Covid, dans les yeux d'un enfant - Jessica Duquenois - E-Book

Covid, dans les yeux d'un enfant E-Book

Jessica Duquenois

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Beschreibung

Ce livre a été à mes yeux une issue de secours pendant le confinement.

Il m’a été inspiré par mon fils de 10 ans « à l’époque ».

A travers ses yeux, ses questions, ses angoisses, ses peurs, ses émotions j’ai trouvé l’inspiration pour poser des mots sur ce que nous vivions et nous ressentions pendant cette période.

Nous sommes une famille modeste composée de 4 personnes (papa, maman, Luca, et petite sœur)

Papa travaille dans la métallurgie et moi je suis secrétaire médicale.

Une part de fiction anime ce livre, mais les grandes lignes sont bien réelles.

Cette histoire fera partie d’une génération entière et aura des conséquences sur les générations avenir.

RESUME

C’est l'histoire d'une famille qui vit le covid, le confinement et toutes ses craintes, ses questions, ses angoisses et ses peurs. C’est un enfant qui raconte, avec ses mots à lui et ses expressions. Il raconte ce qu'il entend, ce qu'il lit et ce qu'il vit sous forme d'un journal quotidien.

il se souvient de la vie d'avant et se demande comment va être la vie d’après.

Sa maman est fragile (atteinte pulmonaire) alors il ne faut pas qu'elle attrape ce virus. il est en permanence à l’affût de la moindre information sur le développement de ce virus et sa propagation. Malheureusement, (comme pour beaucoup de personne dans notre monde) sa maman va être contaminée et succomber.

À PROPOS DE L'AUTRICE 

Jessica Duquenois a 43 ans. Elle est pacsée et mère de deux enfants, âgés de 14 et 6 ans. Elle vit en Lorraine, dans une petite ville de Moselle.

Secrétaire médicale de profession, elle consacre également son temps libre à des activités simples qui lui tiennent à cœur : la marche, la musique et surtout ses enfants.

Jessica a un grand frère et une sœur jumelle, qu’elle ne voit malheureusement pas aussi souvent qu’elle le souhaiterait.

Elle se décrit comme une personne simple, honnête et franche. Si elle peut donner une impression de froideur au premier abord, cette image s’efface rapidement pour laisser place à une femme pleine d’humour et de dérision.

Dotée d’une grande assurance, elle accorde difficilement sa confiance. Rêveuse dans l’âme, elle a pour habitude d’aller au bout de ce qu’elle entreprend. La procrastination ne fait pas partie de son caractère : elle se fixe régulièrement des objectifs et met tout en œuvre pour les atteindre.

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Seitenzahl: 257

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Couverture

Titre

 

Covid : dans les yeux d’un enfant

 

 

de Jessica Duquenois

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité le monde entier a eu peur de la même chose !

Me concernant, c’est cette chose qui a fait basculer ma vie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le temps d’un roman

Editeur

Collection «Roman»

 

 

 

 

 

Voici l'histoire de ma famille, de mes amis. Voici l’histoire des personnes de mon entourage, des personnes que je croise en allant à l'école, des personnes que je croise dans mes activités, dans des salles d'attente, dans les magasins, au marché, dans la rue !

 

Voici l'histoire des personnes que je ne connais pas, que je vois à la télévision, dans les transports en commun, voici l'histoire des personnes que mes parents connaissent, qu'ils ont croisés dans leur vie, ou qu'ils croiseront peut-être un jour, voici l’histoire de l’Homme, voici l'histoire de notre planète « la Terre » unique et seul lieu de vie pour les êtres humains, « la Terre » notre maison, notre espace vital, notre mère nourricière.

 

Je m'appelle Luca, je vais bientôt avoir 10 ans et voici l'Histoire de ma vie, voici l'histoire de nos vies, celle qui a chamboulé les débuts de mon existence, celle qui sera peut-être racontée dans les livres d'histoire, celle dont l'humanité se souviendra, celle qui nous a marqués pour toujours, celle qui a été fatale pour un grand nombre de personnes sur terre, celle qui a eu lieu en 2020 et qui continuera en 2022 (voir plus), voici l’Histoire de la vie qui ne sera plus jamais comme celle d’avant.

