Convictions intimes - Philippe Le Touzé-Garnier - E-Book

Convictions intimes E-Book

Philippe Le Touzé-Garnier

0,0

Beschreibung

L’éthique originale de l’auteur, dont il est question dans cet ouvrage, a pour nom « athéisme spirituel » ou plus exactement « spiritualité laïque ». Elle déleste les religions de leurs coquilles civilisationnelles afin d’en dégager une vérité nue mais universelle. Elle se révèle accessible à toutes les nobles sensibilités, sans distinction de culture, prêchant l’amour du Vivant d’une manière inconditionnelle et vénérant toutes les étapes de son apparition.


À PROPOS DE L'AUTEUR

Franc-Maçon de rite écossais, ancien et accepté depuis 1997, et adhérent d’un institut bouddhique depuis 2000, Philippe Le Touzé-Garnier a toujours été attiré par la mosaïque des spiritualités. Leurs approches lui ont permis de dégager une éthique personnelle qui pourrait rassembler tous les courants humanistes.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 82

Veröffentlichungsjahr: 2022

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Philippe Le Touzé-Garnier

Convictions intimes

Essai

© Lys Bleu Éditions – Philippe Le Touzé-Garnier

ISBN : 979-10-377-7410-1

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivante du Code de la propriété intellectuelle.

Avant-propos

Cette idée de vouloir laisser une trace à mes descendants m’a toujours hanté, laquelle s’est trouvée renforcée au fil des années.

À 62 ans, j’ai considéré que le temps était venu de coucher, par écrit, tout ce que j’avais comme convictions intimes, sur des questions fondamentales qui encombrent mon esprit depuis mon adolescence.

Il s’agit en particulier de celles qui ont trait à la sphère spirituelle, sphère occupée pour la grande majorité de l’humanité, par des religions mono ou polythéistes, religions qui, jusqu’à peu, laissaient qu’un minuscule strapontin aux athées dont je fais partie.

Ces athées, ce sont ceux qui se privent de dieu(x) mais qui vivent une spiritualité à la source de toutes les autres, si évidente mais au combien tarit par l’absurdité humaine.

Je veux parler de celle qui sacralise la vie terrestre, cette communauté de principe vital, aurait dit Alexandra David Neel, qui met en lumière sa rareté absolue et par voie de conséquence, son extrême valeur.

Alors, comme a pu le dire Teilhard De Chardin, sortons de l’ère des religions pour entrer dans l’ère de la religion.

Le titre ? je l’ai emprunté au sous-titre d’un des nombreux livres de Hubert Reeves, le dernier en date : Le banc du temps qui passe. C’est un ouvrage à lire comme un papillon butine le nectar des fleurs. Cette liberté de passer d’un chapitre à un autre, de revenir sur l’un, de terminer par l’autre est un vrai régal ; livre à consommer sans modération.

Je tiens à remercier au passage mon ami et frère Alain qui me l’a conseillé lors d’un de nos derniers longs échanges téléphoniques.

Ce petit essai aurait pu aussi s’intituler : « De l’expérience que j’ai de moi, je trouve assez de quoi me faire sage ».

Cet adage est un extrait issu des pensées de mon premier Maître de vie rencontré durant mon adolescence, je veux parler du sieur Michel Eyquem de Montaigne.

J’ai cependant trouvé le titre un peu long et celui que j’ai choisi me paraît tout à fait compatible avec les sujets abordés.

J’ai voulu dans mes réflexions, présenter la spiritualité, non pas étouffée entre religiosité et matérialisme mais bien oxygénée par des notions philosophiques intégrant le hasard, la contingence et l’émergence.

Elle entre dans une finalité créée par l’homme, pour l’homme, à la gloire de la seule vraie réalité : la Vie terrestre, ce miracle issu d’un Univers sans nécessité, ce diamant aux facettes improbables.

Le paradigme spirituel, dans lequel je me situe, invite le lecteur à faire reposer l’Alpha et l’oméga non plus sur un socle de croyances mais sur une réalité bien concrète : la rareté et la valeur de la vie, issue ultimement d’un vide sidéral.

Ainsi, j’exposerai ce que je cherchais depuis bien longtemps : la légitimité et la finalité du spirituel basées, non plus sur du communautarisme de pensées autour de convictions rapportées, mais plutôt sur un « Amour partage », regroupant l’ensemble de l’humanité, devenue enfin la protectrice du vivant.

Ainsi, alors que les spiritualités religieuses cloisonnent l’espèce humaine, l’athéisme spirituel rapproche le vivant sous toutes ses formes.

Il offre à tout homo sapiens raisonnable, la joie incommensurable de se considérer comme le frère ou la sœur de tout ce qui porte l’essence de l’animé, donnant pleinement sens aux existences.

Je terminerai cette entrée en matière ou plutôt en esprit, en rappelant qu’être convaincu de détenir la vérité n’a rien d’offensant pour quiconque, mais, voulant en faire un joug pour les autres, l’est assurément.

En route

Aujourd’hui, la terre et ses occupants vivent un moment déterminant pour leur survie, je ne parle même pas de leur bonheur.

Le temps est venu de vivre notre « apocalypse », ce dévoilement de la folie humaine, nous poussant à entreprendre l’extinction de la variété du vivant et par la même occasion, la nôtre.

Le temps est venu de rebâtir une humanité à la pensée juste, à la parole juste et à l’action juste comme l’invoquait Zarathoustra. Ce triple sentier n’a qu’une vocation : la survie de notre espèce, le respect de toutes les autres.

