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Le mariage est une institution sacrée.
Pourtant, l’un de ses principes fondateurs mériterait d’être discuté…
À travers cet ouvrage, Marc Lemonier propose une promenade dans l’univers particulier du couple, de sa formation, de sa sanctification, de sa dégradation, de sa destruction, de sa recomposition…
Découvrez :
… les désastres de la consanguinité sur certains mariages.
… les pratiques du maraichinage répandues dans la France rurale pour « tester » le mariage avant qu’il n’ait lieu.
… les déclarations tumultueuses et les lettres enflammées de Napoléon à Joséphine, alors qu’ils n’étaient que fiancés.
… les traditions religieuses qui font que l’on se marie le samedi.
… la période de deuil que doivent respecter les veuves avant de pouvoir se remarier.
…mais aussi de multiples causes de séparations, quelques amateurs de mariages, des lois absurdes, des pratiques ou des coutumes qui ne vont pas rendre le mariage et sa cérémonie plus désirables pour les hésitants…
Et, bien évidemment, nous en serons désolés.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Animateur de radio puis journaliste,
Marc Lemonier est l’auteur d’une soixantaine de livres consacrés à l’Histoire de Paris, au langage populaire, au cinéma des années 1950 et 1960 et à l’Histoire de l’érotisme. Dans ce dernier domaine, il a publié
Secrets de maisons closes,
Guide du Paris Libertin aux Éditions La Musardine, ainsi que
Histoires de seins, Petites histoires de courtisanes, Petites histoires de nudité et le
Dictionnaire désolant du cinéma X et le
Dictionnaire désolant du cinéma francophone aux Éditions Jourdan.
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Seitenzahl: 174
Veröffentlichungsjahr: 2020
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© Éditions Jourdan
Paris
http://www.editionsjourdan.com
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ISBN : 978-2-39009-361-9 – EAN : 9782390093619
Toute reproduction ou adaptation d’un extrait quelconque de ce livre par quelque procédé que ce soit, et notamment par photocopie ou microfilm, est interdite sans autorisation écrite de l’éditeur.
Marc Lemonier
Dictionnaire désolant du mariage
À Christine, grâce à qui j’ai connu les joies de l’adultère, du divorce et du mariage, dans cet ordre…
Le mariage est une institution sacrée.
Pourtant, l’un de ses principes fondateurs mériterait d’être discuté.
Le mariage entraîne la création d’un lien indéfectible entre deux personnes, de sexe opposé ou du même sexe, alors que rien dans la nature humaine ne laisse entendre que notre espèce soit programmée pour la monogamie définitive. En règle générale, il semblerait que dans l’ensemble de ce que l’on appelait naguère « la Création », seuls, en dehors de nous, les canards sont plus ou moins monogames.
Si l’on admet l’hypothèse selon laquelle l’univers entier a été créé par Dieu et à son image, on peut se mettre à douter de l’intérêt réel qu’il portait à la fidélité ou la monogamie. Si ça lui paraissait aussi indispensable, il les aurait imposées à davantage d’espèces que les seuls humains et quelques palmipèdes.
Pourtant, l’adultère, c’est mal, et le divorce en reste l’une des conséquences les plus prévisibles.
Mariage — Adultère — Divorce.
Un cycle que l’on peut d’ailleurs répéter à l’infini, si on ajoute remariage à la chaîne.
Voici une promenade dans l’univers particulier du couple, de sa formation, de sa sanctification, de sa dégradation, de sa destruction, de sa recomposition…
Nous rencontrerons de multiples causes de séparations, quelques amateurs de mariages, des lois absurdes, des pratiques ou des coutumes qui ne vont pas rendre le mariage et sa cérémonie plus désirables pour les hésitants…
Et bien évidemment, nous en serons désolés.
A
Abstinence
… Cause de divorce lorsqu’elle est imposée.
Ça commence bien !
L’abstinence imposée à son conjoint peut-elle être une cause de divorce ?
