Civilisation, biosphère et climat - Jacques Niederer - E-Book

Civilisation, biosphère et climat E-Book

Jacques Niederer

0,0

Beschreibung

Vous êtes éco anxieux ? Vous pensez que le monde moderne va détruire la planète ? Vous êtes pessimiste au sujet de l’avenir des générations montantes ? Alors ce livre est pour vous. Il est écrit par un scientifique qui, après 20 ans de recherche, présente un regard différent sur la pensée écologique dominante traitant des problèmes auxquels l’humanité devra faire face dans un proche avenir. Si tout n’est pas rose, l’avenir n’est ni noir, ni bouché, bien au contraire.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Jacques Niederer, né en 1938, est un chercheur indépendant, non sponsorisé et affilié à aucune organisation politique, économique, scientifique ou religieuse. Il est ingénieur diplômé de Genève et docteur en biophysique médicale de l’Université de Toronto. Il a publié en 2011 « Effondrement puis métamorphose » chez ILV qui peut être lu gratuitement à l’adresse http://www.inlibroveritas.net/oeuvres/29158/effondrement-puis-metamorphose 
Il est aussi l’auteur du site https://www.durabilitedudeveloppementdurable.com/ mis sur le web en 2014

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 135

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Jacques Niederer

Civilisation,biosphère et climat

Avant-propos

Les annonces toujours plus fréquentes d’un avenir cataclysmique par les grands médias mériteraient un débat plus élargis que celui actuellement offert au grand public. En effet, le monde écologique met l’accent essentiellement sur le climat tout en restant très discret sur les fortes interactions qui existent entre ce dernier, la civilisation et la biosphère. Ces deux approches conduisent à des visions différentes. Personnellement je défends la deuxième approche, à mes yeux plus holistique. Toutefois, même après avoir passé 20 ans sur ce sujet, je n’ai aucune certitude, seulement de fortes présomptions.

Le texte proposé ici ne prétend donc pas apporter la Vérité sur ce que nous réserve l’avenir. Son ambition est de présenter un autre regard sur la pensée écologique dominante qui traite des problèmes auxquels l’humanité devra faire face dans un proche avenir.

Il n’est pas demandé aux lecteurs de croire ou de ne pas croire ce qui est écrit, mais plutôt d’essayer de comprendre le raisonnement développé dans ce livre et, lors des débats, de chercher à dépasser le courant de pensée dominante.

Ce texte se veut accessible à tout le monde et par conséquent manque de rigueur scientifique. Volontairement, il ne comporte aucune référence bibliographique pour ne pas imposer au lecteur une direction dans l’opinion qu’il se fera après la lecture de ce texte. Toutefois les personnes intéressées par le sujet sont invitées et encouragées à fouiller librement l’abondante littérature et les nombreux sites Internet qui s’y rapportent pour mieux saisir ce qui pourrait se passer dans le futur.

Si vous êtes en quête d’informations supplémentaires sur l’historique de la démarche qui m’a amené à écrire ce livre, je vous invite à consulter mon site internet1. Vous y trouverez quelques renseignements sur moi et mon histoire, un formulaire de contact à votre disposition pour toutes questions, critiques et suggestions ainsi qu’un blog régulièrement mis à jour contenant entre autres des réflexions sur ma vision philosophique des sociétés du futur.

›

1. https://www. jacquesniederer.fr

1) Nous maltraitonsce qui nous permet de vivre.

Notre planète est extraordinaire au sens propre du mot. Elle est en effet la seule planète du système solaire à posséder une biosphère. Probablement que même dans tout l’Univers seule une infime fraction en possède aussiune.

La biosphère est la partie de notre planète où vivent les différentes espèces d’organismes biologiques, la nôtre comprise. Elles sont localisées à l’intérieur d’une couche relativement très mince, environ 20 km d’épaisseur à son maximum, reposant sur toute la croûte terrestre. Elle comprend la basse atmosphère, tous les océans, les lacs et les cours d’eau et la fine couche de terres émergées. Elle est en constant changement.

Il est difficile de lui donner un âge précis, car non seulement sa genèse fait encore l’objet d’études et, qu’en plus, le monde scientifique devrait encore se mettre d’accord sur le moment précis de sa gestation pour lequel il serait possible de lui délivrer son acte de naissance. Mais ceci importe peu. Ce qu’il faut retenir est que l’âge de la biosphère se mesure en milliard d’années. Trois milliards est un bon ordre de grandeur, tout comme celui de l’âge de la Terre et de l’Univers est évalué respectivement à environ 4,5 et 15 milliards d’années.

