Disruption 2017 - Réseau Innocherche - E-Book

Disruption 2017 E-Book

Réseau Innocherche

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Beschreibung

Un ouvrage synthétique et accessible sur l’ensemble des travaux réalisés par la veille du Réseau Innocherche.

Conçu comme un véritable outil de vulgarisation, il a été écrit par l’ensemble des veilleurs de l’association InnoCherche qui mettent en commun leur veille faite au cours des huit voyages de veille en écosystème ou dans le cadre des neuf Think Tank mensuels. Les veilleurs ont en commun un prisme qui sert d’outil de décodage et qui est mis à jour chaque année avec ce livre.

Grande tendance annuelle 2017 reprise dans le titre : Le retour au local. Nous l’étudierons d’abord au travers des effets Waouh 2017 avec :
- le passage annoncé en 2020 à la communication directe cerveau/cerveau ;
- le changement de leadership de la Chine, passée du leadership en Manufacturing à celui du Marketing. Ou encore comment 600 millions d’Indiens vont rejoindre la collaboration de masse d’ici 2020 ;
- les tendances chez les Influenceurs.

Suivent quelques coups de gueule, notamment sur la fausse Intelligence artificielle, ou le (non) respect de la vie privée. Nous partageons ensuite une synthèse sur nos 3 grands axes de travail 2018 :
- comment la Blockchain va-t-elle changer nos vies ?
- quels progrès dans l’intelligence artificielle ?
- comment manager sa cybersécurité ?

Nous vous livrons également certains retours d’expérience : Under Armour et sa leçon Marketing au CES 2017, Hyperloop et l’open innovation, les développements de la Sharing economy et ses fondamentaux par type de plateforme, le cas Netflix ou encore la Kwid Ultra low Cost de Renault.

Pour finir, nous vous proposons quelques clés pour vous mettre en marche dans cette aventure humaine qui va impacter tous les business modèles et les modes de management.

Avec ce cinquième livre annuel, l'association analyse en profondeur les divers phénomènes qui accompagnent le début de la troisième ère de l’Internet, et notamment le retour bienvenu au local.

EXTRAIT

Avant de commencer la lecture de ce livre qui traite beaucoup d’innovation, il convient de rappeler la différence fondamentale entre l‘innovation incrémentale, dont vous êtes familier, et l‘innovation de rupture qui vous est plus souvent étrangère. Tout le monde s‘accorde en général derrière cette définition de l’innovation comme étant... un truc un bazar un bidule, rarement une invention sortant de la R&D, qui grâce à un effet wahou trouve un marché. De l’innovation incrémentale vous en faites tous les jours ou sinon vous auriez déjà disparu, bousculé par la concurrence… mais de l’innovation de rupture, en général, vous êtes incapable d’en faire dans votre écosystème.

La définition de l‘innovation de rupture… c‘est quand l’effet Wahou est suffisamment fort pour me faire changer à moi citoyen consommateur mes usages. Exemple: « Wahou avec Autolib UBER et Blablacar, je n‘ai pas besoin d‘être propriétaire de ma voiture pour pouvoir circuler en voiture où je veux, quand je veux. » Cela va chambouler toute notre société.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Cet ouvrage a été rédigé par les veilleurs de l'association InnoCherche, un réseau de veille innovation pour dirigeants présidée par Bertrand Petit.
Après 30 années passées dans des grands groupes internationaux et ceci, des deux côtés de l’Atlantique, dans des fonctions business de la chimie, pour finir patron d’une division de 650 M puis dans des postes de DSI dans la distribution et l’industrie lourde, Bertrand Petit a créé InnoCherche en 2009 et se passionne sur la veille innovation transverse vue côté business.
Au sein d’InnoCherche, plus de 600 cadres, en transition professionnelle ou indépendants, sont venus contribuer à cette veille innovation, avec une synthèse de vulgarisation transsectorielle sur les tendances de fond de notre société et leurs impacts sur les business.

