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Et si l’on dînait avec le Louvre ? Dans cet ouvrage, l’auteur convie le lecteur à un festin inouï où l’art, la philosophie et l’humour se répondent comme les mets d’un grand banquet culturel. Guidé par des figures aussi surprenantes que savoureuses, ce récit met en scène un personnage central des plus singuliers : Monsieur le Louvre en personne. Collectionneur insatiable, parfois voleur, toujours fascinant, il nous sert – pour le prix d’un menu de 22 euros – les plus grandes œuvres de l’humanité, prêtes à être dévorées du regard et de l’esprit. Mais cet ouvrage est bien plus qu’une visite guidée. C’est une invitation à penser autrement, à sentir plus intensément, à se libérer des idées reçues et à retrouver, au détour d’une page, la part la plus vibrante de notre liberté intérieure.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Vincent Bouton a à son actif plus de trente ouvrages aux genres totalement hétéroclites, allant des récits médicaux et des romans théologiques aux poésies en vers libres ou classiques, en passant par les essais historiques, les biographies, les haïkus et les romans.
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Seitenzahl: 61
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Vincent Bouton
Des paillettes
dans les escaliers du Louvre
Chroniques 2024
© Lys Bleu Éditions – Vincent Bouton
ISBN : 979-10-422-7373-6
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Il faut commencer par épouser le mystère offert avant d’aborder n’importe quel problème.1
Commencez par me parler de vous. Mes livres peuvent attendre et ils ne me diront jamais rien de plus important que ce que vous me direz. Les choses en sont à un point conflictuel tel, avec mes livres, que j’ai décidé de ne pas en lire un certain nombre ! Achetés et jamais lus ! Sacrifiés ! Par politesse je lis les livres que l’on m’offre. Mais souvent j’y perds mon temps. Et le temps est une denrée qui se fait de plus en plus rare avec l’âge. J’ai lu pourtant certains livres plusieurs fois : un livre de recettes de cuisine, un Bobin, un livre sur les impressionnistes, un Martin du Gard. J’ai aussi quelques livres que je n’en finis jamais de lire : un La Tour du Pin, un livre-guide du Louvre, l’évangile de Jean, ouverts il y a des années et jamais refermés. Ceux-là ne se périment jamais contrairement à mes livres sur les sciences. En fait, ce sont les sciences qui se périment vite2. Et vous, dès que vous me parlez, vous devenez un de ces livres que, une fois ouverts par votre parole confiante, je ne referme jamais.
Le doubeurre3 s’offrait à la cuisson douce de la vapeur. Il s’offrait à devenir velouté, beaucoup plus intéressant que ce que son aspect initial de courge banale, avant cuisson, pouvait laisser deviner. De grosse brute de couleur fade, il devint un nectar orangé régalant mes hôtes abasourdis par une telle résurrection aromatique de l’infâme cucurbitacée hivernale. J’avais personnellement testé au préalable l’incroyable résultat de cette cuisson-résurrection en introduisant un doigt que je suçotai, dans sa pulpe veloutée encore chaude. Ce fut pour moi une révélation.
Nous avançons-vivons au milieu des cuissons-résurrections sans jamais en douter. Butternut ou autres. Et quand il nous parla du Christ, nous haussâmes les épaules en nous détournant. Thomas, lui, n’avait pas hésité à introduire un doigt dans la pulpe encore chaude de la blessure christique ressuscitée.
Ce fut pour lui une révélation.
Le clocher de l’église se battait avec les nuages vaincus par le soir. Comme dans les paysages de Jordaens. Ses vitraux latéraux se battaient avec le soleil couchant bientôt vaincu par la nuit. Vous sortiez de cette église où vous vous étiez battus avec Dieu qui est venu glisser son doigt dans votre âme, bientôt vaincus par la grâce. Révélation.
Même confronté aux pires épreuves, la foi en son Dieu l’a sauvé. C’est du moins ce que veut nous dire ce livre de la Bible qui n’est rien d’autre qu’un livre sur la foi.
Seule la grâce sauve, reconnaissait Descartes, pourtant grand hiérophante de la raison.
Mon amour se nourrit des battements de votre cœur.
Quatre jours plus tard, parvenu au seuil de l’insupportable, forçant « légèrement » sur la dose prescrite, il rendit l’âme.
Ils parlaient de la douleur. De la souffrance aussi. Ils mettaient des mots dessus. Anthropologie et psychiatrie. Essayant de les distinguer l’une de l’autre. Disant que la douleur aidait à vivre, que souffrir c’est être encore vivant, c’est endurer. Et toutes sortes de choses cherchant à donner du sens ; disant que l’homme faisait sa propre souffrance à partir, ou pas, de sa douleur ; rapportant la douleur à ses différentes cultures ; proposant l’hypnothérapie comme voie royale du sens dans la prise en charge, mettant en cause les traitements antalgiques conventionnels. Une chose est sûre : quand mon cancer me poussera au paroxysme de la douleur, ce n’est pas à eux que je ferai appel.
La vraie douleur, celle qui nous fait appeler la mort comme seul traitement, ne se satisfait pas de mots. Même jolis. Quand les mains n’en peuvent plus de déchirer les draps de supplice. Des mots avec les bras qui brassent de l’air. Et du vent. Taisez-vous !
Vous regardiez votre enfant jouer au ballon sur la plage. Vous dessiniez des étoiles dans le sable avec vos doigts.
Les enfants nous emmènent dans les étoiles, cachant un couteau dans leur dos.
Son réveil sonne. Elle ne se lèvera pas. Hier elle avait fait avec ses doigts des dessins d’étoiles dans la farine d’un gâteau qui l’attend encore.
Au balcon de l’appartement d’Allain où je suis arrivé ce soir sous la pluie, je regarde les nuages jouer à saute-moutons sur la butte de Belleville tandis que le ciel enroué vient fumer à grandes goulées ma cigarette à peine allumée. Demain matin j’ai un important rendez-vous à honorer. De ce rendez-vous, j’en ai fait des noces.
Les témoins de ces noces seront innombrables, des milliers m’a-t-on promis. Ma chambre parisienne, parfumée aux essences de cèdres, m’accueille dans un silence de mouche qui s’approche d’un pot de confiture, interrompu toutes les trois minutes par le grondement sourd des rames de métro qui filent dans les sous-sols de Paris-confiture vers toujours plus d’humains-mouches à engloutir.
Nous étions tous deux face à la baie de Vancouver. Ta robe rose. Ta cigarette cachée dans ton dos. Tu enchantais tout voyage. Et voilà que tu viens de me déclarer que nous ne ferons pas le prochain voyage ensemble. Peut-il y avoir un prochain sans toi ?
Ils marchaient dans le froid de l’hiver simplement parce qu’un petit rayon de soleil les avait poussés dehors. Hier, ils se moquaient des Égyptiens qui avaient fait un dieu du soleil. C’est vrai que… sans lui… Allez si le soleil nous maintient en vie, ce n’est pourtant pas lui qui nous a donné la vie.
Quoique…, dîtes-vous !4