En France, la cour d’appel d’Aix-en-Provence a validé en mai 2011 une décision qui a octroyé la somme de 10 000 euros à titre de dommages-intérêts à une épouse « pour absence de relations sexuelles pendant plusieurs années du fait du mari, qui, invoquant des problèmes de santé, ne justifiait pas d’une incapacité totale d’avoir des relations intimes avec son épouse ». La cour s’appuyait sur l’article 1382 du Code civil : « Tout fait quelconque de l’homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé, à le réparer. » Ce qui revient à dire que l’absence de relation sexuelle était assimilée à un « dommage ». Yes !
Pourtant, 18 % des hommes et 26 % des femmes affirment pouvoir se passer de sexualité sans que ça les gêne plus que ça. « Pas ce soir, je suis crevée », serait le motif principal invoqué par les filles pour ne pas faire l’amour alors que les hommes affirment « ne pas avoir le temps ! » On notera au passage l’absence d’imagination de nos contemporains lorsqu’il s’agit d’échapper à ce qu’ils considèrent comme une corvée.
Acte sexuel
… La morale ne le tolère que dans des circonstances précises.
En 1748, un roman libertin paru clandestinement en France et en Belgique raconte les mésaventures sexuelles et les débats philosophiques du Père Dirrag et de Mademoiselle Éradice. Intitulé Thérèse philosophe, le texte donne au passage une définition précise de l’acte sexuel et des conditions devant être remplies pour qu’il soit licite. « L’introduction, ma chère enfant, et les mouvements que vous avez vus de ce membre du Père dans la partie naturelle de sa pénitente, qui est la mécanique de la fabrique du genre humain, n’est permise que dans l’état de mariage : dans celui de fille, cette action peut nuire à la tranquillité des familles et troubler l’intérêt public, qu’il faut toujours respecter. Ainsi, tant que vous ne serez pas liée par le sacrement du mariage, gardez-vous bien de souffrir d’aucun homme une pareille opération, en quelque sorte d’attitude que ce puisse être… » Passons !
Nous avons bien compris que l’auteur anonyme de ce roman libertin se moque de nous. Mais notons tout de même qu’une activité aussi innocente et agréable que « l’acte sexuel » pouvait – peut encore parfois – « nuire à la tranquillité des familles et troubler l’intérêt public », et donc nuire et troubler l’intégrité du couple. Ce qui ne le rend que plus délicieux.
Adopte un mec
… Nouveau terrain de chasse des aventurières
En 2007, deux joyeux drilles, Florent Steiner et Manuel Conejo, décidèrent de créer un site de rencontre où les femmes seraient les maîtresses du jeu. Ils souhaitaient se démarquer de la concurrence en transformant ce qui apparaissait comme un handicap en argument d’adhésion : les hommes sont souvent en surnombre dans ce genre d’application. Ici ils n’étaient plus considérés comme des partenaires à part entière du jeu de séduction, mais comme une marchandise que les femmes pourraient choisir et mettre dans leur caddie, comme elles le feraient en les choisissant sur les rayons d’un supermarché. Chez « Adopte un mec », ce sont les filles qui draguent. Interrogé par StreetPress, Thomas Pawlowski, directeur marketing du site, décrivit sa cliente idéale comme étant « la femme qui bosse, qui est carriériste, qui fait la fête avec ses copines et qui peut se taper un mec un soir si elle a envie, sans être jugée. La femme moderne quoi ». Aussi le site fait la part belle aux amateurs du plan cul et du coup d’un soir, les CDD (contrats à durée déterminée) plutôt que les CDI (contrats à durée indéterminée) des relations stables.
Quel rapport avec le mariage ? Eh bien, disons que si vous croisez votre époux légitime sur ce site c’est que 1/il a sans doute des projets de soirées auxquelles vous n’êtes pas associée, mais aussi 2/qu’il est en droit de se demander lui-même ce que vous cherchiez là.
Adultère
… La conséquence ou la cause
Voyons le lévitique 20’10 : « L’Éternel parla à Moïse, et dit :Si un homme commet un adultère avec une femme mariée, s’il commet un adultère avec la femme de son prochain, l’homme et la femme adultères seront punis de mort. »
La mort ? Pour une soirée plan cul ! Non, mais ça ne va pas bien !