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Les veilleurs de l’associationInnocherche présidée par Bertrand Petit

Disruption 2017

le retour au local

L‘association InnoCherche fédère une veille transverse sur les usages et s’est fixé deux missions : premièrement aider les dirigeants à anticiper les disruptions à venir, deuxièmement les aider à passer à l‘action notamment dans les transpositions d’usages d’un marché, d’un écosystème vers un autre.

Nous formalisons chaque année une synthèse de notre veille en publiant un livre sur la disruption digitale. Ce livre nous permet de mettre à jour notre outil commun de décodage du monde actuel. Depuis 2007, depuis que Steve Jobs nous a fait basculer dans la troisième transformation majeure de notre civilisation grâce à son smartphone, véritable orthèse intellectuelle personnalisée, scotchée à notre main, les nouveaux usages fleurissent et viennent disrupter de nombreux business models. Nous n’avons pas rencontré jusqu’à ce jour, de secteurs ou de marchés qui ne soient affectés.

Veille Décodage Transposition

Notre ambition est, petit à petit, par cette vulgarisation des nouveaux usages, de proposer une grille de décodage destinée à tous les publics et plus particulièrement aux dirigeants (résumé dans les livres précédents et par ce dessin ci-dessous). Véritable prisme, il leur permet de sentir plus clairement l’actualité et de mieux comprendre les fondamentaux derrière le concept parfois fumeux de « disruption digitale ».

Dans ce cinquième livre annuel de l’association, nous observons clairement le début de la troisième ère de l‘Internet avec un retour bienvenu vers le local.

Dans le premier chapitre, nous reprenons bon nombre de concepts détaillés dans les livres précédents pour les mettre à jour et vérifier qu‘ils sont toujours d‘actualité.

Puis, après avoir expliqué le concept de la 3eère de l‘Internetet du retour au local, nous allons passer en revue les plus grands effets « wahou » de l‘année 2017 en termes d’usages découverts lors de nos 7 voyages de veille des 12 derniers mois. Rappel : nous ne faisons pas à proprement parler de la prospective : nous faisons de la veille pour voir ce qui existe aujourd’hui.

Après ces effets Wahou de l’année écoulée, les coups de gueulepour alerter sur les enjeux forts autour de l‘intelligence artificielle et du marketing 4.0 et montrer clairement qu‘il y a là des voies sans issue si on ne répond pas au préalable aux inquiétudes fortes du citoyen-consommateur.

Nombre de sujets que nous avons contribué à vulgariser dans nos Think Tank1 au cours des 3 dernières années sont maintenant devenus des sujets d’actualité. Depuis 12 mois nous nous focalisons donc sur 3 sujets majeurs, transverses,c’est-à-dire devant impacter tous les secteurs et qui sont difficiles à appréhender étant donné leurs aspects techniques sous-jacents et le buzz marketing qu‘il y a autour, le tout contribuant à un certain flou. Nous nous sommes attachés à bien en comprendre les sous-jacents et à bien vulgariser les enjeux sur ces trois thématiques qui sont l‘intelligence artificielle, lablockchain, et lacybersécurité. Ce sont là trois sujets, sur lesquels tout dirigeant, quels que soient le secteur de son activité et sa fonction, doit commencer à se faire une opinion.

Dans l’ADN d’InnoCherche, nous avons comme principe d’action « la tête dans les étoiles, les pieds dans la glaise ». Nous nous attachons à poursuivre l’observation de sociétés dont nous avons parlé au cours des dernières années pour voir où en est la progression de leur business model : les entités pilotées par Elon Musk et notamment Hyperloop et Boring, Under Armour qui en 3 ans a compris tout l‘intérêt qu‘il pouvait tirer du Quantified Self avec sa marque forte, Salesforce, Zoara… ou encore IBM qui a parié tout son futur sur l’AI dans la santé. Ainsi nous essayons de mieux appréhender les constantes de temps de cette transformation qui se déroule à toute allure devant nos yeux.

Enfin, enconclusion, nous revenons sur les idées à la mode qui définitivement ne marchent pas (CDO, Corporate Venture…) et sur celles qui peuvent par contre représenter une piste pour vous… tout en sachant qu‘il n‘y a pas de solution miracle universelle mais qu‘il y a définitivement des voies systématiquement sans issue.

