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Commissaire Marquanteur et le ressac meurtrier Un attentat meurtrier secoue Marseille : lors d'une régate prestigieuse, un entrepreneur célèbre meurt sous les yeux de l'élite, empoisonné par un drone. Le commissaire Pierre Marquanteur et son équipe sont confrontés à une énigme qui dépasse largement les frontières de la ville. Un tueur en série, qui met en scène ses crimes sous le nom de « Brandungen » (les vagues), joue un jeu perfide du chat et de la souris avec la police. Des messages énigmatiques et une piste qui mène au sombre passé de la Bretagne poussent Marquanteur à ses limites. Atmosphérique, passionnant et profond : ce polar français vous entraîne dès la première page dans un tourbillon d'intrigues, de vengeance et de justice. Parfait pour les fans de Jean-Luc Bannalec, Pierre Lemaitre et tous ceux qui apprécient les polars littéraires et psychologiquement profonds. Plongez dans les sombres secrets de Marseille – la prochaine vague arrive à coup sûr ! Commandez dès maintenant et participez à l'enquête !
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Seitenzahl: 134
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Commissaire Marquanteur et la vague meurtrière : France Polar
Droits d'auteur
Glossaire sans spoilers sur « Commissaire Marquanteur et la vague meurtrière »
Personnages
Lieux
Termes
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Titelseite
Cover
Inhaltsverzeichnis
Buchanfang
par ALFRED BEKKER
Commissaire Marquanteur et le ressac meurtrier
Un attentat meurtrier secoue Marseille : lors d'une régate prestigieuse, un entrepreneur célèbre meurt sous les yeux de l'élite, empoisonné par un drone. Le commissaire Pierre Marquanteur et son équipe sont confrontés à une énigme qui dépasse largement les frontières de la ville. Un tueur en série, qui met en scène ses crimes sous le nom de « Brandungen » (les vagues), joue un jeu perfide du chat et de la souris avec la police. Des messages énigmatiques et une piste qui mène au sombre passé de la Bretagne poussent Marquanteur à ses limites.
Atmosphérique, passionnant et profond : ce polar français vous entraîne dès la première page dans un tourbillon d'intrigues, de vengeance et de justice. Parfait pour les fans de Jean-Luc Bannalec, Pierre Lemaitre et tous ceux qui apprécient les polars littéraires et psychologiquement profonds.
Plongez dans les sombres secrets de Marseille – la prochaine vague arrive à coup sûr !
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Alfred Bekker
© Roman de l'auteur
© cette édition 2025 par AlfredBekker/CassiopeiaPress, Lengerich/Westphalie
Les personnages fictifs n'ont aucun lien avec des personnes réelles. Toute similitude avec des noms existants est fortuite et non intentionnelle.
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Tout sur la littérature !
Commissaire Pierre Marquanteur Enquêteur expérimenté de la police française (FoPoCri) à Marseille. Réfléchi, avec un penchant pour la mélancolie et un sens aigu de l'observation.
François Leroc Collègue et ami de longue date de Marquanteur. Civil, pragmatique, loyal et doté d'un bon sens du danger.
Monsieur Marteau Supérieur hiérarchique au sein de la police. Calme, analytique, il dégage une aura d'autorité et d'expérience.
Elias Vautrin Entrepreneur de renom, pionnier de la technologie et défenseur du climat. Hôte d'un événement social important.
Élodie Vautrin Épouse d'Elias, présente en public, mais avec ses propres secrets.
Claire Guéret Responsable des relations publiques, dotée d'un esprit stratégique, elle dispose de relations dans les milieux économiques et médiatiques.
Maxime Valois Spécialiste en criminalistique numérique et en analyse de données au sein de l'équipe de police.
David Hollande, balisticien et expert en criminalistique, responsable de la collecte et de l'analyse des preuves.
Rita Corolla Enquêteuse d'origine italienne, directe et efficace.
Boubou, policier expérimenté, connu pour son calme et sa présence physique.
