Commissaire Marquanteur et la nuit au Vieux-Port : France Polar - Alfred Bekker - E-Book

Commissaire Marquanteur et la nuit au Vieux-Port : France Polar E-Book

Alfred Bekker

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Commissaire Marquanteur et la nuit au Vieux-Port – Un polar français captivant d'Alfred Bekker Marseille, pluie, lumières du port – lorsque le célèbre armateur Nathan Lazar est retrouvé mort sur son yacht de luxe, le commissaire Pierre Marquanteur et son équipe se lancent dans une course contre la montre. Un mystérieux nœud marin dans la bouche de la victime, une carte à jouer comme message énigmatique et des indices qui mènent au cœur des réseaux obscurs de l'économie portuaire, de la politique et de la logistique. Alors que d'autres meurtres secouent la ville, de vieilles inimitiés et des alliances secrètes sont révélées au grand jour. Marquanteur doit se frayer un chemin à travers un labyrinthe d'intrigues, de corruption et de vengeance personnelle – et se rend compte qu'à Marseille, les nœuds les plus dangereux sont ceux que personne ne veut défaire. Atmosphérique, passionnant et empreint de charme français, le roman policier d'Alfred Bekker vous emmène au cœur de la métropole méditerranéenne. Pour les amateurs de duos d'enquêteurs, de romans policiers portuaires et de rebondissements raffinés !

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Seitenzahl: 159

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Alfred Bekker

Commissaire Marquanteur et la nuit au Vieux-Port : France Polar

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Inhaltsverzeichnis

Commissaire Marquanteur et la nuit au Vieux-Port : France Polar

Droits d'auteur

Personnages

Termes

Lieux

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landmarks

Titelseite

Cover

Inhaltsverzeichnis

Buchanfang

Commissaire Marquanteur et la nuit au Vieux-Port : France Polar

par ALFRED BEKKER

Commissaire Marquanteur et la nuit au Vieux-Port – Un polar français captivant d'Alfred Bekker

Marseille, pluie, lumières du port – lorsque le célèbre armateur Nathan Lazar est retrouvé mort sur son yacht de luxe, le commissaire Pierre Marquanteur et son équipe se lancent dans une course contre la montre. Un mystérieux nœud marin dans la bouche de la victime, une carte à jouer comme message énigmatique et des indices qui mènent au cœur des réseaux obscurs de l'économie portuaire, de la politique et de la logistique. Alors que d'autres meurtres secouent la ville, de vieilles inimitiés et des alliances secrètes sont révélées au grand jour. Marquanteur doit se frayer un chemin à travers un labyrinthe d'intrigues, de corruption et de vengeance personnelle – et se rend compte qu'à Marseille, les nœuds les plus dangereux sont ceux que personne ne veut défaire.

Atmosphérique, passionnant et empreint de charme français, le roman policier d'Alfred Bekker vous emmène au cœur de la métropole méditerranéenne. Pour les amateurs de duos d'enquêteurs, de romans policiers portuaires et de rebondissements raffinés !

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Mots-clés : France, roman policier, Marseille, commissaire, Alfred Bekker, port, meurtre, enquêteur, suspense, nœuds marins, cartes à jouer, corruption, intrigues

Droits d'auteur

Un livre CassiopeiaPress : CASSIOPEIAPRESS, UKSAK E-Books, Alfred Bekker, Alfred Bekker présente, Casssiopeia-XXX-press, Alfredbooks, Bathranor Books, Uksak édition spéciale, Cassiopeiapress édition spéciale, Cassiopeiapress/AlfredBooks et BEKKERpublishing sont des marques déposées de

Alfred Bekker

© Roman de l'auteur

© cette édition 2025 par AlfredBekker/CassiopeiaPress, Lengerich/Westphalie

Les personnages fictifs n'ont aucun lien avec des personnes réelles. Toute similitude avec des noms existants est fortuite et non intentionnelle.

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Personnages

Pierre Marquanteur : enquêteur (FoPoCri), narrateur à la première personne, Marseille.