Comme toute existence, la biosphère n’est pas éternelle. Elle disparaitra dans quelques milliards d’années, un peu avant la disparition de notre planète.

De nos jours la biosphère est un système hyper complexe. Elle est constituée de millions d’espèces différentes qui toutes ont une durée d’existence variable et variée. Chacune de ces espèces comporte une population pouvant aller de quelques centaines à quelques milliards d’individus. Au sein de la biosphère, tout agit sur tout, tant au niveau des espèces biologiques que de ses constituants physiques : l’atmosphère, l’hydrosphère et la lithosphère. De ce fait elle est non modélisable par des algorithmes mathématiques, aussi sophistiqués soient-ils. (Voir annexe B). Le niveau de complexité de la biosphère est proportionnel au nombre d’espèces, au nombre d’individus au sein de chaque espèce, au nombre d’actions et de réactions qui lient tous ces acteurs entre eux et entre leur environnement physico-chimique. Le lien le plus connu entre espèces est la relation prédateur-proie qui constitue la chaîne alimentaire. Plus le niveau de complexité est élevé, plus le flux d’énergie pour faire fonctionner et entretenir ce système l’est aussi. Ce flux d’énergie provient essentiellement du soleil.

Nous faisons partie intégrante de la biosphère au même titre que n’importe quel individu appartenant aux dizaines de millions d’autres espèces qui la constituent. C’est elle qui permet notre existence et non l’inverse. C’est la biosphère qui régit notre destin et non le contraire. Ne pas la respecter ne peut rester sans conséquence et pourtant nous ne nous gênons pas de courir ce risque pour satisfaire notre orgueil et notre ego de plus en plus démesuré. Néanmoins nous devrions être suffisamment humbles pour reconnaître que nous ne sommes pas en mesure de la détruire totalement, pas plus que nous ne pouvons la sauver d’une quelconque menace. Nous ne pouvons que la modifier suffisamment au risque qu’elle devienne incompatible avec le fonctionnement de notre système sociétal ou, dit autrement, de notre civilisation maintenant mondialisée. Et ce risque nous ne le prenons, non pas en toute conscience, mais par orgueil et fatuité.

Ainsi ce n’est pas la biosphère qui est en grand danger et encore moins notre planète, mais c’est avant tout notre civilisation qui court le risque de disparaitre à cause de notre façon de penser et d’agir.

Tout comme de nombreux peuples primitifs que les sociétés civilisées ont massacrés, nous aurions dû considérer notre biosphère comme quelque chose de sacré, c’est-à-dire quelque chose que nous ne devrions toucher qu’avec une infinie précaution, avec un infini respect. Mais l’Homme civilisé, imbu de ses premières victoires sur la Nature, a rejeté cette philosophie allant jusqu’à s’approprier la biosphère et la traiter comme sa «chose», se permettant de la modifier à son profit et de juger ce qui est bien ou mal pour elle. Ainsi, après 8 ou 10’0000 ans de ce changement de mentalité, notre monde civilisé moderne et mondialisé en est arrivé à faire sans vergogne un certain nombre d’actions malheureuses comme par exemple :

– empoisonner les terres arables et les nappes phréatiques par des herbicides, des pesticides, des engrais artificiels et autres produits chimiques industriels

– massacrer les forêts primitives, lieu de grande biodiversité, pour les remplacer par des forêts de production de bois ou par des champs de monocultures intensives, tous pauvres en biodiversité,

– détruire des zones humides et des tourbières très riches en biodiversité,

– détruire les prairies et la faune qui s’y rattachait pour les remplacer par des surfaces cultivées ou des pâturages pour animaux domestiques,

– détruire une bonne partie de la faune et de la flore aquatique par la surpêche et la pollution des mers par des produits industriels.

– bétonner à tout va toutes sortes de terres pour y construire des habitats allant du bourg jusqu’aux mégalopoles, pour aménager des milliers de kilomètres de côtes de bords de mer afin d’y accueillir des milliards de touristes, pour construire des millions de kilomètres de routes et d’autoroutes parcourues par des dizaines de millions de véhicules, pour construire des aéroports d’où décolleront journellement des dizaines de milliers de vols à destination de l’un des milliers d’aéroports parsemés à la surface de cette Terre, etc. Bref, il suffit de regarder les images nocturnes de la Terre prises de l’espace pour se rendre compte à quel point l’humain a grignoté sur la biosphère.