Jacky Lassalle, Kévin Personnages secondaires issus de l'entourage de l'équipe et suspects.
Marseille Ville portuaire du sud de la France, théâtre de l'action. Vivante, rude, pleine de contrastes entre luxe et quotidien.
Le Vieux-Port Centre historique de Marseille, pivot des événements et des enquêtes.
Aurore Yacht de luxe sur lequel se déroule le crime central. Symbole de richesse et de technologie moderne.
Rue de la Joliette, rue de Rome, rue Paradis Rues de Marseille où se déroulent des événements et des enquêtes importants.
Place de la République Grande place de Marseille, lieu d'une cérémonie commémorative centrale.
Sainte-Marthe Quartier avec une usine hydraulique, joue un rôle dans le déroulement de l'enquête.
Endoume, L'Estaque, Vallon des Auffes : différents quartiers et zones portuaires de Marseille, chacun avec son caractère propre.
Brest, Bretagne Région et ville du nord-ouest de la France, en lien avec le passé de l'affaire.
Pointe Saint-Mathieu : promontoire avec phare en Bretagne, lieu à la signification symbolique.
FoPoCri Abréviation désignant l'unité de police française chargée de la criminalité grave et organisée.
Brandung / Marée Dans le roman, synonyme des vagues d'attentats perpétrés par le criminel ; représente des événements récurrents et inéluctables.
Meridian Bleu Groupe d'activistes soupçonné d'être lié aux événements.
Pelicase Valise de transport robuste, apparaît en relation avec les preuves et les attentats.
Métronome Motif récurrent pour le temps, le rythme et le caractère inévitable des événements.
La pluie planait au-dessus du Vieux-Port comme un fin rideau gris qui brouillait les contours. Si cela ne tenait qu'à moi, la soirée aurait pu être plus fraîche et le ciel dégagé. Mais Marseille ne se souciait pas de mes préférences. Marseille faisait ce que Marseille faisait toujours : prétendre être immortelle et intouchable, et adresser un sourire malveillant à quiconque tentait de prouver le contraire.
Je me tenais sur la jetée Saint-Jean, l'épaule appuyée contre le parapet de pierre froide, et observais la lumière des projecteurs tomber sur l'eau en colonnes tremblantes. La musique résonnait dans les haut-parleurs. Applaudissements. Sur l'eau, les feux de position dansaient comme des yeux de chats. L'Aurore était à l'ancrage, un pseudo-super-yacht écologique blanc, poli et brillant, avec quatre ponts, un héliport, un laboratoire sous le pont – selon les dires – et quelques cabines plus spacieuses que mon appartement.
Elias Vautrin se tenait dans la lumière de la proue et profitait de l'instant. À Marseille, on le connaissait grâce aux pages économiques : messie de la technologie, champion du climat, pionnier de l'hydrogène vert. Il avait appris à faire le spectacle avant d'apprendre à gagner de l'argent. À côté de lui, les cheveux bruns de sa femme Élodie brillaient sous les gouttes de pluie. Elle souriait, hochait la tête et levait sa main tenant une coupe de champagne vers les caméras.
J'aurais été ailleurs ce soir-là si un appel téléphonique ne m'avait pas surpris deux heures plus tôt, alors que je fouillais notre salle des preuves à la recherche d'une clé USB disparue.
« Venez au Vieux-Port », m'avait dit François, qui était déjà sur place. Une réunion de sponsors autour de la régate. Vautrin invite une demi-douzaine d'investisseurs sur le bateau. Je pressens des problèmes, et je préférerais que nous soyons à terre quand ça commencera.
« Vous pressentez toujours des problèmes », avais-je répondu.
En vingt ans, nous avions appris qu'il valait mieux se méfier de l'intuition de l'autre jusqu'à ce que la réalité prouve le contraire. L'expérience rend lucide. Mais elle vous rend vigilant.