L’adultère c’est juste un loisir, le contraire de la fidélité qui a toujours été considérée comme la manière la plus certaine de s’ennuyer au lit. « La fidélité en amour ce n’est que la paresse du désir », écrivait le poète Henri de Régnier. Malheureux, que n’avait-il pas dit là ! Sa jeune épouse, Marie de Heredia, le trompa gaillardement avec son ami Pierre Louÿs, érotomane et pornographe, qui devait connaître des trucs pour la distraire de sa paresse. L’adultère apparaît donc comme une sorte de jeu permettant d’oublier l’ennui de la fidélité. Œuvre de chair ne fera qu’en mariage seulement, écrivait-on naguère, cependant la morale bourgeoise du XIXe siècle en décidait autrement. « L’acte sexuel » devait de préférence se pratiquer en dehors du couple légitime. Dans une étude intitulée « Évolution historique d’une pratique : le passage de l’adultère à l’infidélité », parue dans la revue Société en 2002, l’historienne Florence Vatin écrit : « Il ne faut pas confondre celle qu’on épouse et celle avec laquelle on a des relations sexuelles satisfaisantes. L’adultère est une forme de bonne gestion du sexe. Il a pour fonction d’endiguer les excès sentimentaux et sensuels capables de créer les pires désordres dans les familles et dans la société. L’image de “la femme vertueuse”, qui est l’image dominante de la femme au sein de la bourgeoisie, justifie que l’adultère se développe […] il permet en effet “de calmer les sens, de jouir dans le confort d’une volupté que vient pimenter le secret, il évite de compromettre sa santé et sa réputation”. »
Autant dire que l’institution du mariage n’a pas toujours été respectée par ceux-là mêmes qui l’imposaient comme une norme au reste de la société.
Il va sans dire que nous en reparlerons, c’est le sujet même de ce livre… Notons déjà que l’adultère n’est pas uniquement synonyme de sexualité débridée, l’amour est souvent au rendez-vous (galant). « Deux personnes mariées peuvent fort bien s’aimer… à condition de ne pas être mariées l’un à l’autre », écrivait, évidemment, Sacha Guitry.
Quant à Fields, il disait, « tu ne commettras pas l’adultère, à moins d’en avoir envie… »
Agence matrimoniale
… Pièges à cœurs
Les premières agences matrimoniales apparurent en France au début du XIXe siècle. Elles se dissimulaient dans l’univers un peu trouble, mais vaste, des « agences d’affaires ». Ces officines s’occupaient de mettre en relations fournisseurs et entrepreneurs, commerçants et clients, emprunteurs et banquiers… Et pourquoi pas des personnages, hommes et femmes, à la recherche d’une forme particulière de « bon placement », évidemment garanti, sans risque de mauvaises surprises, de faillites ou d’escroqueries ? Il fallait pour cela que des intermédiaires sûrs, les agences, enquêtent sur les différentes personnes concernées par la négociation. Dans le langage poétique de ces professionnels, mi-hommes d’affaires, mi-détectives, la mise en relation de clients – et de clientes – sérieux s’appelait alors le « courtage matrimonial ».
Sous la Révolution française déjà, une agence publiait une petite revue d’annonces intitulée « l’indicateur des mariages », ancêtre des revues spécialisées dans ce domaine lucratif.
À Paris, un certain Guillaume de Foy ouvrit en 1825 la première agence exclusivement consacrée à la mise en relation de jeunes gens désirant se marier. De jeunes gens et leurs familles… Car ce génial précurseur ne réclamait rien en échange de ses services sinon 5 % du montant de la dot de l’épouse, ce qui mettait hors-jeu les jeunes filles de familles désargentées. Si l’on en croit l’inventaire des ouvrages de sa bibliothèque, Gustave Flaubert possédait une brochure publicitaire de l’agence et s’en inspira peut-être pour décrire les incertitudes de l’amour. Dans un recueil de nouvelles brèves intitulé Les Guêpes, l’écrivain Alphonse Karr évoque en 1840 une certaine Madame Dosne qui en guise de gages pour ses services rendus demandait à ceux de ses clients qui seraient élus députés de voter pour Monsieur Thiers, le candidat conservateur. Ces bonnes dispositions réactionnaires lui valurent d’attirer la clientèle des beaux quartiers. « Il n’est pas une mère qui soit prête d’accepter un gendre de sa main… », écrit Alphonse Karr.
