Comment trouver un homme assorti à son sac à main - Nadine Bourgeois - E-Book

Comment trouver un homme assorti à son sac à main E-Book

Nadine Bourgeois

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Beschreibung

Les relations hommes-femmes... et sacs à main !

Nous les femmes, c’est connu, nous adorons assortir nos chaussures à nos fringues et notre rouge à lèvres à notre vernis à ongles. Eh bien, il est temps d’assortir nos hommes à nos sacs à main !
Nadia Bourgeois, avec une impertinence délicieuse et un sens aigu de la psychologie, nous livre sa méthode aussi drôle qu’utile. Elle a interviewé une centaine de femmes pour vérifier son hypothèse et les résultats sont étonnants.
Et si nos sacs étaient révélateurs du portrait de notre futur prince charmant ? Que trimballez-vous dans le vôtre qui en dirait long sur votre personnalité ?
Que vous soyez célibataire, en couple, amoureuse ou en passe de le devenir, vérifiez vite si votre Chéri est compatible !

Optimiste et richement documenté, ce livre plein de pep’s vous fera voyager de sac en sac.

EXTRAIT

La sacologie est l’étude poussée de notre inconscient portable, notre psyché en bandoulière. Elle consiste en une analyse détaillée et sous toutes ses coutures de cet indispensable accessoire (vous voyez l’oxymore ?) qu’est notre sac à main. Elle décortique notre comportement lors de son acquisition, s’intéresse à son contenu et au rapport que nous entretenons avec lui pour établir les connexions entre les critères pour le choix du sac à main et pour celui du partenaire. Encore faut-il lui lâcher la bride et le vider, ce sac.
Une femme qui ne parvient pas à vider son sac ? Je n’y crois pas ! Difficile de couper le cordon, n’est-ce pas ? En fait, toutes les femmes devraient le vider pour regarder ce qu’il y a dedans. Recourir à la sacologie et consulter un praticien comme on examinerait son horoscope ou comme on questionnerait une voyante avant de sortir de chez soi.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

Un livre rempli d’humour qui nous fait passer un bon moment ! - Bordeaux Tendances

À PROPOS DE L'AUTEUR

Nadia Bourgeois est l’auteure d’une pièce adaptée et mise en scène par Xavier Viton et Nicolas Delas sous le titre « Bouge ton cube ». Elle anime également des ateliers d’écriture dans la région bordelaise. Son sac à main abonde de petits carnets renfermant toutes les idées d’histoires qui lui passent par la tête. Drôles et décalées, elles ont pour vocation de partager une certaine idée de l’humanité.

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COMMENT TROUVER UN HOMME ASSORTI à son sac à main

Nadia Bourgeois

Ode à Sam

Lorsque je fus en âge de passer du statut de petite fille sage à celui de volage, maman me fit mille recommandations.

L’heure était venue pour moi d’en choisir un et elle ne le savait que trop bien. Elle avait fait de même à mon âge.

Elle m’a dit : « Prends ton temps, mais choisis-le bien. Fais comme si c’était pour la vie ».

Forte des conseils qu’elle m’avait prodigués, je partis en chasse.

Je me montrai difficile, exigeante, voire même intransigeante ! On avait beau me présenter les plus beaux, j’éconduisais tous ceux qui n’avaient pas le bon profil.

Au détour d’une ruelle, je décidai de prendre un café afin de faire une pause. J’étais assise derrière la vitre du bistrot, quand tout à coup, j’en remarquais un sur le trottoir d’en face. Ce fut le coup de foudre. J’avais enfin arrêté mon choix sur un spécimen unique.

Je n’y suis pas allée par quatre chemins et je suis sortie avec lui. Il était pendu à mon bras et je l’arborais comme un trophée sous le regard médusé et jaloux de mes camarades.

Parfois, je le tenais par la main. Je peux bien l’avouer, je cherchais à me faire remarquer. Il faut dire qu’il en jetait.

On me disait : « Il est beau ! Tu l’as déniché où ? »

Quand je croisais du monde, je resserrais mon étreinte autour de sa ceinture pour marquer ma propriété.

Et lorsque j’effleurais son cuir, mes sens étaient en éveil. Son odeur me rendait folle !

Il est mon meilleur ami, mon confident. Je lui livre sans condition tous mes secrets, ce qui fait mon identité et ma féminité. En retour, il s’ouvre et s’en remet à moi sans crainte ni fausse pudeur.