François Leroc : collègue/partenaire de Pierre, enquêteur dans l'équipe.

Monsieur Marteau : supérieur hiérarchique de l'unité, réservé et stratégique.

Garance Leroux : procureure, précise et déterminée.

David Hollande : médecin légiste/balisticien, responsable de la collecte des indices.

Stéphane Caron : intervention/opérations, accès et tactique.

Maxime : informatique/analyse, évaluation des données, vidéo, flux financiers.

Mélanie : administration/back-office, organisation et (excellent) café.

Derek Bajere : interrogatoire/conduite d'interrogatoire, persévérant.

Nadège Vautrin : direction de la police (commissariat Prado), première intervention au port.

Emilie Lazar : spécialiste en relations publiques, en lien avec le milieu des armateurs.

Nathan Lazar : Armateur/mécène, figure éminente de l'économie portuaire.

Aurélien Voss : consultant en communication/relations publiques, connaisseur du milieu.

Rochard : entrepreneur en logistique/portuaire, disposant d'un réseau étendu.

Dédé : contremaître de chantier naval/dock, personnalité locale.

Boulard : ancien port, expert du milieu et peu discret.

Azzedine : poissonnier au Vieux-Port, observateur attentif.

Jean Latour : artisan calme et précis ; connaît les nœuds et l'eau.

Jules Latour : marin/bosco ; reconnaissable à ses mains calleuses.

Monsieur Salanon : restaurateur de cartes (atelier), attaché aux traditions.

Directeur de banque Salanon : directeur d'un établissement bancaire de longue date.

Voilier (rue des Catalans) : spécialiste des toiles, des cordages et des colles.

Nautique Sirocco : location/vente de bateaux pneumatiques/RIB.

Vincent Calmette : administration municipale/développement urbain.

« Saint-Cloud » : acteur ministériel (niveau politique).

Marcel Leduc : conseiller/intermédiaire discret.

Lionel Battini : étudiant en photographie, passionné par les médias.

Termes

FoPoCri : unité spéciale de la police judiciaire à Marseille.

Palstek : nœud coulant fixe ; ne se resserre pas sous la charge (nœud marin).

Schotstek : relie deux cordes (nœud).

Nœud sanguin : nœud de liaison solide (pêche).

Double écoute : variante avec une force de maintien accrue.

Nœud en huit (Figure Eight) : nœud d'arrêt/de sécurité.

Dyneema : corde en fibre fine à haute résistance (faible allongement).

Hypalon : matériau tubulaire robuste pour les RIB/Zodiacs professionnels.

RIB/Zodiac : bateau pneumatique à coque rigide, maniable et stable.

Silencieux : accessoire permettant d'atténuer le bruit des armes à feu.

Enregistreur GPS : appareil permettant d'enregistrer des itinéraires/positions.

Drop-box (bouée) : cachette/point de transfert dans l'eau.

« Liste » : répertoriant les rendez-vous, les cours d'eau, les connexions.

Cartes à jouer « pièces » : symbolisme/marquage (valet, as, deux, roi).

Couloir de service : accès aux coulisses des bâtiments.

Spiegeltrick : dispositif optique de diversion/tromperie (axes visuels).

LogisBulk / R&R Logistics : sociétés de logistique/portuaires (noms fictifs).

Lieux

Marseille : ville au bord de la mer ; quartier allant du Vieux-Port à La Joliette.

Yacht-club de la Pointe-Rouge : bateaux, réceptions, caméras.

Vieux-Port : scène/arrière-cour ; marché et ambiance.

Chantier naval de La Ciotat : site industriel, activités de construction navale.

Les Goudes / Calanques (Morgiou, Sormiou) : criques côtières / grottes.

Échelle du Roi (Fort Saint-Jean) : « escalier du roi » au bord de l'eau.

Quai d'Arenc : jetée/zone terminale.

Terminal Nord (halle des douanes) : lieu événementiel et logistique.

Rue Paradis : bureaux/agences (communication).

Rue Sainte : atelier, café, à proximité.