Vous observerez aussi très vite rapidement à la lecture de ce livre que, dans l’ADN d’Innocherche qui a maintenant 8 ans, nous essayons de parler vrai, en étant parfois impertinents… mais en restant toujours fondamentalement bienveillants. Notre unique souci, au sein de l’association InnoCherche, c‘est que vous réussissiez ! … et croyez-moi pour vous y aider, il faut balayer bon nombre d‘idées reçues, bon nombre de comportements managériaux issus des Trente Glorieuses, puis de la globalisation, qui ont la peau dure, mais qui sont devenus complètement obsolètes.

Avant de commencer la lecture de ce livre qui traite beaucoup d’innovation, il convient de rappeler la différence fondamentale entre l‘innovation incrémentale, dont vous êtes familier, et l‘innovation de rupture qui vous est plus souvent étrangère. Tout le monde s‘accorde en général derrière cette définition de l’innovation comme étant... un truc un bazar un bidule, rarement une invention sortant de la R&D, qui grâce à un effet wahou trouve un marché. De l’innovation incrémentale vous en faites tous les jours ou sinon vous auriez déjà disparu, bousculé par la concurrence… mais de l’innovation de rupture, en général, vous êtes incapable d’en faire dans votre écosystème.

La définition de l‘innovation de rupture… c‘est quand l’effet Wahou est suffisamment fort pour me faire changer à moi citoyen consommateur mes usages. Exemple: « Wahou avec Autolib UBER et Blablacar, je n‘ai pas besoin d‘être propriétaire de ma voiture pour pouvoir circuler en voiture où je veux, quand je veux. » Cela va chambouler toute notre société.

Nous rentrons dans une époque où il y a beaucoup d‘innovations de rupture poussées par les 8 changements de paradigmes que nous repasserons rapidement en revue au début de l’ouvrage dans la mise à jour de notre prisme. Bonne veille innovation ! J‘espère qu’au bout de cette lecture vous serez convaincu que vous devez continuer la veille et ce, de la façon la plus transverse possible car « innovation comes from the fringe », ce qui se traduit concrètement pour vous par le fait que l‘acteur disruptif dans votre marché, dans votre écosystème, vient de la bordure et que vraisemblablement vous ne le connaissez pas encore. Il faut donc veiller pour pouvoir anticiper la disruption à venir. Bertrand Petit - Président de l’association InnoCherche avec la participation de nombreux veilleurs - 1er novembre 2017

Dans ce livre, vous verrez des petits QR codes que vous pourrez flasher avec votre smartphone et qui vous conduiront vers du contenu en ligne notamment sur notre canal YouTube.

1. De l‘open innovation, des nouveaux business models, des nouveaux modes de management, des nouveaux modes de financement, de la e-santé, de la User Experience, de la formation perpétuelle.

Mise à jour 2017 du Prisme

Chaque année nous prenons le soin de mettre à jour notre prisme de lecture avec le livre que vous avez dans les mains. Ce prisme nous sert, au sein de l’association, à décoder plus rapidement en ayant un référentiel et un vocabulaire commun. Ici nous ne reprenons pas tout, mais ajoutons au concept avec l’actualité 2017 et ici notamment en 2017 sur le marketing.

En optique, un prisme est un bout de verre qui diffracte la lumière et qui vous permet de réaliser que derrière la lumière, qui vous paraît au premier coup d’œil toute blanche, il y a en fait toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. C’est ce que nous voulons faire avec notre prisme de lecture qui permet aux dirigeants de décoder les nouvelles et d’être capable d’y reconnaître derrière la mise en musique de paradigmes que nous vous proposons.

Les 8 changements de paradigmes

Un changement de paradigme pour nous est un changement de regard obtenu en prenant un autre point de vue ou en changeant de lunettes. Pour un dirigeant, un changement de paradigme est un changement à 180 degrés de principes managériaux à considérer : « Vous aviez appris ceci à la grande école, vous le mettiez en pratique depuis 30 ans et bien maintenant, depuis que nous sommes entrés dans cette nouvelle ère de l’homo sapiens avec orthèse intellectuelle, il faudrait peut-être faire l’inverse ?! »

Ces paradigmes sont là pour vous faire réfléchir et nous permettront tout au long de ce livre, de donner des éclairages sur ce que nous avons observé cette année.