Il porte pour moi les charges les plus lourdes et se fait un devoir d’être toujours à mes côtés. Il me rassure. Et puis, d’une générosité avec ça !

Il n’hésite jamais à desserrer les cordons de la bourse quand le besoin se fait sentir.

Il est brillant et c’est un peu pour cela que je l’ai choisi.

Avant de le trouver, il m’était arrivé d’en changer, pour un plus grand, un plus petit ou un plus costaud. Mais lui, c’est du sérieux. Je ne peux plus m’en passer, car enfin je l’aime…

Mon sac à main !

Nadia Bourgeois, Printemps des poètes d’Andernos 2010

Avant d’avancer plus loin dans la lecture de cet ouvrage, un petit quiz de motivation s’impose. Si vous tournez cette page, vous ne pourrez plus faire marche arrière et lorsque vous refermerez ce guide, vous ne verrez plus jamais un homme, ni votre sac à main comme avant.

Vous avez ouvert ce livre :

A - Parce que vous n’avez rien d’autre à faire

B - Parce que vous êtes curieuse

C - Parce que vous cherchez LA réponse à cette question

Résultat :

Quelles que soient les raisons, vous avez bien fait. Ce guide vous permettra :

A - De vous occuper agréablement pendant un petit moment

B - De satisfaire votre curiosité

C - D’obtenir la réponse à votre questionnement

Mais si ! On peut être sérieux tout en pratiquant l’humour. C’est moins fatigant que le vélo et cela fait travailler les abdos.

Tout a commencé le jour où j’ai écrit le texte « Ode à Sam ». J’avais déjà établi un parallèle entre le partenaire et le sac à main, mais je n’avais pas été plus loin. Et puis, dans le cadre des ateliers d’écriture, j’ai dû choisir un sujet pour développer un projet de guide pratique. Je suis auteure de fiction et l’idée d’écrire un guide ne m’avait jamais effleuré l’esprit. Après bien des détours, j’ai arrêté mon choix sur les sacs à main. Pourtant, lorsque j’étais adolescente, je considérais le sac à main comme un mal nécessaire. Par la suite, j’ai pris plaisir à en choisir un et plus tard, à en changer. J’ai longtemps travaillé dans un bureau à composante essentiellement féminine et depuis, j’ai pu constater que les sacs à main exercent une réelle fascination sur les femmes. Je suis moi-même concernée. Je ne m’en défais jamais, je le conserve toujours à portée de main et lorsque je consens à m’en éloigner un peu, je garde toujours un œil inquiet sur lui.

Cet intérêt m’a poussée à m’interroger sur l’importance de la place qu’il occupe dans notre vie. Mes réflexions sur le sujet m’ont amenée à l’hypothèse suivante : les critères de sélection concernant l’achat d’un sac à main, qu’il soit coup de cœur ou raisonné, sont les mêmes que ceux sur lesquels est basé le choix d’un partenaire lors de la rencontre amoureuse. Les témoignages que j’ai recueillis auprès d’une centaine de femmes ont enrichi ma réflexion et m’ont confortée dans cette idée.

Ce guide est à l’usage de toutes les personnes qui portent un sac par choix, par passion ou par obligation, qui s’intéressent à celles qui en portent. Et ce, que vous soyez boulimique ou anorexique du sac. Mais il s’adresse particulièrement à toutes celles qui, accompagnées ou non, sont désireuses de plonger dans l’univers du sac à travers son histoire, de se divertir et surtout, de découvrir quel type d’homme leur convient. Et comme cela fonctionne dans les deux sens, de dénicher aussi le partenaire qui convient ou encore, de vérifier que vous êtes avec la bonne personne. Oui, messieurs-dames ! Attention toutefois, ne vous méprenez pas, ce livre n’a pas la prétention de vous vendre une solution miracle pour rencontrer l’amour de votre vie, mais bien de vous inviter à une réflexion divertissante sur le premier compagnon de votre quotidien, pour établir le profil de celui qui répondra le mieux à vos attentes.

I. Le bonheur n’est pas que dans le pré

Mesdames, à part le joli petit top rouge dernier cri aperçu en vitrine ou la paire d’escarpins qui vous fait de belles jambes, qu’est-ce qui vous met des étoiles plein les yeux ?

Vous avez deviné ? Non ? Vous donnez votre langue au chat ? Le prince charmant bien sûr !

