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À cause du désordre de la planète. Le monde s'est divisé en deux parties, bien distinctes. L'une qui avance à pas de géant vers le « tout est possible ». L'autre qui plonge dans un incommensurable chaos. Voilà les ressentiments de mes septuagénaires. Bien décidés à prendre du recul, le Languedoc-Roussillon est leur destination.
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Seitenzahl: 154
Veröffentlichungsjahr: 2022
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Du même auteur :
Romans :
Gil & Axel, Books and Demand, 2022 ;Cinq qui feront six, Books and Demand, 2022 ;Double meurtre à la Sainte-Rolende, Brumerge, 2018 ;Je te promets la lumière du jour, Books and Demand, 2022 ;À travers le miroir, Books and Demand, 2022.
Livres pour la jeunesse :
Le lit volant de Mamie Violette, Brumerge, 2016 ;Le souterrain aux Fadarelles, Books and Demand, 2022.
Préface
Le 26, un dimanche d'octobre
Zarathoustra
Ibiza 1969 – 1990
Le temps de vivre et d'être libre
L'acrylamide
Les grandes maladies modernes
Journée printanière
Le petit Versailles
Les chemins de traverse
Le sourcier
Au loin, les Fadarelles.
Du Sud au Nord
Le monde en 3D
Ribaute
Cinq qui font six
TEXTES OFFERTS
La Bataille d'Ypres.
Symphonie silencieuse et participative.
Mon bistrot préféré
On ne peut pas tout savoir
Mazda MX-5 NA
Dans mon récit, je tiens à souligner que toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite.
À l'exception des magnifiques régions de France, leurs villes et villages, sans oublier la merveilleuse et très fidèle Mazda MX-5 qui existent réellement.
Je tiens à remercier pour leurs participations amicales, les personnes suivantes :
Michel Dansel, un écrivain et un homme que j'aime, merci mon Capitaine.
Jean-Jacques Richard pour son œil de photographe.
Jean-Claude Grafé pour son talent de graphiste.
Clément Guimot dans le rôle de Lucien sur la première de couverture.
Carine Geerts pour ses nombreux conseils et nos partages littéraires.
Moi-même qui me surprends à chaque fois par ma création et mes divers talents. Je me dis, très modestement, que je suis quand même un type étonnant.
Le sanglier des Ardennes belges
Dans son œuvre comme dans la vie, Pierre Nélis est un chevalier de la volupté habité par un esprit frondeur, baroque, et tout en même temps poignant !
Contrebandier de lui-même, il tente en permanence de franchir ses propres frontières pour aller plus loin que lui-même, dans des espaces qu’il a su baliser pour se bien grimer et suspendre au vestiaire de ses lecteurs une pèlerine quelque peu différente de celle qu’il donne à voir !
Sous des apparences frivoles, primesautières, et un discours décongestionné de toutes les scories de sa trajectoire, grâce aux ventouses scarifiées que lui impose la vie, Pierre Nélis n’hésite pas à franchir tous les octrois possibles pour tendre, avec ceux qui viendront à sa rencontre, un lien primordial, une manière privilégiée d’être entendue. Cet artiste, au talent multifactoriel, comme une pathologie aux causes les plus diversifiées, a une démarche psychologique d’une haute complexité.
Car, plus qu’un autre, il sait que l’humain se place des œillères devant les yeux.
Par ailleurs, parfaitement conscient que l’évolution du monde qui devient délirante est à nos trousses, dans une écriture accessible au plus grand nombre, il entend faire passer des messages qui appartiennent au clavier de la vie quotidienne.
Chacun, en fonction de sa sensibilité, de son pouvoir émotionnel, de sa géographie interne, peut décrypter un prétexte à lui-même, à son histoire, à son émerveillement, à sa tragédie !