Toutes ces actions, toutes ces agressions à la biosphère ont pour effet d’en diminuer sa complexité, ce qui ne restera pas sans conséquence. Toutefois cela ne semble pas nous poser un problème éthique, car nous avons rejeté depuis longtemps la sacralité de la Nature pour la remplacer par des dogmes sortis de l’imagination de manipulateurs de cerveaux dans le but de mieux exploiter leurs prosélytes.

›

2) La chose principale qui semble préoccuper nos gouvernements au point de vue écologique est les changements climatiques qu’ilsprétendent pouvoir contrôler.

La Science au service des décideurs a attribué les changements climatiques à la seule consommation d’énergie fossile. Mais, puisque dans la biosphère tout est lié directement et indirectement, il est raisonnable de penser que climat et état de la biosphère le soient aussi. Si donc l’Homme est capable de modifier notablement l’état de la biosphère comme cela a été brièvement suggéré ci-dessus, nous ne devrions pas nous étonner de voir le climat changer aussi. Toutefois cette évidence ne nous dit pas si le changement climatique devrait s’exprimer par un refroidissement ou par un réchauffement de l’atmosphère. Nous verrons plus loin que ce changement devrait aller plutôt dans le sens d’un réchauffement comme nous pouvons d’ailleurs le constater et le mesurer.

Mais la question qui intéresse la majorité d’entre nous est de savoir si le génie humain, qui est la cause première de la modification de la biosphère et donc des changements climatiques, serait en mesure de contrôler ces changements afin qu’ils ne nuisent pas à l’expansion de notre civilisation.

Pour l’heure, la seule approche de nos responsables pour contrôler le climat se résume à limiter le taux de gaz à effet de serre dans l’atmosphère en imposant au monde entier de suivre les recommandations de l’Accord de Paris. Ce dernier se résume à inciter chaque État signataire d’atteindre la neutralité carbone avant 2050 et favoriser les énergies n’émettant pas de CO2.

Pour comprendre la suite de notre propos, il est peut-être bon de rafraîchir certaines connaissances de base sur l’énergie, laquelle joue un rôle central dans la démarche intellectuelle qui va suivre.

›

3)Parlons un peu d’énergie.

Rappelons qu’il n’est pas possible de créer de l’énergie à partir de rien. Il n’est possible que de transformer une forme d’énergie en une autre.

Notre planète reçoit de l’énergie sous différentes formes.

Les deux dominantes sont :

– l’énergie provenant directement du Soleil et

– celle indirecte provoquée par la force de gravitation due à la masse terrestre et, dans une moindre mesure, de celle de la Lune.

Il en existe une troisième de moindre importance, mais tout de même non négligeable : c’est la chaleur du noyau de la Terre dont la température varie entre 3800 °C et 5500 °C suivant la profondeur. À la base de la croûte continentale, la température reste encore de l’ordre de 1100 °C.

Ensemble, en combinaison avec la biosphère, ces énergies de base se présentent sous la forme d’énergies dites primaires2 comme le vent, les chutes d’eau, les marées, la chaleur géothermique, les matières organiques fossilisées tels le pétrole, le gaz et le charbon et enfin les matières fissiles comme l’uranium venant des poussières d’étoiles qui ont formé la Terre.

La biosphère contient aussi une énergie qui nous est primordiale, car elle est nécessaire à tout être vivant. Cette énergie est à la base de la chaîne alimentaire3 sans laquelle aucune espèce biologique, homo sapiens compris, ne pourrait exister. D’où l’extrême importance de respecter notre biosphère si nous ne voulons pas mettre en danger un grand nombre d’espèces, dont la nôtre, toutes liées par la chaîne alimentaire. Il faut se rappeler que la biosphère offre à chacune des espèces qu’elle abrite tout ce qu’il leur faut pour vivre. Pendant plus de 200’000 ans, l’homo sapiens y a trouvé de quoi se nourrir, s’abreuver, se vêtir et se loger. Mais pour l’Homme civilisé, le seul fait d’exister n’est pas suffisant. Son orgueil, son ego, ses désirs, ses fantasmes le pousse à faire desactions largement au-dessus de ses capacités énergétiques endogènes4. Sa solution?

Trouver et exploiter des sources d’énergie extérieures. Déjà les Hommes du néolithique les ont trouvées dans l’exploitation d’esclaves puis dans celles d’animaux domestiques. Mais, pour satisfaire les très grandes ambitions de l’Homme civilisé, cela s’est vite avéré insuffisant. Pourquoi alors ne pas utiliser les énergies primaires que sont le vent, les chutes d’eau, etc. que nous offre généreusement la Nature. Très tôt, l’Homme s’est rendu compte que ces énergies primaires n’étaient pas exploitables directement. Il a alors eu recours à son fameux génie technique pour résoudre ce problème en cherchant comment transformer une énergie primaire en une énergie utile.