Beaucoup de femmes évoquent le sujet en soupirant. Elles ne trouvent pas l’âme sœur ou l’homme frère. Peu importe, le résultat est le même. Elles finissent mal accompagnées, lorgnent leur voisin de palier ou finissent leurs soirées seules, avachies sur leur canapé à siroter un sachet individuel de soupe instantanée devant Bridget Jones, en se demandant pourquoi elles ne croisent jamais Hugh Grant.

Parce qu’il ne suffit pas de demander pour être exaucée, même si l’on veut vous faire croire qu’il suffit de feuilleter un catalogue, de commander en un clic et d’être livrée en 48 heures chrono comme chez Zalando. J’imagine le slogan : elle l’a rêvé, Cupidon l’a fait !

Non, mesdames. Je suis au regret de vous annoncer que pour pouvoir rencontrer un partenaire qui vous convient, il va falloir donner de votre personne. Mais oui ! À l’heure des soldes, vous êtes sur le pont dès 6 h du matin et vous discutez le bout de gras avec votre rivale parce que vous le voulez, le petit jean qui vous fait un cul de rêve à moins 50 % ou le sac Hermès qui vous tirait la languette dans la vitrine !

La promesse du grand amour ! Ah, l’amour ! Le Graal féminin, l’impossible quête de Scrat, l’écureuil dans l’Âge de glace. Il court toujours après son gland…

Vous aussi, vous aimeriez rencontrer quelqu’un. Mais qui est ce quelqu’un dont on nous rebat tant les oreilles ? Je ne suis pas psychologue ou tout autre spécialiste en « ogue » ou en vogue, mais il semblerait que ce soit le mec plus ultra. Vous savez bien, celui qui roule en Ferrari et s’appelle Brad Clooney !

L’élu est multifonction : mon mec plus ultra est beau, fort, brillant, intelligent, cultivé, il aime l’art, il sait bricoler, faire la cuisine, il m’ouvre les portes, prend bien soin de s’effacer devant moi pour me laisser entrer la première, fait le tour de la voiture pour m’aider à monter à bord, me dit que je suis sexy (même si je me couche le soir avec mon pyjama en pilou-pilou), que je suis belle (même si j’ai pris quelques kilos et que je ne rentre plus dans ma petite robe en taille 36) qu’il n’attendait que moi (tiens, cela me rappelle une chanson) et ne voit que moi. Non, je ne vais pas courir chez l’ophtalmo pour lui acheter une belle paire de lunettes. Un grand merci à mon amie myopie pour tous les services rendus ! Clap, clap ! Il a les mêmes goûts que moi, il est bon gestionnaire, il m’emmène en voyage, au restaurant, il sait écouter mes problèmes, il accepte mes amis, il est généreux, gentil, doux, attentionné, serviable… J’en oublie sûrement, mais ce n’est déjà pas mal comme ça, non ?

Je vous vois déjà la larmichette à l’œil, ressassant la dernière anecdote de votre meilleure amie qui a rencontré l’homme de sa vie tout à fait par hasard au rayon livres de bricolage de la bibliothèque municipale. Mais est-ce vraiment un hasard ?

Le mec plus ultra

Pour le rencontrer, plusieurs solutions s’offrent à vous.

Le cercle des amis

Ce cercle offre l’avantage de pouvoir manœuvrer en terrain connu. Livré sur place ou à emporter, c’est l’idéal, l’homme est à portée de main. Nul besoin de trop vous mouiller. La rencontre se passe dans la plus grande discrétion et avec délicatesse. Paul, je te présente Pauline qui est célibataire. Pauline, je te présente Paul qui se remet tout juste d’un douloureux divorce.

Bon, je charrie un peu. Ce n’est pas toujours comme cela que ça se passe. Parfois, c’est pire, parce que les amis n’ont pas toujours le modèle à votre taille en magasin et vous devrez soit vous contenter de celui dont plus personne ne veut parce que peu pratique, usé et passé de mode, soit choisir un plan B parce qu’ils sont en rupture de stock. Dans ce cas, vous pouvez toujours lorgner du côté des collègues.