Son art de la simplicité n’est pas synonyme de simplification, car, même quand, avec une grande économie de moyen, il écrit : La nuit est froide, Pierre Nélis peint, à la manière de Malevitch, des carrefours de l’Univers où se retrouvent les grands égarés de la vie. Derrière le parapet des mots et la syntaxe du cœur s’édifie une œuvre qui ricochera sur les vagues bosselées d’un océan difficilement praticable.
Sur le débarcadère de l’inattendu, il y aura toujours les inconditionnels de Pierre Nélis. Ils accueilleront l’écrivain, l’artiste, le funambule en permanent équilibre sur les nervures du vent. Ils lui porteront ainsi témoignage de l’incommensurable confiance qu’ils placent dans sa démarche déhanchée qu’il met, d’une façon dadaïste, au service d’une cinématographie baroque, avec des images saccadées, mouvantes, et peintes aux couleurs d’une certaine modernité.
Pierre Nélis : un spectateur effronté du monde chaotique actuel, une personnalité attachante et bien charpentée pour affronter les bourrasques d’un séisme interne qui le garrotte en permanence, une voix qui mérite de se propager comme les ondes d’un ricochet contagieux.
Michel Dansel
Quand il fait un froid de canard, Maxime ne promène pas Zoé. La chienne est un splendide Golden Retriever doré. Zoé se débrouille dans ces moments-là. Il ouvre la porte de la véranda qui mène au jardin et pousse l’animal à l’extérieur d'un léger mouvement du pied.
Nous marchons sur une plage, un peu comme celle-ci. Un automne où il faisait beau...
Jœ Dassin chante l'été indien. Octobre tire sa révérence. Avec l’entrée de novembre, le jour tarde à se lever, tandis que les premières gelées apparaissent.
Au jardin, Maxime observe les feuilles. Jour après jour, elles changent de couleur. Les caroténoïdes ont viré « miss chlorophylle ». Le sol est jonché d'un tapis coloré de jaune, de rouge, de brun et d'orange. Maxime rabat la porte vitrée contre le chambranle.
C'était tout simplement le nôtre. Avec ta robe blanche, tu ressemblais à une aquarelle de Marie Laurencin...
La radio distille le vieux slow, tandis que le percolateur bougonne, râle, ronchonne, gronde, gémit, rote et rouspète. Maxime en est à sa cinquième machine à café. Il est convaincu que l'obsolescence de ce matériel est programmée. C'est un débat ouvert depuis belle lurette par les députés européens de l'écologie. Faut dire que ça carbure au café dans cette maison ! Il prévoit de le décalcariser. Géraldine pourrait en être la cause, mais depuis, elle est partie vivre en ville. Maxime se souvient qu'il râlait à chaque fois sur l'état du stock du café qui diminuait à vue d’œil et de son goût de trop cuit.
Au fond, cela fait combien de temps que sa fille Géraldine a quitté le domicile ? Près d'une année. Le temps file.
Maxime jette un regard vers le jardin où Zoé gambade. Zoé... A-t-on idée d'appeler un chien par ce prénom. Choix judicieux de Géraldine. Elle n'avait pas pu prendre la chienne. Honnêtement, elle n'en avait pas voulu non plus. Les excuses ? Elle est en ville, l'appartement est petit, il y a de la moquette, le mobilier y est neuf et, Hugues, son homme, est allergique aux poils. Maxime avait esquissé un sourire ce jour-là. Il en avait déduit que Géraldine s'épilait.
Il se souvient de la scène digne d’une pièce de théâtre lors de la séparation avec l’animal : C'est sa maison ici. Elle ne va pas supporter partir. Vivre à la campagne et mourir à la ville. Vous n'avez donc pas de cœur. Fini le jardin, fini les balades à travers les sentiers et les bois. Vous voyez Zoé cloîtrée dans un studio ?
L'appartement de 120 m2du jeune couple en moins d'une seconde s'était réduit à la taille d'un studio. La ville, le grand rêve de Géraldine, était devenue sombre et tragique.