Avenue du Prado : adresses résidentielles/bureaux ; commerces.

Quai de la Joliette : banques, entrepôts, nouveau front de mer.

Hôpital Européen : clinique/urgences.

Endoume : quartier avec escaliers, garages, rochers.

Îles du Frioul : zone maritime, bouées, points de transfert.

1

Il pleuvait si finement que les gouttes étaient à peine visibles, mais elles s'insinuaient dans chaque joint et rendaient la ville terne et glissante. Marseille sentait le sel et le béton mouillé, et quelque part au loin, une péniche klaxonnait avec une mélancolie digne d'une clarinette.

François était assis à côté de moi lorsque j'ai garé la Mercedes du service de transport à Pointe-Rouge dans une place de stationnement qui n'en était pas vraiment une. Dans de telles situations, les gyrophares faisaient des miracles. Il a refermé son téléphone portable, a regardé les amarrages fermés du yacht club et a dit : « Pensez-vous qu'ils nous laisseront monter sur le teck avec nos chaussures ? »

« Si nous demandons des chaussons, nous en aurons », répondis-je. Ma voix était plus rauque que je ne l'avais prévu. À cette heure-là, le café que j'avais bu le matin ne me convenait pas.

« Le défunt s'appelle Lazar », dit François. « Ce n'est pas une plaisanterie. Nathan Lazar. Armateur. Mécène. Ami de la culture. Et adversaire des lois fiscales. »

Je fronçai les sourcils. Je connaissais ce nom grâce à des articles parus dans le Journal de Marseille. Des dons pour un petit festival de cinéma, des dons pour un hôpital pour enfants – et parallèlement, des rumeurs sur des conteneurs dont les papiers n'étaient pas tout à fait en règle. Marseille regorge de bonnes actions sur lesquelles il vaut mieux ne pas trop s'attarder.

Deux collègues en uniforme soulevèrent le ruban pour nous. Le yacht-club se dressait comme une dent brillante sur le quai : verre, acier, précision. Un peu trop « je suis moderne » pour ne pas paraître vieux. Je présentai ma carte d'identité. « Marquanteur, FoPoCri. Voici mon collègue François Leroc. Qui est responsable ici ? »

« Commissaire Nadège Vautrin, poste Prado », a répondu l'homme en uniforme, un homme pâle avec un manteau trop court. Il a indiqué un escalier en acier inoxydable qui menait au pont du club. Là-haut, on pouvait déjà voir trois personnes en combinaison blanche – la police scientifique. Quelques marins se tenaient sous un auvent, frissonnant, essayant de prendre un air important. La mer faisait ce qu'elle fait toujours : elle faisait comme si de rien n'était.

Nous montâmes les marches. Nadège Vautrin était une femme mince, avec une coiffure qui semblait fraîchement coupée, bien que la pluie l'ait trempée depuis une heure. Elle avait l'air de quelqu'un qui avait déjà dû réorganiser sa journée trois fois. « Ah, FoPoCri », dit-elle. « Je suis ravie que vous ayez pu venir si rapidement. »

« Nous voulions voir comment Marseille se détruit le luxe », répondit François. Elle réagit par un son qui se situait quelque part entre un reniflement et un rire. Je l'appréciai immédiatement. Elle ne donnait pas aux gens plus d'importance qu'ils n'en méritaient.

« Par ici », dit Vautrin. « Niegrig – euh, Lazar – a été retrouvé dans sa cabine. Yacht à moteur LA ZÉLIA. Soixante pieds, de fabrication italienne. Il était là ce matin – et il est toujours là. Lazar aussi. »

Nous posâmes le pied sur la passerelle mouillée. Deux policiers se tenaient près de la passerelle. Le bateau nous observait, ses vitres teintées. Vautrin enfila des couvre-chaussures en plastique. Je l'imitai. François marmonna, puis finit par faire de même. Il était toujours très soucieux de l'entretien de ses chaussures, dans la mesure du possible.