1. Les 8 technologies qui surfent sur la loi de Moore

À l’époque M. Moore, patron d’Intel en 1967 disait à ses équipes d’acheteurs de demander à leurs fournisseurs tous les ans des produits deux fois plus puissants et deux fois moins chers. Cette loi fonctionne en moyenne depuis 50 ans et nous l’avons bien vu dans le domaine des composants électroniques. Ce que nous a fait comprendre Peter Diamandis et Ray Kurzweil de la Singularity University il y a 6 ans, c’est qu’il y avait non pas 1 mais 8 technos qui surfaient sur la loi de Moore (Infinite computing, Sensor, Robotic, Nano material, Synthetic Biology, Digital Medecine, AI and 3D printing)

Dans cette liste, depuis 3,4 ans on pouvait penser que l’impression 3D n’avait pas vraiment sa place étant donné le peu de progrès observés dans le déploiement de cette technologie autour de nous dans la vie de tous les jours. Et puis récemment au Q2 2017, beaucoup d’acteurs dont HP ont annoncé des développements majeurs avec des vitesses d’impression 100 fois supérieures à la génération précédente.

Il nous paraît aujourd’hui évident qu’à cette liste, il faut ajouter les batteries d’un côté et les panneaux photovoltaïques de l’autre comme l’illustre cette courbe de décroissance du prix d’une batterie de 1 kilowatt-heure ou encore celle sur le coût des panneaux photovoltaïques. Sans cela, on ne peut pas comprendre ce qu’est en train de faire Elon MUSK en Australie où il vend à perte ses premières unités de stockage pour éviter les black-out. Il a bien intégré, lui contrairement à beaucoup de commentateurs sceptiques, les progrès de la loi de Moore dans ses courbes de progression et de rentabilité.

Rappelons-nous cependant que nous sommes humains dans un espace 3D et que nous appréhendons bien ce qui grandit linéairement, pas après pas. Nous pouvons peut-être comprendre intellectuellement cet aspect exponentiel du doublement tous les ans mais nous ne pouvons pas vraiment l’appréhender et donc nous allons être constamment surpris.

•Il est pratiquement impossible pour nos esprits d’appréhender dans nos vies des phénomènes exponentiels qui sont en accélération permanente. À l’image de ce roi chinois qui avait promis inconsidérément de doubler le nombre de grains de riz sur chaque case de son damier après avoir perdu aux échecs, nous sommes dans l’impossibilité d’en mesurer instinctivement les conséquences. (La légende de l’échiquier de Sissa.)

•Dès que nous avons affaire à des phénomènes qui touchent à l’infiniment petit, notamment avec des électrons, et peuvent potentiellement toucher des marchés de masse, alors à un moment donné cette technologie va se mettre à surfer sur la loi de Moore.

2. Collaboration de masse

Derrière la vitesse de l’innovation aujourd’hui, il y a ce mouvement accélérateur de la collaboration de masse (qui alimente « Open Innovation ») comme nous le suivons par exemple dans le cas Hyperloop.

On a vu récemment la Chine puis l’Inde et l’Afrique rejoindre l’écosystème mondial de collaboration de masse avec des codes globaux propagés par nos enfants. Vous verrez dans un chapitre sur l’Inde comment d’ici 3 ans, 600 millions d’Indiens vont pouvoir rejoindre cette collaboration de masse. Et rappelons-nous comme nous le disait Goethe « que l’homme n’a de génie que lorsqu’il a 20 ans et qu’il a faim »... ce qui est certainement plus le cas de ces 600 millions d’Indiens qui jusqu’à présent étaient restés au bord de l’autoroute de l’économie du savoir et du partage et dont l’âge médian est de 27 ans… que pour nous Européens repus du monde occidental, dont l’âge médian a augmenté en ١٠ ans pour passer de 39 à 42 an.