 

Tout commença en mars 2020, car dans certains pays, certaines personnes se comportent de façon étrange, en tout cas, étrange aux yeux d’autres pays, parce qu’ils n'ont pas du tout les mêmes coutumes, les mêmes traditions et les mêmes visions des choses.

 

En effet, la Terre se compose de 194 pays qui sont tous différents les uns des autres et qui ont différentes façons d'agir, de réagir, ou de se comporter face à certaines situations. Ce qui peut paraître tout à fait normal dans un pays, peut sembler complètement absurde dans d'autres pays.

 

Donc tout a commencé dans ce pays qui est « la Chine », grand pays de 1,386 milliard d'habitants. C'est un des pays qui (comme m'a dit ma maman) nous semble, à nous Européens, parfois complètement hors limites, hors traditions, hors ce que nous connaissons et pratiquons ici dans notre pays « la France ». Ainsi, un grand nombre de disparités existe entre nos deux pays.

 

En effet, ils ont pour coutume, chez eux, de capturer des animaux sauvages dans la nature et de les vendre sur des marchés alimentaires en plein soleil, sans aucune hygiène, sans aucun contrôle sanitaire, ce qui, chez nous, est totalement inconcevable, voire même carrément interdit. Pour eux, cette pratique est tout à fait ancrée dans les mœurs.

Mais c'est à partir de cette pratique que tout a commencé (enfin… c’est ce qu’on a supposé au début) : LE COVID 19 « CO pour corona VI pour virus, D pour maladie 19 pour l'année ».

 

 

En décembre 2019, comme si la nature se vengeait sur l'Homme, comme si elle voulait reprendre ses droits, la capture d'un animal sauvage porteur de virus s'est avérée être le début d'une catastrophe mondiale dont certains scientifiques avaient un jour prédit sa venue mais sans savoir que ce jour venait d'arriver.

 

Nous venions d'apprendre que des cas de contamination par un virus étaient confirmés. Ma maman s'intéresse beaucoup à l'actualité et elle était particulièrement à l'écoute de ces informations. Elle m’expliqua que la propagation du virus sur l'Homme était si rapide et si incontrôlable que très vite la Chine s’est retrouvée confrontée à une épidémie sans précédent. Pendant deux mois, la Chine a essayé de trouver des moyens pour stopper cette propagation mais en vain, elle savait, qu’inévitablement, cette épidémie allait se transformer en pandémie mondiale. D'ailleurs, nous, nous ne comprenons pas pourquoi, à ce moment-là, elle n'a pas fermé ses frontières afin d'éviter une propagation incontrôlable.

Toujours est-il que moi je ne savais pas trop en quoi cela pouvait me concerner mais j'étais attentif aux discussions que ma mère entretenait avec mon père ou avec des amis qu'on voyait sur ce sujet.

 

Alors je savais maintenant que la Chine avait décidé de confiner tous les habitants chez eux afin de ralentir la propagation et de voir, à long terme, le virus mourir. Elle essuiera tout de même plusieurs milliers de morts.

 

De notre côté, nous sommes en février 2020, nous entendons au journal télévisé et à la radio qu'une épidémie, due à un virus provenant d'un animal sauvage, fait des ravages en Chine. Nous apprenons dans le même temps qu'il s'est propagé dans d'autres pays à cause des déplacements de la population et en France nous comptons certains cas.

 

À ce moment-là, nous ignorons encore la conséquence de cette propagation. Mes parents et mes grands-parents font un rapprochement avec d'autres virus qu'ils connaissent bien comme celui de la grippe ! Ce qui, aux yeux de la majorité des personnes de notre pays, ne représente pas d'inquiétude particulière.

 

Pour ma part, cette épidémie me faisait peur. Je savais que ma mère serait vulnérable face à ce virus, qu'elle pourrait être en danger car aucun vaccin n'existait. Les symptômes s'apparentaient à ceux de la grippe sauf que pour la grippe un vaccin existe. En effet, pour les personnes à risques, les personnes fragiles ou immunodéprimées, il est fortement conseillé de se faire vacciner chaque année contre la grippe car elle peut engendrer des complications qui peuvent être très graves, voire mortelles.

 

Les antécédents de sarcoïdose de ma maman me conduisaient à penser qu'elle faisait partie de ces personnes-là. Donc très vite je me suis documenté sur cette maladie, je n'ai pas arrêté de poser des questions et j'étais devenu accro au journal télévisé de 20 heures.