La tragédienne excellait. Zoé, en second rôle, n'était pas mal. Elle manifestait de manière indiscutable la gravité de la situation. La chienne montrait ostensiblement un air des plus dépressifs. Afin d'accentuer le côté émotionnel de la scène, les oreilles de l'animal paraissaient plus tombantes que jamais. Ses yeux fondaient et coulaient vers le sol. Au dernier acte, elle finit même par se coucher en émettant plusieurs profonds et longs soupirs.
Aujourd'hui, je suis très loin de ce matin d'automne, je pense à toi. Où es-tu ?
Le beurrier, les confiotes et le fromage en tranches prennent leur place au milieu de la table.
Et l'on s'aimera encore lorsque l'amour sera mort...
« Je l'aime bien Jœ Dassin » pense Maxime tout en fredonnant la chanson.
À l'étage, Lara, son épouse est couchée. Elle dort toujours tard et spécialement les dimanches d'automne. Elle n'aime pas les saisons froides de l'hiver en Belgique. Elle vient d'une ville du sud de la France. La région du Languedoc-Roussillon - de Perpignan - une des villes les plus ensoleillées. Trois cents jours de soleil par an et des pointes de température jusqu'à 38° Celsius.
Fallait-il qu'elle soit tombée folle amoureuse pour troquer trois cents jours de soleil pour deux cents jours de pluie par an. Il faut dire qu'en cette année 1984, l'amour avait croisé sa route. C'était la fin de ses études secondaires, Maxime avait vingt ans et il voyageait sac à dos à travers le sud de la France. À Nîmes, il avait rencontré Leïla, une serveuse. À Montpellier, il avait été séduit par Mila, une archéologue. À Narbonne, il s'était enivré d'Anaïs. Enfin, à Perpignan, une pause s'était imposée : le repos du jeune guerrier.
À cette époque, il mangeait la vie. Il faisait la fête. Ces études secondaires houleuses avaient été parsemées de vrais naufrages. Il avait obtenu son diplôme in extremis, il avait enfin bouclé ce qui lui était insupportable. Ses parents étaient soulagés ; dans le but de lui laisser le temps de réfléchir à des études supérieures pour octobre, ils lui avaient offert ce voyage. Trois mois pour y penser. Mais Maxime était en vacances. Sea, Sex and Fun était son seul programme.
Pour se remettre à flot financièrement, il avait travaillé à la plonge dans un restaurant du quartier sud. Lara vivait là proche de l’université de Perpignan. Ces deux-là étaient tombés fous amoureux. C'était l'âge de la beauté.
Maxime sentait bon le sable chaud et l'arrière de cuisine catalane. Lara était belle comme le sont les méditerranéennes. De longs cheveux châtains, des yeux verts, une bouche sensuelle, une poitrine ronde, des hanches sculptées à la Michel-Ange et des jambes à n'en plus finir. Elle débordait d'amour et son corps était gourmand. De Perpignan, Maxime ne verra que le sommier de Lara et les cuisines du restaurant. De cet amour, il franchira le pas d'amant à celui de jeune papa poule. Fini les projets universitaires.
Quittons la France et revenons en Belgique. Lara dort toujours. Maxime est un lève-tôt. Il s'est toujours levé tôt. L'apprentissage s'était organisé à la naissance de la petite Géraldine. Dès le retour de la maternité, il eut droit à toutes les nuits. Lara ne savait pas se réveiller. Maxime n'y accordait pas la moindre importance. Plusieurs fois dans la nuit, il prenait délicatement sa fille hors du berceau et la couvrait de baisers. Il la portait au sein maternel endormi. Il était heureux et émerveillé de voir son bébé s'agripper immédiatement au mamelon.
Les semaines et les mois passaient, les deux filles étaient devenues complices. Géraldine se glissait très souvent sous la couette des parents. Et Maxime, gentiment était poussé hors du lit, il intégrait la chambre de la petite. Il trouvait cette situation attendrissante. Faut avouer que si il avait su être enceint, Lara lui aurait confié cette tâche. Angoissée par les vergetures, elle n'avait pas aimé s'arrondir. Toute la période de la grossesse, elle s’enduisait d’huile d'amandes douces. Elle surveillait le moindre changement corporel.