•Bien que la taille de notre cercle intime d’amis, de parents, lui ne change pas en restant à moyenne à 144 personnes, c’est la rapidité d’atteindre notre 3e siècle, qui regroupe typiquement un million de personnes, qui est l’origine de cette accélération de la collaboration de masse.

•Il serait absurde aujourd’hui de demander à vos employés de ne surtout pas faire appel à leurs cercles d’amis personnels pour résoudre leur problème professionnel. Ce serait se couper de la multitude.

3. Loi de Rifkin

Rifkin, économiste contemporain de Washington qui conseille notamment le Nord-Pas-de-Calais dans sa transition énergétique, a constaté qu’à chaque transition majeure de notre économie, il y a à la fois une nouvelle source d’énergie et une nouvelle source d’information. Par exemple pour le smart grid, qui se définit comme l’échange d’énergie basse densité au niveau local, Internet joue à la fois ces deux rôles.

Elon Musk lui est en train de faire de cette vision une réalité avec son affirmation que pour lui Tesla n’est qu’une étape indispensable à la popularisation du smart grid. En effet il faut des « batteries sur roulettes » qui transportent de l’énergie locale notamment du domicile au lieu de travail pour envisager le smart grid.

Pour dérouler sa vision, il a bien sûr :

la GigaFactory qui va faire en plus des batteries pour les Tesla, une unité de stockage de 1 GWh pour que l’Australie n’ait plus de black-out.

« Solar Panel » qui vient de mettre sur le marché des tuiles de toit photovoltaïques. Bien sûr les Pundit d’aujourd’hui vous affirment qu’elles nécessitent plus d’énergie à produire qu’elles n’en produiront elles-mêmes sur 20 ans ; ils oublient simplement que les panneaux photovoltaïques eux aussi surfent sur la loi de Moore.

Rifkin fait aussi un long plaidoyer pour un changement fondamental sur la propriété intellectuelle qui, à notre avis aussi, est plutôt un frein à l’innovation. Jusqu’à présent la transition de ce monde de PI vers un monde Open Source n’est pas évidente. Une des rares exceptions se retrouve chez Tesla où Elon Musk a dit à ses troupes que les brevets sur la voiture électrique allaient être mis dans le domaine public car il ne voulait pas que ses ingénieurs s’assoupissent sur ceux-ci.

4. Désintermédiation jusqu’à la Sharing Economy

Depuis 2011, des modèles de Sharing Economy se déploient dans le domaine B2C à l’image d’Uber et Airbnb. Nous allons aussi parler d’expérimentation dans le domaine très intéressant B2B avec Factory as a Forest. Nous allons aussi décoder ce qui fait ou non le succès de certaines plateformes de Sharing economy.

Nous allons aussi applaudir à des expériences multiples au niveau local où l’on vient copier des business models déjà bien prouvés mais en mettant cette fois au centre, non plus une société par actions qui vise le profit, mais plutôt un genre de coopérative qui mettra en œuvre une vraie économie de partage sur les dividendes.

•La Sharing economy peut être vue comme la dernière étape de la désintermédiation. « Ce qui est à toi est à moi donc je n’ai pas besoin de repasser à la case achat avec la marque appliquée. On va partager. »

•À lui seul ce phénomène est sans doute celui qui va nous permettre d’atteindre les objectifs de la Cop21. En effet regardons le côté absurde de nos habitudes actuelles : nous avons tous 2 tonnes de matériel dont nous nous servons 5 % du temps pour faire nos 20 000 km. Quel gâchis de ressources.

5. « Je suis une marque, je suis un média »

En regardant ce monde d’influenceurs qui, du jour au lendemain, peuvent casser la réputation d’une entreprise après un faux pas qui peut paraître bénin, ce paradigme est de plus en plus prégnant. (Exemple de United Airlines qui a perdu, une première fois sa réputation en 2009 avec l’expérience de ce chanteur dont on avait cassé la guitare et dont le YouTube a été vu ١٧ millions de fois United breaks guitars).

•On passe vite dans certains secteurs, d’influenceurs qui influencent, à influenceurs qui deviennent des marques elles-mêmes avec des auditoires à plus de 1 milliard de vues.

•Les influenceurs doivent eux aussi s’adapter constamment pour passer d’une technologie à une autre dans le domaine des réseaux sociaux.