2. une énergie est dite primaire si elle est issue d’un phénomène naturel avant toute transformation.

3. Ensemble d’espèces végétales et animales énumérées dans une suite de telle sorte que chacune de ces espèces se nourrisse de celle qui la précède dans cette suite pour acquérir l’énergie nécessaire à son existence.

4. L’énergie totale que reçoit un individu par son alimentation, puisée dans la biosphère, sert en priorité à faire fonctionner et entretenir l’ensemble de son organisme. S’il reste de l’énergie disponible, alors l’individu peut l’utiliser pour faire un travail avec ses muscles et son cerveau. C’est ce supplément d’énergie qui est appelé ici énergie endogène. Voir AnnexeA.

3.1 Transformation d’une énergie primaire en une énergie utile à l’Homme.

Pour que les énergies primaires puissent devenir des énergies utiles à l’Homme, ce dernier doit construire une machinerie qui elle-même demande de l’énergie et de la matière obligatoirement prise dans la biosphère et à ses dépens si on exagère.

Aucun de ces appareils et machineries techniques n’a un rendement de 100 %, c’est une chose que la Nature ne permet pas. Il faut alors s’attendre à des pertes qui représentent toujours des nuisances pour notre propre système et qu’on appelle pollution.

La pollution la plus décriée par les écologistes est celle provenant de la combustion, nécessairement incomplète, de combustibles que sont la biomasse, mais surtout des biomasses fossilisées à savoir pétrole, gaz et charbon qui couvre 80 % de notre consommation énergétique actuelle. Cette pollution apparait sous forme de fumées noires ou brunes qui sortent de nos cheminées et des pots d’échappement de nos véhicules. On la voit et on la sent. C’est ce type de pollution qui retient alors toute l’attention de nos sociétés, car elle émet des particules fines et des gaz à effet de serre. On attribue aux premières toutes sortes de maladies et aux deuxièmes les changements climatiques qui toutes deux impactent directement la qualité de nos existences.

Mais outre cette pollution visible, il existe d’autres agressions à la biosphère, plus sournoises, mais bien plus importantes, quenous cherchons par tous les moyens à ne pas voir, car cela nous obligerait à remettre en question toute la philosophie de notre civilisation. Ainsi, bien qu’elles soient nettement plus importantes que l’agression directe due à la combustion incomplète de matières fossiles, elles n’attirent pas l’attention des écologistes ni de l’ensemble de la société, car elles font partie intégrante de notre mode de vie et de ce qu’on appelle le progrès. Personne ou presque n’a intérêt à s’attarder sur ces agressions, d’autant plus qu’elles concernent tous les types d’énergies utiles, que ce soient du fossile, du nucléaire, du solaire, de l’éolienne, de la géothermie, de la biomasse ou autres. Ces atteintes à la biosphère proviennent de deux actions principales :

La première provient de la production d’énergie utile et donc de la construction de l’appareillage ou des machineries qui serviront à transformer une énergie primaire donnée, quelle qu’elle soit, en une énergie utile sous la forme voulue.

La deuxième provient de l’utilisation de toutes les énergies utiles.

Ces deux formes de nuisance impactent directement l’état de la biosphère. Répétons-le, si l’état de la biosphère change trop, alors cette dernière pourrait devenir incompatible, non pas nécessairement avec l’existence de notre espèce, mais avant tout avec la pérennité de son organisation sociétale.

›

3.2 Dégâts portés à la biosphère dus à la production d’énergies utiles.

Quelle que soit l’énergie primaire utilisée, sa transformation nécessite toujours des atteintes à l’environnement. Par exemple, la transformation du réservoir d’eau d’un barrage en une «énergie électrique5» (considérée par les écologistes comme une énergie «verte»), agresse la biosphère sous plusieurs aspects.

D’abord, elle provoque des changements plus ou moins importants dans le biotope du bassin du barrage. Ensuite, le mur du barrage nécessite des mégatonnes de béton armé. Mais pour faire ce béton il faut du ciment, du sable, du gravier, de l’eau et de la ferraille. Toutes ces matières seront prises dans la biosphère et devront ensuite subir plusieurs transformations énergivores et polluantes avant de pouvoir devenir du béton.