Après ces débuts particuliers, le phénomène prit de l’ampleur dans la plupart des pays européens. Les agences devinrent souvent le dernier recours des timides. La profession attira bien quelques escrocs, mais permit aussi quelques « belles rencontres ». On vit au cinéma le jeune Bernard Blier interpréter le rôle de Noël Pailleret, un provincial devenant par héritage le propriétaire de l’agence matrimoniale l’Union ayant appartenu à sa tante. D’abord réticent, il comprenait bien vite qu’il avait une mission sociale à remplir… Et réussissait à trouver une épouse à Louis de Funès. Agence matrimoniale, le film de Jean-Paul Le Chanois en 1952, décrivait avec bienveillance le petit monde des esseulés prêt à tout pour rencontrer l’âme sœur. C’était charmant.
Ce qui le fut beaucoup moins ce sont les activités des officines qui commencèrent à se développer après la chute du mur de Berlin. On vit proliférer en Europe occidentale les agences matrimoniales qui promettaient à leurs clients – tous des hommes un peu âgés – de faire de belles rencontres avec des blondes vivant en Europe de l’Est. L’un des principaux moyens de soutirer de l’argent aux candidats était d’organiser des voyages très onéreux en Russie où étaient organisées les rencontres. Le site d’une « agence matrimoniale franco-russe » affirmant être sérieuse dénonçait les pratiques de ses concurrents, comme la présentation d’un grand nombre d’épouses potentielles aux clients venus se renseigner sur place. « Proposer à des candidats au mariage de rencontrer cinq à six femmes russes ou femmes de l’Est en quelques heures est un procédé qui n’était plus utilisé depuis quelques années, mais qui réapparaît depuis quelque temps. Rencontrer cinq ou six femmes russes le même jour n’est que poudre aux yeux. Avec un peu de bon sens, il est aisé de comprendre qu’une femme russe ou biélorusse sérieuse ne puisse accepter d’être présentée tel un animal de foire à un homme qui vient évaluer la marchandise ! […] Généralement les rares femmes qui acceptent cette démarche sont de simples hôtesses au service des agences dites matrimoniales qui paient ces femmes pour porter un simulacre d’attention aux Messieurs qui sont venus les rencontrer. Après le retour des Messieurs en France, l’intérêt des femmes diminue et les relations prennent fin pour diverses bonnes raisons… »
Mais les pseudo-agences ne sont pas les seuls criminels en puissance. Certaines clientes peuvent elles aussi se révéler bien dangereuses. Dans un article consacré à la « veuve noire de la Riviera », l’hebdomadaire L’Express évoquait les crimes de Paula D. Cette femme entreprenante « aime beaucoup les paillettes et les vieux messieurs. Sur la Côte d’Azur, elle fait appel aux services d’une agence matrimoniale pour rencontrer ses futures proies. Entre 2011 et 2012, elle aurait séduit une vingtaine d’hommes âgés. Auprès de chacun, elle tente d’obtenir de l’argent, des legs ou la rédaction d’un testament en sa faveur. » Deux de ces pauvres gens perdirent la vie.
Méfions-nous des agences !
Les petites annonces sur des sites internet, puis les applications de rencontre ont donné un coup de vieux à cette activité. Pourtant les agences matrimoniales ont survécu grâce à un type de service que ne rendent pas les sites de rencontres, comme au bon vieux temps de Monsieur de Foy, elles s’en vont à la recherche du beau parti, sérieux, bien sous tous rapports, y compris financier.