Le cercle du travail

À moins de travailler chez les pompiers, dans la finance ou dans tout autre lieu à forte concentration masculine, vous avez peu d’opportunités de rencontrer le prince charmant. Et même dans les lieux où la mixité est une règle d’or, la majeure partie du temps, le cœur des messieurs dont vous êtes entourée est déjà pris. Quand vous en tenez un de disponible, vous avez la possibilité de vous rendre fréquemment à la photocopieuse pour provoquer un bourrage papier et appeler à l’aide ce charmant collègue qui, tel un preux chevalier, viendra à bout de la bête pour lui faire cracher ce maudit bout de feuille qui met tous les voyants en alerte. Vous pouvez aussi aller à la machine à café et boire un Nespresso en attendant l’élu, même si ladite machine ne distribue que des boissons, pas d’élixir et encore moins de Clooney. Non, n’insistez pas. What else ? Eh bien, vous allez plutôt vider votre portemonnaie que remplir votre cœur.

Les clubs sportifs

En découvrant le calendrier « Les dieux du stade », vous pensez que la quête du mec plus ultra mérite quelques auréoles sous les bras. L’empire de la testostérone vous ouvre ses portes et vous imaginez déjà des hommes tout en muscles aux pectoraux surdéveloppés n’attendant que vous. Alors, pourquoi le club où vous vous êtes inscrite est-il seulement fréquenté par de petites crevettes qui suent sang et eau par tous les pores de leur short ? Sans doute parce que vous êtes poissarde, que vous n’avez pas choisi le bon endroit ou le meilleur créneau horaire pour les croiser. Vous pouvez toujours envoyer une lettre de réclamation pour vous faire rembourser le calendrier, ce sera au moins ça de gagné.

Avez-vous songé à la danse ? Oubliez, la plupart du temps, il n’y a que des filles ! Sauf si ce sont des cours de danses de salon, de rock, de hip-hop, de tango, de salsa et de collé-serré ! Effet torride garanti.

Les ateliers de loisirs créatifs

Qui dit loisirs, dit oisif et retraité. C’est faux ! Beaucoup de salariés ont besoin de changer d’air après le travail. Votre prince charmant a peut-être la fibre artistique. Attention ! Fuyez les ateliers de couture, de dentelle et de patchwork. Si vous voulez avoir une chance de croiser l’élu, fréquentez plutôt les ateliers de théâtre, de photo, de peinture, de sculpture, d’écriture, les cours de guitare collectifs, les ateliers de cuisine... Mais si ! Les plus grands chefs culinaires sont des hommes.

Les sorties en boîte ou au restaurant

Les sorties en boîte sont recommandées aux velcros du dancefloor. Vous y parlerez avec votre corps parce qu’avec votre bouche c’est impossible, il y a trop de bruit ! Dans la lumière aveuglante des stroboscopes et des boules à facettes, vous chercherez votre Travolta made in France. En vain…

Quelques moucherons exécuteront autour de vous différents pas de danse tribale et l’un d’entre eux poussera l’audace jusqu’à vous proposer, dans un langage trivial, de poursuivre la conversation dans les toilettes pour plus d’intimité à défaut d’une balade au clair de lune.

Vous consommerez votre amertume au comptoir avec de la glace pilée et une paille. Vous rentrerez ensuite avec un mal de chien aux pieds, les portugaises ensablées, seule ou mal accompagnée et vous étoufferez vos larmes dans votre oreiller. Sob !

Au restaurant, vous êtes souvent entre amis, rarement seule… Difficile donc de sortir le grand jeu. Dès lors, vous pouvez toujours jeter votre dévolu sur le serveur, aussi craquant que du chocolat, repéré durant le repas. Vous mettrez tout votre savoir-faire à profit pour instaurer une communication au service de la séduction : demander une description détaillée du menu, une autre bouteille d’eau, une panière à pain, une nouvelle serviette pour éponger la tache de vin sur votre robe et finalement, demander de vous indiquer où se trouvent les toilettes… Ne souriez pas d’un air entendu. Je n’ai jamais dit qu’il devait vous suivre, enfin! Il est en service tout de même. Vous ne voudriez pas entamer une relation avec un prince au chômage, si ? Dernière cartouche, votre numéro de téléphone sur la note ou sur le chèque que vous lui remettrez.

Les sorties culturelles

Les occasions de rencontrer du beau monde ne manquent jamais : les expos, les vernissages, les salons, les foires, les exhibitions, mais aussi les visites guidées, les inaugurations, les concerts, les pièces de théâtre, le cinéma… Il en existe tant !

Au cinéma ? Vous êtes seule dans le noir avec votre cornet de pop-corn et le seul prince charmant que vous y rencontrerez est sur l’écran juste face à vous. Eh oui ! À moins d’être nyctalope ou la reine de l’emballage sur file d’attente, je vous déconseille d’adopter cette solution.