Le mot juste signifie adéquat, dans le sens d’adapté, d’équitable, dans le sens de partagé, dans le sens de légitime, enfin, dans le sens de fondé.

La terre, elle, sait s’adapter, si l’humanité la défigure, elle n’en perdra pas pour autant la face alors que les humains eux, y perdront la tête, avant, dans la foulée, d’y perdre la vie.

Si les tenants du pouvoir sont aux premières loges pour opérer ce changement radical des consciences, tous les autres sont au premier rang pour subir l’inertie des esprits.

Riches ou pauvres, nous sommes tous pris dans l’engrenage de l’illusion de qui nous sommes, c’est-à-dire des entités indépendantes alors que nous sommes « un le tout » : « le vivant ».

Cette hâtive conclusion risque tout bonnement de nous entraîner individuellement, collectivement dans l’abîme de l’autodestruction.

Si rien ne bouge dans les têtes de la grande majorité des homo sapiens, alors c’est toute l’humanité qui périra, jeunes, vieux, bien-portants, malades, heureux, déjà malheureux, puissants, faibles, responsables, irresponsables.

Si l’on ne peut rien reprocher aux animaux et aux plantes, n’y rien leur demander pour modifier le cours des choses, il semble bien que l’avenir de la planète dépende pour une grande part, de l’humanité, dans le futur à court terme et pour une part plus définitive, des évènements cosmiques.

Le beaucoup plus tard ne semble n’intéresser que peu de personnes, ce qui peut paraître normal ; ce qui est plus étonnant c’est que le futur proche ne déclenche pas plus d’émotions.

C’est vrai, aujourd’hui, même le monde des nantis non septiques, ceux qui pourraient changer la face, le pile et le profil des choses, ne se penche que sur les conséquences économiques du changement climatique, préférant trouver des parades superficielles plutôt que des solutions durables.

Ce système suicidaire de gestion des ressources, coopté par peu pour l’ensemble, m’amène à penser que c’est en fait l’humanité dans sa globalité qui siège sur le banc des accusés, des bergers aux troupeaux.

Que laisserons-nous à nos descendants ? un enfer pavé de nos mauvaises décisions ?!

Les sujets de honte ne manquent pas, certains nous suivent depuis la nuit des temps, d’autres s’agrégeant au fil des générations, malgré tant de progrès, en particulier dans le domaine des sciences.

Et pourtant, l’expérience du vivant… d’autant plus du vivant à la conscience réfléchie, détient la nature sacrée d’une aventure improbable, au fin fond d’un Univers froid et inerte, sans finalité.

La vie est rare, je n’arrêterai pas de le rappeler, rare à tel point qu’on ne peut nommer le type de rareté dont il s’agit ; le vivant sous toutes ses formes en devient ainsi précieux et l’humanité, le seul représentant, qualifié pour le reconnaître et le sauvegarder.

La triade, source de ce qui est : Hasard, Contingence et Émergence, apparaît comme la vraie problématique du sort de l’humanité.

Si celle-ci ne peut répondre du hasard, elle peut influer sur les contingences qui en sont issues et ainsi sur l’émergence qui en découle. Nombre de sciences s’y attachent, y trouvant même leur raison d’être.

Il se trouve que ce trio apparaît dans tous les courants ésotériques que l’humanité a accumulés depuis sa prise de conscience d’être, individus et collectifs.

Les différentes voies spirituelles ont, depuis des temps reculés, travesti le sens profond de cette trinité primordiale.

Leurs desseins ? 2 pistes !

L’une louable, celle de tenter d’atténuer les risques d’une interprétation désespérante de la vie et de l’existence humaine du fait de la présence du hasard, pourtant simple étincelle sans feu ni lumière ; l’autre but bien moins noble permettant d’asservir le troupeau des « autres » aux profits d’élites « politico spirituelles ».

Parler du hasard, seul, n’a pas de sens car le tout est issu d’un « grand un » émergeant, issu de multiples principes créateurs, chacun unique mais unis dans un tout cosmologique cyclique, entité métaphysique confondue avec l’idée d’un dieu inatteignable.

Je m’explique, le hasard ne fonctionne qu’en interdépendance comme toute cause, ainsi, parler du hasard « associé » semble mieux convenir à la réalité de ce qui est.

Malgré ce rajout, le hasard continue de faire peur, car cette notion met l’homme non plus face à son destin, mais face à de l’aléatoire, au règne de l’incertain, de l’indéterminé, de l’imprévu, de l’absence de finalité.

C’est comme si nous étions, nous, dépositaires du vivant, sur un manège de montagnes russes, lancés à vive allure, accélérant au rythme de la complexification, dans un train sans conducteur, sans visibilité, sans connaissance du tracé et de sa fin.

Si c’est bien de ça qu’il s’agit, pour autant, rien de désespérant là-dedans, puisque c’est le lot du vivant, sans discrimination.

Si l’on est tous nés, on meurt tous, cela, il faut l’accepter, c’est le prix à payer pour exister. Tout juste né, on expérimente la finitude de l’existence, sans tout de suite le ressentir.

Associé, voire indissocié au hasard, la contingence ou singularité correspond au paradigme existentiel dans lequel notre être devra évoluer, notre libre arbitre n’étant en fait qu’une liberté d’arbitrer les émergences de notre vie.

Sur un plan sportif, c’est comme si on jouait à une partie dont les règles du jeu changeraient régulièrement.