Dans le salon, il y avait une odeur de cuir, de vieille fumée et d'un bois précieux qui tentait de briller. Il y avait une table vitrée recouverte de magazines ouverts sur des articles qui expliquaient le monde. Une horloge dorée faisait tic-tac doucement. Et Lazar. Il était assis dans un fauteuil en cuir, comme s'il s'était installé pour un portrait. Un tir précis dans le cœur. La tête était penchée en arrière, les yeux mi-clos, la bouche... Dans la bouche, il y avait un morceau de fil noir, formant une boucle et fixé par un nœud qui ne semblait pas fortuit.

« Avons-nous déjà vu cela ? », demanda François.

« Pas que je me souvienne », répondis-je. Je sentais dans mon esprit la partie mécanique que nous appelons raison se mettre en mouvement, lorsque cela nous arrange.

David Hollande, notre balisticien en chef, était agenouillé devant le corps d'un buffet dans lequel reposaient des bouteilles en cristal. Il portait sa combinaison blanche, mais comme toujours, il réussissait à donner l'impression qu'elle venait d'être repassée. « Pierre », dit-il. « François. Votre timing est parfait. »

— Dites cela à la pluie, répondit François. Qu'avons-nous là ?

David regarda Lazar, regarda le sol, regarda la fenêtre. « Un seul coup de feu. À une distance plus courte qu'on ne le pense. Aucune trace de poudre visible sur les vêtements, mais cela ne signifie rien dans ces cabines. Silencieux – je le dis sans vouloir écrire de roman. Le projectile est probablement logé dans le dossier, je vais y arriver. Pas de deuxième trace d'impact. Et ceci... » Il désigna le nœud noir du menton.

« Un nœud marin », murmurai-je.

« Exact, Pierre », dit Vautrin. « Un nœud de bouline. Bien fait, passé une fois, puis la boucle refixée. Quelqu'un a pris son temps. Ou s'est entraîné. »

Je m'approchai. Le fil était satiné, de bonne qualité. Il était recouvert d'une humidité imperceptible, comme s'il venait d'être posé. Il semblait silencieux. Je sais que cela n'a aucun sens. Certaines choses vous interpellent, d'autres vous murmurent, et les pires ne disent rien.

« Qui l'a trouvé ? » demandai-je.

« Sa femme. En partie. En fait, sa chaperonne », expliqua Vautrin. « Lazar avait depuis quatre ans une épouse qui s'occupait également de ses relations publiques. Elle s'appelle Emilie Lazar, née Côtard. Elle était au club ce matin parce qu'elle voulait faire préparer le bateau pour une soirée. Elle a envoyé le garçon qui polit régulièrement l'argenterie. Il est tombé sur ce que vous voyez. La femme a pleuré de manière hystérique, puis elle est redevenue très professionnelle. »

« Dans cet ordre ? », demanda François.

« Oui », répondit Vautrin. « Cela vous inquiète-t-il ? »

— Il y a rarement quelque chose qui ne m'inquiète pas », répondit-il.

Je me suis approché de la vitre et j'ai regardé dehors. L'eau collait indécise au quai. Les places d'amarrage voisines étaient vides. « Les caméras ? », ai-je demandé. « Le club est équipé de plus d'yeux qu'une pieuvre. »

« Nous avons accès à tout ce qui est accroché ici », répondit Vautrin. « Mais vous savez comment c'est : au moment où vous avez besoin du faisceau, il réfléchit. Notre service informatique s'en occupe. De plus, nous avons trouvé une agréable surprise. » Elle désigna un tiroir sous la télévision. David l'ouvrit à l'aide d'une pince à épiler et en jurant doucement. Une carte à jouer était posée sur du feutre gris. Le valet de trèfle. Seulement, le valet avait un nœud peint dans la bouche, à l'encre fine. Et quelqu'un avait coloré le bord en noir avec de la peinture de mauvaise qualité.

« C'est ce que j'appelle un message », dit François. « La question est de savoir dans quelle langue. »

« Nœud, pièces », dis-je. « De l'argent, lié. Qui sait, c'est peut-être plus simple que nous le pensons. »

« Vous êtes toujours si optimiste, Pierre », grogna David.

