De la cinéplastique - Élie Faure - E-Book

De la cinéplastique E-Book

Elie Faure

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Beschreibung

Cet article en forme de manifeste du célèbre historien d'art Elie Faure (1863-1937), paru dans la « Grande Revue » en 1920, est historiquement le premier grand article théorique sur le septième art. Il s'interroge notamment sur la place à donner à cet art naissant dans le système des beaux-arts.

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Sommaire

“ De la cinéplastique”

Chapitre I

Chapitre II

Chapitre III

Chapitre IV

Chapitre V

“ De la cinéplastique”

I

Je passe, dans mon milieu, pour haïr le théâtre. À ce propos on dénonce même, chez moi, un stigmate religieux, une protestation obscure de l’atavisme confessionnel contre le goût trop répandu d’un spectacle dit immoral. Peut-être y a-t-il un peu de ça. En tout cas, si je m’interroge, je ne consens à voir dans cet aspect de ma « haine » pour le théâtre qu’un point de départ lointain. Toutes nos opinions ont une origine sentimentale que nous tenons en général de l’éducation directe, ou d’une réaction contre elle, et à qui nous nous arrêtons si nous n’apprenons pas à penser. Au contraire, l’entraînement à la méditation nous conduit, un jour ou l’autre, ou bien à modifier radicalement notre sentiment primitif, ou bien – et le cas, il me semble, est de beaucoup le plus fréquent – à chercher et à trouver, par l’analyse, sa justification. C’est un moyen de maintenir intact l’orgueil intime qui constitue notre squelette spirituel et définit notre personne.

C’est ainsi que j’ai pu parvenir à une explication pour moi très acceptable – de ma « haine » pour le théâtre. Je ne l’aime pas, il est vrai, au point de ne jamais manquer une pièce nouvelle et d’y revenir sept fois. Je l’aime à la façon dont j’aime, si vous le voulez bien, la peinture, façon particulière, qui ne comporte pas pour moi l’obligation de visiter tous les salons, toutes les expositions, d’être de tous les vernissages, et d’y avaler de la poussière et des sottises tous les soirs de quatre à six. Cela peut signifier, doit signifier que je n’aime pas la peinture. Cependant j’aime Véronèse, Rembrandt, Goya, Cézanne, quelques autres. Et si je pousse le mépris pour la littérature jusqu’à ne pas songer à m’abonner à l’une de ces bibliothèques qui vous servent, à votre tour, tous les romans parus dans la semaine, j’aime Montaigne, Pascal, Baudelaire, Stendhal. Ainsi, après vous avoir avoué que j’ai effectivement la « haine » du théâtre, je vous confesserai que j’aime Racine, que j’adore Molière et Shakespeare, et qu’il me semble que les tragiques grecs ont réalisé, à leur heure, quelque chose de bien grand.