 

Durant tout le mois de février, les habitants ne semblaient pas concernés par cet événement, ils en parlaient, mais sans conviction, ils disaient que c'était moins grave qu'une grippette, bref personne ne se doutait des conséquences que cela allait engendrer.

 

Très vite j'ai adopté les gestes barrières, lavage de mains très fréquent, plus de bisous ou de check avec les mains, une relative distance entre mes interlocuteurs. Au début, j'étais un peu gêné de mettre cette distance avec mes amis et les membres de notre famille mais ça me rassurait de savoir que je n'avais pris aucun risque.

 

Début mars, plusieurs cas de contaminations ont été recensés en France notamment en Alsace à cause d'un rassemblement évangélique, la propagation s'accélérait de jour en jour.

 

Nous entendions beaucoup parler de l'Italie qui comptait un nombre effrayant de cas et surtout de morts. En effet, ils se sont laissé surprendre par cette épidémie et n'ont pas réagi assez vite pour la limiter. Tout laissait penser que la France prenait le même chemin.

À l'école, certains de mes camarades semblaient se préoccuper de ce virus et d'autres pas du tout.

 

On en parlait un peu entre nous mais sans plus…

 

Je me souviens un dimanche à l'église (je préparais ma communion), j'étais à côté d’un de mes amis qui m'a confié avoir très peur de ce virus. Je lui répondis qu'il n'avait pas à s'inquiéter, qu'on s'en sortirait facilement et rapidement. Il paraissait vraiment très inquiet.

 

Je continuais à me rendre à mes activités et à l'école, j'écoutais les gens parler de ce virus sans forcément y prêter trop d'attention mais tout en gardant en tête que je devais continuer à appliquer un lavage régulier des mains et à continuer à avoir une relative distance physique avec les gens qui m’entouraient.

 

Je me souviens qu'un jour ma mère est rentrée de son travail et nous a raconté, à mon père et à moi (ma petite sœur était déjà couchée), que son chef en parlait comme quelque chose qui serait terrible si ce virus se transformait en épidémie (personne n'imaginait que ce serait plus grave encore et qu’il se transformerait en pandémie).

 

La semaine qui a suivi, son chef décida de fermer le cabinet pour une semaine de congés payés, ce qui a permis à ma mère de ne pas trop sortir. Quand nous allions voir des amis, elle portait un masque et mettais du gel hydroalcoolique très régulièrement. Moi je n'allais pas à l'école car ma maîtresse était malade (une grippe ?? on ne sait pas car elle n'a pas été testée. À cette période, comme elle fait partie des personnes jeunes en bonne santé et qu’elle ne s'est pas rendue dans les lieux de contamination comme l'Alsace, l'Oise ou la Savoie alors on ne testait pas automatiquement.) Mon papa continuait à aller travailler en adoptant les gestes fréquents de lavage des mains et en désinfectant régulièrement les poignées de porte ou même le volant de sa voiture, ou encore son téléphone portable (nous avions entendu qu'il fallait essayer au maximum de désinfecter tout ce qui pouvait être touché par une tierce personne ou même par nos mains sales).

 

J'étais censé reprendre l'école le 16 mars et ma mère son travail ; dans la soirée du jeudi 12 mars, le président de la République française annonça aux infos qu'à partir du lundi 16, toutes les écoles, les collèges, les lycées et les universités seront fermés jusqu'à nouvel ordre. Au moment de cette annonce, je me souviens avoir sauté de joie. Plus d'école, enfin les vacances me disais-je. Mais par la suite, je m’aperçus très vite que ça n'allait pas être des vacances bien au contraire…

 

Ce soir-là, nous apprenons que ce virus a très peu d'impact en termes de symptômes sur les enfants, il semblerait que nous pouvons être porteurs sains et contaminer les adultes. C'est terrifiant, et à la fois tellement rassurant pour mes parents de savoir que leurs enfants sont épargnés. Je pense que c'est à ce moment-là que les gens se sont rendu compte de la gravité de cette épidémie.