Les participants à la régate se donnaient des airs modernes. Durabilité, slogans de sponsors en turquoise, jeunes femmes en imperméables fonctionnels tenant des tablettes et hommes en costumes slim qui commençaient déjà à se déformer sur les bords. Amuse-bouches étiquetés. Tartelettes végétaliennes provenant d'une pâtisserie que je ne pouvais pas me permettre.
Un petit bateau à moteur électrique s'est approché de la coque de l'Aurore. Un agent de sécurité en uniforme a aidé un invité arrivé en retard à monter à bord. Je le connaissais grâce aux informations locales : adjoint au maire du huitième arrondissement, un homme aux dents blanchies et qui aimait parler près du micro. Derrière lui, une ombre mince glissait sur la passerelle. La pluie tombait de l'ombrelle d'un parapluie beaucoup trop élégant. Une main de femme, sur laquelle brillait une bague fine.
François s'est approché de moi. Sa capuche dégoulinait et des gouttes d'eau pendaient à ses cils. Comme moi, il était en civil : jean, veste imperméable, chaussures qu'il faudrait laver après.
Ne me dis pas que tu trouves ça glamour, Pierre, dit-il.
J'ai haussé les épaules. Le glamour n'est qu'un effet d'éclairage. Quand on éteint la lumière, il ne reste que les mêmes personnes. Certaines sont sympathiques. D'autres non.
François a souri. « Votre poésie m'effraie. »
J'étais sur le point de lui répondre qu'il devait mettre cela sur le compte de la pluie lorsqu'un léger bourdonnement vint troubler le silence. On l'entend quand on y prête attention, et j'avais récemment appris à prêter attention à d'autres choses qu'auparavant. Un insecte lumineux, pensai-je d'abord. Mais le bourdonnement persista, changea de tonalité, se rapprocha, flottait, vibrait. Un point noir contre la lumière grise des projecteurs, informe, puis soudain clair : quatre rotors, un petit drone, peut-être deux kilos, pas plus grand qu'une boîte à chaussures.
Le drone s'est arrêté au-dessus du pont arrière de l'Aurore. Quelques têtes se sont levées. Une femme a ri et l'a montré du doigt. Un jeune homme a sorti son téléphone.
François me donna un coup de coude. Vous voyez ? Je vous avais dit que je sentais des ennuis.
Un agent de sécurité bondit en avant, la main à l'oreille, comme s'il attendait une réponse qui ne venait pas. Le drone descendit d'un mètre, puis remonta. Je fis un pas vers la passerelle, puis m'arrêtai. Je n'apprécie pas entrer dans des structures conçues par quelqu'un d'autre.
Un clic, à peine audible. Quelque chose clignota dans la lumière. Ce n'était pas un projectile, je l'aurais vu. C'était un nuage de spray, invisible jusqu'à ce que le projecteur le rende brièvement visible. Un nuage irrégulier, comme de la buée par temps froid.
Sur le pont arrière, Vautrin a brièvement levé la tête, comme si un souffle froid l'avait effleuré. Il a ri. Il s'apprêtait à dire quelque chose. Puis sa voix s'est arrêtée. Il a rouvert la bouche, comme pour réessayer. Seul un tremblement en est sorti.
Parfois, le monde ralentit, non pas parce que vos sens s'affinent, mais parce que quelque chose en vous gèle les informations pour vous faire croire que vous avez le temps. J'ai vu Élodie Vautrin lever la main pour toucher le bras de son mari. J'ai vu ses genoux fléchir. J'ai vu la coupe de champagne dans sa main basculer et les gouttes rester suspendues dans l'air comme des pierres précieuses vert clair.
Puis il est tombé. Cela s'est passé rapidement, mais trop lentement. Il a heurté les planches en teck du pont. Quelqu'un a crié. Quelqu'un a appelé les médecins. Quelqu'un d'autre – moi – a couru.
Le drone s'éleva. Un agent de sécurité sur la jetée sortit un pistolet. Un autre lui cria de ne pas le faire. La balle fit jaillir une gerbe de sang blanc de l'eau, à deux mètres du bateau. Le drone se déplaça derrière le mât, disparut, réapparut, s'éleva, puis ne fut plus qu'un point noir s'éloignant dans la pluie.
