal d’en parler à ses parents.

Mais au vu de leur réaction, j’avais compris que cela n’était pas bien.

Ça m’a suivi longtemps. Puis cela s’est endormi si je peux écrire cela ainsi, en rentrant dans l’adolescence.

Ça s’est réveillé à cause ou grâce à Max, quelques années plus tard.

Max

Anthony

Tout à commencer quand mon fiancé et moi-même avions emménager dans cette grande maison.

Sûrement trop grande pour deux jeunes de notre âge.

Lui avait 19 ans et moi 18.

C’était Anthony qui avait choisi cette maison. Il lui fallait quelque chose de grand pour impressionner les copains.

C’était sa Anthony, impressionner, faire mieux que tout le monde.

Il n’aurait peut-être pas choisi cette location s’il avait su ce qui nous attendait.

D’ailleurs, je dirais même que c’est grâce à lui, que ce que je suis, c’est réveiller.

Il a vite déchanté en réalité.

J’avais 18 ans quand il me fit rentrer dans la maison qu’il avait choisie, me disant, très fier de lui, que je devrais attendre les meubles qui viendront dans la semaine. Meubles qu’il avait également choisis.

Ma place était déjà fixée, je remplacerai sa mère quand il aura besoin, faire à manger, le ménage, repasser son linge, sortir le chien.

Pour les courses, nous y allions ensemble, c’était lui qui payait et nous achetions uniquement ce qu’il aimait, parce qu’en plus d’être exigeant, il était difficile en nourriture.

Bref…

Il travaillait toute la journée et revenait le soir.

Souvent, il montait à l’étage jouer à la console.

Il pouvait y passer des heures, voir toute la nuit. Me laissant seule à mes occupations.

Seulement, je ne connaissais personne. En dehors de ranger et de notre labrador, j’en avais aucune autre.

J’avais tout quitté pour le suivre, dans ce que j’appellerai « le trou du cul du monde ».

À son travail, Anthony commençait à se faire des amis, et à jouer de l’instrument de musique les soirs de semaine, me laissant encore seule.

Déjà que le Week-end je restais seule…

J’attendais que les livreurs arrivent, lorsqu’une voisine vint sonner à la porte.

Heureuse de voir enfin quelqu’un, je lui proposai de rentrer boire un café.

Celle-ci refusa. Mais me proposa de venir chez elle.

Il fallait qu’elle me parle…

J’attendais les livreurs, je n’y suis pas allé.

Lili

Quelques jours plus tard, mon labrador c’était échapper de la cour, je suis donc allé la rechercher dans cette mini ville, se grand village pour retrouver mon chien.

Un couple de personnes charmantes, avait récupéré ma Lili et celle si jouait avec leur tout petit chien.

La dame me proposa de boire un thé et de discuter, étant nouvelle ici. J’ai accepté après tout, je ne pouvais récupérer mon chien et partir sans la remercier.

Elle me demanda où j’avais emménagé, je lui donnai mon adresse. Elle me fit un

— HOOOO d’accord. Cette maison est restée un moment vide. Il y aurait eu un drame dedans, mais nous ne savons pas trop quoi. Les gens d’ici parlent souvent pour rien dire…

Un drame, d’accord, je devais avoir tout juste 18 ans, j’avais suivi mon fiancé, qui me délaissaient déjà et il avait choisi une maison ayant vécu un drame.

J’aurais dû fuir à ce moment-là.