•Les marques se retrouvent parfois paralysées dans leur innovation par ce changement de paradigme qui les empêche d’expérimenter rapidement un nouveau produit en mode MVP et elles ne comprennent pas que pour expérimenter on peut facilement créer des marques.

Rappel sur le Marketing 4.0

On va jargonner un petit peu en expliquant ce concept en prenant les différents points de vue.

Point de vue du marketeux

On va reprendre les concepts de Marketing 1.0, 2.0 puis 3.0 vus dans les livres précédents autour d’un des 8 paradigmes « je suis une marque, je suis un média ».

•1980 : Marketing 1.0 à sens unique – « Coca Cola soif d’aujourd’hui. » Vous vous rappelez ! Il fallait qu’à la fin vous commandiez un Coca parce que vous aviez vu la pub 10 fois par jour.

•2000 : Marketing 2.0 – Qu’est-ce qui a fait que cette communication devient à double sens ! Ce sont les blogs. « Tiens, ils parlent de Coca-Cola. » Vous tapez Coca-Cola dans votre browser Google, vous avez 188 millions de réponses. Donc, ce n’est pas la com de Coca-Cola qui a embauché des « super public relation », c’est que tout le monde parle de Coca-Cola, en bien ou en mal, un peu n’importe comment.

•Marketing 3.0 – cela a commencé il y a 4 ans en 2013 avec les influenceurs. La marque est symbolisée par un radeau qui surfe sur la foule et que la foule porte à bout de bras de proche en proche. Mais attention pas de faux pas. Exemple Abercrombie & Fitch, Le CEO d’Abercrombie & Fitch lors d’une interview malheureuse dit pour expliquer pourquoi la gamme n’a pas de XXL : « Je n’aime pas les gros. » Du jour au lendemain des influenceurs se déchaînent et laissent tomber le radeau de la marque. « On savait que tu n’aimais pas les gros, mais là tu nous donnes un bâton pour te taper dessus. » Abercombie & Fitch n’a toujours pas trouvé repreneur à ce jour.

Pour le point de vue des marketeux, les inversions à faire dans ses schémas de pensée sont énormes. On rêve de pouvoir le faire à marche forcée en disant : « Tous ceux qui ont plus de 35 ans et même les jeunes, qui ont été aux grandes écoles de commerce, venez avec vos livres de marketing de Porter, on va faire un grand feu dans la cour et hop, on brûle tout ça. » Mais cela ne marche pas. L’homme ne sait pas désapprendre. Il faut apprendre quelque chose de neuf qui petit à petit va supprimer les anciennes croyances.

Dans le 1.0, c’était le principe « je bombarde et le call for action, c’est vous qui le faites en disant : “Garçon, un coca !” » Le 3.0, je me laisse bombarder, tant que je veux bien. Vous me faites des suggestions au bon moment au bon endroit. Mais attention, c’est moi qui ai le bouton Opt Out, dissuasion nucléaire, par lequel je peux à tout instant t’enlever de mon paysage.

La X génération (les baby-boomers) est en fait assez tolérant, patient avec les marques. Leurs enfants eux sont très sévères sur le Opt Out. Exemple : Pourquoi Amazon ne m’a jamais demandé la permission de m’envoyer de la notification en mode push dans ma poche ? Parce qu’il n’a pas réussi à promouvoir son OS « Fire » pour smartphone et donc il n’a pas assez d’informations contextuelles. Il a peur de faire la mauvaise recommandation au mauvais moment et de se prendre un « Opt Out ». Donc, il ne le fait pas.

Point de vue du End-User

Donc, on recommence en regardant notre point de vue à nous, le End-user, le citoyen consommateur.

•1.0 : la pub.

•2.0 : les blogs.

•3.0 : 360° les IoT partout, j’ai un panorama de toi à 360. « Je sais qu’à 8:05 tu as allumé la cafetière, à 8 :15 ouvert la porte du garage… »

Et aujourd’hui, regardez ce qui arrive. Vous vous rappelez la Facial recognition, présentée par des chercheurs du MIT au CES il y a 4 ans... Aujourd’hui ce logiciel est partout que ce soit sur les systèmes de monitoring de foule ou sur Facebook.