 

L'Italie est ravagée par le nombre de cas et de morts qui augmente de plus en plus chaque jour, elle compte plus de morts qu'en Chine qui est le berceau de ce virus. Les chercheurs du monde entier sont à pied d'œuvre pour trouver le plus vite possible un vaccin ou un médicament qui pourrait stopper le nombre de morts qui augmente chaque jour.

 

Parfois je rêvais que je faisais partie d'une équipe de chercheurs et que, grâce à mes recherches, mon équipe et moi-même avions trouvé la solution pour éradiquer complètement ce virus et que tous les chefs d'État passaient commande pour soigner les habitants de leur pays et qu'on nous avait remis la médaille du mérite. Je me retrouvais riche et je profitais alors de voyager dans plein de pays. Bien souvent mon rêve était interrompu par une annonce qui me renvoyait à la réalité.

 

Le dimanche 15 mars, vers 21 heures, le téléphone de ma maman sonna. C’était son patron qui l'appelait afin de lui donner les directives qu'ils allaient entreprendre face à leurs patients. Port de masque, gel hydroalcoolique, et quand les patients rentrent dans le cabinet, alors prise de la température à chacun afin d'envoyer les personnes susceptibles d'avoir contracté le virus chez leur médecin traitant. Avec tout ça, ma mère se sentait en sécurité. La journée du lendemain se révéla plus ou moins calme, Elle était tout de même très surprise de voir le nombre de personnes qui venaient au cabinet sans aucune crainte, sans aucune distance, voire même certains trouvaient que les mesures misent en place étaient absurdes et complètement disproportionnées au vu de la situation. Elle était contente d'avoir terminé sa journée et de rentrer chez nous, pour nous retrouver ma sœur, mon père et moi. Son prochain jour de travail était dans 2 jours.

D'ici là, d'autres mesures seront prises par le gouvernement.

 

Le soir même, un nouveau discours du gouvernement nous apprenait que, dès le lendemain midi, la France serait confinée afin de ralentir la propagation car l'équipe médicale était surchargée et n'arrivait plus à prendre en charge la surpopulation qui présentait des affections respiratoires graves.

Les hôpitaux manquaient de matériels (masques, respirateurs, lits, personnel, de places…). La France attendait de recevoir de l'aide de la Chine …. (C’est la Chine qui nous aide alors que c’est elle qui nous a mis dans cette situation…), Quant à elle, sa situation s'améliorait de jour en jour, le confinement était terminé, les habitants reprenaient leurs activités mais ils avaient encore des cas qui venaient des voyageurs d'autres pays.

 

En ce qui concerne les autres pays, notamment ceux de l'Europe, le confinement des habitants est la décision la plus utilisée.

L'Espagne, le Royaume-Uni, la Suisse… sont fortement touchés. L'Allemagne, pour l'instant, s'en sort bien. D'ailleurs, elle nous aide en accueillant des malades français. J'ai vu aux informations que des trains avaient été aménagés pour accueillir des malades et les conduire dans des régions de France où les hôpitaux étaient moins surchargés. Même des avions militaires font des allers-retours pour emmener des malades vers l'Allemagne.

 

Je me rends compte en regardant ça, que la situation devient critique. Je regarde très régulièrement les statistiques qui me donnent le nombre de morts quasiment heure par heure, et à chaque fois j'en informe mes parents.

Je sens bien que parfois ils ne souhaitent pas en savoir davantage. Souvent ils me disent que je ne devrais pas passer mon temps à scruter l'actualité.

Je crois que le pire, finalement, c'est d'entendre le ministre de la Santé nous dire que le masque n'est pas obligatoire, voire qu'il ne sert à rien si nous ne sommes pas malades.... Or, même moi, du haut de mes 10 ans, je sais que si tout le monde porte un masque, qu'il soit chirurgical ou en tissu, alors forcément il y aura moins de propagation du virus, mais ce que nous ignorons et que nous apprendrons au fil des mois, c'est que notre gouvernement n'a pas anticipé une commande de masques pour tout le monde, alors il préfère nous dire que les masques sont inutiles plutôt que de nous avouer qu'il a fait une erreur en détruisant tous les stocks de masques qu'ils avaient en réserve (car ça coûte cher de les garder). Donc, pour l'heure, le port du masque n'est pas obligatoire, il est inutile...