La passerelle vibrait sous mes pieds. Je me suis précipité sous le ruban de sécurité, qui n'avait servi qu'à apaiser les consciences, et me suis retrouvé un instant plus tard sur le pont arrière. Le bois brillait d'humidité. Le visage de Vautrin était livide, ses lèvres légèrement bleutées. Son regard était à la fois vide et irrité, une expression que je n'ai vue que chez des personnes qui, en quelques secondes, perdent plus que leur vie.
Un homme était agenouillé à côté de lui et appuyait deux doigts sur son artère carotide. Il portait une montre-bracelet qui coûtait plus cher que la voiture d'un policier moyen. Je l'ai regardé dans les yeux.
Reculez, ai-je dit. FoPoCri. Éloignez-vous.
Il n'était pas médecin. Il ne bougea pas pour autant. Je l'ai repoussé.
Élodie se tenait là comme une statue, sauf que ses mains tremblaient. Pas les tremblements violents d'un choc, mais les tremblements fins et méchants d'un corps qui ne comprend pas pourquoi il ne contrôle plus rien.
J'ai cherché son pouls. Il était là, puis il n'était plus là. J'ai ouvert la bouche de Vautrin. Une odeur m'a piqué le nez, comme des amandes amères, artificielle, mais familière. Je ne crois pas au mythe du roman policier, mais mon nez y croyait à ce moment-là. Ce n'était qu'un souffle, et il s'est rapidement dissipé, recouvert par la pluie, le teck, un mauvais choix de parfum.
Du cyanure, dis-je sans le savoir. C'était peut-être simplement ce que mon esprit souhaitait entendre pour mettre de l'ordre dans mes sentiments.
François était derrière moi, il avait repoussé sa capuche vers l'arrière, même si la pluie ne cessait pas. Il a posé ses mains sur ses hanches, puis les a remises dans ses poches, puis les a relevées en l'air. Il était comme moi : il faisait semblant de bouger quand il ne savait pas quoi faire ensuite.
L'équipage du yacht avait entre-temps apporté du matériel médical. Un défibrillateur, un de ces appareils semi-intelligents qui prétendent vous décharger de toute responsabilité. Je ne voulais pas de décharges électriques sur un cœur bloqué par le poison. Mais dans de tels moments, la raison n'a pas son mot à dire.
Non ! ai-je dit.
Le chef de la sécurité de l'Aurore mesurait trois têtes de plus que moi et était deux fois plus large. Il m'a regardé comme s'il voulait m'écarter. Puis il a vu ma carte d'identité et son regard a changé. D'un millimètre. Pas plus.
Nous avons besoin de soins médicaux d'urgence, ai-je dit. De l'oxygène. Et personne ne quitte ce navire.
Le navire est ouvert, a déclaré le chef de la sécurité. Et cette phrase était si stupide qu'il en a eu honte en la prononçant.
J'ai levé la main et j'ai vu qu'il y avait quelque chose de blanc coincé entre deux planches sous le banc qui jouxtait la rambarde. Un minuscule triangle, à peine plus grand que l'ongle de mon pouce. Je me suis baissé et l'ai retiré. Un morceau de papier, humide, mais relativement rigide. Je l'ai déplié. C'était une sorte de grue en origami, mais elle était si petite que personne n'aurait pu la plier avec des mains normales. Le papier n'était pas ordinaire. J'ai reconnu un filigrane dans les fines lignes. Un billet de banque. Pas en euros. Une devise que je ne pouvais pas identifier immédiatement. Les chiffres semblaient slaves. Ou cyrilliques. Ou était-ce simplement la pluie qui brouillait ma perception ?
François se pencha vers moi. Il fronça les sourcils. Origami. Nous n'avions pas encore abordé ce sujet.
Pas encore, répétai-je.