Albert II
… Le bon Roi aimant
En 1999, la presse people belge révèle à son public l’identité d’une jeune femme blonde, née en 1968, dont les lecteurs attentifs d’une biographie de la reine Paola publiée l’année précédente subodoraient l’existence. Il y était question d’une petite fille née des amours entre la baronne Sybille de Selys Longchamps et le roi Albert II en personne. L’affaire Delphine Boël pouvait commencer au grand jour. Élevée en Grande-Bretagne par sa mère et son mari l’industriel Jacques Boël, Delphine n’apprit le véritable nom de son père qu’après le divorce de ses parents. Depuis, ses efforts pour faire reconnaître son lien de parenté avec l’ex-Roi occupent des pages entières de la presse magazine. Sans pour autant l’admettre officiellement, Albert II a parfois laissé filer quelques allusions à la situation qui l’avait conduit à l’infidélité et au flirt poussé avec la baronne. En 1999, lors de son discours de Noël, il l’évoqua même directement. « Cette fête de Noël est aussi l’occasion pour chacun d’entre nous de penser à nos familles, à ses périodes heureuses et ses moments difficiles. La Reine et moi nous souvenons de périodes heureuses, mais aussi de la crise que notre couple a connue il y a plus de trente ans. »
La liaison extraconjugale dura dix ans. Delphine Boël raconta : « Je me souviens que ma mère avait choisi de vivre dans un appartement, car elle voulait avoir un parking discret pour permettre à Albert de venir nous voir incognito. Quand j’étais petite, les copains et les copines voyaient Albert à la maison. Mais par crainte des rumeurs, ma mère a pensé qu’il valait mieux quitter la Belgique et nous sommes parties vivre à Londres. » Depuis, la fille poursuit son père probable devant les tribunaux pour lui imposer un test ADN. Les adultères royaux ne sont pas plus élégants que leurs équivalents dans le monde des roturiers.
En 2012, le site américain de rencontres adultères Ashley Madison organisa sa campagne de lancement en Belgique en voulant placarder des affiches représentant le roi Albert II. Il y avait également des portraits du prince Charles, de Bill Clinton, de François Mitterrand, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, ou François Hollande avec ce magnifique slogan : « Ils auraient dû penser à Ashleymadison.com. »
La classe !
Alcool
… L’ennemi des jeunes mariées
L’employée d’une organisatrice de mariage raconte : « J’ai observé des mariées tellement déchirées qu’elles ne pouvaient même pas se lever pour la première danse. J’en ai vu une se mettre à faire des roues sur la piste de danse alors qu’elle n’avait pas de culotte. »
Est-ce que c’est grave ?
Ça peut le devenir si le jeune époux appartient à une ligue antialcoolique et décide illico de divorcer.
Algérie
… La virginité qui protège des maladies
En février 2005, l’article 7 du Code de la famille en vigueur depuis 1984 est complété par une ordonnance qui précise : « Les futurs époux doivent présenter un document médical, datant de moins de trois mois et attestant qu’ils ne sont atteints d’aucune maladie ou qu’ils ne présentent aucun facteur de risque qui contre-indique le mariage. – Avant la rédaction du contrat de mariage, le notaire ou l’officier de l’état civil doit constater que les deux parties se sont soumises aux examens médicaux et ont eu connaissance des maladies ou des facteurs de risques qu’ils pourraient révéler et qui contre-indiquent le mariage. – Il en est fait mention dans l’acte de mariage. »
Les familles traditionalistes en rêvaient, la loi le leur permettait… Cet examen obligatoire permit de faire discrètement procéder à des investigations démontrant que la future mariée était en bonne santé et vierge ! Et quand on reprochait aux familles de détourner la loi, elles se justifiaient au nom du fait « qu’une fille vierge ne pouvait pas être malade ».
En octobre 2018 l’Organisation mondiale de la santé, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme et Onu-Femme dénoncèrent les tests de virginité :« Une pratique médicalement inutile, souvent douloureuse, humiliante et traumatisante. » En Algérie, après de nombreux abus, les autorités durent émettre une nouvelle ordonnance, « précisant le contenu de l’article 7bis » et ce que devait être cette visite médicale.
Il était temps, car l’un des mots les plus recherchés sur les sites internet destinés aux jeunes Algériens était « l’hymenoplastie ». La reconstitution des hymens déchirés.