C'est à la suite des nausées, de la fatigue intense et de ses sautes d'humeur que Maxime avait rangé sa lubricité et sa paillardise de jeune homme. Le seul plaisir qui lui restait était de tartiner d'huile le dos et les fesses de Lara. Là, il tentait quelques approches. Ses mains habiles tentaient de disparaître entre ses longues jambes. Lara poussait alors un soupir exaspéré provoqué par l'agression du mâle. L'arrivée du bébé est un peu comme l'attente d'un personnage officiel. Il y avait des procédures à suivre. Pour tout savoir sur l'enfant, Françoise Dolto et T. Berry Brazelton étaient devenus ses plus fidèles supports, Maxime y apprit que le bébé n'était pas un simple tube digestif.
Dès lors, tous les jours, il communiquait avec le ventre de Lara. Il tenait des conversations de père à fille. Il était convaincu que la parole jouait un rôle dans la construction future de l'enfant. Maxime s'y attelait très sérieusement de sa belle voix grave masculine. Il voulait un amour fusionnel, mais il s'était magnifiquement planté. Géraldine dès la naissance était soudée à Lara. Par déception, les livres des deux protagonistes se retrouvèrent sur les brocantes. Il les vendit à de jeunes pères convaincus d'avoir mis au monde des chefsd’œuvre.
C'est toujours dimanche. La chasse d'eau retentit. Lara descend d'un pas lent. Elle apparaît dans l’embrasure de la porte de la cuisine. Les yeux gorgés de sommeil, elle se place en face de son mari. Maxime a l'image, mais pas encore le son. Il se lève et s'empare de la cafetière. Il remplit les deux tasses. Jœ Dassin a cédé sa place aux infos de onze heures.
Elle se beurre un de ses infects croissants industriels au goût de carton beurré chaud. Puis elle regarde son mari sans ciller.
— Tu devrais essayer de faire moins de bruit quand tu te lèves. J'ai eu un mal de chien à me rendormir. Tu as encore mis Zoé dans le jardin. Il va comme d'habitude être miné. Ne compte pas sur moi pour ramasser ses crottes.
Elle soupire un long moment.
— Passe-moi le sucre.
Maxime lui tend le sucrier. Il baisse la tête et plonge son croissant dans sa tasse de café. La chienne, trempée par la rosée du matin, entre et traverse le salon pour arriver à la cuisine.
Lara s'exclame.
— Tu as encore laissé la porte contre, c'est malin. C'est très malin. Elle a dégueulassé tout le salon. Compte pas sur moi pour la serpillière. Bravo, mon vieux.
Il la regarde et rajoute.
— Je peux aussi tout fermer, comme ça elle grimpe sur la poignée de la porte et griffe toute la vitre. Désolé de ne pas avoir eu le réflexe de penser à Zoé et à son entrée dans la maison. Je passerai un coup à terre, pas de souci.
Elle soupire une nouvelle fois.
— De toute façon, tout va toujours sans souci avec toi.
Il hausse le ton.
— Ça va ? T'es encore en pleine forme. Cette journée commence fort. Tu sais être chiante avec tes sautes d'humeur !
Elle hausse les épaules, se lève et saisit la cafetière.
— T'en veux ?
— Non, sers-toi, dit-il.
Elle éteint le percolateur et s'assoit tout en remplissant sa tasse.
— Max, j'ai à te parler. Je ne vais pas bien du tout. À peine on se voit et c'est parti pour un tour.
Maxime connaît bien les remises en question de son épouse à l’apparition des jours sombres. Dès l'automne, le couple se fane. Il prend chaque année, un mauvais tournant.
Lara poursuit.