« J'ai déjà reçu de pires cartes dans ma vie », rétorquai-je.

« Les investisseurs vont s'affoler », a déclaré Vautrin. « Lazar vient d'investir dans trois chantiers navals. L'un d'eux est situé ici, dans le Vieux-Port. Le deuxième à La Ciotat. Le troisième quelque part au Monténégro. »

« Avait-il des ennemis ? » François regarda David comme s'il avait la liste sous sa combinaison.

« Je parierais mon salaire que cet homme avait plus d'ennemis qu'il n'en tient dans un tiroir », dit David en se levant dans un craquement de genoux. « Ouvrez et récupérez », ajouta-t-il. « Le projectile a quelque chose à nous dire. »

« Martineau ? demandais-je. Elle s'est déjà manifestée ?

« Elle est dans la salle de conférence du club, accompagnée d'un avocat si habile qu'on pourrait skier sur lui », répondit Vautrin. « Au début, elle ne voulait pas parler, puis elle a voulu parler uniquement à nous, puis uniquement à vous. Je suppose que son conseiller en communication est impliqué. Et vous savez comment sont ces personnes. Celui qui raconte l'histoire en premier la contrôle. »

« Alors nous devrions nous dépêcher », dit François.

« Encore une chose, Pierre », dit David. « À l'extérieur de la coque, il y a de fines traces d'abrasion, à peu près à mi-hauteur. Quelqu'un a peut-être accosté avec un Zodiac et est monté à bord. Mais nous n'avons pas de dommages au bimini. Cela a pu se produire plus tard. Seulement, cela correspond à l'idée que quelqu'un n'est pas passé par l'entrée. »

Je regardai à nouveau dehors. Derrière cette élégante villa flottante, il n'y avait plus que de l'eau. Et quelque part sous la surface de cette eau flottait toute la vérité que personne ne voulait voir.

« De l'huile pour armes », dis-je en levant la tête. « Vous sentez ça ? » Le salon était imprégné d'une odeur qui n'avait rien à voir avec les carafes en cristal et les cigares.

David acquiesça. « Je pensais que c'était mon imagination. Minime. S'il a utilisé un silencieux, il l'a peut-être mis sur place. Ou retiré. Examinons les fibres ici. »

« Quelqu'un qui ose venir ici et qui a le courage de mettre un nœud dans la bouche d'un Lazar n'est pas étranger à la caméra », dis-je. « Il a pris son temps. Ou du moins, il doit donner l'impression d'avoir pris son temps. Ce sont deux choses différentes. »

Je reculai. Nadège Vautrin me regarda avec impatience. J'appréciais ce moment. On ne sait jamais quoi dire, et c'est toujours la mauvaise réponse.

« Qui savait que Lazar était ici ? », ai-je demandé.

« Trop de personnes », répondit Vautrin. « Il a organisé une réception hier soir. Cinquante personnes. Des cuisiniers, des serveurs, des matelots et les inévitables personnalités du monde de la culture et des affaires. Après cela, il serait resté à bord. Il aurait voulu rencontrer quelqu'un. Sa femme dit qu'elle ne sait pas qui. »

« Je parie qu'elle le sait », dit François à voix basse.

« Oui », répondis-je. « Mais c'est un pari que nous gardons pour plus tard. » Je regardai la carte à jouer. Le nœud me regardait en retour. « Qui que ce soit, cette personne souhaite que nous ayons du travail. »

« Nous en avons toujours », murmura David.

Nous avons quitté le bateau. La pluie s'était intensifiée. Le quai était glissant. Un homme portant une écharpe trop large et trop claire se tenait à l'entrée du club-house et faisait semblant de téléphoner. C'était exactement le genre de personne qui s'immisce dans la vie des autres et fait comme si on l'avait engagée. Ses yeux cherchaient quelque chose. J'ai mémorisé son visage pour plus tard.