 

Mercredi 18 mars, alors que ma maman se préparait à aller travailler, son chef lui téléphona et lui annonça qu'il la mettait au chômage partiel (la veille, le gouvernement avait pris des mesures financières importantes pour pallier l'arrêt de nombreuses entreprises et de nombreux secteurs d'activité car il venait de décréter l'état d'urgence, de confiner la majorité de la population et de privilégier le télétravail). Le chef de maman avait décidé de réduire son activité en ne travaillant que les matins. Cool, pas besoin d'aller chez nounou avec ma sœur. J'étais soulagé de savoir que ma mère allait rester avec nous à la maison. Par contre, pour mon père, aucune décision n'avait été prise dans son entreprise, il continuait à aller travailler.

C'est pour cette raison que mes parents avaient alors, d'un commun accord, pris la décision de faire chambre à part. En effet, dans l'hypothèse où mon père venait à être contaminé, cela permettrait de ne pas nous contaminer. Ma mère avait alors élu domicile dans ma chambre. J'étais plus que ravi ; j'ai toujours détesté être seul dans ma chambre. En plus, je savais que ma mère veillait tard ! Et donc par la même occasion, moi aussi. Je dormais donc sur un matelas par terre et ma mère dans mon lit. La difficulté se trouvait dans nos rythmes de sommeil. En effet, je ne dors pas bien les nuits, je mets beaucoup de temps à m'endormir et ma mère aime lire ou regarder la tablette, donc nous avions tendance à nous endormir très tard ! Cela ne convenait pas beaucoup à ma mère qui, donc, a pris la décision de continuer ce confinement sur le canapé afin de ne pas trop interférer dans mon sommeil.

 

Dans un énième communiqué, nous apprenons que le confinement/déconfinement se déroulera en 4 étapes.

 

La première étape sera de contenir la propagation avec un confinement strict. Seuls les magasins de première nécessité comme les magasins d'alimentation, les pharmacies, les boulangeries et les tabacs resteront ouverts. Nous aurons la possibilité de sortir dans un rayon de 1 km autour de chez nous pendant 1 heure. Elle durera environ 8 semaines (du 16 mars au 11 mai).

 

La deuxième étape sera un déconfinement progressif, c'est-à-dire que tout ne rouvrira pas d'un seul coup. Tout d'abord, certaines écoles pourront accueillir des élèves, mais en petit groupe, les magasins de bricolage, les magasins de vêtements et de chaussures pourront rouvrir. Nous pourrons nous déplacer dans un rayon de 100 km autour de chez nous. Elle aura lieu pendant 3 semaines (du 11 mai au 2 juin).

 

Puis la troisième étape sera d'avoir un semblant de vie normale, notamment en ouvrant les parcs, les bars, les terrasses des restaurants, toutes les écoles, les lycées et les collèges, par contre le télétravail est toujours conseillé. Nous pourrons nous déplacer en France librement. Elle durera 3 semaines (du 2 juin au 21 juin).

 

Et enfin, la quatrième étape sera de revivre comme avant, et donc de rouvrir les frontières internes à l'Union européenne et extérieures à l'Union européenne, de rouvrir les cinémas, les aéroports, les parcs d'attractions, les piscines et de faire revenir tout le monde au travail.

Voilà dans l'idéal le projet gouvernemental pour nous sortir de cette crise sanitaire.

La question restera de savoir si une deuxième vague apparaîtra lors d'une étape de déconfinement ou bien en automne ou en hiver, ou si, avec beaucoup de chance, le virus s'éteindra naturellement ??

 

 

 

 

 

 

 

 

Du 16 Mars 2020

Au 11 Mai 2020

 

Le Confinement

Appendre à s’occuper seul et en famille

 

 

 

 

 

 

Le 16 mars, première étape, nous nous trouvons donc chez nous, en sécurité (enfin presque...) et il fallait maintenant réfléchir à des occupations.

Première occupation : mes devoirs.

La maîtresse envoyait par mail chaque soir les devoirs à faire pour le lendemain ainsi que les corrections des précédents devoirs. Nous avions instauré de les faire pendant la sieste de ma sœur.

Deuxième occupation : promenade dans notre jardin.