Allemagne
… Faut-il réellement se marier en Allemagne ?
Si on est adepte du bon goût, certainement pas !
En Allemagne il apparaît impossible de se marier sans casser préalablement le plus de vaisselle possible, à cause d’un fichu proverbe local, « scherben bringen gluck », soit « vaisselle brisée apporte félicité ».
Par ailleurs il est difficile de se marier tranquillement quand on a eu quelques aventures sans lendemain avec des habitants ou des habitantes du village où est célébré le mariage. Les soi-disant amis du couple dessinent à la craie de longs traits reliant la chambre à coucher nuptiale au lieu de résidence des anciens amants et des anciennes maîtresses des deux nouveaux mariés. Voilà au moins une pratique à laquelle échappent les urbains, car avec la vogue de la multiplication des aventures grâce à Tinder et autres applications du même genre, les rues seraient longues à nettoyer les lendemains de mariage.
Alliances
… Un signe d’appartenance
Le signe tangible de l’union… Les candidats à l’adultère ont parfois tendance à essayer de l’enlever.
Les premières bagues de mariage apparaîtraient vers l’an 6000 avant notre ère en Égypte. Il s’agissait encore de bijoux rudimentaires, en roseau tressé, que s’échangeaient les mariés. L’objet était un symbole d’éternité, et donc d’amour éternel. Dès le IIIe siècle ACN, ces mêmes Égyptiens commencèrent à porter l’anneau à l’annulaire de la main gauche. Selon une croyance qui perdura chez les Romains, ce doigt était directement relié au cœur par une veine, la vena amoris, ou un nerf. Pourtant cette belle alliance, cet anneau d’or, appartenait également à la culture grivoise et paillarde du Moyen Âge, durant lequel le joli mot « anel » désigna bientôt l’anus, car lui aussi acceptait parfois qu’on y glisse le doigt, avant ou après les épousailles.
Sachez enfin qu’il faut conserver son alliance jusqu’au grand âge, jusqu’à ces heures pénibles où les hommes n’ont plus leur belle vigueur de 20 ans. Parmi les remèdes populaires pour vaincre l’impuissance, l’un d’entre eux demandait un peu d’adresse : uriner à travers l’anneau nuptial… après l’avoir ôté du doigt sans doute.
Amant
… Le deuxième homme
Pas d’adultère sans amant. « C’est un instrument auquel on se frotte pour avoir du plaisir », disait ce bon Gustave Flaubert… C’est surtout un intrus, celui dont la seule présence vient perturber les unions les plus solides.
On ne s’étonnera pas de constater que la littérature misogyne, autant dire LA littérature depuis la nuit des temps, a considéré que les femmes étaient par nature infidèles. « Il faut être un imbécile pour ne pas savoir, ou ne pas découvrir que votre femme vous trompe. Je pense fermement qu’il faut être un sot pour avoir confiance à l’égard d’une femme », écrivait ainsi Paul Léautaud dans son célèbre journal. Dans un monde où il était naturel que les jeunes filles se contraignent à parvenir vierges au mariage tandis que leurs maris collectionnaient les conquêtes, il semblait donc scandaleux qu’une fois mariées elles se décident à les imiter. De plus, on leur reprochait de froisser la susceptibilité de leurs partenaires de débauche. « Interroger une femme sur ses amants passés, ce serait savoir ce qu’elle dira de vous dans quelques mois », écrivait Henri de Régnier.
Car pourquoi faudrait-il qu’une femme doive se contenter d’avoir un seul amant ? Selon un ouvrage philosophique de la plus haute tenue morale – le magazine Marie-Claire, « Avoir un amant ou des amants ? La première formule privilégie un scénario dans lequel l’amant et la maîtresse se retrouvent piégés et prisonniers de leur désir réciproque. Ils n’ont pas vu le coup de foudre leur tomber dessus et n’ont surtout su y résister efficacement. La seconde met en scène une femme attachée à son conjoint qui préfère multiplier les conquêtes afin de ne pas s’attacher à un amant régulier. Elle sait qu’elle reviendra… »