Mesdames et messieurs, vous avez été pris en photo 500 fois par jour à Londres… et avec derrière une analyse automatique de l’expression faciale : « Toi, tu es un terroriste, fais gaffe à ce que tu vas faire et toi, tu es un mec qui est en train de draguer la nénette, etc. »

Le marketeux peut reconnaître mes sentiments même ce que je veux cacher. Whaou... « Ce matin, dans ta voiture, à 7 : 43 tu étais zen en écoutant du Mozart puis à 8 : 01 quand ta fille au téléphone t’a dit ça... Tu as avalé ta salive tu as dit “Oui, ma chérie...” Mais en fait, tu bouillais mon vieux ! … et à 8 : 05 quand tu as eu le coup de fil de ton boss, tu as été très courtois mais j’ai senti que tu étais prêt à changer de job ! » C’est affolant, impossible de cacher mon sentiment.

Le spectre est complet :

•1.0 : je sais les sites que tu regardes !

•2.0 : je lis ce que tu écris !

•3.0 : je vois tout ce que tu fais !

•4.0 : je vois tous tes sentiments !

Quand vous êtes aux USA sur Facebook, vous avez une option pour voir tous les jours, les 20 - 100 photos de vous postées par tout le monde. « Eh bien, tiens là tu étais avec ta copine machin... » « Comment il a trouvé ça ? » « Là, tu es avec machin, et puis là c’est machin... » ... Et demain, on vous proposera ça avec une lecture de votre émotion et celle des autres personnes sur la photo. « Là, à 12 :43 quand tu étais devant la vitrine, et tu regardais les paires de pompes, tu flashais vraiment. »

6. C’est la plateforme qui gagne

Nous allons notamment essayer de comprendre les facteurs clés de succès qui font gagner ou non la plateforme.

Nous commençons à voir aussi tos les procès anti-trust vis-à-vis de ces plateformes que ce soit Amazon ou Google. Le législateur est un peu démuni avec la loi actuelle puisque l’acteur dominant, qui le plus souvent offre son service gratuitement, ne veut pas être accusé de faire monter les prix en profitant de sa position dominante… puisque pour lui le service est gratuit.

•Tout le monde aujourd’hui veut être la plateforme de quelque chose. Car c’est là que s’accumule le data et que l’on va agréger l’ensemble des services autour d’une problématique… avec un Tiers de Confiance.

7. Besoin de Tiers de Confiance

Ce thème revient un peu dans toutes les bouches aujourd’hui.

Notre grille d’analyse qui montre que dans notre vie d’aujourd’hui nous avons 5 ponts assez bien distingués, et donc potentiellement besoin de 5 cas de confiance, est assez robuste.

Ces 5 pans de notre vie sont :

•Notre vie publique en général.

•Notre santé, ou Quantified Self (QS).

•Notre vie affective.

•Notre développement personnel.

•Et notre finance.

Enfin l’observation, faite d’exemples et de contre-exemples que nous avons observés au cours des dernières années, nous a permis d’énoncer les conditions pour qu’un réseau animé par un tiers de confiance fonctionne malgré la crainte de Big Brother.

Il faut que 3 conditions soient remplies :

•La valeur ajoutée perçue par l’utilisateur soit supérieure à la crainte de Big Brother.

•Que l’utilisateur se sente ultimement « in control » c’est-à-dire qu’il puisse débrancher à tout moment le service depuis le creux de sa main avec un Opt Out facile et contrôlé par la CNIL.

•Et enfin que ce service de tiers de confiance soit « seamless » ou sans couture, c’est-à-dire que l’on ne me demande pas de changer mes habitudes.

•En passant du monde compliqué au xxe siècle à un monde complexe au xixe siècle dans lequel il y a trop de possibilités et surtout d’interactions, le citoyen consommateur que nous sommes tous est un peu perdu. Il a vraiment envie de pouvoir s’appuyer sur de véritables Tiers de Confiance qui vont, à l’image du Butler, gérer pour lui tout un pan de sa vie.