Nous avions ressorti les vélos et autres trottinettes, nettoyé la table et les chaises, tondu le gazon, nettoyé les terrasses et les voitures (heureusement nous avions la chance de vivre dans une maison et pas dans un appartement). Le printemps pointait le bout de son nez doucement, les températures étaient encore très fraîches mais le soleil lui, était bien présent, ouf.

Troisième occupation : ménage à la maison.

Rangement des jouets et de la chambre de ma sœur, nettoyage de tous les carreaux, désinfection de toutes les surfaces et des sols.

Quatrième occupation : suite des travaux.

Ponçage du garage (qui deviendra une chambre d'amis, salle de jeux), peinture du plafond et des murs, peinture du plafond de la salle de bain, VMC dans la cave, démousser le toit... de quoi occuper mes parents pendant un petit moment....

Cinquième occupation : les écrans.

La télé notamment, les émissions en replay et les films que nous trouvons sur internet et surtout les blagues sur le coronavirus que les amis de mes parents envoient par SMS car ils ne disposent pas des réseaux sociaux. Beaucoup de fous rires car un humour décalé et particulier.

Sixième occupation : l'écriture.

Maman et moi-même, nous nous sommes lancés dans l'écriture de cette vie que nous vivons par obligation. Comme elle dit, « c'est important de mettre des mots sur ce qu'on ressent ».

Septième occupation : rendre ma petite sœur propre.

Essayer, quand les températures le permettront, de rendre ma sœur propre, aller sur le pot fera partie d'une de nos occupations.

Huitième occupation : prendre des nouvelles de notre entourage,

Maman passe beaucoup de temps au téléphone avec ses amis et sa famille. Parfois, de mauvaises nouvelles, comme le fait d'apprendre que dans certaines villes le confinement n'est pas respecté mais aussi souvent des bonnes nouvelles comme le fait de savoir que tout le monde se porte bien et que chacun trouve des occupations.

Neuvième occupation : prendre le soleil et faire du sport,

Eh oui.... Dès que les températures le permettent, j’en profite pour m'allonger au soleil, prendre de la vitamine D, en me disant que, quand tout ça sera terminé (vivement quand même), nous allons certainement devoir retourner à l'école et mes parents vont devoir travailler beaucoup afin de rattraper tout ce temps et remettre le pays sur une bonne ligne économique et financière.

Également du sport... pas grand-chose mais tout de même suffisant pour garder la forme car nous avons vite fait de se laisser aller et de grignoter.

Profiter également de faire des barbecues et de manger dehors ; et dire que nous passons tout l'automne et l'hiver à attendre que les beaux jours reviennent pour sortir, pour manger dehors, pour passer du temps avec nos amis et nos familles, pour profiter des rayons du soleil, et maintenant que nous y sommes, maintenant que nous sommes au printemps, nous sommes enfermés chez nous avec une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes, en priant pour ne pas être atteints par ce virus car, malheureusement, les hôpitaux sont tellement surchargés que nous ne savons pas si nous pourrons être pris en charge dans les meilleures conditions si nous venions à être contaminés (d'où l'importance de ralentir la propagation).

Dixième occupation : ranger.

Ranger les papiers, ranger les armoires, ranger les placards et les tiroirs, ranger les jouets... bref ranger tout, tout le temps… j'avoue que cette occupation est principalement celle de ma mère.

Onzième occupation : jouer en famille.

Jouer à des jeux de société, jouer à la poupée avec ma sœur, jouer à la balle, avec les voitures, les cubes, les Playmobil, la dînette, le toboggan, faire du vélo, de la trottinette, jouer avec mon jeu sur la tablette....

Douzième occupation : les sorties.

Elles concernent uniquement celles qui sont stipulées dans un formulaire que l'État a décrété, comme faire les courses de première nécessité (c'est principalement le rôle de mon père, moi je ne sais même plus depuis quand je ne suis pas entré dans un magasin). D’ailleurs, à propos de ça, il paraît que c'est hallucinant de voir ce qu'il se passe dans les magasins !!! Les gens se ruent sur les moindres choses, il n'y a plus de pâtes, il n'y a plus de farine, presque plus de conserves, c'est incroyable de voir à quel point les gens sont devenus fous. Ils ont peur de mourir de faim alors ils font des réserves comme si c'était la dernière fois qu'ils sortaient, quand ma mère fait la liste des courses, elle note : « prends ce que tu trouves... » Car elle sait qu’il sera difficile d'avoir du beurre, des yaourts, du fromage, des gâteaux etc. Autrement, les sorties de mes parents se résument à aller à la pharmacie, dépanner les grands-parents, et marcher 1 heure aux alentours de la maison.