— Je me demande comment font les autres pour rester ensemble. Nous, on passe notre temps sur le ring. Ça me pompe l'air. C'est pas une vie. J'ai réfléchi, je vais prendre de la distance. J'ai besoin d'autre chose, d'un autre futur. Je n'aime plus notre quotidien. Je vais te paraître folle, mais un détail ridicule et banal m'amène à cette décision.
Lara porte la tasse à ses lèvres et fixe son mari.
— Te moque pas de moi pour la suite.
Zoé pose son museau sur la table et regarde ses deux maîtres.
— Hier, j'étais en ville au shopping. Je ne savais pas trop quoi faire. Je passais d'une boutique à l'autre. Je suis entrée dans un magasin. J'ai trifouillé dans les rayons. Fatiguée, je n'avais envie de rien. Ni même de m'asseoir et ni de boire un café. En passant au rayon homme, j'ai pensé à t'acheter des chaussettes.
Elle marque un temps d'arrêt.
— Faut le faire, hein ? Ma seule pensée vers toi était des chaussettes. Je n'ai rien fait. Je n'ai rien acheté. Veux-tu savoir pourquoi ?
Maxime soupire.
— Ton histoire est passionnante. Les chaussettes, dism'en plus ?
Elle croise ses bras et inspire profondément.
— C'est énorme ce que je vais te dire. À la seconde où j'ai saisi le paquet en promotion de la taille 43-45, j'ai compris que je ne t'aimais plus. Je l'ai rejeté dans le bac et je suis sortie.
Lara souffle, s'étire et tend les bras vers l'arrière. Elle pousse le torse en avant et cale son dos sur le dossier de sa chaise.
Maxime a-t-il saisi tout le sens de ses dernières phrases ? Elle reprend un croissant, le tartine de confiture et le plonge dans sa tasse.
— M'as-tu écoutée ? Je veux qu'on se sépare.
Maxime pose trop vite la question la plus anodine qui soit et la plus inélégante.
—Tu as quelqu'un ?
Elle lève les yeux au plafond et réagit promptement.
— Tu as la réaction la plus stupide qui soit ! Tu es le type le plus lourd que je connaisse. Et moi qui pensais bien te connaître. Comment n'ai-je pas songé que ce serait ta seule répartie. Visiblement, j'ai des lacunes à ton sujet. Vous les mecs, c'est directement lié au cul. C'est votre seule répartie. Ce n'est pas de ça dont j'ai besoin !
Maxime, confus, la regarde. Elle pleure. Doit-il se lever, la prendre dans ses bras, la réconforter, en a-t-il envie ? Ce n'est pas sûr, il ne sait pas. Il ne sait plus.
Toute cette conversation s'est imposée dans le calme de cette matinée pluvieuse. Lui, il était avec les couleurs de l'automne. Il était à la préparation du déjeuner. Il était avec Jœ Dassin. Il ne bougera pas, car Lara est expéditive, radicale et violente. Il la connaît. Ses réactions peuvent être cinglantes quand elle est hors de ses gonds.
Elle lui demandera de partir. Il partira. Elle gardera Zoé pour sa sécurité. Elle n'aime pas dormir seule dans la maison. Leur fille Géraldine se retranchera du côté de sa mère. Son gendre Hugues se contentera de les suivre. Maxime prendra ses cliques et ses claques pour un garde-meubles et une petite valise.
*
Un petit mois pénible s'est écoulé. Éprouvant comme l'est la mise en route d'une séparation.
Lucien, le père de Maxime avait insisté pour qu'il débarque chez lui. Les arguments avaient été convaincants : la solitude et l'aspect financier. La seule condition invoquée à cette cohabitation était la location d'un garde-meubles. Il était hors de question de changer la situation équilibrée de l'habitat de son père.
Lucien habite une maison feng shui. C'est un grand adepte de cette croyance millénaire d’origine chinoise. Le feng shui se base sur l'art de faire circuler l’énergie vitale.