Aux vernissages ? Pourquoi pas ? Fuyez celui qui se rue sur le buffet et rapprochez-vous de celui qui reste muet et contemplatif devant une toile blanche. Très important un homme qui sait se taire. Surtout si on est très bavarde. Vous pourrez toujours lui donner votre interprétation du contenu. S’il vous écoute jusqu’au bout et partage votre point de vue, vous tenez peut-être votre homme.

Le guide touristique ? Buvez ses paroles et hochez la tête en signe d’approbation. Marchez toujours devant et posez-lui mille questions.

Les concerts ? Si vous êtes dans la fosse, vous pouvez malencontreusement écraser le pied de votre voisin, vous confondre en excuses et lui proposer une bière pour vous faire pardonner.

Les voyages

Est-ce que l’herbe est plus verte ailleurs ? Bon nombre de femmes seules partent en voyage pour franchir les océans et les milliers de kilomètres qui les séparent de leur prince charmant. Un steward peut-être ? Le commandant de bord n’est pas accessible, car il est enfermé dans sa tour d’ivoire. Un passager dont vous frôlerez le genou durant le vol ? Un autochtone ? Un peu d’exotisme ne fait pas de mal. Un des résidents de l’hôtel où vous êtes descendue ? Un G.O que vous emporterez dans vos bagages pour animer vos folles soirées d’hiver une fois de retour chez vous ? Pourquoi pas ! Ils sont à votre disposition pour vous rendre la vie facile, dîner à votre table et vous entraîner dans un slow langoureux au disco club. Non, leur rôle n’est pas de jouer les entraîneuses au sens strict du terme, mais cette proximité facilite bien des choses, non ? Seulement, il y a le billet de retour et le moment des adieux douloureux.

Les sites de rencontres

Si vous cherchez l’amour à portée de clic, celui qui vous fiche une grande claque, vous avez l’embarras du choix. Les spécialistes du marché de l’amour ont étudié celui du prince charmant pour vous aider à trouver le modèle idéal. Il doit être parfaitement adapté à votre taille, épouser exactement vos formes et vos désirs les plus secrets. Vous aurez au préalable suivi des cours intensifs de traduction de messages du type :

« Je cherche une compagne indépendante pour relation durable ». Souvent, cela signifie : j’aimerais rencontrer une fille qui soit sexuellement libérée.

Quant à la relation, elle peut durer sans être sérieuse. Inscrivez-vous, échangez, chattez et partagez. Gare à ce que vous partagez, sinon, il y a fort à parier que vous courez au-devant de grandes désillusions. « Tournez manège» et entrez en ménage avec Attractive world, Adopteunmec.com ou Meetic, parce que l’essayer, c’est l’adopter.

Et pour les plus pressées, le speed dating. Pour les speed lovers, le speed wedding et enfin, le speed leaving, parce que Speedy remplace votre prince charmant inadéquat en quelques minutes seulement. Comme vous l’avez attendu longtemps, hors de question de perdre du temps !

Vous pouvez toujours consulter les lames du tarot auprès d’une voyante qui tranchera les arcanes de son regard aiguisé ou encore un psy, dont vous userez le sofa pour comprendre pourquoi l’élu brille par son absence.

Bon, on a pratiquement fait le tour. Vous avez de quoi faire. Vous avez compris à présent comment il faut procéder. Vous avez tout essayé et ça ne marche toujours pas ? Et si je vous disais que pour transformer l’essai en réussite, il existe une méthode active et amusante ? Elle consiste à plonger la main dans son sac, à en toucher le fond pour découvrir le profil du partenaire idéal...

II. LA SACOLOGIE

« Le sac à main des femmes est une véritable boîte à outils, comme en trimbalent les plombiers. Et toute la journée, dès qu’elles ont un moment, elles réparent. »

Jean Cau, écrivain, journaliste et polémiste français, prix Goncourt 1961 pour son roman La pitié de Dieu.

Avant-propos  à l’usage de celles qui se demandent :

La sacologie, c’est quoi ?

1. L’art de saquer une personne.

2. Un art divinatoire.

3. Un sac que l’on garde au logis.

4. L’analyse du sac à main.

Résultat :

1. Vous n’y êtes pas du tout.

2. Ce n’est pas vraiment cela, mais vous chauffez. On peut pratiquer aussi la sacomancie.

3. Vous brûlez, il s’agit bien de sac.

4. Vous n’avez aucun mérite, c’était facile !

Bravo pour les autres, vous avez de l’humour.