 

Nous essayons au maximum de ne pas sortir et de faire nos balades dans notre jardin. Je me souviens que, quand nous sommes sortis faire une promenade, nous n'étions pas à l'aise du tout, nous avions le sentiment d'enfreindre de la loi, et pire... nous avions peur de nous contaminer. Alors nous sommes vite rentrés.

Par la suite (lors du déconfinement), j'allais avec ma mère faire quelques courses, mais rien de bien original.

 

Voilà à peu près en quoi se résume notre confinement.

 

Biiiiiipppp ...c’est un bruit qui résonne souvent en moi…

je n’arrive pas à m’en débarrasser !

C’est le bruit qui représente la fréquence cardiaque grâce à un moniteur

il résonne en moi parfois plusieurs fois par jour

 

Pour le moment nous sommes le mercredi 25 mars, nous apprenons que le pic de la contamination sera atteint ce prochain week-end et début de semaine prochaine. Il fait peur à entendre, surtout quand nous savons que les hôpitaux sont surchargés et que le nombre de décès ne fait qu'augmenter lui aussi. Les estimations annoncent un confinement d'environ 6 semaines mais ce chiffre est uniquement destiné à faire ralentir la propagation et non pas à éradiquer le virus... Certains spécialistes estiment qu'en Europe le virus aura totalement disparu d’ici 2 ans.

 

Rappelons que ce virus provient d'un animal sauvage issu d'un milieu naturel genre jungle, et qu'il se transmet d'homme à homme par les postillons (gouttelettes de salive) ou les éternuements. C'est un virus qui présente plusieurs symptômes comme la fièvre (au-delà de 38 °C mais qui ne dépasserait pas les 39,5 °C), des courbatures musculaires, une toux très prononcée et sèche, une grande fatigue, et surtout une atteinte respiratoire qui peut aller jusqu'à une insuffisance respiratoire grave provoquant une pneumonie infectieuse pouvant aller jusqu'au décès.

 

Les scientifiques parlent de nombreux cas qui seraient porteurs de ce virus mais qui seraient asymptomatiques, c'est-à-dire ne présentant aucun symptôme (la majorité des cas serait des enfants).

Plusieurs pistes sont discutées pour booster notre système immunitaire, notamment le vaccin BCG, ou un antiviral ou encore … Je ne sais pas… L’idéal est de ne pas l'attraper. Il faut quand même reconnaître que, sur les 30 000 cas recensés en France, au moment où j'écris (le 26 mars) tous, ne sont pas gravement atteints, ni morts …. Ouf, de l'espoir subsiste, donc il faut dédramatiser et se dire que les pourcentages de cas graves restent quand même limités.

 

Évidemment, plusieurs questions restent dans nos têtes et ont parfois du mal à trouver une réponse comme :

 

-Pourquoi le gouvernement Français n'a pas réagi plus tôt quand il a vu que le virus arrivait sur notre territoire ?

-Pourquoi de telles pratiques sont encore exercées dans certains pays (la capture des animaux sauvages) ?

-Quand est-ce que nous sortirons de ce cauchemar ?

-Combien de temps encore ?

-Les températures chaudes qui vont arriver, suffiront-elles à combattre ce virus ?

-Est-ce que la Chine sera tenue coupable et responsable de cette catastrophe planétaire ?

-Arriverons-nous à être épargnés ? Et nos grands-parents ? Et nos frères et sœurs ? Et nos amis ? Et le reste de notre famille ?

-Est-ce que cette épreuve permettra au gouvernement de revoir sa copie sur les moyens mis en œuvre pour notre santé ?

-Est-ce que le confinement ira au-delà de 6 semaines ?

-Est-ce que papa arrêtera de travailler pendant le confinement ?

-Pourrons-nous profiter pleinement et sereinement de l'été et du dernier mois du printemps ?

-Partirons-nous en vacances cette année ?

-Est-ce qu’un vaccin sera trouvé rapidement ?

-Est-ce que je ferai ma communion cette année ?