La salle de conférence avait ce que toutes les salles de conférence de ce milieu ont : trop de verre, pas assez d'air. Emilie Lazar était assise au bout d'une longue table. Elle était vêtue de noir, mais d'une manière qui allait au-delà des vêtements. Son visage était calme. Ses mains étaient posées l'une sur l'autre, comme si elles avaient été entraînées à cela. À côté d'elle se trouvait un homme dont le visage restait tourné vers tous les appareils, jamais vers les personnes. L'avocat ne s'est pas levé. J'ai une mémoire particulière pour ce genre de gestes.

« Madame Lazar », dis-je. « Je m'appelle Pierre Marquanteur, FoPoCri. Voici mon collègue François Leroc. Je suis désolé. »

« Oui », répondit-elle. Sa voix était un peu plus grave qu'on aurait pu le supposer. « Vous êtes désolé. Et vous êtes ici pour me poser des questions auxquelles il n'y a pas de bonnes réponses. »

« Peut-être que si », répondis-je. « Quand avez-vous vu votre mari vivant pour la dernière fois ? »

L'avocat s'éclaircit ostensiblement la gorge. « Madame Lazar ne répondra qu'aux questions que nous avons préalablement convenues ensemble... »

« Asseyez-vous », dis-je. Je le regardai sans sourire. « Vous n'avez aucune fonction officielle. Et si vous essayez encore une fois de diriger une conversation que je mène, cela deviendra très désagréable. Pour vous. »

Il s'assit. Je me tournai à nouveau vers Émilie.

« Hier soir. Vers onze heures », dit-elle. « Il est resté à bord. Il a dit qu'il voulait dormir. Il avait l'air fatigué. C'est tout. »

« Et aujourd'hui ? »

« Aujourd'hui ? Aujourd'hui, j'ai essayé de ne pas penser au journal. J'ai organisé la journée. Je suis douée pour ça. À neuf heures et demie, je voulais parler du traiteur. J'ai appelé le club. Personne n'a répondu au téléphone. Je suis venue ici. Et le reste... » Elle regardait au-delà de moi. Elle regardait l'eau.

« Votre mari avait-il reçu des menaces récemment ? »

Elle secoua la tête. « Il avait reçu des menaces tous les jours ces derniers temps. Tous les deux jours, il recevait aussi des compliments. Entre les deux, il y avait les vieilles histoires dont on ne voulait plus entendre parler. Il savait gérer cela. »

« Comment était votre mari ? », demandai-je.

Elle cligna des yeux. Un mouvement de ses joues trahit qu'elle comptait. « Il était... efficace. Il n'appréciait pas que les gens vacillent. Il n'aimait pas perdre. Et il voulait plaire. On appelle cela aujourd'hui l'économie de l'attention, n'est-ce pas ? Il était doué pour cela. »

« Et ses affaires ? »

« Ils traversent cette ville », dit-elle. « Comme des fils. C'est leur problème. »

« Votre mari a un nœud dans la bouche. Vous vous y connaissez en nœuds marins ? »

« Je suis responsable des relations publiques d'un armateur », répondit-elle. « J'en sais plus que je ne le voudrais sur les nœuds. » Elle marqua une pause. « Le nœud de bouline est une boucle qui ne se resserre pas sous la charge. On l'appelle aussi le roi des nœuds. »

« Je le sais », dis-je. « Il se défait quand on le souhaite. Votre mari ne l'a pas fait lui-même. »

Ce n'était pas une question. Elle acquiesça néanmoins. L'avocat poussa un soupir audible.

Je lui montrai la carte à jouer sans la toucher. « Cela vous dit quelque chose ? »

« Le tarot est plus chic », dit-elle. « Mais le valet des pièces n'est pas le diable. C'est l'apprenti. Le compagnon. Quelqu'un qui transporte des valeurs, qui ne les crée pas. Aujourd'hui, on appelle cela la logistique. Parfois, on parle aussi de transport d'argent. »

« Qui voulait montrer quelque chose à votre mari ? demandai-je. Qui voulait montrer qu'il savait faire quelque chose que votre mari ne savait pas faire ? »