La sacologie est l’étude poussée de notre inconscient portable, notre psyché en bandoulière. Elle consiste en une analyse détaillée et sous toutes ses coutures de cet indispensable accessoire (vous voyez l’oxymore ?) qu’est notre sac à main. Elle décortique notre comportement lors de son acquisition, s’intéresse à son contenu et au rapport que nous entretenons avec lui pour établir les connexions entre les critères pour le choix du sac à main et pour celui du partenaire. Encore faut-il lui lâcher la bride et le vider, ce sac.

Une femme qui ne parvient pas à vider son sac ? Je n’y crois pas ! Difficile de couper le cordon, n’est-ce pas ? En fait, toutes les femmes devraient le vider pour regarder ce qu’il y a dedans. Recourir à la sacologie et consulter un praticien comme on examinerait son horoscope ou comme on questionnerait une voyante avant de sortir de chez soi.

La sacologue ou la sacomancienne étudierait soigneusement le contenu de votre sac. En brandissant le rouge à lèvres tout droit sorti de la volumineuse trousse à maquillage, elle dirait : « Je vois… jevois… que vous êtes coquette ».

Ou alors, en remuant le fond du sac où traînent quelques pilules : « Votre santé est fragile, parlez-en à votre médecin traitant. Si les symptômes persistent, changez-en ! De médecin, pas de médicament bien entendu ».

Ou encore, en sortant l’énorme trousse à maquillage : « Félicitations ! C’est un beau bébé de 200 grammes ». Puis, en observant vos lèvres carmin et votre visage savamment poudré : « Vous avezbien travaillé ». Ou enfin, en extirpant votre jeu de clés sous une couche de bonbons perdus au milieu de mouchoirs en papier usagés, de vieux tickets de caisse et de cartes de visites cornées dont vous avez oublié l’origine, elle déclarerait : « C’est un peu le bazar dans votre tête, va falloir faire le ménage ! ».

Vous le savez déjà, un sac à main vous définit d’une manière ou d’une autre. Il est non seulement un reflet de votre personnalité, mais aussi votre tiroir secret. Dali l’a exprimé et immortalisé à sa façon avec sa série de tableaux sur la femme aux tiroirs. Vous fourragez dans votre sac sans regarder, pour retirer ces petites choses, en apparence sans importance, qui font votre identité. Redécouvrez de menus objets oubliés, fossilisés dans les coutures en pointillé de ces petites poches qui vous avaient séduite. Ouvrez-le à la manière d’un chirurgien consciencieux qui extirperait au scalpel cette petite tumeur que l’on nomme pudeur féminine. Qui pourrait parler mieux de vous que votre sac à main ?

L’auteure Marie Desplechin l’a très bien compris en écrivant « Le sac à main ». À travers l’inventaire d’objets aussi anodins qu’un bâton de rouge à lèvres, un carnet d’adresses, un porte-clés, une photo… l’héroïne dévoile tout un pan de son existence et se livre dans ce qu’elle a de plus intime. Peu à peu, elle dessine les contours de son identité et révèle au lecteur la double vie qu’elle mène depuis plusieurs années. Lars, son conjoint, découvrira sa vraie personnalité le jour où il ira fouiller dans son sac à main.

Certains fabricants de sacs à main ont tenté de commercialiser des modèles transparents et l’échec s’est avéré cuisant. Avec eux, c’en est fini du transport illégal de string de rechange ou de brosse à dents usagée pour les adeptes des impromptus, non pas de Schubert, mais de la vie. Pas moyen non plus de lâcher une bombe sans se faire repérer. Voilà un modèle qui n’aura pas la cote auprès des terroristes. Votre sac à vous est opaque et vous l’aimez ainsi parce que c’est un peu votre jardin secret. Vous viendrait-il à l’idée de sortir nue dans la rue ? C’est que vous y tenez à cet objet dont vous ne vous séparez jamais et vous souhaitez en préserver l’intimité. Votre confort, c’est son opacité, son aptitude à promener votre alter ego en toute discrétion. Ainsi, vous pouvez vous lâcher. Les tampons y côtoient votre paquet de chewing-gums et vos cachets contre les maux de tête. Tout cela baigne au milieu d’un joyeux désordre dans l’obscurité la plus totale, à l’abri des regards indiscrets. Votre sac à main, c’est votre espace privé et pas question de le dévoiler. Les femmes interrogées se montrent très fermes à ce sujet.

Valérie :