-Est-ce que les magasins continueront à être approvisionnés ?

-Est-ce que maman devra reprendre le travail en période de confinement ?

-Quand est-ce que nous retrouverons le chemin de l'école ?

-Est-ce que mon voyage scolaire sera maintenu ?

-Est-ce que les congés payés de mes parents seront supprimés ou décalés ?

-Est-ce que le retour « à la vie normale » se fera simplement ?

-Serons-nous, dans les jours, les semaines ou les mois à venir, contaminés mes proches et moi-même ?

 

Voilà à peu près le genre de questions que je me pose et qui, pour certaines, resteront sans réponses et qui, pour d'autres, trouveront leur réponse au fur et à mesure du temps qui passe.

 

Nous sommes le lundi 30 mars 2020, déjà 2 semaines de confinement (3 semaines pour ma mère, ma sœur et moi-même, vu que la semaine précédente, elle était en congé et que nous évitions les déplacements).

J'apprends que la France compte 40 000 cas et presque 3 000 décès. Dans le monde, l'épidémie se répand à une vitesse folle et fait de nombreuses victimes, notamment en Espagne, en Italie, en Amérique, en Angleterre. D'autres pays sont touchés mais ils arrivent à y faire face, et à limiter les décès.

 

Ce matin, le chef de maman lui a téléphoné, il lui a demandé de lui envoyer, par MMS, son RIB afin de lui faire le virement de son salaire (habituellement il lui fait un chèque mais cela évite les déplacements). Pour le chômage partiel, elle sera rémunérée à 84 % de son salaire, je n’y comprends pas grand-chose mais, au vu de ce que j'entends, l'État a pris une bonne décision concernant le maintien de salaire des Français. Mes parents en sont satisfaits.

Son chef lui annonce que 2 proches à lui sont en réanimation ; ça fait peur... Ils discutent longuement et, bien sûr, la conversation est exclusivement basée sur ce virus, il lui dit que, de toute manière, il faudra que 70 % de la population soit touchée pour arriver au bout de cette épidémie, mais que l'urgence actuelle est de limiter la propagation afin de désencombrer les hôpitaux. Quand la France se remettra au travail et à ses activités, le virus continuera à se propager jusqu'à ce que la majorité de la population soit immunisée, pff… Je n’ai vraiment pas envie de le contracter ce virus moi... Et je n'ai pas envie non plus que ma famille l'attrape.

 

Je lis quelques articles. Certains parlent d'un éventuel médicament qui pourrait peut-être guérir les personnes les plus atteintes, d'autres racontent que la Chine ne se sent pas forcément responsable totalement de tout ça… QUOI ????? Mais comment peuvent-ils penser que ce n'est pas de leur faute ???

 

J'espère vraiment que les leçons seront prises et que les responsables seront jugés. Inutile de rappeler que c'est dans notre région (le Grand Est) qu'il y a le plus de cas !! Je me demande comment les gens des autres régions voient les choses et comment elles les vivent. Plusieurs fois, je me dis que, si ça se trouve, ailleurs, les gens ne ressentent pas les mêmes choses que nous, ici, c'est-à-dire qu'ils doivent être tout simplement impatients que le confinement s'arrête pour pouvoir revoir leurs proches et retourner à leurs activités sans que cette histoire ne les ait touchés ou concernés de près ou de loin.

 

Peut-être que nous, nous la vivons aussi intensément du fait de notre localisation, mais aussi du fait qu'autour de moi je connais beaucoup de personnes qui sont susceptibles de développer une forme grave, comme ma maman et mes grands-parents.

Pour l'heure, on doit continuer à tenir bon.... Continuer à faire les gestes barrières, et essayer de se divertir le plus possible.

 

Mes journées actuellement se résument à :

 

Levé tard (car dodo tard)

Petit déjeuner devant les dessins animés avec ma sœur

S’il fait beau alors jeux dans le jardin (toboggan, vélo, trottinette, maisonnette, etc.)

Puis déjeuner vers 13h30/14h

Sieste de ma sœur, devoirs pour moi avec ma mère (heureusement, la maîtresse a fait du bon travail, elle nous a beaucoup facilité les choses en envoyant les devoirs et les corrections par mail, tout était très bien expliqué : un grand merci à elle !)

Réveil de sœurette

Goûter