Le yacht tanguait. Pas de vent. Seulement le bourdonnement des générateurs. Un autre bourdonnement résonnait dans ma tête : le souvenir du drone. On peut disperser des substances nocives dans le brouillard si l'on sait comment s'y prendre. Quelques milligrammes, un pulvérisateur, une ouverture, et le reste n'est qu'une question de chance et de géographie pendant quelques respirations. Ou de malchance et de physique.
Des ambulanciers ont couru sur la passerelle, accompagnés de deux collègues en uniforme de la police portuaire qui tentaient de sécher l'humidité de la situation avec un visage sérieux et beaucoup de radio. Je me suis levé. Mon dos a craqué. Ce n'est pas bon signe quand votre dos craque alors que tout bouge autour de vous. Cela vous rappelle que vous êtes fait d'os.
Les ambulanciers travaillaient. J'ai regardé Élodie. Son regard était rivé sur celui de l'homme allongé sur le bois. Parfois, les regards sont comme des cordes. Si vous les coupez, quelqu'un tombe.
Monsieur Marteau nous a rejoints dix minutes plus tard. Il portait un manteau gris qui avait perdu un fil quelque part dans l'agitation. Ses mains étaient enfouies dans ses poches. Il ne les enfouissait pas là parce qu'il avait froid. C'était sa façon de concentrer son énergie. Son visage était calme. Il m'a regardé brièvement, puis François, puis l'homme allongé sur le pont.
« Que se passe-t-il ? » demanda-t-il.
Un drone, ai-je répondu. Un spray. Peut-être du cyanure. Peut-être un autre poison léger qui aime se faire passer pour un rebondissement chimique au milieu d'un mauvais polar. Et ceci.
Je lui ai montré la minuscule grue. Il ne l'a pas prise, mais s'est simplement penché pour la regarder, comme si son regard seul pouvait remplacer la preuve matérielle.
Quel âge avez-vous aujourd'hui, Pierre ? demanda-t-il alors.
J'ai cligné des yeux. Un peu fatigué.
Il acquiesça, comme s'il avait une catégorie pour ce type de fatigue. Puis il adopta le ton qui incite les autres à faire ce qui est nécessaire.
Personne ne quitte l'Aurore tant que la police scientifique n'a pas récupéré toutes les preuves, sans détruire plus que ce qui est déjà détruit. François, vous parlerez à l'équipage. Noms, tâches, qui a apporté du café à qui. Prenez la liste des invités. Qui manque, qui est arrivé en retard, qui s'est assis où. Et vous, Pierre, parlez à la femme.
Élodie Vautrin restait immobile, bien que tout en elle vibrait. Je m'approchai d'elle. Au début, elle ne me regarda pas, car elle ne pouvait détacher son regard de son mari. Puis elle le fit. Ses yeux étaient gris. Pas glacés. Juste fatigués. Comme la mer lorsqu'elle ne sait pas combien de temps le vent va durer.
Madame Vautrin, dis-je. Pierre Marquanteur, FoPoCri.
Elle acquiesça, comme si ce nom avait une signification qui pouvait être utilisée dans une déclaration à la presse. Je ne lui en voulus pas.
Vous avez dit avoir vu un drone ? demanda-t-elle avant que je puisse poser la question.
Oui, répondis-je. L'avez-vous vu aussi ?
Elle acquiesça. J'ai pensé que c'était – je ne sais pas – une sorte d'opération de relations publiques. Elias aimait ce genre d'effets. Il pensait qu'on pouvait séduire les gens en leur offrant des images spectaculaires. J'avais froid. Je n'aimais pas ça.
Qui était au courant de cette réception ? demandai-je. Qui était invité ?
Elle cita des noms que je connaissais et d'autres que je dus rechercher sur Google. Un gestionnaire de fonds norvégien. Un représentant de Dubaï. Une délégation de Bruxelles pour quelque chose en rapport avec des fonds de recherche. Deux journalistes, dont l'un était un de ces leaders d'opinion dont on peut acheter les opinions. Un adjoint. Un vieil ami. Et une femme dont elle ne révéla pas le nom avant de s'interrompre.
Qui ? ai-je demandé.
